Erratum : Le Machia’h est apparu au Baal Chem Tov le jour de Roch Ha Chana, et non pas le jour du 19 Kislev ! Bien que le jour du 19 Kislev soit appelé ‘ le Roch ha Chana de la ‘Hassidout’ il n’est ‘que’ le départ des diffusion des sources à l’extérieur…
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi écrit que la Torah est appelée Lumière, Torah Or, car elle chasse l’obscurité et apporte la paix dans le monde. De fait, plus l’obscurité se renforce dans le monde, plus il est nécessaire de dévoiler la profondeur de la Torah.
Ainsi quand les Grecs se sont levés contre le peuple d’Israël il y eut un renforcement de la Lumière de la Torah, le dévoilement d’un niveau supérieur, que le Rabbi appelle : l’Huile de la Torah.
Le Rabbi nous enseigne que la ‘Sagesse’ des Grecs dérive de l’autre côté de la Sainteté, c’est pourquoi ils avaient pour but de faire oublier la Torah au peuple Juif. Tout simplement, ils ne pouvaient supporter le fait que la Torah est la Sagesse de D.ieu, ainsi qu’il est dit dans le Zohar de Rabbi Shimon Bar Yo’haï : ‘la Torah et D.ieu béni soit-Il ne font qu’Un’ (voir Tanya, chapitre 4).
Les Grecs avaient donc pour désir de rendre l’Huile de la Torah impure. Cela signifie qu’ils ne pouvaient absolument concevoir qu’il puisse exister un lien entre le Saint béni soit-Il et la Torah, et plus encore, qu’il puisse exister un lien entre D.ieu Israël et la Torah, car toujours selon l’enseignement de Rabbi Shimon Bar Yo’haï : ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’Un’.
La petite fiole d’huile, marquée par le tampon du Cohen gadol est à l’origine du miracle de ‘Hannoucah. Lorsque les Juifs découvrirent la petite fiole d’huile, et que par un miracle divin celle-ci brûla pendant huit jours, l’Eternel fit apparaître aux yeux de tous et dans la plus grande clarté que la Torah était divine.
En fait, les grecs n’étaient pas contre le fait que les Juifs étudient la Torah. La partie révélée de la Torah, laquelle traite des lois relatives à ce monde physique et matériel, n’excitait pas leur désapprobation. Par contre, ils ne pouvaient supporter le fait que la Torah soit considérée et qualifiée par les Juifs comme étant la Sagesse de D.ieu, qu’elle soit Sainte. Par leur désir de rendre impure la Torah les Grecs s’attaquaient au lien qui unit le Saint béni soit-Il avec les enfants d’Israël. Un des enseignements que nous délivre ici le Rabbi, est que la Torah est la Torah de D.ieu, et cela ne doit jamais quitter l’esprit de celui qui l’étudie. C’est en agissant de la sorte, qu’il ressentira la Sainteté de la Torah. Même lorsqu’il étudie des lois liées à ce monde matériel, il percevra le souffle divin qui est à leur origine.
L’Huile de la Torah exprime le fait qu’il existe un niveau de la Torah qui surpasse tous les autres paliers d’interprétation de la Torah. Comme l’huile qui flotte au-dessus de tous les autres liquides, l’Huile de la Torah correspond au niveau qui surpasse tous les autres niveaux de la Torah car il en constitue l’Essence même.
L’Huile de La ‘Hassidout, à l’exemple de l’huile que l’on verse sur les aliments pour leur donner du goût, donne le goût à la partie révélée de la Torah. A ce sujet, dans le Dvar Mal’hout le Rabbi rapporte les versets suivants :
Pharaon demanda à Yaacov :
‘Combien sont les jours des années de ta vie ?’,
Et Yaakov répondit à Pharaon (Vayigach, 47, 8, 9) :
‘Peu nombreux et malheureux étaient les jours des années de ma vie et ils n’ont pas atteint le nombre des jours des années de la vie de mes pères…’.
Le Rabbi explique que Yaakov considérait que les jours de sa vie étaient ‘peu nombreux’ et ‘malheureux’ car tant que l’exil persiste et que la Délivrance n’arrive pas, sa vie ne représente que ‘peu’ à ses yeux car il manque l’essentiel. Aussi, bien que Pharaon donne à Yaakov ‘la meilleure partie du pays’ afin qu’il s’y installe avec ses fils, Yaakov lui fait savoir qu’il ne peut pas se suffire de cela, et que son installation en Egypte n’a pour seul but que celui de provoquer la Délivrance.
