par hassidout | 13 Avr, 2024 – 5 Nisan 5784 | ACTUALITES, ISRAEL |
Changement dramatique dans les directives du commandement de l’arrière : pas d’activités éducatives, limitation des rassemblements dans tout le pays
Le porte-parole de Tsahal a annoncé, à la lumière des préparatifs en vue d’une attaque iranienne, qu’à partir de demain il n’y aura aucune activité éducative, y compris les colonies de vacances prévues pour les vacances de Pâques. À partir de ce soir : limitation des rassemblements à un millier de personnes dans tout le pays. « Des dizaines d’avions sont prêts et préparés dans le ciel », a déclaré Hagari dans son communiqué.
Mise à jour exceptionnelle des directives du commandement de l’arrière dans le contexte des préparatifs pour une attaque de représailles iranienne suite à l’assassinat de hauts responsables de la force Quds à Damas il y a environ deux semaines : Le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Daniel Hagari, a annoncé ce soir dans un communiqué à la presse que jusqu’à lundi 23h00, une restriction sur les rassemblements sera imposée dans tout le pays, et aucune activité éducative n’aura lieu, y compris les colonies de vacances prévues pour les vacances de Pâques. La directive affectera la tenue d’événements culturels et sportifs.
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Tsahal a annoncé qu' »à l’issue d’une évaluation de la situation, il a été décidé qu’à partir de ce soir à 23h00, un changement sera effectué dans la politique de défense du commandement de l’arrière. Dans le cadre des changements, il a été décidé d’interdire la tenue d’activités éducatives dans tout le pays. Dans les zones vertes, il y aura une restriction des rassemblements jusqu’à 1 000 personnes ».
Le ministère de l’Éducation a annoncé qu’aucune activité n’aura lieu dans :
- les crèches,
- les structures d’éducation spécialisée,
- l’école pour les enfants de la maternelle à la 3e année
- et les colonies de vacances pour les élèves de la 4e à la 6e année.
- les centres communautaires,
- les départements de la jeunesse des autorités locales
- les mouvements de jeunesse, y compris les excursions et le camping.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a tenu une évaluation opérationnelle avec le chef d’état-major Herzi Halevi et des hauts responsables du ministère de la Défense.
Le brigadier général Hagari a déclaré que « conformément à l’évaluation de la situation et compte tenu de la situation sécuritaire, à partir de demain matin et dans les prochains jours, les systèmes éducatifs, les colonies de vacances et les excursions prévues n’auront pas lieu. Demain à 6h00, nous mettrons à jour la directive. À partir de ce soir et dans les prochains jours, il est interdit d’organiser des activités éducatives, y compris des nuitées dans des campings et des excursions ».
« Nous donnerons suffisamment de temps de préparation en cas d’alerte. La vigilance, l’attention et la responsabilité sont nécessaires. Depuis le début de la guerre, nous avons fait face à une variété de menaces lancées ici par les branches de l’Iran dans la région. Nous avons su activer nos systèmes de défense et d’attaque en conséquence. Nous les avons améliorés afin qu’ils soient encore meilleurs ».
« Tsahal est en pleine préparation. Les systèmes de défense et d’attaque de l’armée de l’air sont en alerte et des dizaines d’avions sont dans le ciel. Nous effectuons une évaluation de la situation avec nos partenaires stratégiques, principalement les États-Unis, et maintenons une étroite coordination avec eux. Nous avons un excellent système de défense aérienne, mais néanmoins, la défense n’est pas hermétique. Plus tôt, l’Iran a de nouveau perpétré un acte de terrorisme en prenant le contrôle et en détournant un navire ».
Plus tôt, la Maison Blanche a annoncé que le président américain Joe Biden avait décidé d’écourter son week-end de vacances dans sa maison du Delaware et de retourner d’urgence à Washington pour des « consultations de sécurité » à l’ombre des préparatifs pour une réponse iranienne. Parallèlement, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est à nouveau entretenu avec le ministre de la Défense Yoav Gallant sur fond de craintes de vengeance iranienne. Au cours de leur conversation, Austin lui a assuré qu' »Israël peut compter sur le plein soutien des États-Unis pour se défendre contre toute attaque de l’Iran et de ses branches régionales ».
