(Pour la réussite spirituelle et matérielle du Rav Arié Tsvi ben ‘Haya)

 

Le Mazal du mois de Av est le ‘Lion’, et dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi nous rappelle l’enseignement des Sages, selon lequel, les lettres qui composent le mot ‘Arié’, le ‘Lion’, sont les premières lettres des mots suivants : ‘Elloul’ (Aleph), ‘Roch-ha-Chana’ (Rèch), ‘Yom Kippour’ (Youde), ‘Hochanna-Raba’ ().
Cet enseignement souligne donc que le mois de Av, qui nous prépare aux dévoilements du mois d’Elloul, et des fêtes de Tichri, est un mois lié à la partie la plus profonde de notre âme, le niveau de ‘Yé’hida‘.

Le simple fait que le jour du 9 Av soit le jour de la naissance du Machia’h suffit lui-même à exprimer le contenu profond du mois de Av. Aussi, à la veille du mois d’Elloul, après avoir étudié les enseignements du Rabbi relatifs aux dévoilements de ‘Yéhida‘, nous avons acquis des forces particulières qui nous préparent au travail du mois d’Elloul, à la Téchouva.
La Téchouva ne consiste pas seulement au fait de regretter nos fautes, et nos erreurs du passé. Elle désigne aussi le fait de retourner vers D.ieu, ‘Tachouv-Hé‘, vers le lien qui unit notre âme à D.ieu. C’est la raison pour laquelle le Rabbi souligne dans ce Dvar Mal’hout l’importance d’ouvrir nos yeux face à ce qui constitue l’élément le plus important de notre existence, le fait que l’essence de notre âme est enracinée dans l’Essence divine.

Cette année 5779, tout comme l’année 5751, d’où provient l’enseignement du Dvar Mal’hout sur notre Paracha, Roche-‘Hodech dure deux jours : le jour du Chabbat de la Paracha Réeh, et le lendemain, Yom Richon.

A cette occasion le Rabbi approfondit certains concepts, qu’il avait déjà abordés dans le Dvar Mal’hout de la Paracha précédente, ‘Ekev’. Un des points les plus particuliers que le Rabbi nous enseigne dans le Dvar Mal’hout, et certainement l’un des plus essentiels, de part sa nouveauté, est le rapport que le Rabbi établit entre la Paracha ‘Réeh’ et le mois d’Elloul.

Le Rabbi définit l’attitude que nous devons adopter avant de commencer le travail du mois d’Elloul. Durant ce mois, ‘le Roi est dans les champs’, et tout est propice pour établir le bilan de l’année et prendre de bonnes décisions pour l’année à venir.

Cependant, avant même d’investir nos pensées nos paroles et nos actes dans les trois domaines de notre service divin, c’est-à-dire dans notre Prière, notre étude de la Torah, et nos actes de bonté, le Rabbi nous demande d’ouvrir les yeux et de regarder.

Aussi, dans le Dvar Mal’hout le Rabbi explique les mots que l’Eternel adresse aux enfants d’Israël, lesquels sont rapportés au début de notre Paracha (Réeh, 11, 26) : ‘Vois Je donne devant vous aujourd’hui la Bénédiction’.

‘Vois’ (‘Réeh’), l’Eternel nous ordonne de Voir, c’est-à-dire de comprendre, et aussi de ressentir la chose, comme si cette chose était devant nos yeux.

‘Je’ (‘Ano’hi‘). ‘Ano’hi‘ est le premier mot des 10 Commandements, et désigne l’Essence divine, qui comme il est souvent expliqué dans les discours du Rabbi, est le plus haut niveau divin, lequel est au-delà de toute la Création, de tous les mondes, de toutes les formes et de toutes les particularités. De fait, c’est l’Eternel Lui-même, Son Essence.

‘donne’ (‘noten’), et ‘tout celui qui donne, donne avec un ‘bon oeil’ (avec largesse)’.

‘devant vous’ (‘lifné’hem‘). ‘Lifné’hem‘ s’apparente au mot ‘Pnimiout‘ et désigne donc ici la ‘profondeur’, la profondeur de l’âme Juive, qui est l’essence de l’âme, enracinée dans l’Essence divine.

‘aujourd’hui’ (‘hayom‘). Selon la ‘Hassidout, le ‘Jour’ représente la lumière et le dévoilement, de façon éternelle.

‘la bénédiction’ (‘Bra’ha’). Il s’agit ici de toutes les bénédictions, que celles-ci soient dévoilées, ou bien qu’elles-ci se cachent dans ce qui nous semble être au premier abord des malédictions, que D.ieu nous en préserve. ‘

A la lumière de ces explications, le Rabbi nous donne à comprendre qu’avant même de commencer à penser, à parler ou à agir, au sujet de notre travail du mois d’Elloul, nous devons avant tout réaliser très profondément dans notre esprit (et cela au point de Voir, et donc de ressentir), notre véritable réalité, qui est bien loin de se limiter à notre existence ‘révélée’.

C’est-à-dire que notre réalité ne doit pas seulement être l’expression de la partie révélée de notre âme, mais elle doit aussi exprimer sa partie cachée, l’Essence de l’âme qui est enracinée dans l’Essence divine.

Le Rabbi revient inlassablement sur cet enseignement. L’âme ne se limite pas à la partie de l’âme qui s’habille dans le corps, car l’essentiel de l’âme ne s’habille pas dans le corps, et il appartient à chaque Juif la possibilité de révéler ce niveau (‘Ano’hi’) dans ses pensées ses paroles et ses actes.

C’est cela même que l’Eternel déclare à Ses enfants (Réeh, 11, 26) : ‘Vois Je donne devant vous aujourd’hui la Bénédiction’.

En effet, d’après les explications du Rabbi au sujet de ce verset, l’Eternel nous demande de méditer au fait qu’Il nous a donné ‘une partie de Lui-même’ qui représente l’essentiel de notre vie, ‘notre véritable existence’.
C’est à cela que nous devons attacher notre regard, ‘Vois !’, car nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour dévoiler la ‘partie’ la plus profonde et la plus élevée de notre âme.

A ce sujet, le Rabbi explique dans le Dvar Mal’hout que c’est en agissant au-delà de nos propres limites que l’on éveille le désir de D.ieu d’agir à son tour au-delà de toutes les limites. A l’évidence, ‘agir au-delà de nos limites’ implique de nous attacher de manière profonde au Rabbi, car la mission du Rabbi consiste précisément à dévoiler l’essence de notre âme, et c’est par notre soumission à ses enseignements que nous pouvons parvenir à ce niveau.
Peut-être, est-ce la raison pour laquelle la Paracha ‘Ekev’, qui désigne le ‘Talon’, précède la Paracha ‘Réeh’, ‘Vois !’.

En effet, le talon est la partie la plus basse du corps et désigne l’action, laquelle est toujours soumise à la tête. La Paracha ‘Ekev’ précède la Paracha ‘Réeh’, comme pour nous dire que c’est en nous soumettant, par nos actions, ‘Ekev ‘: le ‘Talon’, au Maitre de notre génération (la ‘Tête’), le Rabbi, que nous parviendrons au dévoilement de l’essence de l’âme (Réeh : Vois !). Dès-lors, nous aurons aussi le mérite de voir ‘avec nos yeux de chair’, la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.