Texte et Audio  : A la Lumière du Dvar Mal’hout – Térouma, par le Rav Yaacov Abergel

Texte et Audio : A la Lumière du Dvar Mal’hout – Térouma, par le Rav Yaacov Abergel

Pour l’élévation de l’âme du Rav Yékoutiel Green

 

 

Il est écrit dans le premier Livre des Rois (8, 27) que ‘Les cieux et les cieux des cieux ne peuvent Te contenir’ et le Rabbi souligne que c’est précisément dans le Michkan (le Temple portatif) qui est dans ce monde matériel que L’Eternel a choisi de résider.

Nous aurions pu penser que la mission de construire le Michkan incombe seulement à des personnes dont le niveau spirituel est supérieur. Mais la réponse est ‘non’. Cette mission incombe à tous les Juifs sans exception aucune, aux enfants aux hommes et aux femmes ! Par ailleurs, un des points essentiels relevés par le Rabbi dans le Dvar Mal’hout est de comprendre la raison pour laquelle lorsqu’Hachem ordonne aux enfants d’Israël de faire un don pour la construction du Michkan Il mentionne l’or avant l’argent et le bronze.

Cela parait étonnant car l’or n’est pas le matériau qui est le plus employé dans le Michkan. De plus les enfants d’Israël ne possédaient pas tous de l’or en grande quantité. Dans ce cas pour quelle raison l’or est-il mentionné en premier ? La réponse donnée par le Rabbi est que l’or est mentionné en premier pour ce qu’il signifie : de manière profonde l’or désigne les enfants d’Israël qui sont aux yeux de L’Eternel comme de l’or.

L’or désigne le trésor véritable que possède chaque Juif par le fait que son âme est véritablement ‘une parcelle de divinité d’en-haut’. Aussi, lorsqu’un Juif fait une offrande pour le Temple de D.ieu, c’est aussi un don de lui-même qu’il fait. Cela signifie que pour faire de ce monde (et de lui-même) une demeure pour l’Essence divine chacun se doit de dévoiler les forces de la partie la plus profonde de son âme : l’Essence de son âme, laquelle est comparable à de l’or car elle représente le lien essentiel de l’âme Juive avec le Saint béni soit-Il. C’est grâce à elle qu’il est vrai de dire qu’un Juif fait ‘Un’ avec D.ieu.

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi déclare que c’est notre soumission la plus totale vis-à-vis d’Hachem qui nous donne la force de construire le Michkan. Comment fait-on de ce monde une demeure pour Hachem ? Le Rabbi Rachab répond que notre étude de la Torah et l’accomplissement des Commandements divins attirent dans ce monde matériel la Lumière d’Or Ein-Sof.

Une question se pose ici : il est écrit dans le livre du Tanya ‘qu’aucune pensée ne peut appréhender le Saint béni soit-Il’ et il ne s’agit pas seulement ici de notre propre pensée car il s’agit aussi des plus hauts niveaux spirituels. C’est à dire même de ‘la Pensée qui est en-haut’ : la Séfira de ‘Ho’hmah du monde d’Atsilout, et même la Torah (qui est du niveau de ‘Ho’hmah) ne peut pas non plus appréhender le Saint béni soit-Il et dans ce cas comment peut-on attirer Or ein Sof au moyen de la Torah ?

Le livre du Zohar répond à cette question. Il n’est pas possible d’appréhender le Saint béni soit-Il au moyen de la pensée mais cela est possible au moyen de la volonté qui vient de l’Essence de l’âme : ‘réouta de liba’ : Cette volonté qui est au-delà de l’intellect et la raison : ‘ratson pachout’ et qui est l’expression du désir du dévoilement de l’Essence divine. Quand un Juif ne désire ni le Gan-éden inférieur ni le Gan-éden supérieur, il ne désire que Atsmout Ein-sof. Animé par cette volonté (définie par l’Admour Haemtsaeï comme étant ‘la volonté de toutes les volontés’) un Juif devient capable de donner tout ce qu’il est pour D.ieu. C’est la force de messirout-néfech, la force de faire totalement don de soi-même pour Hachem. De ne plus agir pour lui-même et d’être prêt à donner jusqu’à sa propre vie pour D.ieu, car l’amour qu’il ressent pour Lui ne connaît plus de limites. Ce niveau est celui de bé’hol méodé’ha : ‘aimer D.ieu de tout ton pouvoir’.

