(Pour l’élévation de l’âme de Yamna Ifrah-Abergel)
Avec l’aide d’Hachem nous lirons ce Chabbat la Paracha Vayakhel et la Paracha Chékalim.
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi nous explique deux points importants sur la Mitsvah du demi-chékel.
Le premier point est que chaque Juif doit savoir et ressentir ‘qu’à lui seul il n’est qu’une moitié et que pour atteindre l’entièreté, la totalité, il doit s’unir avec l’autre, ainsi qu’il est dit : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’. C’est par cette union qu’il atteint le niveau de ‘Chékel-ha-Kodech’, ‘Chékel- chalem’.
Le deuxième point est que ‘chaque Juif fait Un avec Hachem’, et sur ce point le Rabbi rapporte l’enseignement du Maguid de Mèzeritch basé sur le verset (Beaaloteha, 10, 2) : ‘Fais pour toi deux trompettes en argent massif’. Le Maguid de Mèzeritch décompose le mot ‘Hatsotséroth (trompettes) de la manière suivante : ‘Hètsi-tsoura qui signifie : la moitié d’une forme. Comme les deux moitiés d’une seule et même forme, Hachem et l’Assemblée d’Israël sont comme deux moitiés qui une fois réunies ne font qu’Un (à l’exemple donné par le Zohar ‘Hadach d’un homme et d’une femme).
Le Rabbi établit le lien entre ces deux explications :
Quand un Juif ressent qu’Israël et Hachem ne font qu’Un, comme les deux moitiés d’une forme qui une fois assemblées deviennent une forme entière, il ressentira alors qu’un Juif fait Un avec un autre Juif car tous les enfants d’Israël sont des frères par le fait que leurs âmes ont toutes les deux la même racine, un même Père, ainsi que l’explique l’Admour Hazaken au chapitre 32 du Livre du Tanya. Dans ce cas chaque Juif atteint la perfection de la Mitsvah d’Ahavat Israël et de l’Unité d’Israël. De fait, comme le Rabbi le souligne de nombreuses fois, ‘l’Essence de l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine’.
C’est à cela que se rapporte l’enseignement de l’Admour Hazaken au début du Livre du Tanya selon lequel ‘L’âme de chaque Juif est véritablement une parcelle de Divinité d’En-haut’. Le Rabbi écrit donc à ce sujet dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha que ‘L’âme Juive est une ‘partie’ de l’Essence divine grâce â laquelle on peut ‘saisir’ toute l’Essence’.
Le contenu profond de la Mitsvah du demi-Chékel consiste à ressentir que cette ‘parcelle de Divinité’ représente notre véritable existence et que nous-mêmes et Hachem sont comme les deux moitiés qui composent une forme entière, deux moitiés qui s’unissent et ‘ne font qu’Un ». Le Rabbi met ici l’accent sur le fait que le mot ‘Un’ de l’expression ‘ne font qu’Un’ est ici écrit sans la lettre Aleph. En effet, il est écrit ‘Had et non pas ‘E’had’.
De fait, la lettre Aleph est une allusion au ‘Maître du monde’ : ‘Aloupho chel Olam’, alors que ‘Had (E’had sans la lettre Aleph) est une allusion à l’Essence divine dont le niveau supérieur à celui de la lettre Aleph. Ainsi, ‘Hachem et Israël ne font qu’Un’ fait allusion au fait que ‘l’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’. En d’autres termes, ‘Had représente le niveau du Chékel-ha-Kodèch ou Chékel-ha-Chalem.
Le Rabbi nous enseigne par ailleurs que de manière profonde ce niveau supérieur désigne l’Union des 10 forces de l’âme juive qui s’habillent dans le corps avec les 10 Sefirot du monde d’Atsilout, et le total des deux est égal à 20, chiffre qui représente le niveau de l’Essence : le niveau de Kéter, ‘la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes’. Il s’agit donc de l’Union de l’Essence d’Israël qui est au-delà des forces de l’âme avec l’Essence divine qui est au-delà des 10 Séfiroth.
Le Rabbi explique que notre Union avec Hachem s’exprime par le fait que notre première action dès notre réveil est de dire la Prière de Modé-ani.
Le Rabbi explique en effet que la prière de Modé ani, que nous récitons dès notre réveil, exprime notre reconnaissance à D.ieu de nous avoir restitué notre âme juive. Plus encore, le Rabbi enseigne que Modé-ani signifie que ‘l’Essence de notre âme reconnaît l’Essence divine’. Notre reconnaissance est, et doit être, surtout liée au fait que l’âme qu’Il nous rend ‘est véritablement une parcelle de Divinité d’en-haut’.
En d’autres termes, nous remercions l’Eternel, non pas seulement parce qu’Il nous donne à nouveau la vie en nous rendant notre âme, nous Le remercions essentiellement surtout par le fait de nous avoir fait Juif. Il ne s’agit pas de ‘n’importe quelle âme’ ni de ‘n’importe quelle vie’. L’accent est mis ici sur l’importance de rendre grâce à L’Eternel de nous avoir donné une âme Juive qui fait Un avec Hachem et grâce à laquelle nous pouvons percevoir et dévoiler le Divin caché en nous-même et dans ce monde.
Le fait que nous lirons ce Chabbat avec l’aide d’Hachem la Paracha Vayakhel et la Paracha Chékalim met en évidence l’importance d’ajouter lorsque nous donnons la Tsédaka. La Mitsvah du demi-chékel est liée aux Korbanot (sacrifices) de toute l’Assemblée d’Israël, et le Rabbi souligne que lorsqu’un Juif apporte un Sacrifice ‘il doit donner tout son être’. De la même façon, lorsqu’il donne la Tsédaka il doit le faire ‘avec toutes les forces de son âme’ et il doit aussi les impliquer dans toutes ses pensées, ses paroles et toutes ses actions. En agissant en ce sens ‘il accélère le processus de la Guéoulah et dans ce cas Hachem Lui-même donnera Sa Tsédaka en réunissant tous les enfants d’Israël’ et en dévoilant le Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide d’Hachem.
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Dans les Parachiot Troumah et Tétsavé nous avons lu que l’Eternel ordonne à Moché de construire le Michkan, et dans les Parachiot Vayakhel et Pékoudei c’est Moché qui l’ordonne aux enfants d’Israël.
Le Rabbi nous fait remarquer que la Paracha Ki-Tissa dans laquelle il est raconté le péché du veau d’or sépare les Parachot Troumah et Tetsavé des Parachot Vayakhel et Pékoudei.
De ce fait, nous pouvons nous rendre compte qu’entre l’ordre de D.ieu à Moché et celui de Moché aux enfants d’Israël il y a une chose qui interrompt et perturbe l’ordre divin : le péché du veau d’or. Cependant, juste après que Moché eut ordonné aux enfants d’Israël de construire le Michkan (Paracha Vayakhel), son ordre fut exécuté immédiatement (Paracha Pékoudei).
Le Rabbi tire de cela l’enseignement suivant : bien que le mauvais penchant puisse s’immiscer dans le but de nous empêcher d’accomplir la volonté divine, l’action de Moché réduit à néant son influence malfaisante.
A la lumière de cet enseignement nous comprenons et ressentons que c’est notre attachement au Rabbi qui nous permet de briser toutes les limites et de franchir tous les obstacles afin d’atteindre le but de notre mission de faire de ce monde une demeure pour L’Essence divine.