Pendant la prière de Cha’harit de ce Chabbat Roch ‘Hodech Nissan nous lirons la Torah dans 3 Séfer-Torah. Le Rabbi nous enseigne que ces trois Séfer-Torah mettent l’accent sur notre accomplissement des Commandements divins qui est essentiel pendant le mois de Nissan (contrairement aux 3 Séfer-Torah que nous sortons le jour de Sim’ha Torah qui mettent davantage l’accent sur notre étude la Torah).

L’importance des Mitsvoth durant tout le mois de Nissan s’exprime également par le fait que dans le troisième Sefer-Torah il est question de la sanctification de la lune qui est la toute première Mitsvah que L’Eternel a ordonnée aux enfants d’Israël, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce mois-ci (Nissan) sera pour vous le commencement dans l’ordre du compte des mois’.
Rachi explique que L’Eternel montra à Moché la lune dans le firmament, en lui disant que lorsque la lune se renouvellera dans le ciel, elle sera pour lui ‘le commencement des mois’.

Le mois de Nissan est appelé le mois de la Délivrance et le Rabbi nous enseigne que contrairement aux trois Sefer-Torah Torah de Sim’hat Torah, qui nous renforcent dans notre service divin ‘habituel’, les trois Livres du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan nous renforcent dans notre service divin que le Rabbi définit comme étant ‘miraculeux’ et qui relève de notre aptitude à agir au-delà de notre nature et de nos habitudes.

Dans notre lecture de la Torah il est aussi question du Sacrifice de Pessa’h, et le Rabbi souligne que le mot Pessa’h (Saut) vient pour exprimer le service divin qui est au-delà de toutes les limites.

De fait, le sujet de Roch Hodech est également lié à notre dépassement personnel du fait que le mot ‘Hodech est apparenté au mot ‘Hidouch : Nouveauté, et cela n’est pas sans exprimer l’importance de chercher la nouveauté en nous-même, à dépasser nos habitudes pour atteindre le ‘Hidouch : une Lumière nouvelle dans notre service divin.

L’Admour Hazaken écrit dans le deuxième chapitre du Tanya :
‘Les âmes des juifs ont été conçues dans la pensée de D.ieu, ainsi qu’il est écrit : ‘Israël est mon premier-né’, et ‘Vous êtes les enfants de l’Eternel votre D.ieu. C’est-à-dire, ‘de même qu’un enfant est le produit du cerveau de son père, ainsi l’âme de chaque juif est le produit de la pensée et de la sagesse de D.ieu’.

Un fils est le ‘produit’ de la goutte séminale qui provient du cerveau de son père, après que cette goutte s’est transformée durant les mois de gestation dans le ventre de la mère. Les membres du corps de l’enfant se forment tout au long de cette période à partir de cette goutte ‘jusqu’à ce que même les ongles des pieds se trouvent formés par cette semence’.

L’Admour Hazaken écrit que tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés, ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père même après que tous les membres du corps se sont formés car même si ces membres reçoivent leur vitalité du cerveau de l’enfant, c’est comme s’ils la recevaient du cerveau du père car le cerveau du fils est de la même Essence que le cerveau de son père.

Il en va de même pour l’âme Juive. L’Admour Hazaken démontre dans le Livre du Tanya que la relation qui existe entre le père et le fils est la même que celle qui existe entre l’Essence divine et l’Essence de l’âme d’Israël.

En effet, les âmes des enfants d’Israël proviennent de la Pensée et de la Sagesse (le ‘cerveau’) de notre Père qui est dans le ciel. L’âme de chaque Juif est l’un des membres du grand Corps que forme toute l’Assemblée d’Israël et l’âme de Moché correspond à la tête (le cerveau) du Corps de cette Assemblée. Aussi, l’Admour Hazaken nous enseigne que de même que les membres du corps reçoivent leur vitalité et sont guidés par le cerveau, les âmes du Corps de l’Assemblée d’Israël reçoivent leur vitalité et sont guidées par la tête, le cerveau : l’âme de Moché.

Ainsi, de même que ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse à l’Essence de la goutte du père’, les âmes de tous les enfants d’Israël (le corps de l’Assemblée d’Israël) ‘demeurent liées d’une unité merveilleuse’ à l’Essence divine (le ‘cerveau’ de notre Père qui est dans le ciel) par l’intermédiaire de Moché (le Cerveau du Corps de l’Assemblée d’Israël).

L’Admour Hazaken enseigne ici que tous les membres du corps de l’enfant sont formés à partir de la goutte du père et qu’ils demeurent liés ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de cette goutte. L’Admour Hazaken démontre ici que même les parties les plus basses du corps : ‘les ongles des pieds’ demeurent liées ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père.
Les parties les plus basses du corps désignent ici les âmes les moins élevées du grand Corps que forme l’Assemblée d’Israël et à l’Admour Hazaken d’enseigner que ces âmes n’en demeurent pas moins liées à ‘l’Essence de la goutte du père’.