Selon le communiqué du Pentagone, les deux ont discuté des menaces régionales urgentes et le secrétaire américain a réitéré le soutien indéfectible du pays à la défense d’Israël. Suite à l’annonce du Pentagone, Gallant a également publié un communiqué dans lequel il a déclaré : « Nous suivons de près une attaque planifiée par l’Iran et ses branches contre l’État d’Israël ».
par hassidout | 13 Avr, 2024 – 5 Nisan 5784 | ETUDES QUOTIDIENNES |
בַּיּוֹם, הַחֲמִישִׁי, נָשִׂיא, לִבְנֵי שִׁמְעוֹן–שְׁלֻמִיאֵל, בֶּן-צוּרִישַׁדָּי. קָרְבָּנוֹ קַעֲרַת-כֶּסֶף אַחַת, שְׁלֹשִׁים וּמֵאָה מִשְׁקָלָהּ, מִזְרָק אֶחָד כֶּסֶף, שִׁבְעִים שֶׁקֶל בְּשֶׁקֶל הַקֹּדֶשׁ; שְׁנֵיהֶם מְלֵאִים, סֹלֶת בְּלוּלָה בַשֶּׁמֶן–לְמִנְחָה. כַּף אַחַת עֲשָׂרָה זָהָב, מְלֵאָה קְטֹרֶת. פַּר אֶחָד בֶּן-בָּקָר, אַיִל אֶחָד כֶּבֶשׂ-אֶחָד בֶּן-שְׁנָתוֹ–לְעֹלָה. שְׂעִיר-עִזִּים אֶחָד, לְחַטָּאת. מא וּלְזֶבַח הַשְּׁלָמִים, בָּקָר שְׁנַיִם, אֵילִם חֲמִשָּׁה עַתֻּדִים חֲמִשָּׁה, כְּבָשִׂים בְּנֵי-שָׁנָה חֲמִשָּׁה: זֶה קָרְבַּן שְׁלֻמִיאֵל, בֶּן-צוּרִישַׁדָּי.
Au cinquième jour, le phylarque des enfants de Siméon, Cheloumïel, fils de Tsourichadaï. Son offrande : une écuelle d’argent, du poids de cent trente sicles ; un bassin d’argent de soixante-dix sicles, au poids du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie à l’huile, pour une oblation ; une coupe de dix sicles, en or, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d’un an, pour holocauste ; un jeune bouc, pour expiatoire ; et, pour le sacrifice de rémunération, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d’un an. Telle fut l’offrande de Cheloumïel, fils de Tsourichadaï.
יְהִי רָצוֹן מִלְפָנֶיךָ יְיָ אֳלֹהַי וֵאלהֵי אֲבוֹתַי שֶׁתָּאִיר הָיוֹם בְּחַסְדְּךָ הַגָּדוֹל עַל נִשְׁמַתִין קָדִּישִׁין דְּמִתְחַדְשִׁין כְּצִפָּרִים וּמְצַפְצְפִין וּמְשַׁבְּחִין וּמְצַלְּאִין עַל עַמָּא קַדִּישָׁא יִשְׂרָאֵל. רִבּוֹנוֹ שֶל עוֹלָם תַּכְנִיס וּתְעַיֵיל הַנַּךְ צִיפָרֵי קַדִּישֵׁי לַאֲתַר קַדִּישָׁא דְּאִיתְמַר עֲלֵייה עַיִן לֹא רָאֲתָה אֳלֹהִים זוּלָתֶךָ. יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ יְיָ אֱלֹהַי וֵאלֹהֵי אֲבוֹתַי שֶׁבְּאִם אֲנִי עַבְדְּךָ מִשֵּׁבֶט שִׁמְעוֹן שֶׁקָּרָאתִי בְּתוֹרָתֶךָ פַּרְשָׁה שֶׁל הַנָּשִׁיא הַיוֹם אֲזַי יָאִירוּ נָא עָלַי כָּל נִיצוֹצִין קַדִּישִׁין וְכָל הָאוֹרוֹת הַקְּדוֹשׁוֹת הַכְּלוּלוֹת בִּקְדוּשַׁת זֶה הַשֵּׁבֶט לְהָבִין וּלְהַשְׂכִּיל בְּתוֹרָתֶךָ וּבְיִרְאָתֶךָ לַעַשׂוֹת רֱצוֹנְךָ כָּל יְמֵי חַיַי אֲנִי וְזַרְעִי וְזֶרַע זַרְעִי מֵעַתָּה וְעַד עוֹלָם אָמֵן:
Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que dans Ta grande bonté Tu éclaires les âmes saintes qui se renouvellent comme des « oiseaux » et chantent et disent des louanges et prient au nom du peuple saint d’Israël. Maître du monde, recueille et fait entrer ces « oiseaux » sacrés dans le lieu saint dont il est dit : « Aucun œil ne l’a vu, sauf toi, ô Dieu. » Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que si moi, Ton serviteur, je suis de la tribu de Shimon dont j’ai lu aujourd’hui dans Ta Torah la section du Nassi, que toutes les « étincelles » saintes et toutes les illuminations saintes qui sont incluses dans la sainteté de cette tribu brillent sur moi, pour me donner la compréhension et l’intelligence dans Ta Torah et la crainte de Toi, pour accomplir Ta volonté tous les jours de ma vie, moi et mes enfants et les enfants de mes enfants, de maintenant à jamais. Amen.
par hassidout | 12 Avr, 2024 – 4 Nisan 5784 | MAGAZINE, Rav Abergel Yaakov |
La conception de l’Ame Juive
L’Admour Hazaken écrit dans le deuxième chapitre du Tanya : ‘Les âmes des juifs ont été conçues dans la pensée de D.ieu, ainsi qu’il est écrit : ‘Israël est mon premier-né’ et ‘Vous êtes les enfants de l’Eternel votre D.ieu. Ainsi, ‘de même qu’un enfant est le produit du cerveau de son père, ainsi l’âme de chaque juif est le produit de la pensée et de la sagesse de D.ieu’.
