(Pour la réussite spirituelle et matérielle de Ma’hlouf, Adrien, ben Golda)

 

‘Quand tu allumeras les lumières vers la face de la Ménorah’, ce verset qui est au début de notre Paracha possède de nombreuses explications. Rachi explique dans son commentaire que ‘quand tu allumeras signifie en fait quand tu feras monter’.

Dans le Dvar Mal’hout, le Rabbi fonde son enseignement à partir de cet enseignement de Rachi et du fait que L’Eternel désirait qu’Aaron allume la Ménorah ‘en tenant le feu près de la mèche jusqu’à ce que la flamme monte par elle-même’.

Le corps d’un Juif est précieux aux yeux de l’Eternel et Il désire que nous accomplissions Sa Volonté au moyen des forces de notre âme, et au moyen de notre corps. Cependant, le Rabbi souligne que ‘le corps de par lui-même n’est pas lié au service divin et la preuve de cela est que nous devons l’habituer à ce travail, afin que l’habitude devienne une seconde nature’.

En effet, par sa nature, l’âme animale incite l’homme à assouvir constamment des désirs matériels et grossiers, aussi, la mission de chaque Juif consiste à habituer le corps et l’âme animale à la pratique des Mitsvoth et à l’étude de la Torah. En d’autres termes habituer le corps signifie qu’on le rend docile aux Commandements en domptant peu à peu l’âme animale. Comme on dompte un animal pour lui imposer notre volonté, nous devons forcer notre âme animale à aimer D.ieu. Ce faisant nous réalisons l’injonction divine d’aimer notre D.ieu ‘de tout notre cœur’, c’est à dire ‘avec nos deux penchants’.

Habituer notre mauvais penchant en habituant notre corps à accomplir des Mitsvoth, au point que ‘l’habitude devient une seconde nature’. Dans ce cas la nature du corps et de l’âme animale se transforment peu à peu, et avec beaucoup de travail nous pouvons même parvenir à ‘transformer l’obscurité en lumière’, à l’exemple des Tsaddikim qui raffinent et purifient l’âme animale afin que celle-ci s’unisse à l’âme divine d’un lien parfait.

D’une certaine manière, l’union de la force de l’âme animale avec la force de l’âme divine est comparable à deux flammes qui s’unissent et ne forment plus qu’une seule flamme. Aussi, a la lecture des versets de notre Paracha : ‘Quand tu allumeras les lumières vers la face de la Ménorah…En tenant le feu près de la mèche jusqu’à ce que la flamme monte par elle-même’, nous pouvons expliquer qu’il y a ici une allusion au fait que lorsque l’on habitue le corps à accomplir les Commandements divins : ‘en tenant le feu près de la mèche’, alors la force de l’âme animale s’unit avec la force de l’âme divine et dans ce cas : ‘la flamme monte par elle-même’.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit nous comprenons la déclaration du Rabbi selon laquelle ‘Un Juif dévoile la force de l’Essence divine qui est dans le corps en le purifiant.’

Le travail qui consiste à dompter l’âme animale est une étape vers le niveau supérieur du dévoilement de l’Essence divine dans le corps. Purifier le corps débarrasse le corps de ses limites. A l’exemple de l’Arche qui bien qu’elle possède des mesures précises ‘ne prenait pas de place dans le Saint des Saints’ parce qu’elle contient les Tables de l’Alliance écrites du doigt de D.ieu, lorsque le corps est débarrassé de ses impuretés il devient un réceptacle de l’Essence divine et dans ce cas, comme l’Arche, ‘il ne prend pas de place’, c’est à dire qu’il s’élève au-delà de toutes les limites matérielles de ce monde.

Comme le Rabbi nous l’enseigne dans le Dvar Mal’hout, lorsqu’un Juif parvient à habituer le corps à accomplir les Commandements divins alors ‘l’accomplissement des Mitsvoth n’est plus une chose ajoutée’, mais font partie intégrante de son être et de son existence. Ce Juif fait alors Un avec D.ieu, en purifiant son corps il est parvenu en même temps à dévoiler que ‘même le corps matériel d’un Juif est lié au Saint béni soit-Il’.

L’Admour Hazaken rapporte dans le livre du Tanya un enseignement de l’enfant ‘Yinouka’ lequel compare lequel les Commandements divins à de l’huile, et l’âme animale à la mèche d’une bougie. De fait, la Présence divine, la ‘Chrina’, qui est elle-même comparée à la flamme de la bougie, ne peut se dévoiler à un Juif que lorsque celui-ci accomplit les Commandements divins. Autrement dit, la flamme ne peut s’accrocher à la mèche que si celle-ci est imbibée d’huile.

L’exemple de la mèche qui brûle grâce à l’huile qu’elle contient, exprime l’idée que l’âme animale, la ‘mèche’, doit se consumer. Cela signifie que lorsqu’un Juif accomplit les Mitsvoth, il brûle tout ce qui est extérieur à son service divin. A l’exemple de la mèche qui trempe dans l’huile, lorsque l’âme animale ‘trempe dans l’huile’, c’est à dire lorsqu’elle s’implique dans l’action des Mitsvoth, elle attire le divin en elle-même, et elle se transforme en une âme sainte, conformément à la déclaration de Rachi selon laquelle ‘un Juif doit aimer D.ieu au moyen de ses deux penchants’. C’est seulement en agissant ainsi que le feu peut s’accrocher à la mèche, que la Présence divine peut Se révéler en celui qui accomplit Sa Volonté.

