Arié Leib de Shpola (1725-1811) était un rabbin hassidique connu pour ses miracles et ses dons de guérisseur à Shpola, en Ukraine. Il était également appelé Shpoler Zeidé (yiddish : « le grand-père de Shpola »). Il a étudié auprès du Baal Shem Tov et du Maggid de Mezritch. Aryé Leib était associé à la troisième génération du hassidisme en Ukraine, et bien qu’il ait été suggéré qu’il pourrait être la même personne que Reb Leib Sara, cela est douteux car leurs pères ont des noms différents.

Sa naissance Après que ses parents, Barou’h et Ra’hel, aient accueilli le Baal Shem Tov (avant qu’il ne soit connu), il les a bénis en leur promettant un enfant juste, et leur a dit de le nommer Aryé Leib. Peu de temps après, ils donnèrent naissance à un fils.

Au moment de la Brit Mila, le Baal Shem Tov déclara : « Je suis un homme ignorant et je ne sais pas comment prononcer les bénédictions en hébreu. Mais je me souviens de la façon dont mon père avait l’habitude d’expliquer un verset de la Torah :
‘Et Abraham était vieux (zaken).’ Le mot hébreu pour père est av, et le mot hébreu pour grand-père est zaken. Ce verset nous dit qu’Avraham était notre grand-père à tous. Je bénis cet enfant qu’il soit un grand-père pour le peuple d’Israël, tout comme Avraham. »

La foule éclata d’un rire bon enfant face à cette homélie simple de cet étrange paysan qui confessait si ouvertement son ignorance. Mais le surnom resta. Dès lors, il fut connu sous le nom de Zeidé, mot yiddish signifiant « grand-père ».

Le Shpoler Zeidé se rendait régulièrement dans les villes et les villages d’Ukraine dans le but de collecter de l’argent pour le Pidyon Chevouim. En chemin, il faisait également un effort pour aider les Juifs vivant dans ces petites villes avec tous leurs besoins physiques et spirituels. Au cours de ses voyages, il reprenait des chansons des paysans de la campagne qu’il incorporait ensuite dans ses Nigounim. Il lui arrivait même de chanter en dialecte ukrainien.

 

Ce Nigoun particulier, « Hopp cosaque », est composé de notes joyeuses empreintes d’un fort sentiment d’espoir et lorsque celui-ci atteint son apogée, le chanteur s’écrie : « Hopp cosaque » de toutes ses forces, en référence aux célèbres cosaques russes connus pour leur courage et leur bravoure au combat.

Une histoire est racontée à propos de ce Nigoun et des efforts du Shpoler Zeidé pour la Mitsvah du Pidyon Chevouim.

L’histoire se déroule comme suit :

À cette époque, il était assez courant qu’un Juif ne parvienne pas à payer son loyer à temps et que le Poretz le fasse jeter en prison. À l’occasion de la prochaine fête goyishe, il était alors coutume de déguiser ce pauvre Juif en ours et de le faire concourir lors d’un concours de danse public avec l’un des cosaques réputés pour être d’excellents danseurs. Le gagnant était autorisé à battre son adversaire à terre. Le Juif, après avoir languit en prison pendant un certain temps, était généralement sans chance face au Cosaque et finissait par être le perdant.

Il arriva une fois qu’un certain Juif fut jeté en prison pour ne pas avoir pu payer son loyer. La nuit précédant le « concours » important, il sentait qu’il n’y avait aucun moyen qu’il réussisse. Miraculeusement, le Shpoler Zeidé entra dans sa cellule de prison et échangea sa place avec lui. Le lendemain matin, les gardiens arrivèrent et, ne le reconnaissant pas, le revêtirent de la peau d’ours. Ils emmenèrent le Shpoler Zeidé au concours et, bien sûr, il sortit vainqueur. Après que le Cosaque s’effondra d’épuisement, le Shpoler Zeidé prit le bâton et le frappa.

Le Nigoun de « Hopp cosaque » raconte cette histoire. Au début, il commence lentement et, à mesure qu’il progresse, son rythme s’accélère. À mesure que la mélodie gagne en élan, la danse aussi, de plus en plus vite, jusqu’à ce que finalement l’un se fatigue en laissant l’autre victorieux. Ainsi se termine le Nigoun avec les mots « Hopp cosaque ! », signifiant « J’ai vaincu le Cosaque ! »

On raconte que chaque Motsaei Chabbat, pendant le Mélavé Malka, le Shpoler Zeidé dansait avec ce Nigoun et disait que c’était le Nigoun qu’Élie le prophète lui avait enseigné dans la cellule de prison cette nuit-là, lorsqu’il était venu lui apprendre à danser. Les hassidim disaient que ce Nigoun représentait l’idée de l’Avodat Hachem avec la joie qui grandit de plus en plus jusqu’à ce que le mauvais penchant soit complètement vaincu.

Le Rabbi expliquait que le Shpoler Zeidé chantait ce Nigoun afin de souligner la symbolique du Cosaque dans la Kédoucha, un total Messirout Nefech.