Un grand Mazal Tov pour les fiançailles de Raphaël ben Aaron et Sim’ha ha-Cohen et Esther,
et pour la réussite de Ouriel ben Aaron et Simha ha-Cohen

 

Kora’h :

Le mot hébreu ‘Hok signifie ‘décret’. Il désigne une loi divine qui échappe totalement à notre compréhension. Il n’en demeure pas moins que nous devons à l’évidence obéir à ce décret, à l’accomplir, car même s’il échappe à notre compréhension il s’agit de la Volonté bénie de D.ieu. Aussi, en obéissant à un tel décret, l’occasion nous est donnée d’exprimer notre attachement à D.ieu, du lien qui nous unit à Lui et qui dépasse totalement l’intellect et la raison. Poursuivre et désirer D.ieu au point d’agir uniquement selon Son désir, et en faisant totalement abstraction de nous-même, de nos propres désirs et même de notre compréhension. Sans les ‘Houkim’, il aurait été impossible d’exprimer notre attachement à D.ieu qui est au-delà de notre raison et de notre intellect.

Dans le Dvar-Mal’hout sur la Paracha Kora’h, le Rabbi nous enseigne que Kora’h avait parfaitement conscience de ce niveau de l’âme Juive qui dépasse la raison et l’intellect, mais sa grande erreur fut de se limiter à la Pensée et à la Parole. Kora’h n’a pas reconnu la valeur de l’Action. Le Rabbi explique l’attitude de Kora’h en nous donnant la signification profonde des lettres de son nom.

Kora’h est composé par les lettres ‘Kouf’, ‘Rèch’, ‘Hèt’.
Les lettre ‘Kouf’ et ‘Het’ composent le mot ‘Hok’ qui signifie ‘décret’. Comme il vient d’être expliqué, un Juif accomplit les décrets divins avec une totale soumission, c’est à dire sans faire intervenir l’intellect. Il possède donc cette qualité de l’âme qui lui permet d’agir avec une inébranlable détermination. Il agit tout simplement parce que c’est la Volonté de D.ieu et que son âme fait Un avec Lui. Kora’h, possède les deux lettres du mot ‘Hok (‘Hèt et Kouf) et cela nous montre qu’il possède lui aussi cette qualité des enfants d’Israël ; cependant, la deuxième lettre de son nom, ‘Réch’, représente la faiblesse de Kora’h :

L’axe horizontal de la lettre Rèch correspond à la Pensée, et son axe vertical correspond à la Parole, mais il manque à la lettre Rèch le troisième axe qui correspond à l’action. Il manquait donc à Kora’h une chose essentielle : l’Action.

‘Houkat :

En 5751, le Chabbat de la Paracha ‘Houkat tombait le 10 Tamouz. Le Chabbat correspond au septième jour de la semaine, et le 10 Tamouz correspond au dixième jour du mois. Dans le Dvar-Mal’hout, le Rabbi nous donne donc la signification du chiffre 7 et du chiffre 10.

*Le compte des jours de la semaine :
De façon générale, le Rabbi explique que ‘le compte d’après les jours de la semaine’, de manière profonde, correspond à la Création du monde par D.ieu, du fait que le monde a été créé en 6 jours et que L’Eternel S’est reposé le septième jour. Ainsi, ces 7 jours correspondent aux 7 Midoth du monde d’Atsilout.

*Le compte des jours du mois :
Le ‘compte des jours du mois’ correspond au travail de l’homme. En effet, le mot hébreu ‘Hodèch’ (‘Mois’) s’apparente au mot ‘Hidouch (‘Nouveauté’).

‘Hodech désigne donc la nouveauté que l’homme apporte par le travail qu’il accomplit dans ce monde, sa participation à l’œuvre de la Création réalisée par D.ieu.

Le ‘compte des mois’ correspond au chiffre 10 car ce chiffre englobe (en plus des 7 Séfirot qui sont à l’origine de la Création du monde) les 3 Séfirot supérieures qui sont au-delà de ce monde : les 3 Mo’hin de ‘Habad (‘Ho’hmah, Binah, Daat).

Ainsi, le Rabbi nous enseigne que la mission de chaque Juif consiste à ‘apporter la nouveauté à ce monde’ (créé au moyen des 7 Midoth du monde d’Atsilout) ‘en le menant à la perfection du chiffre 10’, en dévoilant les 3 Mo’hin de ‘Habad. Lla perfection de ce dévoilement spirituel qui aura lieu dans les temps messianiques se réalisera aussi matériellement, par l’acquisition des Terres de ‘Kini’ ‘Knizi’ et ‘Kadmoni’, qui correspondent aux attributs divins de ‘Ho’hmah Binah et Daat.

