L’orgueil est décrit par le Rabbi comme ‘la source de toutes les maladies’

Le Rabbi explique dans le discours intitulé Vé Atah tètsaveh que le Dévoilement de D.ieu est ce qu’un juif désire le plus profondément. Cela le touche au point d’en être malade et rien ne peut le guérir tant que la 50ième Porte de la Connaissance n’a pas été dévoilée car cette Porte s’ouvre sur le dévoilement de D.ieu et de la Torah ‘Hadacha. Le Rabbi nous enseigne alors que la valeur numérique du mot malade : חולה est égale à 49. De fait, il manque 1 à 49 pour atteindre le chiffre 50 qui lui-même représente le Dévoilement de la Torah ‘Hadacha, de la cinquantième Porte de la Connaissance, laquelle s’ouvre sur la perfection de l’âme et du monde.

‘D.ieu créa chaque chose et son contraire’ (Kohélèth, 7, 14)

Le chiffre 49 représente les qualités de l’âme. En effet, la ‘Hassidouth nous enseigne que l’âme divine possède 7 attributs et chacun de ces attributs inclut en lui-même les 7 attributs (7 fois 7 qui font au total 49). De la même façon l’âme animale possède 7 attributs et chacun de ces attributs inclut en lui-même les 7 attributs.
Le Rabbi Rachab explique dans le deuxième chapitre de son ouvrage intitulé ‘La Source’ qu’avant le péché de l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal Adam possédait déjà un Yétsère Hara. Le Talmud (Bérakhot, 61a) dit qu’Adam fut créé avec deux Yétsère, deux ‘impulsions’. Cependant, la perceptivité spirituelle était alors si prédominante en Adam qu’il était insensible aux désirs insignifiants de l’âme animale (aux choses de la nature). Il était alors très sensible aux choses divines et tout son intérêt portait sur le divin, grâce aux forces intellectuelles de l’âme divine qui rayonnaient manifestement en lui-même. Après le péché, le changement fut radical et sa sensibilité ‘naturelle’ s’intensifia et l’homme devint alors pleinement soumis à l’attirance du monde matériel. Il sentit profondément chaque phénomène naturel et physique, et de cette sensibilité aux choses matérielles résulte la diminution de la perceptivité divine pour reconnaitre et sentir ce qui est le bien véritable pour lui.

Dans le discours intitulé ‘Et vous compterez pour vous’ qu’il prononça le jour de Lag-ba-Omer de l’année 5711, le Rabbi explique que pendant le compte du Omer nous devons raffiner tous les composants de tous les attributs de l’âme animale au moyen des composants des attributs de l’âme divine.

L’attribut de ‘hessed, par exemple, lequel désigne la bonté de l’âme divine inclut en lui-même les 7 attributs. ‘Hessed représente l’amour de D.ieu.
‘Hessed ché ba ‘hessed, ‘la bonté qui est dans la bonté’ convient à l’homme qui ressent de l’amour vis à vis de celui qui se consacre à l’étude de la Torah et à la pratique des Mitsoth avec la crainte de D.ieu.
Plus encore l’amour que cet homme ressent pour D.ieu le pousse à accomplir les Commandements divins avec empressement.

Gvurah ché ba ‘hessed, la rigueur qui est dans la bonté, convient à celui qui par son amour pour D.ieu parvient à détester ceux qui s’opposent à Lui.

Tiférèth ché ba ‘hessed, la beauté qui est dans la bonté, convient à celui est éblouit face à la bonté. Devant un homme qui étudie la Torah et accomplit les Mitsvoth avec un cœur enflammé, il est ébloui par la beauté de la Torah et des Commandements et à quel point Celle-ci peut toucher un homme.

Nètsa’h ché ba ‘hessed, l’attribut de la victoire qui est dans la bonté, convient à celui qui du fait de son amour pour D.ieu combat tous les obstacles extérieurs et tous ceux qui l’empêchent de Le servir.

Hod ché ba ‘hessed, la splendeur qui est dans la bonté, convient à celui qui doit faire face à des obstacles extérieurs qu’il n’a pas la force de combattre mais qui grâce à son amour pour D.ieu parvient à lutter avec lui-même afin de se débarrasser de tout ce qui s’opposait à sa victoire.

Yéssod ché ba ‘hessed , le fondement qui est dans la bonté, convient à celui qui pour une raison ou pour une autre ne ressent plus de désir pour accomplir la Volonté de D.ieu mais qui par amour pour D.ieu s’attache à Lui de toute son âme au point qu’il finit par réveiller le désir profond de son âme de se lier à Lui, à Sa Torah et à Ses commandements.

Mal’hout ché ba ‘hessed, la royauté qui est dans la bonté, convient à celui qui aime D.ieu et qui est lié à Lui au point que toutes ses pensées toutes ses paroles et tous ses actes sont exclusivement réservés à la Torah et aux Mitsvoth.