Le Rabbi Rachab nous enseigne que le fait d’éveiller en nous-même cet amour pour D.ieu a pour effet d’attirer Or ein Sof dans la Torah.
Il existe en effet deux niveaux de l’étude de la Torah lichma. Etudier la Torah Lichma signifie que notre étude a pour but de lier notre âme à D.ieu, mais il existe un second niveau (plus élevé) : Etudier la Torah Léchem ha Torah qui signifie que l’on étudie dans le but d’attirer Or ein Sof dans la Torah. Or c’est quand on éveille la force de l’Essence de notre âme que l’on parvient à ce niveau car l’Essence de l’âme Juive est supérieure à la Torah (mais les niveaux de Néfech Roua’h et Néchamah sont eux-mêmes inférieurs à la Torah.

Comment parvient-on à révéler cette volonté qui dépasse l’intellect et la raison ?
Le Rabbi Rachab nous enseigne que c’est par l’étroitesse que l’on parvient à éveiller en nous-même cette volonté. Lorsque l’âme se trouvait dans le Gan-Eden elle n’avait pas cette volonté car l’Essence de l’âme ne brillait pas en elle. C’est précisément lorsque l’âme divine s’habille dans le corps (et dans l’âme animale) que sa soif du Divin se renforce. Lorsque l’âme se trouvait dans le Gan-Eden sa perception du Divin était alors limitée car son amour pour D.ieu ne dépendait que de l’intellect et il était donc limité. A l’opposé, lorsque l’âme divine connaît l’étroitesse que lui imposent le corps et l’âme animale, il naît en elle le désir de D.ieu, la soif du Divin, la volonté pachout qui est au-delà de l’intellect et de la raison.

Construire une demeure pour D.ieu signifie d’abord de réveiller en nous-même l’Essence de notre âme ; lorsque nous y parvenons nous attirons Or ein Sof dans la Torah, et seulement après notre âme et ce monde matériel reçoivent de la Torah cette lumière d’Or Ein-Sof.

La Joie du mois d’Adar est liée à la construction de nous-mêmes et du Temple. C’est pourquoi le Rabbi déclare que la joie du mois d’Adar a le pouvoir de transformer l’obscurité du mois de Av en lumière. Ainsi, faire de soi-même un sanctuaire capable de recevoir le dévoilement de l’Essence de l’âme implique nécessairement d’aimer D.ieu ‘de tout son pouvoir’.
Or, c’est en méditant au fait que D.ieu nous a donné ‘une partie de Lui-même’ que l’on éveille dans notre cœur la Joie la plus grande. La Joie d’être Juif et d’avoir conscience que ‘dans toutes les situations de l’existence on demeure attaché au Saint béni soit-Il’.

L’un des points essentiels de ce Dvar Mal’hout est que c’est précisément par le ‘bitoul’, c’est à dire par la soumission la plus totale vis-à-vis de L’Eternel que l’on parvient à cette Joie que le Rabbi définit comme étant la plus grande des Joies : la perfection de la Sim’ha.

Le Rabbi souligne de nombreuses fois que ‘L’Essence de l’âme est enracinée dans l’Essence divine’, cela signifie entre autres choses que l’Essence de l’âme est totalement soumise à L’Essence divine, dès-lors il apparaît que c’est uniquement par notre soumission la plus totale à la Volonté divine que l’on éveille la Volonté qui est au-delà de l’intellect et de la raison qui vient de l’Essence de notre âme, ainsi qu’il est dit dans la prière du ‘Chéma-Israël’ : ‘Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu de tout ton pouvoir’.

Dès-lors, par son attachement au Rabbi chaque Juif attirera la Lumière d’Or Ein-Sof dans la Torah et la Torah dévoilera ensuite dans notre âme et dans le monde cette Lumière infinie comme l’a déclaré le Rabbi en reprenant les mots de l’Admour Hazaken : ‘la matérialité du corps et de l’univers sera transfigurée’, ce qui signifie qu’il y aura matérialité, mais quelle sera transcendée, et la lumière divine luira sur Israël sans aucun voile, et le débordement de lumière qui jaillira sur Israël illuminera l’obscurité des nations’.