Un fils est le ‘produit’ de la goutte séminale qui provient du cerveau de son père, après que cette goutte s’est transformée durant les mois de gestation dans le ventre de la mère. Les membres du corps de l’enfant se forment tout au long de cette période à partir de cette goutte ‘jusqu’à ce que même les ongles des pieds se trouvent formés par cette semence’.
L’Admour Hazaken écrit que tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés, ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père même après que tous les membres du corps se sont formés car même si ces membres reçoivent leur vitalité du cerveau de l’enfant, c’est comme s’ils la recevaient du cerveau du père car le cerveau du fils est de la même Essence que le cerveau de son père.
Il en va de même pour l’âme Juive. L’Admour Hazaken démontre dans le Livre du Tanya que la relation qui existe entre le père et le fils est la même que celle qui existe entre l’Essence divine et l’Essence de l’âme d’Israël.
En effet, les âmes des enfants d’Israël proviennent de la Pensée et de la Sagesse (le ‘cerveau’) de notre Père qui est dans le ciel. L’âme de chaque Juif est l’un des membres du grand Corps que forme toute l’Assemblée d’Israël et l’âme de Moché correspond à la tête (le cerveau) du Corps de cette Assemblée. Aussi, l’Admour Hazaken nous enseigne que de même que les membres du corps reçoivent leur vitalité et sont guidés par le cerveau, les âmes du Corps de l’Assemblée d’Israël reçoivent leur vitalité et sont guidées par la tête, le cerveau : l’âme de Moché.
Ainsi, de même que ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse à l’Essence de la goutte du père’, les âmes de tous les enfants d’Israël (le corps de l’Assemblée d’Israël) ‘demeurent liées d’une unité merveilleuse’ à l’Essence divine (le ‘cerveau’ de notre Père qui est dans le ciel) par l’intermédiaire de Moché (le Cerveau du Corps de l’Assemblée d’Israël).
L’Admour Hazaken enseigne ici que tous les membres du corps de l’enfant sont formés à partir de la goutte du père et qu’ils demeurent liés ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de cette goutte. L’Admour Hazaken démontre ici que même les parties les plus basses du corps : ‘les ongles des pieds’ demeurent liées ‘d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père.
Les parties les plus basses du corps désignent ici les âmes les moins élevées du grand Corps que forme l’Assemblée d’Israël et à l’Admour Hazaken d’enseigner que ces âmes n’en demeurent pas moins liées à ‘l’Essence de la goutte du père’.
L’âme juive est ‘le produit de la Pensée et de la Sagesse de D.ieu’. La Pensée et la Sagesse de D.ieu correspondent à la Séfira de ‘Ho’hmah du monde d’Atsilout (‘le cerveau’ de notre Père qui est dans le ciel). La ‘goutte’ qui provient du cerveau du père, c’est l’âme que l’Admour Hazaken définit comme étant ‘une parcelle de divinité véritable’. ‘L’Essence de la goutte’ désigne donc l’Essence de l’âme qui elle-même divine puisqu’elle est ‘une parcelle de divinité véritable’ (‘le cerveau du père’ c’est le ‘Divin véritable’).
A la lumière de ce qu’il vient d’être dit nous comprenons que la déclaration de l’Admour Hazaken selon laquelle ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père’, signifie que même l’âme du plus simple Juif demeure liée à l’Essence divine.
‘De même que l’enfant demeure lié d’une ‘unité merveilleuse’ à l’Essence du père, un ‘Hassid demeure lié d’une unité merveilleuse à l’Essence du Rabbi’ :
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi explique que le nom de la Paracha ‘Tazria’ (‘conçoit’) est fondé sur le verset (12, 2) : ‘Quand une femme conçoit et donne naissance à un garçon’. Le nom Tazria fait donc allusion à la Naissance, à la Vie, et le Rabbi nous enseigne que la Vie représente ici la Délivrance et de la venue du Machia’h, laquelle est allusionnée par le nom de la Paracha ‘Metsora’ : ‘Lépreux’ du fait que le Machiah est appellé ‘le lépreux’.