De la même façon, ainsi qu’il a été dit précédemment, l’âme animale possède également 7 attributs et chacun de ces attributs inclut en lui- même les 7 attributs. Aussi, l’attribut de ‘hessed de l’âme animale inclut en lui les 7 attributs :

‘Hessed ché ba ‘hessed de l’âme animale s’applique à celui dont l’amour pour les choses matérielles s’exprime dans une attirance et un désir non-dissimulés.

Gvurah ché ba  »hessed s’applique à celui dont l’amour et le désir pour le matériel sont forts au point qu’il ne peut pas supporter et qu’il déteste celui qui s’y oppose en lui disant qu’il ne convient pas de s’investir dans des sujets qui sont indignes d’un homme.

Tiféreth ché ba ‘hessed s’applique à celui qui en plus de la forte attirance qu’il a pour les sujets matériels éprouve à leur égard de l’émerveillement, et en conçoit de l’orgueil et de la passion.

Nétsa’h ché ba ‘hessed s’applique à celui qui pour une raison ou pour une autre n’éprouve plus d’attirance pour le matériel et qui malgré cela obtient la victoire sur lui-même pour parvenir à nouveau à rallumer le feu éteint de sa passion.

Hod ché ba ‘hessed s’applique à celui qui, lorsque certains de l’extérieur s’opposent à lui en lui disant : ‘Comment un juif, fils d’Avraham d’Itz’hak et de Yaakov peut-il se perdre dans des sujets aussi bas, et plus encore faire des choses interdites ?’ n’hésite pas à les contrer afin que rien ne puisse contrarier son plaisir.

Yéssod ché ba ‘hessed désigne l’attachement aux plaisirs matériels, et lorsque cet attachement est fort au point que toutes ses pensées ses paroles et ses actes sont consacrés à ces plaisirs grossiers, et ce au point qu’il finit même par transgresser la parole divine, alors il s’agit de Mal’hout ché ba ‘hessed de l’âme animale.

Nous devons comprendre que lorsque nous accomplissons la Mitsvah du compte du Omer de manière profonde nous effectuons un travail sur notre âme animale au point de retourner à notre état premier : C’est à dire que nous intensifions notre perceptivité spirituelle et devenons insensibles aux plaisirs grossiers et dénués de divin de ce monde physique.

Lorsque nous accomplissons la Mitsvah du compte du Omer de manière profonde, il ne s’agit pas d’affaiblir la force du désir de notre Yétsère Hara et de notre âme animale, mais au contraire de l’utiliser et de la détourner des choses de la nature vers les choses divines.

C’est à cela que se rapporte la déclaration selon laquelle ‘de mon corps je verrais D.ieu’. L’âme animale s’habille dans Le corps, et lorsque l’on raffine l’âme l’animale le corps devient pur et un réceptacle de la lumière de l’essence divine. Plus rien n’interdit la révélation et la perception du divin car la lumière de l’essence divine ne se heurte plus à la matière de l’âme animale qui s’opposait jusqu’alors au divin. Au contraire, l’âme animale devient elle aussi divine comme il est sous-entendu dans l’expression : ‘la nuit (l’âme animale) brillera comme le jour (l’âme divine)’.

C’est également à tout celà que se rapporte l’enseignement du Rabbi dans le Hayom Yom du 29 Adar chéni 5703 : ‘D.ieu créa le monde et toutes les créatures matérielles à partir du néant. Les Juifs, cependant, doivent transformer la matière en néant, en faire du spirituel. Transmuter la matière en esprit, faire qu’elle soit un réceptacle pour la divinité est une obligation qui incombe à tous. Chacun en particulier y est astreint’.

‘Transformer la matière en néant’ signifie transformer la matière de l’âme animale, c’est à dire combattre l’attirance de l’âme animale pour les désirs grossiers et matériels afin que l’âme animale finisse par désirer le divin. Ainsi, c’est bien par le travail du compte de l’Omer que l’on parvient à ‘Transmuter la matière (du corps) en esprit, faire qu’elle soit un réceptacle pour la divinité’.

Le compte du Omer aboutit au dévoilement de l’Essence divine. Il permet d’unir l’âme animale à la lumière de l’Ein-Sof afin que cette Lumière puisse se révéler de manière profonde dans les pensées les paroles et les actes des enfants d’Israël.

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Le troisième repas de fête qui a été instauré le dernier jour de Pessa’h a été appelé par le Baal Chem Tov : ‘le repas du Machia’h’.
Le Rabbi (Likoutey Si’hot, Tome 7, page 272), explique que durant ce repas la lumière du Machia’h brille manifestement.
De fait, les premiers jours de Pessa’h célèbrent et marquent la sortie d’Égypte, mais les derniers jours de la fête, et plus particulièrement le ‘festin du Machia’h’, sont liés avec la Délivrance finale.
Aussi, l’Admour Hazaken, dans son Choul’han Aroukh, écrit qu’il est permis de manger du ‘Hamets durant le repas du huitième jour de Pessa’h : ‘A’haron Chel Pessa’h, après la sortie des étoiles, et bien qu’il n’ait pas encore dit la prière d’Arvit, et qu’il n’ait pas encore dit ‘Tu as effectué, Éternel notre D.ieu, une distinction entre le Saint et le profane’.

