(Pour la Réfouah chéléma de Sabine Ra’hel bat Dolly Messodi,
et pour l’élévation de l’âme de Esther bat Ra’hel)

 

Le nom de famille du Rabbi de Loubavitch qui est ‘Schneerson’ se décompose de la manière suivante : ‘Schneer-son’, qui signifie ‘le fils (‘son’) de Chnéor (‘Schneer’). 

De fait, la source des enseignements des maîtres de la ‘Hassidout ‘Habad se fondent sur l’enseignement du Baal Chem Tov et celui de l’Admour Hazaken.

Le prénom Chnéor-Zalman, qui est lui-même à la source du nom de famille du Rabbi, n’évoque pas seulement le fait que le Rabbi est un descendant de l’Admour Hazaken, mais il fait aussi allusion au fait que ses enseignements découlent de la pensée du Maître de la ‘Hassidout ‘Habad, exactement de la même façon que ‘l’âme d’un juif provient de la pensée de D.ieu’ et que ‘la goutte qui donne naissance à un enfant se trouve au départ dans le cerveau de son père’ (livre du Tanya).

Il en va de même au sujet des enseignements du Rabbi. Ceux-ci représentent ‘l’enfant’, qui lui-même est un prolongement et un aboutissement de l’œuvre de son père. Un enseignement du Rabbi est un prolongement de l’enseignement de l’Admour Hazaken et apporte toujours un élément nouveau jusqu’alors inconnu : un ‘Hidouch.

Aussi, le Rabbi délivre un enseignement exceptionnel au sujet de la Paracha Ki Tètsé, basé sur le verset : ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’, que l’on peut lier à l’enseignement de l’Admour Hazaken selon lequel ‘Dans les temps futurs D.ieu fera sortir le soleil de son étui…’.

‘Le soleil sortira de son étui’ est une allusion au fait que dans les temps messianiques, l’Eternel révèlera la lumière de Son Essence, symbolisée par la lumière du ‘soleil’ : ‘Havayeh’, qui pour l’instant est cachée par un ‘étui’ : ‘Elokim’, lequel masque l’Essence divine et ne laisse pour lumière à la Création qu’un mince reflet, au moyen duquel l’homme ne peut absolument pas ressentir la Présence divine.

Aussi, la déclaration du Tanya selon laquelle ‘Havayeh Elokim est un soleil et un bouclier’ exprime la dissimulation (le Tsimtsoum) : ‘Elokim’, ‘le bouclier’, de la lumière infinie de D.ieu : ‘Havayeh’. 

Ce principe s’applique également à notre âme, car son essence est elle-même ‘en exil’, et ce n’est que dans les temps futurs que l’essence de l’âme ‘sortira de son étui’ : l’essence de l’âme Juive sortira de son exil, et sa force illuminera notre être tout entier, et nous pourrons dès-lors recevoir les plus hauts dévoilements.

Il existe une très belle image du Tséma’h Tsédek au sujet de l’âme (Séfer ha Likoutim, lettre Youde, ‘Yonah’). Le Tséma’h Tsédek citant le verset du ‘Cantique des Cantiques’ (2, 14) :

‘Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher…’, explique que le nom du prophète ‘Yonah’, qui fut jeté à la mer et englouti par un énorme poisson, est une allusion à l’âme divine.  La signification de l’image de Yonah, qui adressa à l’Eternel une prière du fond des entrailles de cet énorme poisson (comparable à un ‘étui’) évoque donc l’âme divine prisonnière du corps et de l’âme animale, contre lesquels elle doit mener un combat incessant pour imposer sa volonté.

Par ailleurs, la Paracha ‘Ki Tètsé’ fait aussi allusion à la descente de l’âme dans le corps, et le verset ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’ met l’accent sur le fait qu’un juif doit mener une véritable guerre face au mauvais penchant.

Cependant le Rabbi donne une explication beaucoup plus profonde de ce verset :  ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’ :

Les termes ‘tu sortiras’ évoquent l’endroit d’où provient l’âme, sa source première. Cet ‘endroit’ désigne en fait l’essence divine qui ne fait qu’un avec l’âme, ainsi qu’il est dit dans le saint Zohar : ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’un’.

De fait, l’âme d’Israël précède toute la Création, ainsi qu’il est dit dans le Midrache : avant la Création du monde, D.ieu S’adressa aux âmes des Justes d’Israël, et leur demanda si oui ou non il devait créer le monde. Le Rabbi nous enseigne donc que du fait que l’âme d’un Juif a précédé le monde, il ne doit nullement être impressionné par lui, et bien au contraire sa mission consiste à mener le combat de D.ieu, en faisant apparaître aux yeux de l’ennemi la lumière de l’endroit divin d’où provient son âme.

En d’autres termes, sa mission consiste à révéler la lumière de l’Essence divine, et peu importe l’endroit où la situation dans lesquels il se trouve, car c’est précisément dans les profondeurs de l’abîme de ce monde, qu’un juif doit faire une demeure pour D.ieu.

Révéler l’endroit d’où provient son âme s’accorde donc à notre mission de ‘faire de ce monde une demeure pour lEssence de D.ieu’. De fait, même l’âme animale doit devenir une demeure pour l’Essence de D.ieu, pas moins que cela.

Dans les temps futurs l’âme, qui est pour l’instant comme une colombe ‘nichée dans les fentes du rocher’ sortira finalement de son étui, de son exil.

C’est peut-être pour cela qu’il est dit que ‘le Machia’h voit entre les fentes des murs’ du fait qu’il est lui-même l’Essence de l’âme d’Israël, laquelle se trouve en exil, ‘cachée entre les fentes’, confinée dans un ‘étui’. Ainsi, ‘Machia’h voit entre les fentes des murs’ signifie qu’il observe la profondeur de l’âme de chaque enfant d’Israël et il s’attache à la dévoiler.

Aussi, c’est par notre attachement au Rabbi que l’on peut délivrer l’essence de notre âme afin que celle-ci ‘sorte en guerre contre l’ennemi’, c’est à dire afin que celle-ci transforme totalement l’âme animale et le corps, c’est à dire tout ce qui s’oppose à la révélation de l’Essence divine et au dévoilement du Machia’h. 

Par ailleurs il est intéressant de remarquer que juste après le verset ‘Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher, il est écrit (verset 16) :

‘Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi’  

Ce verset contient en effet les initiales du mot : ‘Elloul’, lequel est le mois de la Téchouva, du retour vers D.ieu. De fait, l’âme est comparable au vol de cet oiseau qui était au départ ‘niché dans les fentes du rocher’, et qui s’élève ensuite dans le ciel, à l’exemple de l’âme qui retourne vers sa source divine.