Pour l’élévation de l’âme de ‘Hananiah ben Yaacov

 

Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi explique la raison pour laquelle la date des fêtes juives coïncide toujours avec le jour de la pleine lune. De fait, la lumière que le Saint béni soit-Il dispense à l’Assemblée d’Israël est comparable à la lumière que le soleil dispense à la lune.

Ainsi, La fête de Pessa’h commence le 15 du mois de Nissan, quand la lune est pleine, c’est-à-dire lorsqu’elle reçoit ‘pleinement’ (sur tout le disque lunaire) la lumière du soleil. Il en est de même le jour de Souccoth, le 15 du mois de Tichri, et également le jour de Pourim, le 15 du mois d’Adar.

Le fait que le jour de chacune de ces fêtes tombe la nuit de la pleine lune, exprime que l’Assemblée d’Israël, qui est comparée à ‘la lune’, reçoit ce jour-là un ‘plein’ dévoilement de la lumière divine.
Aussi, le Rabbi pose la question suivante. Pour quelle raison le jour du 19 Kislev, jour de la libération de l’Admour Hazaken, et les jours de ‘Hannoucah, qui sont des jours infiniment lumineux, tombent après le 15 Kislev, pendant les jours où la lumière de la lune va en diminuant ?

La réponse à cette question est que contrairement aux apparences, la diminution de la lumière de la lune correspond à une immense élévation. Pour comprendre cet enseignement du Rabbi, il convient auparavant de savoir que la taille de la lune a été amoindrie à cause de la ‘Brisure des vases’ (Chvirat ha Kélim), lorsque les étincelles divines tombèrent et s’enfouirent dans notre monde matériel. Cela s’exprime par le fait que la lune (laquelle correspond à la Séfira de Mal’hout) reçut désormais sa lumière du soleil (lequel représente les 6 Séfirot du monde d’Atsilout: Hessed Gvurah Tifféret Netsa’h Hod et Yessod).

A l’exemple de la lune qui reçoit sa lumière du soleil, l’homme et le monde ne reçoivent à présent qu’un simple reflet du Luminaire (l’Essence divine). L’âme d’un Juif, bien qu’elle soit divine, n’est pour l’instant qu’un tout petit reflet de l’Essence de l’âme, comme une goutte d’eau en comparaison à l’océan.

Ce n’est que dans les Temps futurs, quand l’Essence divine sera révélée dans ce monde, que la réalité changera. La lune retrouvera sa taille originelle, et cela s’exprimera par le fait que La Séfira de Mal’hout (la lune) qui est pour l’instant la dernière des dix Séfirot, s’élèvera au-dessus de tout l’enchaînement des mondes (et de toutes les Séfirot) ainsi qu’il est dit : ‘la nuit brillera comme le jour’. La lumière de la lune sera si forte que la nuit brillera comme le jour. C’est aussi à cela que se rapporte le verset selon lequel : ‘Une femme vertueuse (Mal’hout, ‘la lune’) est la couronne de son mari (les 6 Séfirot, Zeïr Anpin, ‘le soleil’).

Aussi, le Rabbi explique ici un point essentiel au sujet de la diminution de la lumière de la lune. Du premier jusqu’au quinzième jour du mois, la lumière de la lune va en augmentant car la lune s’éloigne du soleil. Inversement, pendant les quinze jours qui suivent le jour de la pleine lune (du 15 au 30) la lumière de la lune va en diminuant, car la lune se rapproche du soleil.

Le Rabbi Rachab explique dans son ouvrage intitulé ‘la Source’ (27, 1) que ‘l’intellect affaiblit la volonté’. L’idée exprimée ici est que lorsqu’un Juif éveille la force de son intellect alors du même coup il n’agira pas au-delà de la raison. En d’autres termes quand un Juif est prêt à donner sa vie pour D.ieu, il ne réfléchit pas. Quand un Juif met sa vie en danger pour sanctifier le Nom de D.ieu, il est évident qu’il n’agit plus sous l’emprise de son intellect, car il est alors animé par la force de l’Essence de son âme, laquelle est enracinée dans l’Essence divine.

Ainsi, ‘l’intellect affaiblit la volonté’ signifie ici que plus on révèle les forces de l’âme, comme l’intellect par exemple, plus on diminue la volonté qui est au-delà de l’intellect et de la raison, la force de l’Essence de l’âme. Et, plus on révèle la force de l’Essence de l’âme, plus on diminue la force de l’intellect.

Aussi, la lumière de la lune est comparable à l’intellect (et à toutes les forces de l’âme), car de même que la lumière de la lune est un reflet de la lumière du soleil, l’intellect n’est qu’un reflet de l’Essence de l’âme.

Dès-lors, le moment où la lumière de la lune diminue dans le ciel est comparable au moment où l’homme met son intellect de côté et révèle la force de l’Essence de son âme. Plus l’Essence se révèle, plus les forces de l’âme diminuent. Le contraire est aussi vrai, car plus l’homme agit avec son intellect (la lumière de la lune augmente dans le ciel), moins il révèle la force de l’Essence de son âme (la force d’agir au-delà de la raison et de l’intellect).

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous pouvons comprendre à présent la raison pour laquelle le jour du 19 Kislev et la fête de ‘Hannoucah tombent pendant la deuxième moitié du mois de Kislev, quand la lumière de la lune diminue dans le ciel, car comme nous l’avons expliqué au nom du Rabbi la diminution de la lumière correspond à la révélation de l’Essence. Ainsi, la période du 15 au 30 Kislev est un moment de l’année pendant lequel l’Essence divine se révèle tout particulièrement.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, Le Rabbi décrit le dévoilement de l’Essence à l’exemple d’un Hassid qui entre dans le bureau du Rabbi. La lune (Mal’hout) est comparable au ‘Hassid, et la lumière du soleil est elle-même comparable à la lumière de l’Essence divine, la lumière du Rabbi.

Plus le ‘Hassid (la lune) se rapproche du Rabbi (le soleil), plus la lumière du ‘Hassid diminue, au point de s’annuler totalement dans la lumière du Rabbi, à l’exemple d’une bougie que l’on allumerait en plein jour. Bien que la lumière de la bougie continue de briller, elle s’annule totalement face à la lumière du jour. Ce n’est que lorsque le soleil se couche qu’elle brille alors dans l’obscurité.

De la même façon, le ‘Hassid qui se tient dans les quatre coudées du Rabbi est occupé à recevoir la lumière qui règne dans le bureau du Rabbi. Le Rabbi détient le pouvoir de dévoiler l’Essence de l’âme du ‘Hassid, et ce n’est qu’au moment où il quitte son bureau, que la lumière du ‘Hassid commence à briller à l’extérieur.

Nous pouvons comprendre, et ressentir à présent, l’importance d’entrer dans le bureau du Rabbi pour y recevoir notre mission. L’importance de nous attacher au Rabbi. Il est dit dans la Torah que ‘le Chalia’h d’une personne est comme la personne qui l’a envoyé’. La lumière du ‘Hassid, lorsqu’il accomplit la mission qu’il a reçue du Rabbi, s’unit à la lumière du Rabbi, comme la lune, qui dans les Temps futurs recevra sa lumière d’Or Ein Sof, et non plus du soleil.

C’est par son lien au Rabbi, que chaque Juif aura le mérite, très bientôt et de nos jours, de provoquer la venue de notre Juste Machia’h.