En effet, bien que cela puisse paraître étonnant, la Lèpre est plus une réparation qu’une punition. Le Rambam explique qu’elle ne fut infligée que dans le but de nous mettre en garde du péché de la Médisance (‘lachon haRa’). Dans ce cas elle ne doit être considérée que comme une guérison, comme le moyen de corriger nos fautes et parvenir de cette façon à une nouvelle vie. Ceux qui étaient atteints par la Lèpre devaient quitter le camp dans lequel résidait la Présence divine. Le Rabbi explique que cette situation, ‘hors du campement’, désigne celle de chaque Juif pendant l’exil.
Ainsi, l’enseignement du Rabbi lorsque ces deux Parachot sont juxtaposées est que nous devons semer (‘Tazria’), pendant l’exil, ainsi que la déclaré le Rabbi : ‘c’est à dire que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de ce monde une demeure pour D.ieu, en ayant conscience que, de même que la lèpre fut le moyen d’accéder à la pureté, l’exil est le moyen d’accéder à la venue du Machia’h’.
Cet enseignement du Rabbi n’est pas sans s’accorder avec celui de l’Admour Hazaken selon lequel ‘même l’âme du plus simple Juif demeure liée à l’Essence divine’. L’Essence divine se trouve en toute chose, même dans l’obscurité la plus profonde et du fait que l’Essence de l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine, chaque enfant d’Israël détient le pouvoir de révéler sa force quelque-soit son niveau et quelque-soit la situation qu’il vit, même s’il se trouve ‘hors du camp’.
Notre service divin que le Rabbi a défini comme étant ‘miraculeux’ relève de notre aptitude à agir au-delà de notre nature et de nos habitudes. A l’évidence notre service divin peut être qualifié de ‘miraculeux’ lorsque nous sommes attachés profondément car ‘comme les membres du corps qui reçoivent leur vitalité et sont guidés par le cerveau, chaque Juif reçoit sa vitalité et est guidé par la tête, le cerveau de l’Assemblée d’Israël : Roch-bneï-Israël : le Rabbi’.
Cet attachement profond au Rabbi s’exprime tout particulièrement dans la déclaration de l’Admour Hazaken selon laquelle ‘tous les membres du corps de l’enfant demeurent liés d’une unité merveilleuse’ à l’Essence de la goutte du père’. Un ‘Hassid recherche sans cesse à révéler cette ‘unité merveilleuse’ qui l’unit au Rabbi. Le Rabbi est l’Essence de l’Ame d’Israël et il détient la capacité de révéler l’Essence de l’âme de chaque Juif. D’une certaine manière il est possible de dire que de même que l’enfant demeure lié d’une ‘unité merveilleuse’ à l’Essence du père, un ‘Hassid demeure lié d’une unité merveilleuse à l’Essence du Rabbi.
Le mois de Nissan est appelé le mois de la Délivrance et c’est de cette délivrance dont il s’agit, c’est à dire du fait de révéler cette unité merveilleuse qui unit nos pensées nos paroles et nos actes à l’Essence du Rabbi. Notre service divin que le Rabbi définit comme étant ‘miraculeux’ relève de notre aptitude à agir au-delà de notre nature et de nos habitudes. Or cette attitude ne dépend que de nos efforts pour accomplir la mission que nous donne le Rabbi. C’est aussi le sens du mot ‘Pessa’h’ : ‘Saut’ qui vient pour exprimer notre attachement aux Commandements divins et à notre étude de la Torah au-delà de toutes les limites. Le Rabbi a enseigne le sens du nom Roch-‘Hodech en disant que le nom ‘Hodech est apparenté au nom ‘Hidouch : Nouveauté : l’importance de chercher la nouveauté en nous-même, à dépasser nos habitudes pour atteindre le ‘Hidouch : chercher et trouver sans cesse de nouveaux moyens pour provoquer le Dévoilement de notre Juste Machia’h dès à présent avec l’aide d’Hachem.
La lèpre cache une lumière excessivement élevée, liée au ‘plaisir supérieur’ de D.ieu : ‘Oneg-Ha Elion’
Par ailleurs, dans le Dvar Mal’hout sur les Parachiot Tazria-Metsora, le Rabbi explique que les signes de la lèpre apparaissent sur la peau de celui qui n’a pas encore accompli dans son service divin un certain travail. Cependant, à l’exception de ce manque particulier, la situation spirituelle générale de cet homme ne manque pas d’intégrité. Qu’il s’agisse de ses actions, ou bien qu’il s’agisse des forces de son âme.
Le Rabbi souligne que les signes de la lèpre, qui n’apparaissent que sur l’extérieur de la peau, témoignent du fait que le mal n’atteint pas les forces de son âme, il est seulement superficiel, ‘à l’extérieur de la peau’.
L’un des points essentiels de l’enseignement de la ‘Hassidout sur la lèpre, est que bien qu’elle soit fixée par la Torah et par l’intermédiaire des Cohanim, comme un signe d’impureté, la lèpre cache en réalité une très haute lumière. Le Rabbi rapporte à ce sujet l’enseignement de son père, Rabbi Lévi-Itz’hak, selon lequel la valeur numérique de l’expression ‘Ha Metsora’ (‘le lépreux’) est égale à 411, exactement comme la valeur numérique du nom Tohou.
