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La qualité de Moché et la qualité du Machia’h 

Le Rabbi définit notre Maître Moché comme un Machpia car l’une des qualités qui le caractérise le plus est sa capacité d’enseigner la Torah aux enfants d’Israël. A l’opposé, Machia’h est le Mékabel c’est-à-dire ‘celui qui reçoit’, à l’exemple de la lune qui reçoit toute sa lumière du soleil Machia’h est totalement soumis à D.ieu. Ainsi, conformément au principe selon lequel ‘L’Eternel ne réside que dans un endroit qui Lui est parfaitement soumis’, Machia’h est défini comme celui qui reçoit grâce à sa parfaite soumission.

Afin d’accomplir sa mission, un ‘Hassid doit posséder la qualité de Machpia de Moché, et la qualité de Mékabel du Machia’h.

D’un côté il doit être totalement soumis à la volonté de celui qui l’envoie accomplir une mission. Ainsi, comme la lune qui ne possède pas sa propre lumière car toute sa lumière provient du soleil lui-même, le Chalia’h doit accomplir la mission qui lui a été donnée sans en changer le moindre détail. Il doit suivre à la lettre les instructions de son Maître et faire preuve d’une totale soumission vis-à-vis de lui, à l’exemple du Machia’h dont la qualité essentielle est celle de Mékabel.

D’un autre côté, chaque Juif doit aussi posséder la qualité de Machpia de Moché, c’est-à-dire qu’il doit savoir exploiter les forces qui lui ont été données par D.ieu. C’est à ce sujet que le Rabbi explique que la valeur numérique de ‘Chalia’h’ est 348 et en ajoutant la valeur de 10, laquelle correspond aux 10 forces de l’âme, on obtient 358 qui est la valeur numérique de ‘Machia’h’.

De fait, chaque Juif doit penser et comprendre au moyen des forces de son intellect. Il doit toujours se demander de quelle manière influencer les personnes de son entourage et le monde qui l’entoure. Il doit être comme Moché, un ‘Machpia’.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit il apparaît que Machpia et Mékabel sont deux qualités opposées, et c’est précisément ce qui caractérise un Chalia’h. Le Chalia’h est celui qui possède la faculté d’unir les opposés. Il doit être capable de faire preuve de la plus grande soumission vis-à-vis de celui qui l’envoie et en même temps savoir exploiter son propre potentiel.

Le Rabbi et le ‘Hassid, ‘le soleil et la lune’, le Machpia et le Mékabel 

Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi, à travers l’observation du soleil et de la lune délivre un enseignement sur la relation qui existe entre le Rabbi et le ‘Hassid :

Le premier jour du mois (‘Roch-‘Hodèch : la ‘tête du mois’) la lune apparaît sous la forme d’un simple point (à l’exemple de la ‘tête’ : ‘Roch’) de lumière qui naît (naissance : nouveauté : ‘Hidouch : ‘Hodèch) dans le ciel. A partir du jour de Roch-‘Hodèch, ce point lumineux va grandir peu à peu pendant quinze jours et le quinzième jour atteindre sa taille maximale. Le 15 du mois est donc un jour de ‘pleine lune’.
Durant la première partie du mois de Kislev, c’est à dire du premier au 15, la lune s’éloigne progressivement du soleil.
Dans la seconde partie du mois, c’est à dire du 15 au 30, la lune se rapproche du soleil. Le jour du 15 (jour de ‘pleine lune’) la lumière du soleil se reflète sur toute la surface de la lune, puis du 15 jusqu’au 30 cette lumière va en diminuant progressivement, jusqu’au jour du 30, à la fin du mois, car ce jour-là correspond au moment où la lune a complètement disparu dans le ciel.

Les trois moments de l’entretien privé avec le Rabbi :

*La période pendant laquelle la taille de la lune diminue, plus elle se rapproche du soleil, correspond au fait que la lumière du ‘Hassid diminue progressivement plus il se rapproche du Rabbi. La lumière du ‘Hassid diminue signifie que le ‘Hassid met sa propre lumière de côté pour se préparer à recevoir la lumière du Rabbi. Ainsi, le contenu spirituel de la diminution de la taille de la lune correspond au travail de soumission et d’annulation du ‘Hassid (voir la note 32 du Dvar Ma’lhout sur la Paracha).

*Juste avant le jour de Roch-‘Hodèch la lune a complétement disparu dans le ciel et cela correspond au moment où le ‘Hassid se trouve à l’intérieur du bureau en face du Rabbi. De fait, on ne peut pas être un Machpia et un Mékabel en même temps. Quand il se trouve devant le Rabbi, il n’émane du ‘Hassid aucune lumière car il se trouve alors dans la position du Mékabel, c’est-à-dire dans la position de ‘celui qui reçoit’ la lumière du Rabbi et il ne peut donc pas en même temps dispenser sa propre lumière à l’extérieur.