Aussi, durant ce repas l’usage ‘hassidique est de manger de la Matsah que l’on a trempée dans un liquide, et cela paraît étonnant. En effet, nous sommes encore sous la dépendance du jour de Pessa’h, ainsi que nous le mentionnons dans les bénédictions qui suivent ce repas : ‘En ce jour de la fête des Matsot’.

C’est en cela que s’exprime la signification du ‘repas du Machia’h’. Il est permis de manger du ‘Hamets (et de tremper la Matsah) car ‘le mal a été transformé en bien’.
Le Rabbi explique, en effet, que les premiers jours de Pessa’h sont ceux pendant lesquels nous sommes sortis d’Égypte, c’est-à-dire que nous avons fui le mal. Et en ce sens nous nous efforçons de ne pas tremper la Matsah pour éviter qu’elle ne gonfle, et l’on sait que le Rabbi pendant le soir du Séder a pour habitude de sécher ses gencives avec des serviettes afin que la Matsah reste sèche lorsqu’il la mange. La Matsah trempée et le ‘Hamets symbolisent la domination et l’orgueil, lesquels représentent la racine du mal. A l’opposé le dernier jour de Pessa’h est celui de notre Délivrance, et c’est pourquoi durant le repas du Machia’h nous mangeons de la Matsah trempée car il n’y a plus lieu de fuir le mal, ainsi qu’il est dit (Zekharia, 13, 2) : ‘J’effacerais l’esprit d’impureté de la terre’.

L’usage ‘hassidique de ne pas tremper la Matsah témoigne donc du fait de s’éloigner le plus possible de l’orgueil lequel est décrit par le Rabbi comme étant la source de toutes les maladies.
Dès-lors, le fait de ne pas tremper la Matsah signifie que l’on se préserve de toutes les maladies. C’est la raison pour laquelle la Matsah est appelée ‘l’aliment de la guérison’.

A l’évidence, celui qui s’efforce durant tous les jours de la fête de Pessa’h à ne pas tremper la Matsah parvient à transformer le mal en bien et la Matsah qu’il trempe pendant le repas du Machia’h possède une Lumière toute particulière.
Dans son ouvrage intitulé ‘Iniana Chel Torat ha ‘Hassidout’ le Rabbi définit ainsi l’Essence divine :

‘L’essence de toute force de vie n’est pas seulement illimitée au sens où elle est éternelle, et n’est pas sujette aux mutations liées au temps, car c’est là la caractéristique de toute essence, mais elle est également illimitée dans la teneur de ce qu’elle véhicule. Elle n’est que perfection et absolu. C’est pourquoi lorsque le degré de l’Essence sera révélé dans les mondes et que ceux-ci seront imprégnés de cette essence de vie, ils atteindront la perfection et l’intégrité véritables. C’est là une des raisons pour lesquelles la vie sera éternelle dans le monde futur. Au temps présent en effet, du fait que le monde ne reçoit qu’un reflet de l’essence de vie la mort est présente, car ce qui procède d’une émanation (contrairement à l’essence) peut être sujet au changement jusqu’à cesser d’être ou d’être détruit. Aux temps futurs en revanche, c’est l’essence de la vie qui prévaudra, et l’essence est immuable’.

A la lumière de ces paroles du Rabbi nous pouvons comprendre que le Rabbi Rachab instaura l’usage de boire 4 coupes de vin et de manger de la Matsah (comme pour le soir du Séder) pendant la ‘Séoudat Machia’h’. Ce repas contient une vitalité toute particulière qui procède de l’essence de vie telle que la définit le Rabbi : ‘Lorsque cette essence de vie se révélera dans les mondes, ils atteindront la perfection et l’intégrité véritables’. Cela est aussi vrai pour l’âme et pour le corps, car dans les temps messianiques ceux- ci s’uniront à l’essence de vie.

Lorsque Moché demanda à l’Éternel de voir ‘Sa face’, D.ieu lui répondit : ‘Tu ne pourras pas voir Ma face et vivre !’.
Il est possible de donner à cette déclaration l’explication suivante : ‘Si tu vois Ma face tu ne pourras plus vivre comme auparavant… ‘.
Voir la Face divine signifie en effet découvrir ‘Son Essence’, laquelle se révèlera dans l’essence de l’âme et dans l’essence de la Torah. C’est à cela que se rapporte la déclaration du Rabbi selon laquelle durant le repas du Machia’h brille la lumière de la Délivrance, car la Matsah trempée est, comme il a été dit, une allusion à la transformation du mal en bien.

Par ailleurs, il est expliqué que l’eau salée que l’on emploie le soir du Séder (dans laquelle on trempe le Karpas) est une allusion aux larmes versées en Égypte par les enfants d’Israël, or ces larmes de douleurs deviendront des larmes de Téchouva et des larmes de joie ainsi qu’il est écrit :’D.ieu effacera les larmes de tout visage et la mort sera avalée’, très bientôt et de nos jours avec l’aide d’Hachem.