(Pour l’élévation de l’âme de Nedjma, Perlette, bat Yaakov )
Il est écrit au tout début de la Torah que « l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux’, et le ‘Midrache Raba’ explique que ‘l’esprit de D.ieu » désigne ici l’esprit du Machia’h (voir Béréchit, 1, 2).
Ainsi, à son commencement la Torah fait allusion au Machia’h, alors qu’à sa fin, à son tout dernier verset, la Torah nous parle de Moché, ainsi qu’il est dit (Dévarim, 34, 12) : ‘Et pour toute la main forte et pour toute la grande crainte que Moché a accomplies aux yeux de tout Israël’.
D’après leurs dates de naissance, il aurait été logique que la Torah nous parle de Moché avant de nous parler du Machia’h, mais d’après le principe selon lequel ‘la fin d’une action est au début dans la pensée’, Machia’h apparaît en premier dans la Torah car il représente le but de la Création, ‘la fin de l’action’ qui est apparue au début dans la pensée de D.ieu.
La Torah commence par le verset suivant (Béréchit, 1, 1) :
‘Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre. Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux. »
En inversant les deux parties du verset on aboutit au raisonnement suivant : c’est parce que l’esprit de D.ieu ne fait que ‘planer’ sur la surface des eaux, que la terre est ‘informe et vide’.
Aussi, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour attirer la présence du Machia’h, au point que son esprit ne ‘plane plus au-dessus’ de ce monde, mais qu’il s’y révèle de manière profonde et évidente.
Par ailleurs, l’idée que ‘l’esprit du Machia’h plane au-dessus de la surface des eaux’ semble être liée au verset sur lequel l’Admour Hazaken a fondé le livre du ‘Tanya’ : ‘la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton coeur pour l’accomplir’.
Nous pouvons en effet expliquer que ‘la chose qui est très proche de toi’ représente la venue du Machia’h. Dans ce cas, ‘L’esprit du Machia’h plane au-dessus de toi’, signifie qu’il ne dépend que de ‘toi’ d’attirer sa venue.
‘Toi’ a un sens très profond. Il désigne en effet la partie la plus profonde et la plus intérieure de l’être. Le Rabbi a expliqué à ce sujet que lorsque Hachem s’adresse à Moché, dans la Paracha ‘Tetsaveh’, Il n’emploie jamais son nom. Il ne dit jamais ‘Moché !’, mais Il s’adresse à lui en disant : ‘Ata’, ‘Tu’.
De fait ‘Tu’ désigne l’Essence de l’âme de Moché. L’Essence de l’âme représente la partie supérieure de l’âme, laquelle ne peut aucunement être exprimée par un nom qui la limiterait. Chaque nom que l’on emploie ne représente qu’un reflet, mais l’Essence, ‘Tu’, se situe à un niveau supérieur.
Ainsi ‘la chose est très proche de toi’, signifie que la venue du Machiah : ‘la chose’, dépend de l’action qui consiste à révéler l’Essence de l’âme : ‘Toi’.
Faire tout ce qui est en notre pouvoir pour révéler la lumière de l’Essence de notre âme, dans toutes les forces de notre âme :’dans ta bouche et dans ton cœur’, afin de provoquer la venue du Machia’h : ‘pour l’accomplir’.
Cette idée s’accorde à l’enseignement du Rabbi du Dvar Mal’hout sur la Paracha Noa’h, selon lequel, le contenu de la Paracha Noa’h est lié à la perfection que l’homme apporte au monde par son propre travail, alors que dans la Paracha Béréchit il est question de la perfection du monde tel qu’il fut créé par D.ieu, sans la participation de l’homme.
Le Rabbi nous enseigne donc que le monde tel qu’il fut créé par D.ieu est du niveau du Nom divin : ‘Elokim’, ainsi qu’il est mentionné au début du premier verset de la Torah : ‘Béréchit bara Elokim’, dont le sujet est celui du Tsimtsoum, c’est à dire de la dissimulation de la lumière divine infinie.
Le dévoilement du niveau du Nom divin ‘Havayeh’, lequel représente l’Essence du Nom divin, la lumière divine qui est au-delà des limites de ce monde matériel, n’est possible que par l’action concrète de l’homme dans le monde.
Par le fait de le purifier et de le raffiner, l’homme fait de ce monde matériel un ‘kéli’, c’est à dire un réceptacle capable de contenir et de révéler la lumière du niveau d’Havayeh.
C’est pour cela que dans la Paracha Béréchit, l’accent est mis sur le Nom divin ‘Elokim’ car même lorsqu’il est fait mention dans cette Paracha du Nom Havayeh (Béréchit, 2, 4) : ‘Le jour ou Havayeh- Elokim, LEternel-D.ieu, fit la terre et les cieux’, il ne s’agit nullement du dévoilement de la lumière d’Havayeh, mais seulement du fait que ‘lorsqu’Il créa le monde au moyen du Nom Havayeh, celui-ci s’habilla (se dissimula) dans le Nom Elokim’.