Dans le même ordre d’idée, la ‘Hassidout nous enseigne que les lettres de ‘Néga’ (‘la tache de lèpre’) sont les mêmes que celles de ‘Oneg’ (‘le plaisir’). De fait, la lumière spirituelle de la lèpre (‘Néga’) est liée au ‘plaisir supérieur de D.ieu’ (‘Oneg-Ha-Elion).
Il nous est donné ici à comprendre que la lumière spirituelle de la lèpre est tellement élevée qu’elle ne peut trouver ici-bas un réceptacle capable de la contenir. De ce fait, lorsque cette lumière s’échappe du réceptacle au moment où il se brise, car il n’est pas assez solide pour supporter son intensité, la lumière est alors détournée vers l’autre côté de la Sainteté, et finalement utilisée par les forces du mal. Ainsi, ce que l’on appelle ‘l’obscurité’, ‘la lèpre’, résulte du fait qu’une lumière excessivement élevée n’a pas trouvé de réceptacle capable de la supporter de la contenir et de la garder.Un exemple concret du Rabbi sur ‘les signes de la Lèpre’ et le moyen de la guérir :
Le Rabbi nous donne un exemple concret. Lorsqu’un Juif ressent durant sa prière un amour très fort pour D.ieu et que son âme est alors attirée vers sa source, à tel point qu’elle serait prête à quitter le corps, ‘Ratso’, il est alors essentiel de faire descendre, après la prière, la lumière de cet amour pour D.ieu dans le réceptacle de l’étude de la Torah, ou dans celui de l’accomplissement des Commandements divins, ‘Chov’.
S’il n’agit pas ainsi ‘les signes de la lèpre apparaîtront alors sur sa peau’, c’est-à-dire que si la lumière de cet amour pour D.ieu ne s’habille pas dans le réceptacle de l’étude, ou dans celui de l’action concrète, ‘alors cette lumière excessivement élevée qui n’a pas trouvé de réceptacle capable de contenir son intensité, sera finalement détournée vers l’autre côté de la Sainteté et finalement utilisée par les forces du mal’, ainsi qu’il a été expliqué précédemment. De fait, le Rabbi enseigne à ce sujet que celui qui n’étudie pas, ou qui n’accomplit pas une Mitsva après sa prière, ressentira une vive intolérance vis-à-vis de son prochain, et tombera facilement dans la colère, ce qu’à D.ieu ne plaise.D’après l’enseignement du Rabbi, Chov, le retour de l’âme dans le corps, représente la solution, le remède et la guérison de la lèpre. Chov est lié à la faculté du Bitoul, c’est-à-dire à la soumission la plus totale vis-à-vis de D.ieu et de Sa Volonté bénie. A l’image d’un esclave qui se tient devant son maître, totalement soumis, immobile et silencieux (‘Aaron se tût’). Par cette soumission, un Juif ajoutera dans son étude de la Torah, et dans son accomplissement des Commandements divins. Grâce à cela son action aura finalement pour effet d’unir les lumières les plus élevées à des réceptacles capables de les contenir.
Le Rabbi souligne ici la qualité de la Torah (c’est l’attribut de Tiféret) d’unir deux opposés : Ratso et Chov. Ratso désigne le ciel, la lumière infinie de D.ieu. Chov désigne, la terre, le corps matériel avec ses mesures et ses limites.Dans le Séfer Ha Maamarim méloukat (4, 44), le Rabbi écrit que lorsqu’un Juif ressent de l’amertume du fait de l’obscurité qui l’empêche de voir la lumière bénie de D.ieu, il attire alors le niveau de ‘Il fit de la pénombre Sa cachette’.L’explication de ce verset des Téhilim (18, 12) est que la source spirituelle de l’obscurité est plus haute que celle de la lumière. C’est pourquoi l’obscurité de notre exil, ou encore l’obscurité de la lèpre, sont définies par le Rabbi comme des lumières trop puissantes pour être perçues comme telles (Likouteï Si’hot, 11, 132).
‘Plaie’ et ‘Plaisir’ : ‘Néga’ et ‘Oneg’
La déclaration du Zohar selon laquelle ‘le point est au milieu du palais’ est dite au sujet du point que l’on place à l’intérieur de l’espace vide de la Lettre Beït. De manière profonde, la lettre Beïth est la première lettre du nom Binah et représente donc l’attribut de Binah, et le point qui est placé au centre du Beïth représente l’attribut de ‘Ho’hmah. Lorsque nous méditons à un concept de la Torah et qu’une idée jaillit dans notre esprit elle apparaît sous la forme d’un ‘point lumineux’ appelé ‘éclair intuitif’ ou que l’on appelle ‘le point de ‘Ho’hmah’. Le point de ‘Ho’hmah contient tous les éléments qui vont nous permettre de construire notre analyse et notre raisonnement pour comprendre le concept de la Torah que nous étudions.
