Le poisson, le bocal et l’Univers : Une exploration de l’existence

Le poisson, le bocal et l’Univers : Une exploration de l’existence

Il pense, dans son bocal confiné : « Enfin quoi ! Serait-il un autre monde? Un ailleurs vers où je pourrais voguer? D’autres eaux qu’en ma demeure ronde ? »

Voilà donc un poisson philosophe qui parcourt inlassablement son univers sphérique. L’eau en est toujours maintenue parfaitement claire et une nourriture qui lui convient à merveille apparaît régulièrement à sa surface.

« Quel est donc ce prodige? », s’interroge entre deux bulles notre poisson.

Sans doute, en effet, le bocal a-t-il un au-delà. Mais, aussi philosophe soit-il, que pourrait en penser notre poisson ? Quand on a derrière soi une vie déjà longue, surtout pour un poisson rouge, et qu’elle a été vécue dans un petit monde humide, comment penser les grands espaces aériens, inondés de soleil ou battus par les pluies et la profusion d’êtres qui les habitent ?

Notre bocal s’appelle l’espace-temps. A-t-il un ailleurs ? Non : il n’y a pas d’espace ailleurs que dans l’espace-temps. Mais cet espace-temps, nous le savons aujourd’hui, est crée. Il y a donc, hors de l’espace et hors du temps, un Autrement dont nous ne pouvons rien dire nous qui ne pouvons penser hors des catégories de l’espace et du temps, prisonniers de notre finitude. De cet Autrement nous ne pouvons rien dire sinon cependant qu’Il existe.

Notre poisson si rouge et son bocal si transparent au-delà duquel est pressenti un «ailleurs», détournent cependant notre regard, l’invitent indûment à se porter vers des «horizons» qu’il ne peut atteindre, vers cet absolument autre à jamais hors de portée.

Mais, qu’en est-il à l’intérieur du bocal, dans notre monde ?

La compréhension que nous avons de notre univers, ce grandiose bocal, suit les fulgurantes avancées des sciences. Pourtant ces avancées nous conduisent avant tout à multiplier à l’infini les questions que nous nous posons. Au point que nous savons ne pas pouvoir évaluer l’étendue de ce que nous ignorons, que nous savons qu’il n’y a pas ici-bas une somme du savoir que nous pourrions un jour, même très lointain, rassembler dans sa totalité mais un infini inaccessible. Hors des techniques utiles, qui nous donnent un sentiment excessif de puissance, que connaissons-nous donc certainement ? La science est-elle autre chose qu’un discours en constante évolution, une manière, adéquate à un moment donné, de dire quelque chose du monde, un récit dont la cohérence serait d’abord interne ?

Et ce monde, pour y vivre au jour le jour, le connaissons –nous mieux que le poisson rouge son bocal ? La familiarité insouciante avec laquelle nous le considérons n’est-elle pas trompeuse ? Quelle est sa réalité effective ? L’arbre sous lequel je m’abrite du soleil existe-t-il ailleurs que dans le mot par lequel je le désigne et n’est-il pas, autrement, qu’une conjonction dynamique de particules microscopiques ?

Acceptons de ne pas poser cette question et feignons de prendre le monde comme il est, déjà là, offert, donnant à nos vies tous leurs contenus, des plus triviaux aux plus élevés. Ce monde là c’est le monde des choses, de leur amoncellement, un monde d’ailleurs où, si nous n’y prenons pas garde nous pouvons nous-mêmes nous chosifier à force de routine et de la répétition de rôles socialement convenus.

Fixité ou flux

On soulignera alors ici l’étrangeté de l’hébreu. Prenons ce mot essentiel du vocabulaire « être », à la fois verbe et nom commun en français. Le nom désigne des « étants » qui apparaissent dans une certaine immobilité, dans leur supposée permanence. Si nous redonnons à ce mot « être » toute sa « verbalité », son entière dimension de verbe, nous privilégions ce qui en lui exprime l’évènement, ce qui

advient dans l’être, ce qui change à chaque instant, qui est le contraire de la fixité, en un mot le temps. Dans l’hébreu biblique c’est la « verbalité » qui domine, le flux incessant de l’énergie qui s’affirme plutôt qu’une illusoire constance des choses. Les choses, du reste, ne sont que des mots : « davar » a le double sens de mot et de chose. Ce qui est réel, ce qui fait notre monde, sa seule constance, c’est ce flux.

« Et D.ieu dans tout ça ? », demande le poisson rouge. Faisons-nous la même question : nous savons qu’Il est l’Existence même, mais nous ne pouvons pas vraiment en parler (selon la Torah, personne ne peut voir D.ieu et rester en vie), Il est complètement différent de tout ce que nous connaissons, en dehors de notre monde, l’espace-temps. Mais que se passe-t-il à l’intérieur de ce monde ?

À l’intérieur, dès que nous essayons de ne plus voir le monde comme une collection d’objets, des choses figées, mais plutôt comme un flux constant de devenirs, d’êtres en mouvement qui apparaissent grâce à l’énergie et à la lumière, nous commençons à ressentir Sa Présence. Nous commençons à comprendre pleinement l’héritage que nous avons reçu depuis les temps les plus anciens.

Nous réalisons enfin qu’il n’y a rien d’autre que Lui.

Barouh Ziegelman

Le Nigun « Hopp cosaque », « J’ai vaincu le Cosaque ! »du Shpoler Zeidé

Le Nigun « Hopp cosaque », « J’ai vaincu le Cosaque ! »du Shpoler Zeidé

Arié Leib de Shpola (1725-1811) était un rabbin hassidique connu pour ses miracles et ses dons de guérisseur à Shpola, en Ukraine. Il était également appelé Shpoler Zeidé (yiddish : « le grand-père de Shpola »). Il a étudié auprès du Baal Shem Tov et du Maggid de Mezritch. Aryé Leib était associé à la troisième génération du hassidisme en Ukraine, et bien qu’il ait été suggéré qu’il pourrait être la même personne que Reb Leib Sara, cela est douteux car leurs pères ont des noms différents.

Sa naissance Après que ses parents, Barou’h et Ra’hel, aient accueilli le Baal Shem Tov (avant qu’il ne soit connu), il les a bénis en leur promettant un enfant juste, et leur a dit de le nommer Aryé Leib. Peu de temps après, ils donnèrent naissance à un fils.