Ainsi, le chiffre 7 représente le niveau du divin qui s’habille dans le monde (‘Hessed, Gvurah, Tiféreth, Nétsa’h Hod Yessod Mal’hout), et le chiffre 10 représente le niveau du divin qui est au-delà de ce monde (‘Ho’hmah, Binah, Daat).
Du fait que le chiffre 7 est lié à la Création du monde (qui ne dépend que de D.ieu), et qu’à l’opposé, le chiffre 10 évoque le travail de l’homme et l’ajout qu’il apporte à la Création, le Rabbi nous donne différentes significations que l’on peut donner à ces deux chiffres :

*Le chiffre 7 représente la Torah écrite car celle-ci provient de D.ieu.
*Le chiffre 10 représente la Torah orale, car celle-ci provient de l’homme.
*Le chiffre 10 représente le travail de l’âme telle que celle-ci désire s’élever au-dela de ce monde et des limites qu’il nous impose.

Lorsque l’âme tend à s’élever au-delà des limites du corps, afin d’atteindre le divin illimité. C’est le mouvement de l’âme appelé : ‘Ratso’.
*Le chiffre 7 représente le mouvement de l’âme appelé ‘Chov’. C’est le travail du haut vers le bas, que l’âme accomplit précisément lorsqu’elle s’habille dans le corps, et qui consiste à attirer les lumières célestes supérieures, ici-bas dans ce monde inférieur.

Le lien entre Kora’h et ‘Houkat : révéler la force de l’Essence de l’âme dans l’action concrète :
Comme nous venons de le mentionner au sujet de la Paracha Kora’h, le Rabbi nous enseigne que Kora’h avait parfaitement conscience de la force de l’âme qui dépasse la raison et l’intellect, mais sa grande erreur fut de limiter le dévoilement de cette force supérieure à la pensée et à la parole. Il manquait à Kora’h la force de l’Action.

Le Rabbi souligne donc ici que le travail des enfants d’Israël consiste à unir le niveau du chiffre ‘7’ au niveau du chiffre ’10’. Unir ‘Ratso’ à ‘Chov’ : ‘La perfection du travail consiste à l’union des 2 ensemble : en même temps que la volonté de l’âme de quitter le corps doit demeurer le travail de l’âme dans le corps, et le désir de l’âme de quitter le corps ne doit pas être dissocié du sentiment d’agir pour dévoiler le divin ici-bas (dans le corps, et dans le monde)’.

Dans le discours ‘hassidique ‘Vé Atah Tetsaveh’, le Rabbi explique longuement que ‘Atsmouth’ (‘l’Essence divine’) ‘transcende toutes les divisions’ et détient donc le pouvoir de s’unir avec les forces limitées de l’âme, de faire de ce monde (‘7′) le réceptacle de l’Essence divine (’10’), ainsi qu’il est écrit (‘Vé Atah Tetsaveh’, chapitre 11) : ‘Par le travail de Moché et par celui des enfants d’Israël même les forces dévoilées de l’âme s’unissent à l’Essence de l’âme’.

Dans l’ouvrage intitulé ‘la Hassidout, étude et enseignement’, (édition du Beth Loubavitch), le Rabbi Rayats rapporte cette histoire du Baal-Chem-Tov :

‘A l’époque de notre Maître le Baal Chem Tov, une communauté Juive fut menacée de destruction, ce qu’à D.ieu ne plaise. Le Baal chem Tov mesura la gravité de la situation et, pendant Roch Hachana et Yom Kippour, multiplia les prières et les supplications.
Pendant la prière de la Neïla, ses saints disciples, considérant sa prière, comprirent que l’accusation portée était particulièrement grave. A leur tour, ils se concentrèrent dans leurs prières et dans leurs supplications, entrecoupées de sanglots déchirants qui émanaient du fond de leur cœur.

Lorsque les présents, hommes et femmes, virent le Baal Chem Tov et ses disciples se concentrer dans la prière, lorsqu’ils les entendirent crier et gémir amèrement, pleurer et implorer, ils en eurent le cœur brisé et, à leur tour, pleurèrent durant leur prière.
Depuis quelques années, un jeune villageois venait passer les jours redoutables dans la synagogue du Baal Chem Tov. Etant totalement ignorant, il restait debout, se contentant d’écouter l’officiant sans prononcer un mot.

Ce villageois connaissait parfaitement le cri des animaux, chèvres, moutons, oiseaux, volaille. Mais d’entre tous, il préférait le chant du coq. Considérant l’émotion qui étreignait la synagogue, entendant les pleurs et les terribles cris des hommes et des femmes, il eut, lui aussi, le cœur brisé, et, à son tour, se mit à hurler : ‘Cocorico, Eternel, aie pitié !’.

Lorsque le cri du coq retentit dans la Synagogue, les hommes eurent peur et les femmes furent saisies de panique. L’un des présents, qui se tenait près de lui, lui intima l’ordre de se taire et l’on voulut même le renvoyer.
Il dit alors : ‘Je suis un Juif moi aussi et votre D.ieu est le mien !’.

Le vieux bedeau, Reb Yossef Youzpa, calma les esprits et demanda au jeune villageois de rester à sa place.
Quelques instants après cet incident, on entendit la voix du Baal Chem Tov, puis celle de ses disciples. Tous achevèrent très vite la prière silencieuse de la Neïla. Le visage du Baal Chem Tov était alors rayonnant de joie.

