(Pour la réussite spirituelle et matérielle de Sarah bat Ra’hel)

 

Le Maguid de Mèzeritch explique de la manière suivante le sens du verset ‘Yaakov s’installa dans le pays des séjours de son père dans la terre de Canaan… ‘ :

‘Séjours’ se dit en hébreu : ‘Mégourei’ dont la racine ‘Agar’ signifie ‘entasser’. Ainsi, ‘Yaakov s’installa’ exprime le fait que Yaakov amassa et raffina les étincelles divines enfouies dans ce monde matériel (allusionné par ‘la terre de Canaan’), et de les élever vers ‘son père’, lequel est une allusion au Saint béni soit-Il.

L’éclat de la lumière de ce Chabbat provient de ces étincelles divines, mais aussi des lumières de ‘Hannoucah que nous allumerons pendant la semaine à venir, avec l’aide d’Hachem. Ainsi, les lumières du service divin de Yaakov se fondront dans celles de la Ménorah de la fête de ‘Hannoucah.

Dans son ouvrage ‘Likoutey Dibbourim’, Rabbi Yossef-Itz’hak définit la Hassidout comme ‘le luminaire général qui comprend à la fois le luminaire de la lumière et le luminaire du feu’.

Le service de D.ieu du cerveau correspond au luminaire de la lumière, et le service de D.ieu du coeur correspond au luminaire du feu.

Rabbi Yossef-Itz’hak nous enseigne que le luminaire de la lumière éclaire l’homme au point que celui-ci se trouve dans un rayon de lumière.

Le ‘Hassid ‘ressent ce que son intellect ne comprend pas, la profondeur du cerveau, ce qui échappe à l’intellect humain. Il vit dans la lumière. En tout endroit où il se trouve, cette lumière l’éclaire et il voit plus haut. Sa vision est plus fine que celle des yeux physiques, observant les objets matériels. Quand il regarde ces objets matériels et grossiers que les hommes du commun qualifient de ‘nature’, il voit la vérité.’.

Par ailleurs, au sujet du service de D.ieu du coeur, le luminaire du feu, le Rabbi écrit qu’un ‘Hassid ‘brûle et qu’il est bouillant, ainsi qu’il est écrit (Téhilim, 39, 4) : ‘Alors que je méditais, le feu augmentait’.

Le ‘Hassid est brûlant et il consume tout ce qui l’entoure. Tout ce qu’il fait est pénétré d’une flamme sacrée, d’une vitalité, non pas uniquement pendant la prière, qui est une ascension sur ‘une échelle plantée dans la terre et dont le sommet parvient jusqu’aux cieux (Béréchit, 28, 12) ‘, non pas uniquement en un moment favorable que le Saint béni soit-Il accorde aux âmes d’Israël, afin qu’elles puissent se rapprocher de D.ieu, mais aussi pendant l’étude de la Torah, la pratique des Mitsvot, le service que l’on rend à son prochain, matériellement ou spirituellement. Et, ce feu brûle toutes les tâches et toutes les imperfections des fils de l’homme.’

Pour approfondir d’avantage le sujet du service divin d’un ‘Hassid, le Rabbi Rayats rapporte que l’Admour Hazaken ‘dénigre l’éblouissement sentimental et glorifie l’émerveillement intellectuel’.

Rabbi Yossef Itz’hak souligne donc que ‘le véritable service de D.ieu est celui du cerveau, que l’aspect essentiel de ce service consiste à émettre une lumière qui éclaire, à mener une action sur son prochain’.

Cet enseignement s’accorde avec la déclaration du Rabbi Maharach selon laquelle ‘Il faut faire comme Moché, lors du passage de la mer rouge. Tous les enfants d’Israël virent la Divinité, d’une manière évidente. Ils quittaient alors totalement leur réceptacle, tant ils étaient émerveillés par le Divin…Moché, quant à lui, brûlait froidement. Il y avait un feu et il cuisait, mais tout celà restait froid’.

A la lumière de ce qui vient d’être dit, nous devons comprendre l’importance du cerveau dans notre service divin.

Le cerveau appaise le coeur car il est comme de l’eau, froid et humide, et il refroidit la chaleur qui émane du coeur. C’est là un enseignement fondamental de la ‘Hassidout ‘Habad basé sur le principe que ‘le cerveau doit dominer le coeur’, afin que face au dévoilement de D.ieu, les enfants d’Israël ne ‘quittent pas totalement leur réceptacle’ et suivent de cette manière l’exemple de Moché qui ‘brûlait froidement’ face à ce dévoilement.

L’Eternel s’adressa pour la première fois à Moché ‘du milieu du buisson’, ainsi qu’il est dit (Chemot, 3, 2) : ‘L’ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu du milieu du buisson’.

Peut-être nous est-il permis de supposer que ‘le cœur du feu’ représente aussi l’essence de l’âme de Moché, car Rachi explique que la ‘flamme de feu’ est ‘le cœur du feu’, et l’essence de l’âme est elle-même définie par les Maîtres de la Hassidout ‘Habad comme étant ‘le point du cœur’.

Dans ce cas, ‘l’ange de l’Eternel lui apparut’ signifie que l’Eternel dévoila Son Essence bénie dans le cœur de l’âme de Moché.

Celà s’accorde avec l’enseignement du Rabbi Rachab (voir ‘Bé chaa ché hikdimou’, ‘Et Yaakov sortit de Béer Chéva’, tome 2, page 750) selon lequel ‘le point du cœur’ est ‘le point de vérité’ de l’âme d’Israël, au sujet duquel il est dit : ‘Je dors en exil mais mon cœur est éveillé’.

La vérité ne s’arrête jamais. L’essence de l’âme, qui est liée à D.ieu d’un lien véritable et éternel, ressent constamment sa source et ne s’en sépare jamais : ‘mon cœur est éveillé’. L’image de Moché qui se tient debout devant le buisson ardent n’est pas sans évoquer l’image de chaque juif devant le feu et la lumière des bougies de ‘Hannoucah.

Lorsqu’un juif allume les bougies, il revit le moment pendant lequel D.ieu Se révéla à Moché. De fait, les huit lumières de la Ménorah sont celles de la lumière de l’essence divine, laquelle réveille l’essence de l’âme, ‘le coeur du feu’.

Lorsqu’on regarde attentivement les flammes de la Ménorah et que l’on observe leur fixité, on constate qu’elles éclairent en restant immobiles. C’est peut-être à cette fixité que fait allusion le Rabbi Maharach lorsqu’il dit de Moché ‘qu’il brûlait froidement. Il y avait un feu et il cuisait, mais tout celà restait froid’.

A l’image du Rabbi, le feu de l’essence de l’âme du Rabbi brûle en lui constamment sans que cela ne soit réellement visible à nos yeux. Et pourtant ce feu brûle bien en lui, il anime chaque membre de son corps, inspire chacune de ses pensées de ses paroles, chacun de ses actes, vers le seul but de dévoiler la présence du Machia’h. Comme les bougies de ‘Hannoucah, le Rabbi éclaire nos coeurs de la lumière de la Guéoulah, et de la venue de notre Juste Machiah, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.