(Voir le chapitre 20 de ‘Iniana chel Torat ha ‘Hassidout’ du Rabbi).

Vendredi 4 février 2022 à 10h30 : Etude en direct du Kovets Parachat Térouma, avec le Rav Levi Azimov

Vendredi 4 février 2022 à 10h30 : Etude en direct du Kovets Parachat Térouma, avec le Rav Levi Azimov

Chaque vendredi, étude du Likoutei Si’hot avec le Rav Levi Azimov 10h30 – 11h30
Tél. : +33 0756753993 – code : 33 41 593#
Egalement EN DIRECT  sur
RADIO HASSIDOUT

Terouma – « Cachettes profondes et sinueuses »
Source : Likouté Si’hot volume 21, deuxième Si’ha sur Terouma

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1/ Le lieu secret que prépara le Roi Salomon pour y cacher l’Arche Sainte
2/ Analyse : Le roi Salomon aurait-t-il reçu une injonction divine à ce sujet ?
3/ Développement : Le Temple aurait-t-il une raison d’être sans l’Arche Sainte ?
4/ Explication : Le lieu secret devait être conçu dès la construction du Temple !
5/ Cela explique les détails que Maïmonide ajoute sur le rôle du Roi Josias
6/ L’aspect indestructible du premier Temple, assurant sa sainteté pérenne
7/ Approfondissement : Les Nations peuvent-elles décider du sort du Temple ?
8/ En pleine joie de construction, le Roi Salomon devait-il penser à la destruction ?
9/ Enseignement : « Les cachettes profondes et sinueuses » de la « Techouva » !

 

Il y a 30 ans : Siha du Rabbi sur le meurtre tragique d’une mère de jeunes enfants, à Crown Heights

Il y a 30 ans : Siha du Rabbi sur le meurtre tragique d’une mère de jeunes enfants, à Crown Heights

 

Il y a 30 ans, le 2 Adar Aleph, Mme Pesha Leah Lapine hy »d, a été a été poignardée à mort lors d’un cambriolage dans son appartement du quartier Crown Heights. Le meurtre tragique de la femme et mère de jeunes enfants a choqué toute la communauté, et le Rabbi a participé à sa Levaya avec une douleur visible sur son visage.

 

Si’ka du Rabbi  veille du 9 Adar 1, après que la famille ait achevé les Shiva  (audio):

Il convient d’évoquer un point qui est d’actualité, bien qu’il faille pour cela déroger à la règle selon laquelle des propos doivent être introduits par une bénédiction. Une sanctification du Nom de D.ieu a, en effet, eu lieu. Tout événement qui survient est particulièrement précis, combien plus lorsqu’il concerne la sanctification publique du Nom Divin, dans ce quartier où se trouve la maison de mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération, maison de bonnes actions, d’étude de la Torah et de prière. Il est sûr que tout ce qui s’y déroule reçoit une valeur beaucoup plus grande. En conséquence, on peut s’interroger sur le sens de ce qui s’est passé.

Or, cette question ne peut être posée à personne. Tous ceux qui sont ici présents n’en savent pas plus que moi, en savent peut-être un peu plus ou un peu moins. En conséquence, que tirer pour vous comme pour moi de l’interrogation qui est ici soulevée? Le Saint béni soit-Il retarde malheureusement la délivrance véritable et complète, pour quelques instants encore.

Ce qui vient d’être évoqué concerne chacun. On sait que le Beth Yossef parvint à une telle élévation spirituelle qu’il mérita d’offrir sa vie pour sanctifier le Nom de D.ieu. Par la suite, quelque chose survint qui n’aurait pas dû être, eu égard à sa grandeur. Dès lors, ce mérite lui fut retiré. Pour autant, il ne resta pas sans rien. Il vécut longtemps, devint le guide spirituel de tout le peuple juif jusqu’à la fin des générations. Certes, le Ramah apporta également ses commentaires à son Choul’han Arou’h. Mais, ceux-ci sont comparés à la nappe qui recouvre la table, laquelle fut dressée par le Beth Yossef lui-même.

Or, il est bien dit que le mérite d’offrir sa vie pour le Nom de D.ieu lui fut retiré. En conséquence, le fait qu’il vécut longtemps, sa qualité de guide spirituel de tout le peuple juif n’est nullement comparable à l’importance de sanctifier le Nom Divin.