Avec un plaisir particulier, le Baal Chem Tov commença la prière de l’officiant et, particulièrement ému, il prononça les versets proclamant l’Unité de D.ieu, ‘Ecoute Israël, L’Eternel est notre D.ieu, L’Eternel est Un’, ‘Beni soit le Nom de l’honneur de Son règne pour l’Eternité’, ‘L’Eternel est D.ieu’.

Par la suite, notre Maître, le Baal Chem Tov, entonna des chants joyeux.

Durant le repas que le Baal Chem Tov partagea avec ses disciples, à l’issue de Yom Kippour, il leur raconta, par le détail, l’accusation qui était portée, ce qu’à D.ieu ne plaise, à l’encontre d’une communauté Juive. Il se concentra donc dans sa prière afin d’invoquer la miséricorde divine.

On examina les actions de ces villageois, et je compris que la situation était très difficile. Ma position était particulièrement défavorable. Puis, tout à coup, retentit dans les cieux le cri de cet intègre villageois : ‘Cocorico, Eternel aie pitié !’. Ces mots purs causèrent du plaisir jusque dans les sphères célestes les plus élevées. Dès-lors, les accusations portées contre cette communauté et contre moi-même disparurent’.

D’une certaine manière, cette histoire du Baal-Chem-Tov illustre les enseignements du Rabbi dans le Dvar Mal’hout. La mission de chaque Juif consiste à unir le chiffre ‘7’ qui représente le niveau de la lumière divine qui s’habille dans le monde, au chiffre ’10’ qui représente la lumière divine qui est au-delà de ce monde (qu’un Juif dévoile au moyen des 10 forces de son âme).

Le personnage du jeune villageois qui venait passer les jours redoutables dans la synagogue du Baal Chem Tov est décrit comme une personne ‘totalement ignorante, qui restait debout, se contentant d’écouter l’officiant sans prononcer un mot’. Cependant, c’est précisément le cri de l’intègre villageois au cœur brisé qui retentit dans les cieux. Ce sont précisément ses mots purs qui causèrent du plaisir jusque dans les sphères célestes les plus élevées, et qui annulèrent toutes les accusations portées contre une communauté, et contre le Baal-Chem-Tov lui-même.

La raison à cela est que la simplicité apparente du jeune villageois cache en réalité la qualité de l’Essence divine. Le Rabbi souligne à de très nombreux endroits que chaque Juif est lié à D.ieu d’un lien essentiel. L’âme Juive, d’un porteur d’eau, et d’un coupeur de bois, jusqu’au plus érudit, est enracinée dans l’Essence divine : ‘je suis un Juif moi aussi et votre D.ieu est le mien !’.

Ainsi, l’apparente ‘ignorance’ du jeune villageois exprime en réalité que son cri ‘Cocorico’ provient du niveau de l’âme qui dépasse totalement la raison et l’intellect. De fait, la ‘Hassidout nous enseigne que les mots sont beaucoup trop petits pour contenir ce qui les dépasse, pour contenir la lumière d’un cri qui provient de la profondeur du cœur (‘Oumka de Liba’).

Ce cri qui provient de la profondeur du cœur brisé d’un Juif a le pouvoir de retentir dans les cieux les plus élevés car il provient de l’Essence de l’âme. La force de l’Essence de l’âme a le pouvoir de briser toutes les limites, aussi, notre histoire reflète les deux formes de notre service divin. L’assemblée des fidèles qui prient dans la Synagogue du Baal Chem Tov symbolise le travail que l’on accomplit au moyen des forces de notre âme telles que celles-ci s’habillent dans le corps et demeurent donc malgré tout limitées. De ce fait, cette assemblée est à l’image du chiffre ‘7’, qui, comme il a été expliqué, représente le niveau de la lumière divine qui s’habille dans le monde. A l’opposé, le cri du jeune villageois représente la force de l’Essence de l’âme, le chiffre ’10’, qui évoque la lumière divine qui est au-delà de ce monde que le jeune villageois dévoila en poussant le ‘cri du coq’.

Dans le Dvar Mal’hout, le Rabbi déclare que ce Chabbat septième jour de la semaine qui tombe le dixième jour du Mois nous donne la force d’unir ce qui est au-delà du monde (‘le chiffre 10’) avec le monde lui-même (‘le chiffre 7’).

Le ‘cri du coq’ du villageois s’ajouta aux prières des fidèles, et de la même façon nous devons ajouter à notre service divin naturel la force du ‘cri’ qui provient de l’Essence de notre âme, dans nos pensées nos paroles et dans nos actes. Dans ce cas nous aurons le mérite de provoquer le dévoilement de notre Juste Machia’h, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu, conformément à la déclaration du Rabbi précédent, le Rabbi Rayats :

‘Lorsqu’un Juif parvient à dévoiler la force de l’Essence de l’âme dans la partie de l’âme qui s’habille dans le corps (l’intellect, les sentiments et l’action) alors les actions de cet homme et sa prière ‘inscrivent une empreinte dans le ciel ‘ dont l’effet est de provoquer un dévoilement divin dans ce monde matériel’.