Au moment de la Brit Mila, le Baal Shem Tov déclara : « Je suis un homme ignorant et je ne sais pas comment prononcer les bénédictions en hébreu. Mais je me souviens de la façon dont mon père avait l’habitude d’expliquer un verset de la Torah :
‘Et Abraham était vieux (zaken).’ Le mot hébreu pour père est av, et le mot hébreu pour grand-père est zaken. Ce verset nous dit qu’Avraham était notre grand-père à tous. Je bénis cet enfant qu’il soit un grand-père pour le peuple d’Israël, tout comme Avraham. »

La foule éclata d’un rire bon enfant face à cette homélie simple de cet étrange paysan qui confessait si ouvertement son ignorance. Mais le surnom resta. Dès lors, il fut connu sous le nom de Zeidé, mot yiddish signifiant « grand-père ».

Le Shpoler Zeidé se rendait régulièrement dans les villes et les villages d’Ukraine dans le but de collecter de l’argent pour le Pidyon Chevouim. En chemin, il faisait également un effort pour aider les Juifs vivant dans ces petites villes avec tous leurs besoins physiques et spirituels. Au cours de ses voyages, il reprenait des chansons des paysans de la campagne qu’il incorporait ensuite dans ses Nigounim. Il lui arrivait même de chanter en dialecte ukrainien.

 

Ce Nigoun particulier, « Hopp cosaque », est composé de notes joyeuses empreintes d’un fort sentiment d’espoir et lorsque celui-ci atteint son apogée, le chanteur s’écrie : « Hopp cosaque » de toutes ses forces, en référence aux célèbres cosaques russes connus pour leur courage et leur bravoure au combat.

Une histoire est racontée à propos de ce Nigoun et des efforts du Shpoler Zeidé pour la Mitsvah du Pidyon Chevouim.

L’histoire se déroule comme suit :

À cette époque, il était assez courant qu’un Juif ne parvienne pas à payer son loyer à temps et que le Poretz le fasse jeter en prison. À l’occasion de la prochaine fête goyishe, il était alors coutume de déguiser ce pauvre Juif en ours et de le faire concourir lors d’un concours de danse public avec l’un des cosaques réputés pour être d’excellents danseurs. Le gagnant était autorisé à battre son adversaire à terre. Le Juif, après avoir languit en prison pendant un certain temps, était généralement sans chance face au Cosaque et finissait par être le perdant.

Il arriva une fois qu’un certain Juif fut jeté en prison pour ne pas avoir pu payer son loyer. La nuit précédant le « concours » important, il sentait qu’il n’y avait aucun moyen qu’il réussisse. Miraculeusement, le Shpoler Zeidé entra dans sa cellule de prison et échangea sa place avec lui. Le lendemain matin, les gardiens arrivèrent et, ne le reconnaissant pas, le revêtirent de la peau d’ours. Ils emmenèrent le Shpoler Zeidé au concours et, bien sûr, il sortit vainqueur. Après que le Cosaque s’effondra d’épuisement, le Shpoler Zeidé prit le bâton et le frappa.

Le Nigoun de « Hopp cosaque » raconte cette histoire. Au début, il commence lentement et, à mesure qu’il progresse, son rythme s’accélère. À mesure que la mélodie gagne en élan, la danse aussi, de plus en plus vite, jusqu’à ce que finalement l’un se fatigue en laissant l’autre victorieux. Ainsi se termine le Nigoun avec les mots « Hopp cosaque ! », signifiant « J’ai vaincu le Cosaque ! »

On raconte que chaque Motsaei Chabbat, pendant le Mélavé Malka, le Shpoler Zeidé dansait avec ce Nigoun et disait que c’était le Nigoun qu’Élie le prophète lui avait enseigné dans la cellule de prison cette nuit-là, lorsqu’il était venu lui apprendre à danser. Les hassidim disaient que ce Nigoun représentait l’idée de l’Avodat Hachem avec la joie qui grandit de plus en plus jusqu’à ce que le mauvais penchant soit complètement vaincu.

Le Rabbi expliquait que le Shpoler Zeidé chantait ce Nigoun afin de souligner la symbolique du Cosaque dans la Kédoucha, un total Messirout Nefech.

Rav Eliézer Nisilevitch « Du 770 à l’école Chné-Or d’Aubervilliers », par le Rav Yaakov Abergel

Rav Eliézer Nisilevitch « Du 770 à l’école Chné-Or d’Aubervilliers », par le Rav Yaakov Abergel

(Pour l’élévation de l’âme de Meïr ben Yossef et de l’âme de Yossef ben Meïr, et aussi pour le mérite du Rav Its’hak ben Meïr Ha-Cohen)

 

Décrire le Plaisir que l’on ressent lorsque l’on se trouve dans les quatre coudées du Rabbi au 770 Eastern Parkway, c’est essayer de dire avec des mots ce qui est au-delà des mots. Le mot ‘Unique’ que l’on traduit en hébreu par le mot ‘Yé’hida’ est celui que je choisis ici car ‘Yé’hida’ désigne le niveau de l’âme Juive qui correspond au monde spirituel de ‘Kéter’ : ‘la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes’, et le plus haut niveau de Kéter est celui du Plaisir : le ‘Taanoug’.

Cette année, mon épouse et moi-même avions pour projet de voyager chez le Rabbi pendant le mois de Yiar car le jour de Lag-Ba-Omer est le jour de l’anniversaire de nos deux fils qui sont des frères jumeaux. Grâce à D.ieu notre désir se réalisa. Merci mon D.ieu de nous avoir permis de vivre tous ensemble ces journées au 770. Chaque moment du jour et de la nuit était empli de lumière. Se trouver dans les quatre coudées du Rabbi c’est être un rayon du soleil à l’intérieur du soleil. Le Rabbi dévoile l’Essence de l’âme de chaque Juif qui se trouve près de lui, et le plaisir que l’on ressent dans cette situation extraordinaire est celui du dévoilement des plus hauts sentiments dans le cœur, et des plus hauts dévoilements spirituels dans les forces de l’intellect.

Aussi, lorsque est venu pour nous le moment de partir et que j’ai repensé à tous les moments que nous avions vécus, que j’ai revu toutes les images de notre séjour qui se sont imprimées dans ma mémoire, ce sont des paroles du Baal-Chem-Tov qui m’ont réconforté. Le Baal-Chem-Tov disait qu’il aime tout particulièrement les jours qui suivent la Fête de Chavouoth car il aime à regarder la façon dont la lumière de la Torah que nous avons reçu le jour de Chavouoth se répand pendant les jours qui suivent la Fête dans tous les aspects de notre Vie.