Le Rabbi Rayats explique que l’analyse que nous faisons procède de l’attribut de Binah et cette analyse doit être constamment éclairée par la lumière ‘du point de ‘Ho’hmah’ car dans ce cas ‘le point se trouve au milieu du palais’, c’est à dire que notre analyse est constamment éclairée par la lumière divine de ‘Ho’hmah. En d’autres termes notre réflexion doit être établie sous la lumière abstraite et divine de ‘Ho’hmah et c’est seulement dans ce cas que l’on connaîtra alors le plaisir : ‘Oneg’ dans notre étude de la Torah.
A l’opposé, si l’on construit notre analyse indépendamment de la lumière de ‘Ho’hmah, c’est à dire que ‘le point de ‘Ho’hmah n’est plus au milieu du palais’, alors dans ce cas les lettres du nom ‘Oneg’ forment dans un ordre différent le nom ‘Néga’ qui signifie : ‘Plaie’ car lorsque le point divin de ‘Ho’hmah cesse d’illuminer notre esprit il devient impossible de ressentir le plaisir sublime de l’étude de la Torah. ‘L’éclair de ‘Ho’hmah’ dont l’éclatante et divine lumière se doit d’illuminer constamment notre analyse : ‘le palais de Binah’.
Ainsi, nous devons remettre en question notre analyse lorsque celle-ci n’a pas été élaborée sous l’éclairage de la lumière de ‘l’éclair divin’, de la lumière de ‘Ho’hmah afin par exemple de ne pas enfermer l’objet de notre étude dans les limites de notre logique et de notre raison et parvenir ainsi à saisir un tant soit peu la Sagesse divine qui dépasse notre entendement.
De fait, notre mission consiste à faire de nous-mêmes et ce monde inférieur une demeure pour D.ieu, et le moyen d’y parvenir dépend d’abord du fait de sanctifier nos pensées, nos paroles pour devenir un réceptacle, un ‘palais’, apte à recevoir le dévoilement du Roi des rois, le Saint béni soit-Il.
Dans l’enchaînement des mondes, le plaisir de D.ieu représente le plus haut niveau de la Séfira de Kéter, la lumière de Atik Yomin. La lumière supérieure de la Couronne qui qui surplombe tout l’enchaînement des mondes est ‘le ravissement’, ‘le Plaisir divin’ (‘Taanoug’) qui est au départ de la Création effective des mondes et de tout ce qu’ils contiennent.
Il en va de même chez l’homme, le plaisir est la plus haute qualité de son âme, car il est à l’origine de sa volonté et de ses actions. C’est à cela que se rapporte l’enseignement du Zohar selon lequel ‘le point doit illuminer le palais’. ‘Le plaisir’ est comparable à ce ‘point’. Un Juif doit trouver son plaisir en D.ieu et ce plaisir doit illuminer le palais de ses pensées, de ses paroles et de ses actions.
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi déclare que le plus grand plaisir d’un Juif est d’avoir conscience que dans n’importe quelle situation où il se trouve, il demeure attaché à D.ieu d’un lien essentiel et éternel. L’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine. Révéler la force de l’Essence de notre âme consiste à révéler le plaisir qui provient du lien de notre âme avec D.ieu. Aussi le Rabbi nous enseigne que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éveiller ce plaisir, car il détient le pouvoir de ‘briser toutes les barrières’, ‘de briser toutes les limites’, le pouvoir de pénétrer nos pensées nos paroles et nos actes.
Plus encore que cela, ‘le point est au milieu du palais’ signifie que le Rabbi est au milieu de notre Vie, car le plus grand des plaisirs provient du lien le plus profond qui nous unit à Lui.
par hassidout | 12 Avr, 2024 – 4 Nisan 5784 | FRANCE |
Programme du Seder Bein Hazmanim pendant le mois de Nissan
- 9h00 – Hassidout
- 10h00 – Cha’harit
- 11h15 – Niglé
- 12h00 – Si’ha
- 12h45 – Repas
- 13h00 – Sortie en Mivtsaïm
Beth Loubavitch – 8 Rue Lamartine – 75009 Paris Métro Cadet
par hassidout | 12 Avr, 2024 – 4 Nisan 5784 | Hassidout, Paracha, Rav Azimov Lévi |
En direct, chaque vendredi, étude du Likoutei Si’hot
avec le Rav Levi Azimov de 10h30 – 11h30
Tél.: +33159423068 – code: 33 41 593#
ET SUR RADIO HASSIDOUT
RADIO HASSIDOUT
Tazria – Circoncision hors-normes, en Egypte
Source : Likouté Si’hot volume 17, première Si’ha sur Tazria
1. Avant le don de la Torah, la circoncision pouvait être effectuée la nuit, contrairement à la loi instaurée par la suite. En Egypte, D.ieu fit en sorte que les Enfants d’Israël sentent l’odeur du sacrifice de Pessa’h pendant la nuit, pour les inciter à se circoncire immédiatement.
