(pour la réussite spirituelle et matérielle de ‘Haya-Mouchka bat Liba)
Le Rabbi nous enseigne deux points essentiels dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha. Le premier, c’est le sens profond que nous donne le Rabbi de ‘Ki Tavo’, ‘Quand tu entreras…‘. Nous aurions pu nous demander en quoi notre entrée sur la Terre d’Israël est si importante ? Et cela à tel point que la Paracha elle-même est nommée sur ce nom : ‘Ki Tavo’, ‘Quand tu entreras…’.
La réponse du Rabbi est claire. Chaque évènement de notre vie est important, même ce qui peut nous paraître comme un détail dans notre existence mérite toute notre attention. Rien ne peut être négligé, et chaque chose doit être vécue intensément. Aussi le Rabbi souligne dans le Dvar Mal’hout l’importance de s’investir totalement à chaque moment de notre existence, dans tous les évènements et dans toutes les situations de notre vie, même pour tout ce qui nous paraît de moindre importance.
Le deuxième point essentiel est lié à la Mitsvah de porter les prémices de la récolte. En effet, au commencement de la Paracha ‘Ki Tavo’ (26, 1, 2), il est écrit que les enfants d’Israël, après qu’ils aient conquis la Terre, avaient l’obligation de prendre, de leurs champs, des prémices des sept fruits de la terre (le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la date), de les placer dans un panier, et de les apporter au Cohen dans le Beït-ha-Mikdache.
De manière profonde, le Rabbi nous enseigne que le mot ‘Bikourim’ s’apparente au mot ‘Békhor’ qui signifie ‘Premier-né’. Les ‘Prémices’ représentent donc les enfants d’Israël car ils sont les ‘Premiers-nés’ de l’Eternel, ainsi qu’il est dit au début du second chapitre du Tanya de l’Admour Hazaken, dans lequel il est question de l’âme divine : ‘Les âmes Juives apparurent dans la Pensée divine, ainsi qu’il est écrit : ‘Mon fils aîné Israël’ et : ‘Vous êtes des fils pour L’Eternel votre D.ieu‘, c’est-à-dire que, tout comme l’enfant émane du cerveau de son père, l’âme de chaque Juif, si l’on peut se permettre cet anthropomorphisme, découle de la Pensée et de la Sagesse de D.ieu, béni soit-Il’.
Ainsi, d’une part, le Rabbi nous donne à comprendre que l’entrée en Terre d’Israël est essentielle car toute préparation à un évènement important est en soi un évènement important, et d’autre part, le Rabbi souligne à nouveau que l’essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine.
Ces deux points sont liés l’un avec l’autre, car lorsque l’on révèle la force de l’Essence de notre âme, celle-ci se révèle en nous-même, et dans tous les aspects de notre vie. A l’exemple de l’huile qui a la capacité d’imprégner les matières les plus dures, la force de l’Essence de l’âme imprègne notre être tout entier. Elle illumine les forces de notre intellect, nos sentiments, et nos actions.
L’exemple le plus révélateur et le plus expressif, qui nous permet de réaliser la qualité et la force de l’Essence, est celui du Rabbi.
Vis-à-vis de lui-même, nous voyons que le Rabbi s’investit totalement dans chacune de ses pensées, dans chacune de ses paroles et dans chacun de ses actes. De ce fait il n’existe pas pour lui de différences entre un évènement et un autre. Chaque moment de la vie est vécu avec la même intensité, et avec le même investissement de sa part.
Vis-à-vis des autres, la chose est aussi vraie, lorsque le Rabbi distribue des Dollars, par exemple, il s’adresse à chaque personne qui se tient devant lui avec toute son attention et en s’investissant totalement pour elle.
Tout cela vient du fait que le Rabbi est l’Essence de l’âme d’Israël, et que la qualité de l’Essence est d’imprégner, et d’illuminer, chaque chose. Aussi, lorsque nous nous trouvons dans‘les 4 coudées du Rabbi‘ (‘Arba Amot’), c’est-à-dire lorsque nous nous attachons à ses enseignements et que nous nous efforçons de les appliquer concrètement, et de toutes nos forces, nous pouvons aussi parvenir à révéler la force de l’essence de notre âme, et ce faisant, à vivre chaque moment de notre vie en faisant totalement don de nous-même, et en illuminant les forces de notre âme, notre intellect, nos sentiments et nos actes, de cette lumière qui vient du lien qui unit notre âme avec notre Père qui est dans le ciel.
A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, et en lisant entre les lignes du Dvar Mal’hout de manière encore plus profonde, il est possible de dire ‘qu’entrer en Terre d‘Israël’ signifie que l’on entre dans ‘les 4 coudées du Rabbi‘. Dans ce cas, la Mitsvah des ‘Prémices‘ n’exprime plus seulement que les enfants d’Israël sont les ‘Premiers-nés’ de L’Eternel car‘Prémices’ exprime alors aussi le fait que celui qui s’attache au Rabbi avec toutes les forces de son âme, peut être aussi considéré comme le ‘Premier-né’ du Rabbi.
Dans le Dvar Mal’hout, le Rabbi nous enseigne que la Mitsvah des ‘Prémices‘ est à la base de notre service divin et de l’ensemble de tous les autres commandements. En effet, l’obligation de prendre de leurs champs des ‘Prémices‘ des sept fruits de la terre, de les placer dans un panier, et de les apporter au Cohen dans le Beït-ha-Mikdache, exprime toute la reconnaissance des enfants d’Israël pour L’Eternel de leur avoir donné la Terre d’Israël.
Mais surtout, ce qui fait la particularité et la spécificité de cette Mitsvah est que nous exprimons notre reconnaissance vis à vis de l’Eternel, non pas seulement par la pensée et par la parole, mais aussi par un Acte.
Reconnaître tous les bienfaits que nous accorde L’Eternel est une chose essentielle. Dès notre réveil nous réçitons la prière du ‘Modé-ani‘, afin de remercier Hachem de nous avoir rendu notre âme. Cependant, le Rabbi souligne clairement que notre reconnaissance est, et doit être, surtout liée au fait que l’âme qu’Il nous rend ‘est véritablement une parcelle de Divinité d’en-haut’. En d’autres termes, nous remercions l’Eternel, non pas seulement parcequ’Il nous donne à nouveau la vie, nous Le remercions essentiellement, et surtout, pour le fait de nous avoir fait Juif.
De la même façon, par la Mitsvah des ‘Prémices’ nous exprimons à L’Eternel toute notre reconnaissance pour avoir fait de nous Ses ‘Premiers-nés’. Cependant, du fait que nous l‘exprimons au moyen d’un Acte, fait que la conscience de ce bienfait pénètre véritablement et profondément en nous-mêmes.
Rabbi Shimon Bar Yo’haï nous enseigne que le Saint béni soit-Il Israël et la Torah ne font qu’Un. A l’évidence le Rabbi est celui qui dévoile ce lien essentiel, afin que l’Essence divine se révèle dans notre être, et dans ce monde.
A travers les enseignements du Dvar Mal’hout il nous est donné de comprendre que nous devons révéler notre attachement au Rabbi à tous les moments de notre vie, sans négliger le moindre détail. Dès-lors, notre existence et ce monde deviendront une demeure capable de recevoir le dévoilement de D.ieu, de Son Essence bénie, avec la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, dès-à-présent, avec l’aide d’Hachem.