Vivre dans les 4 coudées du Rabbi c’est être comme un rayon de soleil à l’intérieur du soleil, mais quitter la Maison du Rabbi c’est devenir un rayon du soleil qui éclaire le monde extérieur, car le rayon ne commence à éclairer que lorsqu’il qu’il quitte sa source et qu’il s’en éloigne. C’est pourquoi les paroles du Baal-Chem-Tov furent pour moi d’un grand réconfort, car quitter la Maison du Rabbi allait finalement nous permettre de voir de quelle manière la lumière du Rabbi allait se répandre dans tous les aspects de l’Existence durant les jours qui suivirent notre retour sur la Terre d’Israël.

Les choses ne se firent pas attendre car quelques jours après notre arrivée ma famille et moi-même furent conviés aux soirées du Hakhel qui commémoraient le premier Yortseït du Rav Eliézer ben Rav Moshé Nisilevitch. Lors de la première soirée, il fut conclu l’écriture d’un Séfer-Torah et j’eus alors l’occasion de réfléchir au fait que le jour du Yortseït tombait dans la semaine de la Paracha Béaaloté’ha. L’Admour Hazaken a souligné l’importance d’ouvrir les yeux sur le lien entre le contenu spirituel de la Paracha de la semaine avec les évènements de notre vie qui se produisent pendant cette semaine. Il existait un rapport que je me devais de trouver entre les enseignements du Rabbi sur la Paracha Béaaloté’ha et le jour du Yortseît du Rav Eliézer Nisilevitch.

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Chemot le Rabbi rapporte que Rabbi El’azar ben Azaria lorsqu’il remplaça Raban Gamliel à la tête du Sanhédrin déclara qu’il fallait évoquer la sortie d’Egypte également ‘pendant la nuit’ (Brakhot, 28a). A l’opposé de l’avis Rabbi El’azar ben Azaria, les Sages pensaient que l’on doit mentionner la sortie d’Egypte seulement pendant le ‘jour’ car ils excluaient la possibilité de se confronter pendant la ‘nuit’ aux forces du mal.

Le Rabbi illustre l’attitude des Sages par le fait que Raban Gamliel interdisait l’entrée dans le Beït-ha-Midrache aux élèves qui n’avaient pas atteint une parfaite intégrité dans leur service divin. A l’opposé, lorsque Rabbi El’azar-ben-Azaria remplaça Raban Gamliel à la tête du Sanhédrin, il fit congédier le gardien du Beït-ha-Midrach, afin de donner libre accès à tous ceux qui désiraient étudier la Torah de D.ieu.
Il n’était pas question, selon le nouveau Prince d’Israël, de faire de différences entre la ‘nuit’ et le ‘jour’, entre ceux qui avaient atteint un niveau supérieur et ceux qui ne l’avaient pas encore atteint.

L’attitude de Rabbi El’azar telle quelle est décrite ici dans ces enseignements du Rabbi s’accorde parfaitement à l’attitude de tous les Chlou’him (Emissaires) du Rabbi en général, et tout particulièrement avec celle du Rav Nisilevitch dont le prénom Eliézer n’est pas sans être lié à celui de Rabbi El’azar ben Azaria.

En effet, l’attitude du Rav Eliézer, de son épouse Mora-‘Haya, de leurs enfants et de tous leurs proches, est telle l’attitude préconisée par Rabbi El’azar-ben-Azaria, laquelle s’accorde parfaitement à la déclaration du Machia’h au Baal-Chem-Tov selon laquelle : ‘Je viendrai lorsque tes sources se répandront à l’extérieur !’,

‘à l’extérieur !’ : ‘à tout endroit !’, ce qui signifie que les enseignements du Baal-Chem-Tov doivent toucher le cœur des plus insensibles, ils doivent atteindre même celui qui n’a pas encore atteint la perfection dans son service divin.

Depuis l’arrivée à Aubervilliers, en 1960, du Rav et de la Rabbanite Kalmenson jusqu’à aujourd’hui, les efforts de chacun allèrent en ce sens. En fait, après le décés du Rabbi Rachab ont commencé en Russie les décrets émis à l’encontre de la Torah et en 5662 le Rabbi Yossef-Yits’hak et neufs élèves de la Yéchiva Tom’heï Temimim prêtèrent serment de donner leurs Vies pour la Torah, jusqu’à leur dernière goutte de sang.

A l’évidence le Tsaddik véritable est bien celui qui ne recherche jamais son propre bien, même pas celui d’assouvir sa soif de servir D.ieu, le Tsaddik véritable est celui qui désire continuellement dévoiler l’Essence divine dans le monde. Peut-être que lorsqu’en 1965 eut lieu l’achat de l’établissement actuel de la communauté Chné-Or dans la rue André Karman qui était alors la rue de la Goutte d’or, que le Rav Kalmenson fit le rapport avec le serment du Rabbi Rayats et de ses neuf élèves. Peut-être que la Providence divine lui fit voir dans le nom de la rue de la ‘goutte d’or’ la force de sa mission et de la mission de tous ceux qui l’entouraient, car la valeur de cette ‘dernière goutte de sang’ est celle d’une ‘goutte d’or’, et même plus encore.

Toujours est-il qu’à l’exemple du Rabbi Précédent et de ses 9 élèves, la famille Kalmenlson et la famille Nisilevitch consacrent leur Vie jusqu’à aujourd’hui pour la Torah et pour l’Education Juive.

J’observais de ma place les personnes présentes à la soirée du Yortseït du Rav Nisilevitch, j’écoutais leurs témoignages et comprenais davantage la correspondance entre le contenu profond de la Paracha Béaalotéha et le jour du Yortseït de Rav Eliézer.

Il est écrit dans la Paracha Béaaloté’ha (8, 1) :
‘L’Eternel parla à Moché en ces termes : ‘Parle à Aaron et dis-lui : quand tu feras monter les lumières, de la Ménorah….’
Rachi explique que puisque la flamme monte, on emploie pour l’allumage de ces lumières l’expression « monter ». Il fallait allumer jusqu’à ce que la flamme monte d’elle-même.

L’âme d’un juif est elle-même comparée à une flamme, car de même que la flamme du feu s’élève constamment vers le haut car elle désire retourner dans sa source qui est dans le ciel, l’âme d’un Juif s’élève vers le haut, car elle désire constamment retourner à sa source, à retrouver son Père qui est dans le ciel.