Ainsi, le Rabbi écrit dans le Dvar Mal’hout que dans toute la Paracha Béréchit ‘le Nom divin ‘Havayeh’ n’est pas perçu par les êtres de la Création. Celle-ci ne perçoit que le Nom divin Elokim. Le ‘Hidouch de la Paracha Noa’h, lequel ‘trouva grâce aux yeux d’Havayeh’, est que par ce mérite, il se dévoila dans le monde (créé par le Nom Havayeh tel que Celui-ci S’habille dans le Nom Elokim) le Nom Havayeh, qui est Lui-même au-delà de ce monde. C’est à dire, que dans la réalité du monde, tel qu’il fut créé par le Nom Elokim, se révèle le Nom Havayeh, et cela au point qu’il apparaît à l’évidence que ‘Havayeh Hou Ha Elokim’ (Dvar Mal’hout Noa’h, Chapitre 3).
A la lumière de cet enseignement du Rabbi, nous pouvons à présent relire le premier verset de la Torah de la manière suivante (Béréchit, 1, 1) :
‘Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre. Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux. »
‘La terre était informe et vide et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme’, car le Nom divin Havayeh n’est pas révélé dans la Création. Du fait que la lumière de l’Essence du Nom divin Havayeh est imperceptible par la Création, alors celle-ci est ‘informe et vide’, semblable aux ‘ténèbres qui sont sur la face de l’abîme’, ainsi qu’il a été expliqué précédemment : ‘C’est parce que l’esprit de D.ieu ne fait que planer sur la surface des eaux que la terre est informe et vide’.
Dès-lors, nous devons comprendre que c’est précisément par l’action de l’homme que le monde atteint sa perfection, qu’il n’est plus ‘informe et vide’, et le Chabbat de la Paracha Noa’h vient pour mettre en évidence notre action pour attirer la présence du Machia’h, au point qu’il ne ‘plane plus au-dessus de ce monde, mais qu’il s’y révèle de manière profonde et évidente’.
Révéler le Nom ‘Havayeh’ dans le Nom ‘Elokim’ signifie donc que nous devons révéler le Divin, symbolisé par le Nom ‘Havayeh’, dans notre réalité, dans cet exil comparable à cette ‘terre informe et vide’, à ces ‘ténèbres qui sont sur la face de l’abîme’. De fait, l’exil est symbolisé par le Nom ‘Elokim’, car ce Nom divin désigne le ‘bouclier’ qui cache la lumière du soleil, la lumière d’Havayeh, la lumière de la Guéoulah.
Aussi, le Rabbi souligne que lors de la Délivrance finale, la taille de la lune sera aussi grande que celle du soleil. De manière profonde, le soleil représente le Nom ‘Havayeh’ et le Nom ‘Elokim’ représente la lune. Dans l’enchaînement des mondes, le soleil représente les Séfirot du monde d’Atsilout, et la lune représente la Séfira de Mal’hout : ‘la bouche de L’Eternel’ dont le souffle crée et maintient en vie toute la Création.
A l’exemple du soleil qui illumine la lune et du Nom ‘Havayeh’ qui illumine le Nom ‘Elokim’, les Séfirot du monde d’Atsilout dispensent leurs lumières à la Séfira de Mal’hout. Cependant, il est dit que dans les temps messianiques ‘la lune sera aussi grande que le soleil’.
Le Rabbi nous enseigne que du fait que le Nom ‘Havayeh’ est comparé au soleil, et que le Nom ‘Elokim’ est comparé à la lune, ‘la lune sera aussi grande que le soleil’ est une allusion au fait que dans les temps futurs la Séfira de Mal’hout s’élèvera au-dessus de toutes les autres Séfirot du monde d’Atsilout (qui la précèdent pour l’instant). C’est à cela que se rapporte la déclaration que nous faisons à voix haute, à la fin de la prière de la Neïla du jour de Kippour : ‘Havayeh Hou Ha Elokim’.
Le Rabbi nous enseigne à ce sujet que la petitesse de la lune est à l’image de l’exil, mais lors de le Délivrance il apparaîtra que ‘Havayeh Hou Ha Elokim’, le Nom ‘Havayeh’ s’unira parfaitement au Nom ‘Elokim’, ‘la lune (le Nom divin ‘Elokim’) sera aussi grande que le soleil (le Nom divin ‘Havayeh’)’. La matière physique ne cachera plus la Parole divine qui s’y dissimule à présent, car L’Eternel dévoilera Son Essence.
Ce sujet est au centre même de l’enseignement du Rabbi dans le Dvar Mal’hout. Aussi, avec l’aide du Saint béni soit-Il, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir chaque semaine, pour nous attacher à cette étude, et à ce sujet en particulier, afin d’ajouter dans notre action, ‘au jour le jour’, pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours avec l’aide de D.ieu.