*Le jour de Roch-‘Hodèch, lorsque la lune renait dans le ciel sous la forme d’un simple petit point lumineux correspond au moment où le ‘Hassid quitte le bureau après avoir reçu la lumière du Rabbi. Le ‘Hassid n’est plus alors dans la position du Mékabel mais dans celle du Machpia. Comme la lune qui renaît dans le ciel dès qu’elle s’éloigne du soleil, le ‘Hassid commence à illuminer son entourage dès qu’il s’éloigne du Rabbi. Le ‘Hassid devient un Machpia et illumine le monde extérieur de la lumière qu’il a reçue du Rabbi.

La similitude entre la Séfira de Mal’hout et la lune 

Le principe de ‘Mékabel et Machpia’ s’applique également à la Séfira de Ma’lhout. En effet, L’Eternel crée les mondes et tout ce qu’ils contiennent au moyen de Son Souffle, lequel émane de la dernière Lettre de Son Nom Havayé. Cette Lettre correspond à la Séfira de Mal’hout, et à son sujet le Rabbi Rachab délivre l’enseignement suivant :
‘La Parole divine n’est pas comme celle des hommes. La parole humaine est inerte, alors que les articulations de la parole divine sont douées de volonté et de sagesse’ (‘La Source’, cinquième discours, chapitre 2).

Le Rabbi Rachab rapporte également l’enseignement du livre du Zohar selon lequel, au moment de la Création du monde, chaque Lettre s’est présentée devant L’Eternel pour solliciter que le monde soit créé par Elle. Cependant, le Rabbi Rachab souligne que la Lettre Hé, bien qu’Elle représente le souffle divin qui porte le monde du néant à l’existence, ‘désire et aspire à monter à sa source car elle répugne à descendre dans les mondes inférieurs pour leur donner vie car ils sont un mélange de bien et de mal’.

Ainsi, ‘de même que la flamme tend naturellement à monter, la parole de D.ieu, Mal’houth, la lettre Hé, source de la Création, aspire toujours à s’élever, à remonter là-Haut’.
C’est à cela que se rapporte l’enseignement de Rabbi Chimon-bar-Yo’haï au sujet de l’ascension de la Lettre Hé (Zohar 3, 191a) :
‘Au moment où elle se trouve dans un état d’amour sublime…La forte pression de cet amour, qu’elle ne peut supporter, provoque en elle une contraction telle qu’on ne voit d’elle qu’un point, qui est le Youde.’ Ce qui veut dire que le ‘Hé’ devient un Youde, le Youde étant la fusion avec le Divin.

La Lettre Youde exprime la plus totale soumission qui précède les plus hauts dévoilements :

A la lumière de cet enseignement du Zohar nous comprenons les raisons pour lesquelles la Séfira de Mal’hout est comparée à la lune : tout comme la lune reçoit sa lumière du soleil, Mal’hout reçoit sa lumière des Séfirot (plus élevées qu’Elle) du monde d’Atsilout, et tout comme la lune reflète la lumière quelle reçoit du soleil, Mal’hout insuffle aux mondes inférieurs la vitalité dont ils ont besoin, et plus encore : de même que la taille de la lune diminue dans le ciel quand elle se rapproche du soleil, de même lorsque la lettre Hé s’élève vers sa source sa taille diminue au point ‘que l’on ne voit d’elle qu’un point, qui est le Youde’.

Tous ces enseignements s’accordent à la déclaration suivante : ‘L’Eternel ne peut résider que dans un endroit qui Lui est parfaitement soumis’ (Tanya).
En effet, L’Eternel ne fusionne avec le réceptacle qui reçoit Sa lumière que si celui-ci est parfaitement conforme à Sa Volonté. Ainsi, un Juif ne fait qu’Un avec D.ieu que s’il s’annule totalement devant le Saint béni soit-Il. A l’exemple de Yaacov qui ‘se fit tout petit’ lorsqu’il réalisa tout le bien qu’il reçut de D.ieu, un ‘Hassid doit se faire tout petit pour devenir un réceptacle capable de recevoir le dévoilement de la lumière du Rabbi quand il se tient devant lui dans son bureau pour un entretien privé. Exactement comme la Lettre Hé qui lorsqu’elle s’élève vers sa source devient un Youde, un simple point, à l’exemple de la taille de la lune qui diminue lorsqu’elle se rapproche du soleil et qui finit, elle aussi, par devenir un simple point lumineux.

Il apparaît d’après ce qui vient d’être dit que l’endroit dans lequel se révèle la lumière divine est semblable à un point. ‘Ho’hma, qui est la force la plus élevée de l’intellect (du fait qu’elle permet de saisir la Sagesse divine) est également comparée à un point, ainsi qu’il est dit :
‘L’un des aspects de ‘Ho’hma est ‘l’éclair intuitif, la saisie initiale de l’esprit ; bien qu’il soit encore au-dessus de la compréhension effective, car il est sous forme de noyau, généralisé, non appréhendé… ‘ (La Source, 27ème discours, chapitre 2).
En effet, dans l’enchaînement des mondes, la lumière infinie de D.ieu se révèle en premier dans la Séfira de ‘Ho’hma du monde d’Atsilouth, qui est aussi représentée par un point, lequel n’est autre que la lettre Youde du Nom d’Havayé.