Aussi, comme pour les flammes de la Ménorah qu’il fallait allumer jusqu’à ce qu’elles montent d’elles-mêmes, les ‘Hassidim du Rabbi ont pour mission de réveiller la flamme qui brûle dans le cœur de chaque Juif, et c’est à ce sujet que le Rabbi nous enseigne que ‘le désir le plus profond qui se trouve dans le cœur de chaque Juif est le dévoilement de D.ieu’. La raison en est simple, ‘l’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’. Dans ce cas, le Rav enseignera la Torah à son élève en lui donnant les moyens de pouvoir l’étudier ensuite avec ses propres moyens, c’est à dire sans qu’il n’ait plus besoin de l’aide du Rav pour se consacrer à l’étude. Le Rav devra pour cela éveiller l’amour et la crainte de D.ieu de son élève et quand il y parvient, quand l’élève désire de lui-même accomplir la Volonté de D.ieu qui est exprimée dans la Torah et étudier la Torah pour unir son esprit à l’Esprit divin, alors le Rav peut se réjouir d’être parvenu à ce que la flamme de son élève ‘monte d’elle-même’, comme les flammes de la Ménorah qu’Aaron avait pour mission de ‘faire monter’.

Rav David Nisilevitch, le frère de Rav Eliézer, était assis à côté de moi, et peu de temps après avoir engagé une discussion avec lui, il me dit que leur père, Rav Moshé Nisilevitch, pleurait quand il disait la Prière de la Amida. J’imaginais la force de ces larmes, j’imaginais qu’elles étaient aussi le ciment de l’éducation que Rav Moshé avait donnée à ses enfants, et je voyais ces mêmes larmes qui brillaient dans la couleur bleue des yeux de son fils, Rav David. J’écoutais ensuite avec une grande attention Rav Arié, le fils de Rav Eliézer, parler de son père. Rav Arié racontait que peu de temps avant de quitter ce monde, son père, Rav Eliézer, lui fit le geste que le Rabbi avait l’habitude de faire : ce mouvement impulsif du bras qui part du bas et va vers le haut, ce mouvement qui inspire le passage de l’obscurité vers la lumière et qui nous intime l’ordre de réagir et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous dégager de l’exil et provoquer la Délivrance.

Rabbi Yossef-Yit’hak rapporte un discours ‘Hassidique de son père, le Rabbi Rachab, dans lequel il est dit que la Torah ne peut être acquise que par le don de soi. Certes on peut étudier la Torah sans faire le don de sa propre personne, mais c’est grâce à ce don que l’on peut en révéler l’Essence. En écoutant les témoignages de ceux qui avaient connu le Rav Eliézer, je me rendais compte à quel point ils s’accordaient aux paroles du Rabbi Rachab. D.ieu Hachem Israël et la Torah ne font qu’Un.

Il est écrit dans la Paracha Béaaloté’ha (10, 2) : ‘Fais pour toi deux trompettes en argent massif’.
Au sujet de ce verset, le Rabbi rapporte l’enseignement du Maguid de Mèzeritch selon lequel le mot ‘hatsotséroth (trompettes) se decompose de la manière suivante : ‘Hètsi-tsoura qui signifie : la moitié d’une forme. Comme les deux moitiés d’une seule et même forme, Hachem et l’Assemblée d’Israël sont comme deux moitiés qui une fois réunies ne font qu’Un. Plus encore, le Rabbi applique cet enseignement a la Mitsvah dAhavat Israel et nous enseigne que chaque Juif doit savoir et ressentir ‘qu’à lui seul il n’est qu’une moitié et que pour atteindre l’entièreté, la totalité, il doit s’unir avec l’autre, ainsi qu’il est dit : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’.

Le Rabbi établit le lien entre ces deux explications :
Ressentir qu’Hachem et Israël ne font qu’Un nous amène à ressentir que nous faisons Un avec un autre Juif, car tous les enfants d’Israël sont des frères par le fait que leurs âmes ont toutes les deux un même Père, ainsi que l’explique l’Admour Hazaken au chapitre 32 du Livre du Tanya.

Le Rav Nisilevitch a donné tout ce qu’il possédait pour l’Ecole ‘Chné-Or’. Le nom ‘Chnéor’ signifie ‘deux lumières’ et le Rabbi nous fait remarquer que ces ‘deux lumières’ se fondent en Un seul nom. D’après l’enseignement du Rabbi, ces ‘deux lumières’ représentent la partie révélée et la partie profonde de la Torah, ainsi le nom de l’Admour Hazaken : Chnéor-Zalman, l’Auteur du Choul’han-Aroukh et du Livre du Tanya, exprime le fait que l’Admour Hazaken a établi le lien entre la partie révélée de la Torah (le Choul’han Aroukh) et sa partie cachée (le Livre du Tanya). L’Admour Hazaken est parvenu à unir le monde spirituel avec le monde matériel, à dévoiler l’Essence cachée dans ce monde matériel.

Peut-être nous est-il permis de dire que les parents et les enfants de l’Ecole Chné-Or apportent eux-mêmes une lumière dans l’Ecole, et que les dirigeants et les enseignants apportent eux-aussi leurs propres lumières. Dans ce cas, le Nom de l’Ecole ‘Chné-Or’ exprime le fait que ces deux lumières se fondent en Une seule Lumière : la Lumière du Rabbi, cette Lumière que ma famille et moi-même avions vu quand nous étions au 770, cette même Lumière que nous avons vue se répandre pendant le Hakhel qui commémorait le premier Yortseït du Rav Nisilevitch. Cette Lumière qui brillait dans les pensées les paroles et les actes de Mora ‘Haya, l’épouse de Rav Eliézer, et dans ceux de chacun de ses enfants, et de tous les membres de sa famille et de tous leurs amis qui étaient présents.

Qu’Hachem les bénissent et les protègent, afin que chacun d’entre-eux aille ‘de prodiges en prodiges’ pour continuer sa mission sacrée, à l’exemple de Rabbi El’azar ben Azaria qui ouvrit les portes de la Yéchiva à tous ceux qui désiraient étudier la Torah de D.ieu, sans faire de sélection, sans considérer le niveau de chacun.

Le Rabbi nous enseigne que Rabbi El’azar ben Azaria reçut une aide d’un niveau Divin qui dépasse celui de l’enchaînement des mondes, et qu’avec l’aide d’HAchem qu’il en soit ainsi pour tous ceux qui se consacrent à l’épanouissement de l’Ecole ‘Chné-Or’, qu’il s’agisse de tous les membres de la famille du Rav Eliézer Nisilévitch, ou qu’il s’agisse des dirigeants de l’Ecole Chné-Or, de ses élèves et de leurs parents, qu’Hachem les place toujours sous la Lumière du Rabbi, la Lumière de l’Essence de la Torah, jusqu’au moment du Dévoilement de notre Juste Machia’h, avec l’aide de D.ieu, dès-à-présent.

Dédié au Rav Eliézer Nisilévitch.

