(pour l’élévation de l’âme de Chnéor-Zalman (‘Zalmi’) Pevzner)

 

Durant le Farbrenguen qui eut lieu à Jérusalem à la Yéchiva ‘Daat Mena’hem’ dirigée par le Rav Shaul Sillam, à l’occasion du quatrième Yortzeit de son fils Chnéor Zalman (‘Zalmi’), le 10 Elloul 5779, le Rav Yossef Itzhak Pevzner a rapporté une déclaration du Rabbi, au sujet d’un enseignement de son beau-père, le Rabbi précédent.

Pour illustrer et pour ajouter à l’enseignement du ‘Zohar’ selon lequel les 13 attributs divins éclairent le monde durant le mois d’Elloul, l’Admour Hazaken nous a donné l’exemple du ‘Roi qui est dans les champs’. Tous les Maîtres de ‘Habad ont commenté cet exemple, en disant que chaque Juif, durant tout le mois d’Elloul, ‘a le droit’ de s’approcher du ‘Roi’. Cependant, le Rabbi Rayats qui emploie une autre expression déclare lui-même que chaque Juif ‘peut’ s’approcher du ‘Roi’.

Pendant le Farbrenguen, le Rav Yossef Itzhak Pevzner exprima le fait que le Rabbi souligne cette différence de language.  En effet, le Rabbi vit dans les mots du Rabbi Rayats l’expression d’un ‘grand ‘Hidouch’ Etonné, le Rav Pevzner questionna : ‘Pourtant, nous pouvons nous demander, qui a-t-il donc de si différent entre le fait ‘d’avoir l’autorisation’ de s’approcher du Roi, et le fait ‘de pouvoir s’en approcher ? ‘.

Les élèves de la Yéchiva, qui étaient présents au Farbrenguen, répondirent avec justesse ‘qu’avoir l’autorisation de s’approcher du Roi’ exprime le fait que chaque Juif reçoit ‘d’en-haut’ l’autorisation’ de s’approcher du ‘Roi’. A l’opposé, ‘ils peuvent s’approcher du Roi’ exprime le fait que la chose vient ‘d’en-bas’, c’est-à-dire que le désir de s’approcher du Roi vient d’eux-mêmes. 

Il est possible ici de répondre à la question du Rav en se rapportant à un enseignement du Rabbi du Dvar Mal’hout sur notre Paracha, la Paracha ‘Ki Tetse’.

Dans ce Dvar Mal’hout, le Rabbi commente le premier verset de la Paracha (Ki Tetse, 21, 10) : ‘Quand tu sortiras en guerre contre tes ennemis

Rachi écrit que ‘c’est de la guerre optionnelle, non obligatoire, dont parle le verset’.

De manière profonde, la ‘guerre’ représente, aussi, le combat qu’un Juif mène chaque jour face à son mauvais penchant. Or, ce combat n’a rien ‘d’optionnel’, car il est une obligation. Dans ce cas, comment peut-on désigner cette guerre contre le mauvais penchant comme une guerre ‘optionnelle’ ?

A cette question, le Rabbi répond de la manière suivante :

‘Effectivement, du point de vue de l’âme, telle que celle-ci s’habille dans le corps, notre combat face au mauvais penchant n’est pas une guerre optionnelle, mais une véritable obligation. De fait, chaque jour nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que notre âme divine impose sa volonté à notre âme animale, afin d’avoir le contrôle de nos pensées, de nos paroles, et de nos actes. Cependant, du point de vue de l’âme, telle que celle-ci est enracinée dans L’Essence divine, il s’agit d’une guerre ‘optionnelle’ car l’essence de l’âme Juive se situe à un niveau qui est au-delà de ce monde’.    

Aussi, le Rabbi rapporte le Midrache d’après lequel, avant la Création du monde, L’Eternel s’adressa aux âmes des Tsaddikim, et leur demanda s’il fallait, oui ou non, créer le monde, et à travers ce Midrache, le Rabbi nous enseigne que l’âme d’Israël est ‘une parcelle véritable de divinité d’En-haut’, laquelle est bien au-delà de ce monde.

Ici-même, nous pouvons rapporter la différence qui existe entre le fait ‘d’avoir l’autorisation de s’approcher du Roi’, et celui de pouvoir s’approcher du ‘Roi ».

Il a été expliqué ‘qu’avoir l‘autorisation de s’approcher du Roi’ exprime le fait que la chose vient ‘d’En-haut’, et dans ce cas le sens de cette ‘autorisation’ est proche de celui d’une ‘Mitsvah’, c’est-à-dire d’un ‘Ordre’ que l’on reçoit ‘d’En-haut’. Ainsi, il est possible de dire, sous la forme d’un ‘Hidouch, que lorsque les Maîtres de ‘Habad expliquent que pendant le mois d’Elloul chaque Juif a ‘l’autorisation’ de ‘s’approcher du Roi’, il font référence au niveau de l’âme qui s’habille dans le corps, à ‘la guerre obligatoire’ que nous nous devons mener chaque jour de notre vie.

Par ailleurs, lorsque le Rabbi Rayats déclare que pendant le mois d’Elloul chaque Juif ‘peut’ se rapprocher du ‘Roi’, il fait référence au niveau de l’âme qui est au-delà de ce monde. C’est le niveau de ‘l’âme Juive qui est enracinée dans L’Essence divine’, ce niveau qui exprime le fait que chaque Juif fait Un avec D.ieu.

Dans ce cas, quand un Juif fait Un avec D.ieu, il n’a pas besoin de recevoir d’ordre de D.ieu, car à ce niveau, la volonté de l’homme se fond dans celle du Saint béni soit-Il. Dès-lors on ne parle plus de ‘guerre obligatoire’ mais de ‘guerre optionnelle’, et c’est donc pour cela que le Rabbi a déclaré que le Rabbi Rayats fit un grand ‘Hidouch quand il employa l’expression : ‘ils peuvent sapprocher du Roi’, car le Rabbi Rayats faisait allusion au lien essentiel qui unit chaque Juif à D.ieu, ce lien au sujet duquel le livre du Zohar déclare : ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’Un’.  

Durant le Farbrenguen, le Rav Yossef Itz’hak raconta une histoire qu’on lui rapporta sur son fils Chnéor Zalman. Dans cette histoire, le Rav dit avec une certaine, et particulière, émotion que son fils répétait par cœur ‘sur le chemin’ des enseignements de l’Admour Hazaken du ‘Likouteï Torah’. On put deviner entre ses mots cet enseignement du Zohar, selon lequel ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’Un’, et à l’évidence c’est en éveillant ce lien si profond, dans nos pensées nos paroles et nos actes, que nous aurons le mérite de provoquer le jour de l’arrivée de notre Juste Machia’h, et celui de la résurrection des morts, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.   

 

 

Audio du Farbrenguen du Rav YY Pevzer à l’occasion du Yortzeit de Zalmy Pevzner le 10 Elloul 5779 à Jérusalem