L’âme juive est ‘le produit de la Pensée et de la Sagesse de D.ieu’. La Pensée et la Sagesse de D.ieu correspondent à la Séfira de ‘Hokhmah du monde d’Atsilout (‘le cerveau’ de notre Père qui est dans le ciel). La ‘goutte’ qui provient du cerveau du père, c’est l’âme que l’Admour Hazaken définit comme étant ‘une parcelle de divinité véritable’.
‘L’Essence de la goutte’ désigne donc l’Essence de l’âme qui elle-même divine puisqu’elle est ‘une parcelle de divinité véritable’ (‘le cerveau du père’ c’est le ‘Divin véritable’).

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit nous comprenons que la déclaration de l’Admour Hazaken selon laquelle ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père’, signifie que même l’âme du plus simple Juif demeure liée à l’Essence divine.

Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi pose la question suivante : le nom de la Paracha ‘Tazria’ (‘conçoit’) est fondé sur le verset (12, 2) : ‘Quand une femme conçoit et donne naissance à un garçon’. Le nom Tazria fait donc allusion à la Naissance, à la Vie. Le Rabbi nous explique ici que la Vie représente ici la Délivrance et de la venue du Machia’h, laquelle est allusionnée par le nom de la Paracha Metsora (dont nous lirons le début pendant la prière de Min’ha de Chabbat) : ‘Lépreux’.

En effet, bien que cela puisse paraître étonnant, la Lèpre est plus une réparation qu’une punition. Le Rambam explique qu’elle ne fut infligée que dans le but de nous mettre en garde du péché de la Médisance (‘lachon haRa’). Dans ce cas elle ne doit être considérée que comme une guérison, comme le moyen de corriger nos fautes et parvenir de cette façon à une nouvelle vie. Ceux qui étaient atteints par la Lèpre devaient quitter le camp dans lequel résidait la Présence divine. Le Rabbi explique que cette situation, ‘hors du campement’, désigne celle de chaque Juif pendant l’exil.

Ainsi, l’enseignement du Rabbi lorsque ces deux Parachot sont juxtaposées (ce qui n’est pas le cas cette année) est que nous devons semer (‘Tazria’), pendant l’exil, ainsi que la déclaré le Rabbi : ‘c’est à dire que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de ce monde une demeure pour D.ieu, en ayant conscience que, de même que la lèpre fut le moyen d’accéder à la pureté, l’exil est le moyen d’accéder à la venue du Machia’h’.

Cet enseignement du Rabbi n’est pas sans s’accorder avec celui de l’Admour Hazaken selon lequel ‘même l’âme du plus simple Juif demeure liée à l’Essence divine’. L’Essence divine se trouve en toute chose, même dans l’obscurité la plus profonde et du fait que l’Essence de l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine, chaque enfant d’Israël détient le pouvoir de révéler sa force quelque soit son niveau et quelque soit la situation qu’il vit, même s’il se trouve ‘hors du camp’.

Comme il a été dit précédemment, les trois Séfer-Torah du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan nous renforcent dans notre service divin que le Rabbi a défini comme étant miraculeux et qui relève de notre aptitude à agir au-delà de notre nature et de nos habitudes. A l’évidence notre service divin peut être qualifié de miraculeux lorsque nous sommes attachés profondément car ‘comme les membres du corps qui reçoivent leur vitalité et sont guidés par le cerveau, chaque Juif reçoit sa vitalité et est guidé par la tête, le cerveau de l’Assemblée d’Israël : Roch-bneï-Israël : le Rabbi’.

Cet attachement profond au Rabbi s’exprime tout particulièrement dans la déclaration de l’Admour Hazaken selon laquelle ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père’. Un ‘Hassid recherche sans cesse à révéler cette unité merveilleuse qui l’unit au Rabbi. Le Rabbi est l’Essence de l’Ame d’Israël et il détient la capacité de révéler l’Essence de lâme de chaque Juif. De même que l’enfant demeure lié d’une unité merveilleuse à l’Essence du père, un ‘Hassid demeure lié d’une unité merveilleuse à l’Essence du Rabbi.

Le mois de Nissan est appelé le mois de la Délivrance et c’est de cette délivrance dont il s’agit, c’est à dire du fait de révéler cette unité merveilleuse qui unit nos pensées nos paroles et nos actes à l’Essence du Rabbi. Les trois Livres du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan nous renforcent en ce sens. Notre service divin que le Rabbi définit comme étant ‘miraculeux’ relève de notre aptitude à agir au-delà de notre nature et de nos habitudes. Or cette attitude ne dépend que de nos efforts pour accomplir la mission que nous donne le Rabbi. C’est aussi le sens du mot Pessa’h : Saut qui vient pour exprimer notre attachement aux Commandements divins et à notre étude de la Torah au-delà de toutes les limites ; tout comme le sens du nom Roch- ‘Hodech , ainsi qu’il a été dit : ‘Hodech est apparenté au mot ‘Hidouch : Nouveauté : l’importance de chercher la nouveauté en nous-même, à dépasser nos habitudes pour atteindre le ‘Hidouch : chercher et trouver sans cesse de nouveaux moyens pour provoquer le Dévoilement de notre Juste Machia’h dès à présent avec l’aide d’Hachem.