De la stérilité à la Sainteté, les enseignements du Rabbi sur « la Marche dans le Désert »

De la stérilité à la Sainteté, les enseignements du Rabbi sur « la Marche dans le Désert »

La Torah, fondement du judaïsme, est bien plus qu’une compilation de lois et de contes. C’est une source inépuisable de sagesses, une clef pour décrypter l’univers dans lequel nous évoluons. Dans ses moindres détails, elle recèle une portée intemporelle et universelle. Au-delà des événements historiques, comme le recensement des Lévites, elle révèle des dimensions spirituelles perpétuellement pertinentes. L’histoire de la marche du peuple juif dans le désert pendant quarante ans, par exemple, n’est pas seulement un récit du passé, mais un modèle éternel de transformation spirituelle applicable à tout un chacun. Ce parcours du désert à la terre promise symbolise le cheminement de l’âme humaine, son potentiel de transformation, de la stérilité spirituelle à la sainteté.

Source : Likouté Si’hot volume 13, première Si’ha sur Nasso

La Torah, livre sacré du judaïsme, est plus qu’un simple recueil de lois et de récits. Elle est une source inépuisable de sagesse, une clé pour comprendre l’univers dans lequel nous vivons. Chaque détail de la Torah, selon Tanya ch. 17, a une portée éternelle. Même les recensements des Lévites, bien que matériellement circonscrits dans le temps, ont une signification spirituelle éternelle, applicable dans chaque génération.

Au cœur de ces enseignements éternels se trouve l’histoire du peuple juif errant quarante ans dans le désert. Cette période d’errance, selon le Likouté Torah Nasso 20a, a été conçue pour soumettre l’énergie des forces du Mal qui puisaient du désert. Les Juifs, en marchant à travers ce désert stérile, ont transformé cet espace en un lieu habité, tuant les serpents et les scorpions, faisant jaillir l’eau du puits de Myriam, et faisant pousser de la verdure et des arbres.

Cette transformation a été rendue possible grâce à la force et à l’inspiration divine que D.ieu a confiées aux Lévites. Mais cette transformation n’est pas seulement une histoire du passé. Elle a une signification éternelle et est applicable à tous les moments de notre vie. En effet, chacun de nous porte en lui un « Tabernacle », un désert qui doit être soumis et transformé par la révélation de la divinité en nous.

Cette leçon est essentielle pour tous les Juifs qui se trouvent dans des situations désertiques, entourés de personnes qui ne connaissent pas la divinité ou qui n’agissent pas selon leurs connaissances. Pour ces Juifs, le message est clair : leur présence dans ces endroits n’est pas un hasard, mais une mission divine. Ils sont chargés de transformer leur environnement, comme les Israélites ont transformé le désert, en un lieu où D.ieu peut résider.

Et même si le passé d’un homme a été marqué par un comportement désertique, il n’est jamais trop tard pour changer. Les Lévites, bien qu’ils n’aient pas commencé à servir dans le sanctuaire avant l’âge de trente ans, ont reçu la force de le faire. De la même manière, quiconque décide de servir D.ieu peut recevoir la force de se purifier de son passé.

La construction d’une demeure pour D.ieu nécessite d’abord de faire disparaître toute souillure, puis d’y installer de beaux meubles. Cette démarche est reflétée dans l’étymologie des noms des familles de Lévites : « Kehat » signifie rassembler les éléments positifs, tandis que « Guershon » signifie se séparer du mal. Cette différence est également reflétée dans leurs rôles respectifs : la famille de Guershon transportait les tentures du sanctuaire, protégeant globalement, tandis que la famille de Kehat transportait les ustensiles du tabernacle, chacun ayant une fonction distincte.

Ainsi, à travers l’histoire de la marche dans le désert, la Torah nous enseigne des leçons intemporelles et essentielles pour notre vie spirituelle. Elle nous invite à transformer nos propres déserts intérieurs, ces zones de stérilité et de résistance spirituelle, en lieux florissants de sainteté et de divinité.

La transformation n’est pas une tâche facile. Elle nécessite de la force, du courage et une profonde détermination. Mais la Torah nous assure que D.ieu nous a donné la capacité de le faire. Les Lévites, malgré leur début tardif, ont été dotés d’une force divine qui leur a permis de transformer le désert en un lieu d’habitation. De la même manière, chaque personne a la capacité innée de transformer son propre « désert » en un lieu où la divinité peut résider.

Au-delà de notre transformation personnelle, la Torah nous enjoint également à transformer notre environnement. Chaque Juif est appelé à enseigner les voies de D.ieu et à partager sa sagesse avec le monde. Nous avons tous la responsabilité de transformer notre environnement en un lieu où la divinité est reconnue et honorée.

Enfin, la construction de notre demeure intérieure pour D.ieu nécessite un processus à deux volets : éliminer le mal et introduire le bien. C’est la leçon des familles de Lévites : Guershon qui élimine les impuretés et Kehat qui rassemble les éléments positifs.

En résumé, l’histoire du désert, telle qu’elle est racontée dans la Torah, est une métaphore puissante pour notre parcours spirituel. Elle nous enseigne la nécessité de transformer à la fois notre intérieur et notre environnement, et elle nous assure que nous avons été dotés de la force divine nécessaire pour accomplir cette mission. En faisant cela, nous préparons le terrain pour la venue du Machia’h, où la Lumière Infinie de D.ieu sera pleinement dévoilée dans la Demeure que nous aurons construite.

Vendredi 2 juin 2023 à 10h30 : Etude du Kovets de Nasso – « Résidence dans le Désert »- Rav Levi Azimov

Vendredi 2 juin 2023 à 10h30 : Etude du Kovets de Nasso – « Résidence dans le Désert »- Rav Levi Azimov

En direct, chaque vendredi, étude du Likoutei Si’hot
avec le Rav Levi Azimov de 10h30 – 11h30
Tél.: +330756753993 – code: 33 41 593#
Cette semaine le cours n’a pas lieu par téléphone.
 SUR RADIO HASSIDOUT
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Nasso – Résidence dans le Désert
Source : Likouté Si’hot volume 13, première Si’ha sur Nasso

 


MEKOROT


 

1 –  Introduction : Chaque détail de la Torah détient une portée éternelle !

Tanya ch. 17 : La Torah est éternelle (dans tous ses détails).

Chné Lou’hot Habrit, Toldot Adam ch. 151 : Tout ce qui existe dans le domaine du matériel, existe d’abord dans une dimension spirituelle. Au contraire, l’essentiel de toute chose est sa dimension spirituelle – applicable en tout temps et tout lieu – celle-ci étant la source, l’origine de la dimension matérielle de la chose.