2. Ils pratiquèrent alors la circoncision avec leur propre épée, et non avec le couteau rituel habituel. Ce n’était donc pas considéré comme un travail interdit le jour de fête, même selon la loi biblique.
3. D’après le Zohar, la nuit de la sortie d’Egypte fut lumineuse comme une journée. Cela permit de pratiquer la circoncision la nuit comme si c’était le jour.
4. Tout ceci manifeste que la sortie d’Egypte fut un véritable « saut » au-delà de toutes les limites de la nature et même de la Torah. Pour réaliser cela, D.ieu fit briller une lumière transcendant toutes les limites.
5. Ce dépassement des limites s’exprima à travers le sang du sacrifice de Pessa’h mélangé à celui de la circoncision, deux mitsvot exprimant le lien essentiel du juif avec D.ieu.
6. Cela nous enseigne que « sortir d’Egypte » dans le service divin signifie dépasser toutes ses limites physiques et psychologiques pour se lier à D.ieu de façon absolue, par une « alliance éternelle ».
En conclusion, la circoncision hors-norme pratiquée en Egypte illustre la capacité donnée à chaque juif de transcender toutes les limites pour s’attacher à D.ieu, en « sortant d’Egypte » intérieurement chaque jour.
par hassidout | 12 Avr, 2024 – 4 Nisan 5784 | ETUDES QUOTIDIENNES |
בַּיּוֹם, הָרְבִיעִי, נָשִׂיא, לִבְנֵי רְאוּבֵן–אֱלִיצוּר, בֶּן-שְׁדֵיאוּר. קָרְבָּנוֹ קַעֲרַת-כֶּסֶף אַחַת, שְׁלֹשִׁים וּמֵאָה מִשְׁקָלָהּ, מִזְרָק אֶחָד כֶּסֶף, שִׁבְעִים שֶׁקֶל בְּשֶׁקֶל הַקֹּדֶשׁ; שְׁנֵיהֶם מְלֵאִים, סֹלֶת בְּלוּלָה בַשֶּׁמֶן–לְמִנְחָה. כַּף אַחַת עֲשָׂרָה זָהָב, מְלֵאָה קְטֹרֶת. פַּר אֶחָד בֶּן-בָּקָר, אַיִל אֶחָד כֶּבֶשׂ-אֶחָד בֶּן-שְׁנָתוֹ–לְעֹלָה. שְׂעִיר-עִזִּים אֶחָד, לְחַטָּאת. וּלְזֶבַח הַשְּׁלָמִים, בָּקָר שְׁנַיִם, אֵילִם חֲמִשָּׁה עַתֻּדִים חֲמִשָּׁה, כְּבָשִׂים בְּנֵי-שָׁנָה חֲמִשָּׁה: זֶה קָרְבַּן אֱלִיצוּר, בֶּן-שְׁדֵיאוּר.
Au quatrième jour, le phylarque des enfants de Reuben, Elitsour, fils de Chedéour. Son offrande : une écuelle d’argent, du poids de cent trente sicles ; un bassin d’argent de soixante-dix sicles, au poids du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie à l’huile, pour une oblation ; une coupe de dix sicles, en or, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d’un an, pour holocauste ; un jeune bouc, pour expiatoire ; et, pour le sacrifice de rémunération, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d’un an. Telle fut l’offrande d’Elitsour, fils de Chedéour.
