(Pour la réfouah chéléma de ‘Hanania ben Yamna)

‘Le corps prends plaisir du corps’, cette déclaration de la Torah est au centre de l’enseignement du Rabbi dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Vayé’hi.

En effet, bien qu’il ne soit qu’une matière inanimée, ‘D.ieu a choisi le corps des enfants d’Israël’, car il se cache dans le corps une force que ne possède pas l’âme. Cette force est celle de Atsmouth. Cette force que seul L’Eternel possède de créer une chose matérielle à partir du néant. Aussi le Rabbi nous enseigne dans le Dvar Mal’hout que la mission d’un Juif consiste à devoiler le niveau supérieur que possède le corps.

Le mois de Tévet qui est un mois qui est très froid, est une période propice à ce dévoilement. De fait, le froid qui est le contraire de la chaleur représente l’obscurité, alors que le soleil représente le dévoilement de la lumière divine.

Cependant, l’obscurité de la matière inanimée du corps est telle l’obscurité de l’absence de la lumière divine, de chaleur et le Rabbi nous enseigne que c’est précisément au moyen du corps, de l’obscurité, que l’on parvient à dévoiler la force de Atsmouth.

C’est la différence qui existe entre le Tsaddik et le Baal Téchouva. D’une certaine manière le Tsaddik représente la chaleur du soleil, le dévoilement de la lumière divine dans les forces de l’âme, alors que le Baal Téchouva représente le froid car il est un homme simple qui ne possède pas les grandes capacités intellectuelles du Tsaddik. Cependant la force de Méssirout néfech (du fait de faire don de sa propre vie pour sanctifier le Nom divin) est plus dévoilée dans le ‘pied’ (le Baal Téchouva) que dans la ‘tête’ (le Tsaddik). Le pied est un réceptacle pour l’Essence de l’âme (dont découle la force de Messirout néfech) plus que le cerveau. On peut vérifier cela concrètement, par le fait qu’un homme aura moins de mal à entrer son pied dans de l’eau bouillante que sa tête. Un érudit aura plus de difficultés à faire don de sa propre vie qu’un homme simple.

A partir de cet exemple, nous comprenons l’enseignement du Rabbi selon lequel la force de Atsmouth qui est dans le corps, se dévoile pendant le mois de Tévet, quand il fait froid, c’est à dire quand la lumière des forces de l’âme ne brille pas manifestement dans le corps.

C’est le sens de ‘le corps prend plaisir du corps’, car la force de Atsmouth (le premier ‘corps’ du verset) se révèle précisément au moyen de notre corps matériel (le second ‘corps’ du verset), de notre ‘talon’ qui a la capacité de rentrer dans de l’eau bouillante.

Ainsi, le Rabbi nous enseigne que le mois de Tévet est un mois propice pour purifier notre corps, et pour dévoiler la supériorité de ‘la lumière qui vient de l’obscurité’. Dans ce cas, ‘la lumière qui vient de l’obscurité’ désigne la force de Atsmouth, laquelle est supérieure à la lumière de l’âme.

Un des points essentiels du Dvar Mal’hout est que c’est précisément au moyen des Mitsvoth que l’on parvient à ce dévoilement. ‘Le corps prend plaisir du corps’ signifie que L’Eternel a ‘choisi le corps’, c’est à dire qu’Il révèle la force de Son Essence lorsque le corps, lui-même, accomplit Ses Commandements, ainsi quil est dit : ‘l’essentiel est l’acte’.

Ainsi, on peut donner l’exemple d’un ‘Hassid qui quitte la Maison du Rabbi pour partir en Chli’hout. Bien qu’il n’assiste pas aux Farbrenguen du Rabbi car il se trouve alors dans un lieu éloigné, c’est précisément en ce’Hassid que se révèlera l’Essence du Rabbi. Tout comme la force de Atsmouth qui est dans le corps se dévoile quand la lumière des forces de l’âme ne brille pas manifestement dans le corps, l’Essence du Rabbi se dévoile dans un endroit froid et éloigné, là où la lumière des dévoilements des Farbrenguen ne brille pas manifestement.

A la lumière de tout ce qu’il vient d’être dit, il convient de mentionner cette histoire du Baal Chem Tov. Un jour, alors qu’il n’y avait pas suffisamment de lumière dans le Beïth Ha Midrache, les élèves du Baal Chem Tov lui demandèrent ce qu’ils devaient faire. Le Baal Chem Tov leur répondit de détacher quelques stalactites de glaces qui étaient accrochées sur le bord du toit du Beïth Ha Midrache. Les élèves partirent alors en chercher, et lorsqu’ils les posèrent sur les tables du Beïth Ha Midrache, celles-ci se mirent à briller et à innonder de lumière le Beït Ha Midrache.

A l’évidence, nous devons nous attacher aux enseignements du Rabbi pour apprendre à révéler la l’Essence divine qui se cache dans un morceau de glace, révéler par exemple la lumière cachée dans le cœur de chaque Juif, en particulier dans le cœur de celui qui est le plus froid, le plus insensible à la Torah et aux Commandements divins. De fait, c’est en agissant ainsi nous aurons le mérite d’innonder ce monde glacial de la lumière et de la chaleur de la Délivrance finale, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.