Likouté Si’hot : De même, en ce qui concerne le recensement des Lévites – les familles de Kehat (dans la Paracha Bamidbar), Gershon et Merari (dans notre Paracha) : bien que, matériellement, il ne s’agisse pas d’un sujet éternel, puisque l’ordre de les recenser et le recensement même n’eurent lieu qu’une seule fois (en l’an 2449) – la dimension spirituelle de ce recensement reste éternelle, et est applicable dans chaque génération.

2 – Développement : Pourquoi le peuple juif resta-t-il quarante ans dans un désert ?

Likouté Torah Nasso 20a : La raison profonde du voyage des enfants d’Israël dans le Désert, avec le Tabernacle et ses ustensiles – était de soumettre l’énergie des « ‘Hitsonim » (les forces du Mal), qu’ils puisent du « Désert », spécifiquement. C’est pourquoi, il n’y pousse aucune plante ou verdure – on n’y trouve que désolation. Car seul le « coté de la Sainteté » peut exercer une influence positive (productive).

3 – Dans leur parcours, ils transformèrent le « désert » en un « lieu habité »

Rachi sur Beha’alote’ha 10, 34 : La Nuée de D.ieu sur eux, le jour. …celle-ci tuait les serpents et scorpions.

Rachi sur Guemara Chabbat 6b : Lorsque les Juifs furent dans le désert, (la nature de celui-ci fut transformée et) il fut considéré comme un domaine public (et donc, comme un lieu habité par l’être humain).

Midrach Bamidbar Rabba 19, 26 : Du puits de Myriam, de l’eau sortait en dehors du Camp d’Israël et faisait pousser de la verdure et des arbres, sans fin…

4 – Le pouvoir que D.ieu donna aux Lévites afin d’opérer cette « transformation »

Chné Lou’hot Habrit, Bamidbar : Ce ‘Houmach est appelé « les Nombres », puisqu’ils y furent recensés. Le recensement est important : ainsi, chacun compte, et n’est jamais annulé. Dans Nasso, les Lévites furent recensés de vingt à cinquante ans pour le Service. Ce recensement indique l’inspiration divine que les Lévites eurent.

5 – Le concept de cette « transformation du Désert » est éternellement applicable

Likouté Torah Nasso 20a : Chacun détient un « Tabernacle » en lui. Cela se passe ainsi dans l’âme : Le mauvais penchant est un « Désert », un espace où « l’homme n’habite pas » (Jérémie 2, 6). « L’homme » faisant référence à « l’Homme du Trône Céleste » (Ezéchiel 1, 26). Il faut soumettre ce « Désert » en dévoilant la Divinité dans son âme.

6 – Enseignement (A) : Chaque Juif peut « transformer son entourage » !

Likouté Si’hot : Lorsqu’un homme observe son entourage, il arrive que la plupart des personnes qui s’y trouvent ne connaissent pas la Divinité, et ceux qui la connaissent – n’agissent pas autant qu’ils le pourraient. Cet homme pourrait en concevoir de la tristesse et du désespoir, le poussant à abandonner sa mission avec les « pauvres de sa ville », pour s’enfuir ailleurs etc. L’instruction est donnée, à chaque Juif, en tout temps : il doit savoir qu’à chaque endroit où il se trouve – même dans un « Désert » – il ne s’y trouve jamais par hasard, il s’agit bien d’une mission Divine, afin de transformer cet endroit, par son travail, en lieu d’habitation pour « l’Homme Suprême ».

Maïmonide lois de la Chemita et du Yovel 13, 13 : Servir D.ieu, enseigner Ses voies droites et Ses jugements justes au plus grand nombre : ces notions ne concernent pas uniquement la tribu de Lévi, mais bien quiconque qui déciderait, par son esprit généreux, de prendre D.ieu pour sa part et son héritage.

7 – Enseignement (B) : Il n’est jamais trop tard pour « transformer son ‘Désert’ » !

Likouté Si’hot : Lorsqu’un homme établit un bilan moral de son passé, il pourrait conclure que son comportement fut celui du « Désert », et donc être découragé et se dire : « Comment pourrais-je modifier mon comportement ? ». C’est à ce propos qu’est délivré l’enseignement suivant : Les Lévites, alors âgés de plus de trente ans, n’avaient pas encore commencé à servir dans le Sanctuaire, malgré cela, la force leur en fut accordée. Il en est de même pour chacun – quel que soit son comportement jusqu’à présent – s’il décide qu’à l’avenir il servira D.ieu, il recevra la force de se purifier de son passé, de dévoiler la Divinité dans son âme, jusqu’à ce que D.ieu puisse résider en lui !

8 – Approfondissement : Comment bâtir une « Demeure » pour D.ieu ?

Likouté Torah Balak 70c : Lorsque l’on souhaite bâtir une demeure pour un roi, on doit, au préalable, en faire disparaître toute souillure, toute immondice. C’est uniquement après cela que l’on y installera de beaux meubles. De même, l’homme dans son service Divin, bâtit une Demeure pour D.ieu – en nettoyant le mal et la « souillure » par les Mitsvot négatives, et en introduisant les « beaux meubles » par les Mitsvot positives. Ainsi la Lumière Infinie de D.ieu sera dévoilée dans la Demeure, à la venue du Machia’h. Durant l’exil, cette lumière est cachée.

Likouté Torah Nasso 21a : Etymologiquement, « Kehat », signifie « rassembler » (Vaye’hi 49, 10) – les éléments positifs ; « Guershon » signifie « divorcer » – du mal. Tout comme Guershon naquit avant Kehat, le service Divin doit commencer par « s’écarter du mal » (nettoyer le palais), puis « faire le bien » (installer les « beaux meubles »).

9 – Cela explique la différence entre le travail des familles de Guershon et Kehat

Likouté Si’hot : Les familles de Guershon transportèrent les tentures du Sanctuaire – qui l’enveloppent et le protègent globalement, tout comme les Mitsvot négatives préservent l’homme de ce qui lui est interdit et pourrait lui nuire. Les familles de Kehat transportèrent les ustensiles du Tabernacle, ayant chacun une fonction distincte (l’Arche du Témoignage, la table des Pains etc.), tout comme les Mitsvot positives sont variées et distinctes. Par ces deux aspects du service divin, le Tabernacle (de l’homme) et la Demeure de D.ieu seront bâtis, parfaitement.

Hayom Yom du 13 Sivan :  En fonction de la mélodie que chantait le Tséma’h Tsédek pendant son étude, le Rabbi Maharach pouvait savoir ce qu’était son occupation

Hayom Yom du 13 Sivan : En fonction de la mélodie que chantait le Tséma’h Tsédek pendant son étude, le Rabbi Maharach pouvait savoir ce qu’était son occupation

ה’צמח צדק’ חיבר כמה ניגונים, לימודו היה בקול וניגון, ולפעמים היה מפסיק באמצע לימודו, או כתיבת דא’ח או שאלות ותשובות, ומנגן איזה ניגון.