L’entretien privé avec le Rabbi tel que le Rabbi le décrit :

Lors du Farbrenguen inaugural du Rabbi le 10 Chevat 5711 (17 janvier 1951) le Rabbi adressa à toute l’Assemblée le message suivant :
‘Rabbi Yossef Itz’hak chargeait ses ‘Hassidim de divers types de missions destinées à renforcer le Judaïsme. On doit cependant garder à l’esprit les mots du Zohar ‘une écorce couvre une autre écorce’. Il y a toujours une dimension plus profonde que ce que l’œil appréhende et le niveau plus profond a ses propres dimensions extérieures et intérieures. Aussi, quand il s’agit de la mission dont le Rabbi a chargé chacun, tout d’abord il y a l’instruction spécifique qu’il lui a donnée, s’installer dans une certaine ville et s’occuper d’un certain type de travail que ce soit d’éducation juive ou de renforcer le judaïsme en général ou d’enseigner Aleph Beth aux enfants.
C’est l’instruction qu’il a reçue et c’est son devoir de la mener à bien, c’est sa mission. Mais il doit se demander : quand le Rabbi l’a envoyé, cette instruction était-elle le but ultime de sa mission ou seulement l’écorce extérieure sous laquelle il y a un but plus profond qu’il doit mener à bien à son poste ? ‘Son poste’ ne signifie pas un lieu éloigné. S’il a reçu une instruction du Rabbi dans son bureau, alors dès qu’il passait la porte du bureau du Rabbi, c’est déjà ‘un lieu éloigné’ car par rapport à cette pièce, où il a tenu des audiences privées et où il a étudié et prié, l’autre côté du seuil est déjà un ‘lieu éloigné’ car il manquait déjà de la pleine beauté qui était à l’intérieur. En allant dans cette ville, l’obligation première est de mener à bien la mission spécifique du Rabbi mais il faut toujours se souvenir qu’il peut y avoir une intention plus profonde, et il y en a très probablement une car le but du Rabbi était de réaliser ce que l’Admour Hazaken voulait. L’Admour Hazaken a dit que les enseignements du ‘Hassidisme ne sont pas pour un certain parti ou un groupe de Juifs mais ils sont pour tous les Juifs sans exception. Et c’est là l’intention profonde derrière toutes les initiatives du Rabbi. Réaliser le but de D.ieu dans la création en diffusant les sources du ‘Hassidisme à l’extérieur, ce qui est l’œuvre qu’il faut accomplir pour amener Machia’h’.

Résumé :

Comme la lune reçoit sa lumière du soleil, le ‘Hassid reçoit sa lumière du Rabbi.
Un ‘Hassid doit posséder la qualité de Machpia de Moché, et la qualité de Mékabel du Machia’h. On ne peut pas être un Machpia et un Mékabel en même temps.
Quand il se trouve devant le Rabbi, il n’émane du ‘Hassid aucune lumière car il se trouve alors dans la position du Mékabel, c’est-à-dire dans la position de ‘celui qui reçoit’ la lumière du Rabbi. En revanche, au moment où le ‘Hassid quitte le bureau du Rabbi il devient un Machpia.
La lumière du ‘Hassid commence à briller à l’extérieur dès qu’il s’éloigne du Rabbi.
Ces enseignements s’accordent à la déclaration suivante : ‘L’Eternel ne peut résider que dans un endroit qui Lui est parfaitement soumis’ (Tanya) car L’Eternel ne fusionne avec le réceptacle qui reçoit Sa lumière que si celui-ci est parfaitement conforme à Sa Volonté. A l’exemple de Yaacov qui ‘se fit tout petit’ lorsqu’il réalisa tout le bien qu’il reçut de D.ieu, un ‘Hassid doit se faire tout petit pour devenir un réceptacle capable de recevoir le dévoilement de la lumière du Rabbi.
Exactement comme la Lettre Hé qui lorsqu’elle s’élève vers sa source devient un Youde, un simple point, à l’exemple de la lune qui diminue dans le ciel lorsqu’elle se rapproche du soleil et qui finit, elle aussi, par devenir un simple point lumineux à l’image de la Lettre Youde.

Il est dit que dans les temps futurs ‘la lune retrouvera sa taille originelle’, dès-lors la lune deviendra un luminaire qui possède sa propre lumière. Ce dévoilement des temps messianiques est équivalent au dévoilement de l’Essence de l’âme Juive.
L’Essence de l’âme d’un Juif se dévoile quand il se trouve dans les quatre coudées du Rabbi, l’âme du ‘Hassid s’unit alors avec l’âme du Rabbi, fusionne avec l’âme du Rabbi, comme ‘la lune qui retrouve sa taille originelle’.