Aussi, le Rabbi préconise que lorsque que l’on s’attache à aider un Juif, on doit se tenir près de lui ‘jusqu’à ce que la flamme monte par elle-même’, c’est-à-dire jusqu’à ce que ce Juif devienne indépendant dans l’accomplissement de son service divin.

Cet enseignement s’exprime également dans la déclaration que fit le Machia’h au Baal Chem Tov : ‘Je viendrais quand tes sources se répandront à l’extérieur’. Il ne s’agit pas seulement d’apporter la lumière dans un endroit obscur, mais de faire de cet endroit une source, indépendante, capable de diffuser à son tour la lumière.

L’exemple donné par le Rabbi est celui du Rav et de son élève. Le Rav ne fait pas que dispenser des enseignements à son élève. Il s’attache aussi à développer les forces personnelles de l’élève, de telle manière qu’il puisse ‘tenir seul debout sur ses pied’, et diffuser à son tour la lumière à l’extérieur.

Le Rabbi explique que l’attitude du Rav est comparable à celle du Saint béni soit-Il. L’Eternel en donnant la Torah ne fit qu’allumer la flamme, mais ensuite cette flamme devait continuer à ‘monter par elle-même’.

A l’image de cet élève qui avance seul, l’Assemblée d’Israël ne compte que sur elle-même quand il s’agit de trouver dans la Torah des réponses aux questions qui se présentent chaque jour. C’est à cela que se rapporte la déclaration selon laquelle ‘la Torah n’est pas dans le ciel’.

Cependant, la profondeur de tous ces enseignements ne se limite pas à l’âme Juive. En effet, le monde matériel est lui-aussi tel ‘une mèche qui a besoin d’huile’.

Le Rabbi nous enseigne que notre mission consiste aussi à introduire la sainteté dans la matière de ce monde. De fait, la majorité des Commandements divins est accomplie au moyen de la matière, et depuis le don de la Torah, chaque Juif détient la capacité de sanctifier ce monde profane.

A partir de la matière profane, la peau d’une vache, et de l’encre que l’on obtient en broyant des végétaux, un Sofer écrit des Parachiot sur du parchemin et crée ainsi un objet de sainteté, une Mézouzah, une paire de Téfilines, un Séfer Torah.

Le point essentiel que nous donne le Rabbi dans le Dvar Mal’hout, est que lorsqu’il a introduit la sainteté dans cet objet matériel, cet objet devient comme cette flamme qui monte d’elle-même, car une fois que le Sofer a introduit la sainteté dans cette Mézouzah, ou dans ces Parachiot, ou dans ce Séfer Torah, la sainteté ne quitte plus son endroit. L’image du Sofer en train d’écrire est donc comparable à celle d’Aaron ‘tenant le feu près de la mèche’, puis lorsqu’il a fini d’écrire alors cette Mézouzah, cette paire de Téfilines, ou ce Sefer Torah, deviennent comme ces ‘flammes qui montent par elles-même’. Ils deviennent indépendants, du fait qu’ils sont désormais des objets emplis d’une sainteté qui ne les quittera plus, à l’exemple de cet élève qui peut se ‘tenir seul debout sur ses pied’, et diffuser à son tour la lumière qu’il a reçu de son Maître, ainsi qu’il a été dit précédemment.

A travers cet enseignement, selon lequel le monde matériel doit être ‘une flamme qui monte d’elle-même’, le Rabbi souligne que c’est précisément en élevant le niveau le plus bas, que l’on parvient à élever tous les autres niveaux, y compris le plus haut niveau, et que l’on finit par provoquer finalement le dévoilement de l’Essence divine.

Ainsi, le Rabbi déclare que bien que notre génération soit considérée sur le plan spirituel comme le ‘talon’, en comparaison à la génération de Moché, qui représente la ‘tête’, il n’en demeure pas moins que le talon soutient le corps tout entier, et qu’en élevant le talon, on apporte l’élévation au corps tout entier, c’est à dire à toutes les générations.

L’enseignement est clair. C’est en s’attachant à élever le Juif le plus éloigné que l’on parvient à élever toute l’Assemblée d’Israël. La ‘Hassidouth revient toujours sur le fait que ‘la lumière qui provient de l’obscurité est plus forte que la lumière elle-même’.

L’attitude d’un ‘Hassid du Rabbi consiste à apporter la lumière dans ces endroits obscurs car ils cachent en réalité une lumière exceptionnelle.

Le Rabbi Rayats a expliqué dans l’un de ses discours ‘hassidiques que le talon, bien qu’il soit la partie la plus basse du corps, la partie la plus matérielle et la plus insensible, représente la capacité de Messirout néfech.

En effet, il nous est impossible de rentrer la tête dans de l’eau bouillante, par contre le talon peut supporter une telle chaleur.

Il en va de même pour notre génération, laquelle représente le ‘talon du pied’, elle seule possède la capacité de ‘rentrer dans l’eau bouillante’, c’est à dire de faire don de sa propre vie pour sanctifier et faire de ce monde une demeure pour D.ieu.

De ce fait, on peut comparer notre génération à la cinquième bougie de ‘Hannoucah. Le Rabbi enseigne que la cinquième bougie ne tombe jamais le jour du Chabbat car elle détient le pouvoir d’éclairer les endroits les plus obscurs, et provoquer ainsi la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.