אאזמו’ר [המהר’ש] סיפר, אשר מקול ניגונו של הצ’צ היה יודע במה הוא עסוק באותה שעה.

 

Le Tséma’h Tsédek composa de nombreuses mélodies. Il étudiait la Torah à voix haute et en chantant. Parfois, il s’interrompait au milieu de son étude ou de sa rédaction de discours ‘hassidiques ou de responsa, pour chanter une mélodie.
Mon grand-père (le Rabbi Maharach) raconta qu’en fonction de la mélodie que chantait le Tséma’h Tsédek, il pouvait savoir ce qu’était alors son occupation.

Visite inspirante : les mamans de Beya’had chez le Rabbi de Loubavitch à l’occasion de la fête de Lag Baomer 5783

Visite inspirante : les mamans de Beya’had chez le Rabbi de Loubavitch à l’occasion de la fête de Lag Baomer 5783

L’association Beya’had, renommée pour sa méthodologie innovante et créative visant à soutenir les enfants ayant des besoins spécifiques, a marqué la fête juive de Lag Baomer par une visite inspirante chez le Rabbi de Loubavitch, soulignant l’importance de l’amour, de l’amitié et de la solidarité dans leur travail.

 

En ce jour marquant de la fête juive de Lag Baomer, un événement particulièrement émouvant a eu lieu. Les mamans des enfants de l’association Beya’had, en compagnie de Madame Bronfman, directrice de l’association, se sont rendues chez le Rabbi de Loubavitch. Ce geste de solidarité et de foi reflète l’esprit communautaire qui anime l’association.

Beya’had est une organisation à but non lucratif dont l’approche innovante et créative offre une réponse aux défis posés par les enfants ayant des besoins spécifiques. L’association met en relation des adolescents, appelés « Volontaires Beya’had », avec ces enfants, créant ainsi des liens d’amitié basés sur des valeurs essentielles telles que le respect, la solidarité et l’altruisme.

Au travers de programmes adaptés tels que les visites à domicile, Super Dimanches, sessions de piscine, danse, sorties en groupe, préparation des fêtes, et plus encore, Beya’had a créé un « Cercle d’Amitié » unique et stimulant, baigné dans une atmosphère d’amour et de camaraderie.

De nombreuses organisations et associations offrent des services de qualité pour les enfants ayant des besoins spécifiques, généralement dans le domaine thérapeutique, social ou para-médical. Cependant, Beya’had apporte une dimension nouvelle, celle de l’amitié et de l’amour inconditionnel. Cette approche chaleureuse et simple, portée par des adolescents volontaires formés et préparés, a prouvé son efficacité dans le renforcement de la confiance en soi, de la volonté et de l’intégration sociale de ces enfants.

Le Cercle d’Amitié de Beya’had est constitué de cinq éléments :

  1. Les Enfants différents : ils attendent avec impatience la visite hebdomadaire de leurs amis « Volontaires Beya’had », ainsi que les activités régulières organisées par Beya’had.
  2. L’Adolescent « Volontaire Beya’had » : ces volontaires développent leur personnalité en apprenant l’importance de la solidarité et du dévouement, démontrant maturité et responsabilité.
  3. La Famille de l’enfant différent : ces familles, confrontées quotidiennement aux besoins spécifiques de leurs enfants, trouvent soutien et réconfort grâce à Beya’had. Elles apprécient aussi la possibilité de partager leurs expériences avec d’autres familles dans des situations similaires.
  4. Les amis et bénévoles : ils sont le pilier de Beya’had, apportant leur soutien financier ou bénévole, ce qui donne vie à ce magnifique projet.
  5. Le Staff : cette équipe de professionnels et de bénévoles a pour mission de conduire ce projet de la façon la plus efficace possible, suivant des critères de professionnalisme et de fiabilité, assurant ainsi aux familles la sécurité et l’éthique nécessaire à l’encadrement de leurs enfants.

Ce voyage chez le Rabbi de Loubavitch pendant la fête de Lag Baomer est une manifestation du dévouement et de l’engagement que Beya’had et son cercle d’amitié portent envers les enfants ayant des besoins spécifiques et leurs familles. Ce geste de solidarité n’est pas seulement un acte de foi, mais également un symbole de l’amour et du soutien que l’association apporte à ces enfants.

Avec la participation de Madame Bronfman, directrice de l’association, l’occasion a aussi été une excellente opportunité pour sensibiliser davantage le public à la cause des enfants différents. Les mamans des enfants de Beya’had ont partagé leur expérience et souligné l’importance du travail de l’association pour le bien-être et le développement de leurs enfants.

Cet événement est une belle illustration de l’impact positif qu’une association comme Beya’had peut avoir sur la vie de ces enfants et de leurs familles. La fête de Lag Baomer s’est ainsi transformée en une célébration de l’amour, de l’acceptation et de la solidarité, reflétant les valeurs profondes que Beya’had s’efforce de promouvoir.

Beya’had continue de briller en tant que source d’espoir et de soutien pour les enfants ayant des besoins spécifiques et leurs familles. Son approche innovante et créative basée sur l’amour et l’amitié a non seulement transformé la vie de nombreux enfants, mais a également enrichi la communauté dans son ensemble. Cette visite chez le Rabbi de Loubavitch pendant la fête de Lag Baomer est un autre exemple de la manière dont Beya’had continue d’inspirer et de faire une différence significative.

RENDEZ-VOUS SUR LE SITE DE BEYAHAD

 

Le Rabbi de Loubavitch : « L’ascension d’Hitler en Allemagne, malgré l’héritage moral de Kant et Goethe »

Le Rabbi de Loubavitch : « L’ascension d’Hitler en Allemagne, malgré l’héritage moral de Kant et Goethe »

 

Pendant les années 70, une rencontre occasionnelle a eu lieu entre un groupe d’étudiants juifs et le Rabbi pour une discussion ouverte. Ces réunions, principalement organisées par des associations étudiantes juives, ont eu lieu dans la sainte chambre du Rabbi. Les étudiants présentaient au Rabbi des questions qui les préoccupaient, principalement sur le judaïsme, la foi, la Torah et la science, ainsi que sur les questions d’actualité – et le Rabbi répondait. La conversation ci-dessous concerne la relation entre la morale et la Torah.

