Pour l’élévation de l’âme de ‘Hannania ben Yaacov

 

A l’époque de Yéochoua, les enfants d’Israël étaient en guerre pour conquérir la Terre d’Israël. Au milieu du combat Yéochoua redoutait que le soleil se couche car l’obscurité ne lui permettait pas de poursuivre l’ennemi. Yéochoua ordonna donc au soleil d’arrêter sa course et Dieu entendit sa voix. Le miracle se produisit alors et le soleil continua à briller, permettant ainsi à Israël de remporter la victoire.

Ce miracle qui est survenu le jour de guimel Tamouz à l’époque de Yéochoua, d’aller contre la nature en ordonnant au soleil d’arrêter sa course, peut se réaliser encore de nos jours. Nous devons comprendre que la lumière du soleil est aussi un exemple pour désigner la lumière de la Torah et plus particulièrement celle de la Torah du Rabbi. Dans ce cas « ordonner au soleil d’interrompre sa course » signifie que nous devons faire briller la lumière de la Torah du Rabbi de manière incessante et avec toujours plus de force afin que celle-ci ne laisse jamais (et en aucun cas) la place à l’obscurité de l’exil.

Au sujet de la Paracha Houkat le Rabbi nous explique (Likouteï Si’hot, 28, 129-130) que le mot ‘Houkat qui désigne le décret, le commandement divin de la vache rousse est apparenté au mot ‘Hakika : gravure, qui n’est pas sans évoquer les lettres que l’Eternel grava dans la pierre des Tables de l’Alliance.

Une lettre gravée dans la pierre fait un avec elle. On peut effacer en la grattant une lettre écrite sur du parchemin, mais si l’on détruit une lettre gravée dans la pierre, on détruit du même coup la pierre elle-même car elle est confondue avec la lettre qui y est gravée. Le Rabbi nous enseigne que cela est aussi vrai pour un Juif. La Torah doit être gravée en lui au point que si on lui enlève sa Torah (que D.ieu nous en préserve), c’est lui-même que l’on détruit.

Rachi explique (‘Houkat, 19, 2) que le décret de la vache rousse est une décision tranchée par D.ieu et que nous n’avons pas la permission de réfléchir, ni de poser des questions à ce sujet. L’acceptation du joug divin (sans faire intervenir l’intellect) est donc la condition nécessaire pour faire en sorte que la Parole divine devienne une partie de nous-même. Aussi, c’est précisément celui qui se soumet aux décrets divins et qui agit au-delà de la raison et de l’intellect qui détient le pouvoir d’aller contre la nature et qui peut ‘ordonner au soleil d’arrêter sa course’.

A la fin des cinq livres de la Torah il est écrit : « A la main puissante et à la grande crainte que Moché fit régner aux yeux de tout Israël » (Bra’ha, 34, 12).

A la lumière de ce verset nous comprenons que la mission de Moché fut d’ouvrir les yeux de l’Assemblée d’Israël, et il en va de même pour le ‘Moché’ de chaque génération » en l’occurrence le Rabbi. La lumière de son enseignement éclaire notre vision, c’est-à-dire qu’elle nous permet de comprendre et d’intégrer en nous-même de manière profonde la Parole divine. Cela s’accorde avec la déclaration des Sages selon laquelle Machia’h enseignera au moyen de la vision car ‘lorsqu’un homme conçoit dans son intellect un certain concept, celui-ci est comme ajouté à lui-même, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il voit une chose, cette chose est gravée au plus profond de lui-même, comme si elle devenait une partie de lui-même, et de ce fait ne peut subir aucun changement’ (Séfer ha Maamarim, 2, 183).

Un Juif parvient à graver en lui-même les enseignements de la ‘Torah de lumière’ lorsqu’il associe à son étude de la partie révélée de la Torah l’étude de sa partie profonde : l’étude de la ‘Hassidouth.

Le jour du Guimel Tamouz donne la force à chacun ‘d’interrompre la course du soleil’, c’est-à-dire de graver de manière fixe en notre âme la lumière des enseignements du Rabbi, afin que nos pensées nos paroles et nos actes provoquent la venue du Machia’h. C’est à cela que se rapporte la déclaration du Tséma’h Tsédek selon laquelle : ‘la profondeur attire la profondeur’. Plus notre attachement au Rabbi est profond, plus nous révélons le désir profond de D.ieu de nous délivrer.

L’un des enseignements que le Rabbi délivre dans le Dvar Mal’hout se base sur la signification profonde du chiffre 7 et du chiffre 10.

L’année pendant laquelle le Rabbi délivra ses enseignements du Dvar Malhout de la Paracha ‘Houkat la date du Chabbat était le 10 Tamouz. Ce Chabbat représentait donc l’union entre le chiffre 7 et le chiffre 10, car le jour du Chabbat est le septième jour de la semaine et ce jour était aussi le dixième jour du mois de Tamouz.

De façon générale, le Rabbi explique que le compte d’après les jours de la semaine correspond à la Création du monde. En effet, le monde a été créé en 6 jours et L’Eternel S’est reposé le septième jour. Ces 7 jours correspondent aux 7 Séfirot.

Quant au compte des jours du mois, il correspond à l’action de l’homme dans le monde. Le mot ‘Hodèch’ : ‘mois’ est apparenté au mot ‘Hidouch : ‘nouveauté’, et le compte des jours du mois désigne donc la nouveauté que l’homme introduit par le travail qu’il accomplit dans le monde.

Le chiffre 10 (comme la date du 10 Tamouz) représente les 10 Séfirot dont découlent les 10 forces de l’âme (l’intellect les sentiments et l’action). Durant l’exil, notre travail pour conquérir la Terre d’Israël consiste essentiellement à raffiner les sept Midot (sentiments), lesquelles correspondent aux sept Terres que L’Eternel nous a déjà données.