Il s’agit, en l’occurrence, d’une jeune mère, qui a des enfants en bas âge. Ceux-ci regretteront leur mère pendant de nombreuses années, car ils auront une longue vie et si, ce qu’à D.ieu ne plaise, la résurrection des morts est retardée, ils pourront raconter à leur propres enfants de quelle manière ils regrettèrent leur mère. Ils leur parleront de ses qualités, de la sanctification du Nom de D.ieu qu’elle réalisa. Tout ceci pose avec encore plus de gravité la question précédemment énoncée.
Mais à quoi bon s’interroger lorsque l’on ne peut répondre? On peut malheureusement constater que la délivrance véritable et complète est retardée d’un instant et d’encore un autre instant.

Nous avons étudié la Parchat Teroumah, «voici le prélèvement que vous prendrez d’eux… Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux». Nous étudions maintenant la Paracha suivante, Tetsavé, «et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël», qui souligne à quel point chaque Juif doit avoir une longue vie.

Nos Sages expliquent que la requête de Moché, «efface-moi de Ton Livre» fut réalisée précisément dans cette Paracha, la seule où son nom n’est pas mentionné autrement que par le mot « toi ». Ainsi, D.ieu doit accorder à chaque Juif de longs jours et de bonnes années. Certes, Il souhaite le plaisir que Lui procure le sacrifice physique. Qu’Il se contente donc des épreuves physiques subies par le peuple d’Israël pendant l’exil, qui dure depuis dix neuf siècles déjà, alors que le Machia’h n’est pas encore là! Ainsi, s’écoule une journée, puis une autre, une semaine, puis une autre, un instant puis un autre.

Et l’on s’écrie: «jusqu’à quand durera cet exil? Jusqu’à quand durera-t-il?». On pense à ces mots, on les prononce, mais qu’en résulte-t-il concrètement? Une nouvelle sanctification du Nom de D.ieu!

Une âme juive de plus a été retirée. Elle manque à ses enfants, dont cette mère a dû confier l’éducation à d’autres. Il y a là un sacrifice plus élevé encore que celui de sa propre vie, un sacrifice dépassant le sacrifice.

Comme on l’a maintes fois souligné, qu’obtiendra-t-on en argumentant encore une fois et encore une fois? On ne sait plus ce qu’il y a lieu de faire. Nous avons essayé en faisant usage de la joie. Nous avons présenté d’une certaine façon les soixante jours d’Adar, la force du Mazal de ce mois. Toutes les possibilités ont été essayées, mais le Machia’h n’est pas encore là. La délivrance véritable et complète n’est pas obtenue.

A quoi bon dois-je le répéter encore et encore? Et je prononcerai encore une fois ces mots et on les écrira: la délivrance véritable et complète n’est pas encore effective!

Rien ne sortira donc de ces questions et de ces interrogations. Le Saint béni soit-Il doit Lui-même intervenir! Bien sûr, il n’y a pas lieu de Le défendre ou d’expliquer Sa cause. Il peut le faire Lui-même!

Puisse Sa première décision être la délivrance immédiate. Ainsi, il sera inutile de poser des questions, de s’interroger sur la sanctification du Nom de D.ieu par les Juifs en général et par une mère de jeunes enfants, qui auront une longue vie, en particulier. En effet, on ne sait quand elle retrouvera la vie physique et retrouvera à nouveau ses enfants.

Point n’est besoin de multiplier ces propos et puissent ces quelques idées être considérées comme un long développement. Si la conséquence devait en être négative, qu’aurais-je gagner? Qu’auriez-vous gagné? Quel apport en découlerait-il pour ce quartier? Puisse donc D.ieu faire que ces propos deviennent inutiles, car la délivrance véritable et complète sera immédiate. Alors, «ils se réveilleront et se réjouiront, ceux qui gisent sous terre». Les Justes revivront les premiers, en particulier cette femme qui a été tuée pour sanctifier le Nom de D.ieu. Dès lors, elle rencontrera à nouveau ses enfants et pourra poursuivre leur éducation, dans la joie et l’enthousiasme. Puisse D.ieu faire qu’il en soit ainsi immédiatement, que D.ieu ne nous retienne pas même le temps d’un clin d’oeil en exil.

(Le Rabbi distribua à chacun des présents trois dollars pour la Tsédaka.)