 

Conversation avec un groupe d’étudiants, 27 Iyar 5733-1973
(Torah Menachem, volume 36, page 377)

Représentant des étudiants : Pourquoi ne peut-on pas s’améliorer sans observer la Cacherout et les fêtes juives, mais simplement en adoptant un bon comportement moral ?

Le Rabbi : Pour illustrer mon point, je vais prendre l’exemple du corps humain. Le corps a de nombreux organes et parties. Pour préserver la santé du corps, il y a des choses que vous pouvez faire pour aider tous les organes, et d’autres qui ne concernent qu’un organe particulier. Par exemple, vous pouvez respecter les règles qui ne concernent que la santé des mains et non des pieds, ou seulement la santé du système respiratoire et non du système digestif.

Lorsque vous ne vous occupez que de certaines parties du corps, il peut y avoir de bons résultats pour cette partie, mais pas pour les autres. Cependant, à long terme, puisque tous les organes sont liés, l’état d’un organe affecte les autres. Si quelque chose est bon pour une partie, il finira par être bon pour les autres organes, et si ce n’est pas le cas, cela affectera tous les autres dans le sens opposé.

De même pour notre sujet : si vous respectez une partie des 613 commandements, vous faites du bon travail, mais cela ne vous dispense pas de respecter le reste. Et encore plus, la partie qui n’est pas observée interfère avec celle qui l’est. Par conséquent, un comportement moral humain ne peut remplacer l’observance des autres commandements, et plus encore : si vous ne respectez que le comportement moral et n’observez pas les commandements – finalement, la moralité sera également affectée.

Représentant des étudiants : Est-ce que vous voulez dire que celui qui ne respecte pas le Chabbat ne peut pas respecter les lois de la morale ?

Le Rabbi : Je ne peux nier le fait qu’il y a beaucoup de gens qui respectent la morale et non le Chabbat, et il y a ceux qui respectent le Chabbat mais pas la morale. Chaque partie a ses avantages et ne peut être remplacée. Mais ils sont tous liés, l’un entraîne l’autre – « un commandement entraîne un autre commandement ». Et quand on n’observe pas, « un péché entraîne un autre péché ».

Beaucoup étudient les Pirkei Avot (Chapitres des Pères) pendant les Chabbats à cette période de l’année. Le début des Pirkei Avot est intrigant. Le traité Avot est l’un des traités du quatrième ‘ordre’ des six ordres de la Michna, l’ordre Nezikin, et l’un des derniers – et pourtant le traité commence par « Moïse a reçu la Torah du Sinaï et l’a transmise à Josué », poursuivant ainsi l’ordre de la transmission de la Torah orale.

Il semblerait que cette introduction serait plus appropriée au début de la Torah orale, au début du traité Berahot – le premier traité de la Michna – si son but est de nous dire que toutes les lois de la Torah orale ont été données au Mont Sinaï. Cependant, cette Michna se trouve spécifiquement dans les Pirkei Avot.

Ce traité, dédié aux lois morales, nous fournit une explication : la Michna initiale est présente pour nous instruire que même les principes moraux requièrent un ancrage dans un système de devoirs religieux. Ce système ne doit pas se fonder uniquement sur une reconnaissance intellectuelle humaine.

Lorsqu’on pose les Téfilines, par exemple, aucune condition n’exige de connaître la raison pour accomplir ce commandement. Ainsi, même une personne qui ne s’identifie pas entièrement à l’idée du commandement se pliera à son exécution.

La réalisation de ce commandement n’est pas tributaire de notre compréhension ou de notre pleine identification à sa signification. Elle est, au contraire, une manifestation d’obéissance et de dévotion, un engagement qui dépasse le cadre de la simple rationalité humaine.

Dans une optique pragmatique, la déformation de ces règles est inenvisageable. Cependant, lorsqu’il s’agit de l’application des préceptes moraux dans la durée, l’appui exclusif sur la raison humaine et les conseils d’amis peut s’avérer insuffisant. En effet, ce cheminement risque d’entraîner des erreurs, des déviances, transformant ainsi ce qui était une loi morale en un péché, et vice versa. Un péché peut être malencontreusement élevé au rang de devoir moral. L’incertitude et la subjectivité humaine peuvent en effet brouiller les frontières entre le bien et le mal, le devoir et le péché.

À notre grand regret, dans notre génération, nous avons tous vu la réalisation de cette perversion en Allemagne nazie.

J’ai étudié en Allemagne pendant plusieurs années, avant l’ascension de Hitler, et les gens dans les cercles d’influence citaient constamment Kant et Goethe, deux des plus grands philosophes et penseurs des Lumières et de la culture occidentale, tous deux allemands, qui ont vécu deux cents ans avant l’arrivée des nazis au pouvoir, ainsi que d’autres philosophes de la morale. Ils n’ont pas fait un pas sans citer une source – le nom du livre et le numéro de la page.

Et puis Hitler est arrivé au pouvoir avec une nouvelle théorie et une nouvelle philosophie, et la grande majorité des gens en Allemagne – à mon avis, 99% – étaient de son côté. Non pas qu’ils aient rejeté Kant et Goethe, mais tout en les acceptant, ils ont rejoint Hitler dans toutes ses actions, y compris le massacre de la population. C’est un exemple d’un système moral basé sur des théories philosophiques et la raison humaine, sans une base solide inébranlable.

C’est pourquoi cette introduction « Moïse a reçu la Torah du Sinaï » se trouve précisément comme une préface à un traité qui enseigne les lois de la morale, pour nous apprendre que la source de la conduite morale doit aussi être suprahumaine, basée sur la foi et l’obéissance à la parole de D.ieu. »

 


Immanuel Kant (1724-1804) était un philosophe de l’époque des Lumières. Il est souvent considéré comme le penseur le plus important de l’histoire de la philosophie occidentale moderne. Il a écrit sur de nombreux sujets, mais il est surtout connu pour ses travaux en métaphysique, épistémologie, éthique et esthétique. Ses travaux les plus influents sont probablement la « Critique de la raison pure », la « Critique de la raison pratique » et la « Critique de la faculté de juger ». Il a proposé une approche de l’éthique basée sur la raison et l’autonomie, plutôt que sur l’émotion ou la tradition.

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) était un écrivain, dramaturge, poète, scientifique et homme d’État allemand. Son œuvre comprend des romans, des poèmes, des drames, des essais, des écrits scientifiques et plus de 10 000 lettres. Son roman « Les Souffrances du jeune Werther » a fait de lui une figure littéraire majeure. Sa pièce « Faust » est considérée comme l’un des plus grands accomplissements de la littérature allemande. Goethe a également apporté des contributions significatives à divers domaines scientifiques, notamment la botanique, la géologie et la théorie des couleurs.