pour l’élévation de l’âme de ‘Hanania ben Yaacov et Yamna

 

Il existe plusieurs Noms divins et chacun d’entre eux est l’expression d’une qualité divine particulière. Le Nom divin ‘Havayéh’ vient de ‘Hithavout’ : ‘Création’, et il désigne donc la force créatrice au moyen de laquelle l’Eternel crée la matière de ce monde à partir du néant. Cependant, c’est le Nom divin ‘Elokim’ qui est employé au sujet de la Création du monde, ainsi qu’il est écrit au début de la Torah (Béréchit, 1, 1) : ‘Béréchit bara Elokim’ (‘Au commencement D.ieu (Elokim) créa le ciel et la terre’).

Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi écrit que ‘bien que la force créatrice émane du Nom Havayéh, l’Eternel créa le monde de manière à ce que ‘le Nom Havayéh S’habille et Se cache dans le Nom Elokim’. Donc, c’est seulement le Nom Elokim qui se dévoile dans les créatures, mais non pas celui de Havayéh (la force créatrice)’.

Cet enseignement du Rabbi nous renvoie au début du sixième chapitre de ‘Chaar ha Y’houde vé ha Emounah’ dans lequel l’Admour Hazaken nous enseigne que le sujet du Nom ‘Elokim’ est celui de la ‘Gvura’ (‘rigueur’) et du Tsimtsoum, c’est à dire de la dissimulation de la Présence divine. Comme un voile que l’on place entre nous et le soleil pour nous éclairer tout en atténuant l’intensité de sa lumière, le Nom Elokim est comme un ‘bouclier’, un ‘étui’, qui cache l’intensité de la lumière infinie du Nom Havayéh (‘Or ein sof’ (afin de n’en révéler que le reflet que nous serons capable de supporter.

Le fait que la valeur numérique d’Elokim est la même que celle du mot הטבע (la nature), nous indique que le Nom ‘Elokim’ masque la force créatrice du Nom Havayéh afin qu’un ordre fixe qui revient constamment sur lui-même transparaisse au fil des jours dans la Création, sans que nous ayons conscience que cette vitalité qui anime le monde à chaque instant provient de D.ieu Lui-même. L’Eternel Se cache derrière le Nom ‘Elokim’ au point que notre conscience du monde matériel l’emporte sur notre perception du Divin. L’homme perçoit davantage le monde physique que sa dimension spirituelle et profonde. De ce fait, au lieu de rechercher les plaisirs qui sont du domaine de l’esprit, comme l’étude de la Torah, il recherche continuellement à assouvir les plaisirs du corps.

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Noa’h, le Rabbi exprime le fait que ‘le Nom divin ‘Havayeh’ n’est pas perçu par les êtres de la Création. Celle-ci ne perçoit que le Nom divin Elokim. Or, cette déclaration du Rabbi s’accorde avec le le premier verset de la Torah (Béréchit, 1, 1) : ‘Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre. Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux. »

Les êtres de la Création ne perçoivent que le Nom Elokim, et dans ce cas ils perçoivent la terre comme une ‘terre informe et vide’ car le Nom Havayéh, de D.ieu’, ne fait que ‘planer sur la surface des eaux’, c’est à dire qu’Il demeure caché, ainsi que le Rabbi l’écrit : ‘le Nom Havayéh S’habille et Se cache dans le Nom Elokim’.

‘La terre est informe et vide’ et ‘les ténèbres qui sont sur la surface de l’abîme’ évoquent la dissimulation de la lumière d’Havayéh. C’est en ce sens que le verset parle de ‘ténèbres’, car les ténèbres résultent de l’absence de lumière. L’absence de lumière représente donc le vide, ‘la terre est informe et vide’ car la lumière d’Havayéh ne resplendit pas dans le monde, mais seulement un faible reflet.

Dès-lors, nous devons comprendre que c’est précisément par l’action de l’homme que le monde atteint sa perfection, qu’il n’est plus ‘informe et vide’, et le Chabbat de la Paracha Noa’h vient pour mettre en évidence notre action pour attirer la présence du Machia’h, au point qu’il ne ‘plane plus au-dessus de ce monde, mais qu’il S’y révèle de manière profonde et évidente’. Ce monde ne sera plus ‘informe et vide’ mais il atteindra au contraire la perfection.

‘Noa’h trouva grâce aux yeux de l’Eternel’, car la nouveauté qu’il apporta par son travail fût de dévoiler dans le monde (qui fut créé par le Nom Havayéh qui S’habille et Se cache dans le Nom Elokim) le Nom supérieur d’Havayéh qui est au-delà du monde’.

Le Rabbi nous donne à ce sujet l’exemple de l’arc en ciel.

L’arc en ciel symbolise l’Alliance que D.ieu établit avec l’homme. L’arc en ciel devint le signe de la promesse de l’Eternel de maintenir éternellement le monde en vie. L’Arc en ciel apparait lorsque la lumière du soleil se reflète dans les nuages. Le Rabbi écrit que ce phénomène physique symbolise le travail de purification de la matière, et le dévoilement de la lumière d’Havayeh dans celle-ci. Les nuages sont constitués de vapeurs d’eau qui s’élèvent de la terre, et qui deviennent pures au point de refléter la lumière du soleil, laquelle symbolise la lumière du Nom divin Havayéh. L’arc en ciel est donc le signe qui exprime la promesse de D.ieu de maintenir le monde en vie car il est une allusion au fait que dans un monde matériel (et limité) il est possible de dévoiler et de reconnaître le Nom Havayéh, lequel représente l’existence véritable et la force de créer la matière à partir du néant.

Révéler le Nom Havayéh dans le Nom Elokim signife que ‘l’on unit les mondes entre-eux’, que lon fait fusionner ‘la lumiere qui entoure le monde’ avec ‘la lumiere qui shabille dans le monde’. En dautres termes, c’est réaliser la mission de ‘faire de ce monde inferieur une demeure pour l’Essence divine’, de faire du Nom Elokim une ‘demeure’ pour le Nom Havayeh.

(La suite et la fin de cet l’article est à écouter dans l’audio qui est joint avec cet article, avec l’aide d’Hachem)