Aussi, le Rabbi insiste sur l’importance de désirer de toutes nos forces et du plus profond de nous-mêmes la Délivrance, car tant qu’elle n’est pas encore là, notre vie ne représente que ‘peu’ de chose.
A la lumière de cette explication du Rabbi, il est possible d’expliquer que la déclaration de Yaakov selon laquelle ‘peu nombreux étaient les jours des années de ma vie’ exprime le très profond désir de Yaakov du dévoilement de la Torah du Machia’h, de la ‘Cinquantième porte de la Connaissance’.
Il est rapporté dans le Traité Nédarim (38a) que cinquante portes de la Connaissance ont étés créées dans le monde, et toutes ont été données à Moché, ‘à l’exception d’une seule’ ainsi qu’il est écrit dans le livre des Téhilim du Roi David (8, 6) :
‘Or, Tu fis de lui (de Moché) un peu moins que les anges célestes’. L’expression ‘un peu moins’ vient pour nous dire qu’il manque à Moché le niveau de ‘la Cinquantième porte de la Connaissance’.
La ‘Hassidout nous enseigne que cette porte correspond à la signification des Commandements divins. Or, les lettres du mot מעט (méat) forment dans un ordre différent le mot טעם (taam) qui signifie : le sens (la raison profonde des Commandements divins).
Yaakov considérait les jours de sa vie comme ‘peu nombreux et malheureux’ tant qu’il ne percevait pas la raison, le sens, la signification et le ‘goût’ des Commandements divins (‘Taam’ signifie aussi ‘goût’).
Le Rabbi nous enseigne donc que le dévoilement de l’Huile de la Torah est nécessaire pour deux raisons. La première est que l’Huile de la Torah donne du goût à la partie révélée de la Torah, mais plus encore, elle est l’ingrédient principal de la nourriture de notre âme.
Comme il a été dit précédemment, plus l’exil se renforce plus se renforce le dévoilement de l’Huile de la Torah, mais le Rabbi vient ajouter à cela que ce dévoilement se renforce car nous nous rapprochons du dévoilement du Machia’h. Le Rabbi souligne alors que le nom Machia’h désigne le Roi dont la tête est ‘ointe’ d’Huile.
Le Tséma’h Tsédèk a déclaré à ce sujet que ‘dans les temps futurs ‘il y aura un dévoilement des ‘Taameï Torah’ (le sens profond des Commandements divins)’. ‘Le dévoilement des Taameï Torah’ signifie que dans les temps messianiques le Machia’h dévoilera les raisons profondes des Commandements car Taam signifie Raison, Sens, et désigne aussi le Goût (d’un aliment). Ainsi, ‘le dévoilement des Taameï Torah’ est une allusion au dévoilement de la lumière d’Or Sovev par l’intermédiaire de la Manne, ainsi qu’il est écrit (Séfer HaLikoutim, lettre Mêm) :
‘Et donc grâce à la manne qui représente la profondeur de la Torah, la profondeur de l’âme s’unit avec la profondeur d’Or Ein Sof’, et c’est le sens du verset : ‘Il t’a nourri de la manne…afin de te faire savoir’ (Dévarim, 8, 3) car le pain permet l’union de la partie dévoilée de l’âme (l’âme qui s’habille dans le corps) avec la lumière dévoilée de D.ieu (Or Mémalé, la lumière divine qui s’habille dans le monde), mais le niveau de la Manne exprime le lien entre le niveau caché de l’âme (l’âme qui ne s’habille pas dans le corps : les niveaux de ‘Haya et de Yé’hida) et la lumière cachée de D.ieu’ (‘Or Sovev’, la lumière divine qui ne s’habille pas dans le monde).
Le Rabbi ne se lasse jamais de définir la ‘Hassidout, l’Essence de la Torah, à l’image de cette fiole d’huile pure. Comme de l’huile que l’on verse, goutte à goutte, et qui pénètre dans les aliments et leur donne du goût, la ‘Hassidout donne le goût à toutes les parties de la Torah que nous étudions.
Comme l’huile, l’Essence de l’âme pénètre et se révèle dans toutes les forces de la partie de l’âme qui s’habille dans le corps. Elle illumine notre cerveau et notre cœur et c’est en éveillant sa lumière que nous éveilleront le désir d’Hachem de révèler Son Essence dans ce monde matériel avec le dévoilement du Machia’h, très bientôt et de nos jours.