Aussi, le Rabbi nous enseigne que le compte des mois, symbolisé par le chiffre 10, englobe en plus des 7 Séfirot qui sont à l’origine de la Création du monde les 3 Séfirot qui sont au-delà de ce monde : les 3 Mo’hin de ‘Habad (‘Ho’hmah, Binah, Daat).

La mission de chaque Juif consiste à apporter la nouveauté à ce monde, créé au moyen des 7 attributs divins, en le menant à la perfection du chiffre 10 par le dévoilement des 3 Mo’hin de ‘Habad. La perfection de ce dévoilement spirituel qui aura lieu dans les temps messianiques s’exprimera aussi de façon matérielle par l’acquisition des terres de ‘Kini’ ‘Knizi’ et ‘Kadmoni’ qui correspondent aux attributs de ‘Ho’hmah Binah et Daat

De fait, le travail que l’on accomplit actuellement sur les 3 forces de l’intellect se limite à l’action que l’intellect exerce sur le cœur mais lors de la Délivrance finale, l’Assemblée d’Israël possèdera la totalité des 10 Terres et notre travail sur les 3 forces de l’intellect s’étendra alors au dévoilement de ces forces pour elles-mêmes. En d’autres termes, l’acquisition des Terres de ‘Kini’ ‘Knizi’ et ‘Kadmoni’ correspond au dévoilement des 3 forces de ‘Habad : la révélation des Secrets des Secrets de la Torah et la révélation des raisons des Commandements divins.

Ainsi, le chiffre 7 représente le niveau du divin qui s’habille dans le monde (‘Hessed, Gvurah, Tiféreth, Nétsa’h Hod Yessod Mal’hout), et le chiffre 10 représente le niveau du divin qui est au-delà de ce monde (‘Ho’hmah, Binah, Daat).

Du fait que le chiffre 7 représente la Création du monde par D.ieu et qu’à l’opposé le chiffre 10 évoque le travail de l’homme et l’ajout qu’il apporte à la Création, le Rabbi énumère les différentes significations que l’on peut donner de ces deux chiffres :

Le chiffre 7 représente la Torah écrite, laquelle provient de D.ieu. Le chiffre 10 représente la Torah orale, laquelle provient de l’homme.

Le chiffre 10 représente le travail de l’âme, telle que celle-ci désire s’élever au-delà de ce monde et des limites qu’il nous impose. Lorsque l’âme tend à s’élever au-delà des limites du corps, afin d’atteindre le divin illimité. C’est le mouvement de l’âme appelé : ‘Ratso’.

Le chiffre 7 représente le mouvement de l’âme appelé ‘Chov’. C’est le travail du haut vers le bas, que l’âme accomplit précisément lorsqu’elle s’habille dans le corps et qui consiste à attirer les lumières célestes supérieures dans ce monde inférieur.

Le Rabbi souligne ici que notre travail consiste à unir le niveau du chiffre 7 au niveau du chiffre 10. Unir ‘Ratso’ à ‘Chov’ (Dvar Mal’hout, ‘Houkat) :

‘La perfection du travail consiste à l’union des 2 ensemble. En même temps que la volonté de l’âme de quitter le corps, doit demeurer le travail de l’âme dans le corps, et le désir de l’âme de quitter le corps ne doit pas être dissocié du sentiment d’agir pour dévoiler le divin ici-bas (dans le corps, et dans le monde)’.

Le chiffre 7 symbolise donc ce monde limité et le chiffre 10 symbolise ce qui est au-delà du monde.

Dans le discours ‘Hassidique ‘Vé Atah Tetsaveh’, le Rabbi explique longuement que l’Essence divine, ‘Atsmout’, ‘transcende toutes les divisions’, et c’est la raison pour laquelle elle détient le pouvoir de s’unir avec les forces limitées de l’âme, de faire de ce monde symbolisé par le chiffre 7, le réceptacle de l’Essence divine, évoquée par le chiffre 10, ainsi qu’il est écrit (‘Vé Atah Tetsaveh’, chapitre 11) : ‘Par le travail des enfants d’Israël (et après que Moché ait dévoilé l’Essence de leurs âmes), même les forces dévoilées de l’âme s’unissent à l’Essence de l’âme’.

A la lumière de ce qui a été dit, nous pouvons comprendre l’une des raisons pour laquelle le Rabbi est comparé à l’Arche sainte. L’Arche sainte est un objet matériel qui possède des mesures précises, cependant il est écrit dans le Traité Yoma que lorsqu’elle était déposée au centre du Saint des Saints ‘elle ne prenait pas de place’.

(En effet, la largeur du Saint des Saints est de 20 ama, or si l’on mesurait à partir de l’extrémité gauche de l’Arche jusqu’au mur de gauche du Saint des Saint, on obtenait 10 ama ; et si l’on mesurait de l’extrémité droite de l’Arche jusqu’au mur de droite, on obtenait aussi 10 ama. Il se trouvait donc que l’Arche ne prenait pas de place).

A l’image de l’Arche, le Rabbi ‘possède des mesures’ car il est un être de chair et de sang, mais d’un autre côté, ‘il ne prend pas de place’ car il est l’émissaire du Saint béni soit-Il et ‘l’émissaire est comme celui qui l’envoie’.

Aussi, la mission du Rabbi est bien de nous donner les moyens d’unir le chiffre 7, c’est-à-dire ce monde matériel ‘qui possède des mesures’, avec le chiffre 10 qui représente le divin illimité ‘qui ne prend pas de place’.

De faire de ce monde un réceptacle capable de recevoir le dévoilement du Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.