יְהִי רָצוֹן מִלְפָנֶיךָ יְיָ אֳלֹהַי וֵאלהֵי אֲבוֹתַי שֶׁתָּאִיר הָיוֹם בְּחַסְדְּךָ הַגָּדוֹל עַל נִשְׁמַתִין קָדִּישִׁין דְּמִתְחַדְשִׁין כְּצִפָּרִים וּמְצַפְצְפִין וּמְשַׁבְּחִין וּמְצַלְּאִין עַל עַמָּא קַדִּישָׁא יִשְׂרָאֵל. רִבּוֹנוֹ שֶל עוֹלָם תַּכְנִיס וּתְעַיֵיל הַנַּךְ צִיפָרֵי קַדִּישֵׁי לַאֲתַר קַדִּישָׁא דְּאִיתְמַר עֲלֵייה עַיִן לֹא רָאֲתָה אֳלֹהִים זוּלָתֶךָ. יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ יְיָ אֱלֹהַי וֵאלֹהֵי אֲבוֹתַי שֶׁבְּאִם אֲנִי עַבְדְּךָ מִשֵּׁבֶט רְאוּבֵן שֶׁקָּרָאתִי בְּתוֹרָתֶךָ פַּרְשָׁה שֶׁל הַנָּשִׁיא הַיוֹם אֲזַי יָאִירוּ נָא עָלַי כָּל נִיצוֹצִין קַדִּישִׁין וְכָל הָאוֹרוֹת הַקְּדוֹשׁוֹת הַכְּלוּלוֹת בִּקְדוּשַׁת זֶה הַשֵּׁבֶט לְהָבִין וּלְהַשְׂכִּיל בְּתוֹרָתֶךָ וּבְיִרְאָתֶךָ לַעַשׂוֹת רֱצוֹנְךָ כָּל יְמֵי חַיַי אֲנִי וְזַרְעִי וְזֶרַע זַרְעִי מֵעַתָּה וְעַד עוֹלָם אָמֵן:
Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que dans Ta grande bonté Tu éclaires les âmes saintes qui se renouvellent comme des « oiseaux » et chantent et disent des louanges et prient au nom du peuple saint d’Israël. Maître du monde, recueille et fait entrer ces « oiseaux » sacrés dans le lieu saint dont il est dit : « Aucun œil ne l’a vu, sauf toi, ô Dieu. » Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que si moi, Ton serviteur, je suis de la tribu de Reuben dont j’ai lu aujourd’hui dans Ta Torah la section du Nassi, que toutes les « étincelles » saintes et toutes les illuminations saintes qui sont incluses dans la sainteté de cette tribu brillent sur moi, pour me donner la compréhension et l’intelligence dans Ta Torah et la crainte de Toi, pour accomplir Ta volonté tous les jours de ma vie, moi et mes enfants et les enfants de mes enfants, de maintenant à jamais. Amen.
par hassidout | 11 Avr, 2024 – 3 Nisan 5784 | MAGAZINE |
Voici un extrait de Likoutei Dibourim du Rabbi précédent, abordant la préparation et la célébration de la fête de Pessa’h selon la tradition hassidique. Le récit décrit en détail les efforts et la dévotion de Reb Zalman, un hassid érudit et dévoué, ainsi que les coutumes et les pratiques spéciales liées à la préparation de la Matsa Chemoura. Le texte évoque également les enseignements et les principes de la Yéchiva Tom’hei Temimim de Loubavitch, mettant en lumière l’importance du travail acharné, de la fidélité, et de l’étude assidue.
Extrait de Likoutei Dibourim du Rabbi précédent, page 162 et suivantes
Le hassid, Reb Zalman l’ancien, avec sa longue barbe magnifique, son visage rayonnant et joyeux, et la faucille à la main – était rapide et agile dans ses mouvements, comme un jeune homme très vif. On dirait que la joie le faisait bondir. Ses sandales et ses chaussettes blanches semblaient flotter spirituellement, comme les pieds de Naftali en mission divine, chose qui ne peut se produire que chez un homme servant Dieu, dont même les talons ressentent le grand plaisir dans l’esprit et le désir intérieur du cœur ardent dans ce travail.
L’importance de la préparation du Chabbat sacré et des jours de fête en général, a occupé une place très importante chez l’Admour Hazaken [le Rebbe Rashab]. À plusieurs reprises, il a parlé en éloges de ceux qui s’occupent des préparatifs du Chabbat et des jours de fête, en particulier en ce qui concerne la fête de Pessa’h.
Les préparatifs de Pessa’h ont commencé à Loubavitch au milieu de l’été. À environ trente kilomètres de Loubavitch, sur la route de Dobrovna, il y avait un domaine noble appelé « Shatserbina », qui servait de lieu régulier d’où le blé pour la Matsa Chemoura était amené.
À Shatserbina vivait un homme, un hassid et un érudit, d’un rang élevé tant en connaissance qu’en bonnes caractéristiques. Comme les hassidim ne sont pas précis sur les titres de respect, bien que ce Juif – Reb Zalman de Shatserbina – était un expert en Talmud de Babylone, connaissant le Talmud de Jérusalem et les Quatre Turim, expert en Zohar et en écrits de l’Ari, ainsi qu’en livres de hassidisme imprimés, et en plus, un homme de bienfaisance connu – il n’était appelé que « Zalman Shatserbiner ».
Quand je l’ai connu, il avait déjà environ soixante-dix ans. Sa stature et la majesté de son visage ne peuvent pas être décrites par écrit. Sur son visage se répandaient les signes de la grandeur de l’esprit, de la bonté du cœur et de la droiture de l’âme.
Reb Zalman Shatserbiner – en plus d’être une figure sage des colonies des générations passées, véritablement sages et de bon caractère – était l’un des élèves importants de l’Admour Hazaken [le Tséma’h Tsédek] et parmi les principaux connectés à l’Admour Hazaken [le Rebbe Maharash].
Dans ses champs, le blé pour la Matsa Chemoura était moissonné, et il y avait un ordre fixe à cela – concernant le choix du champ qui a produit le meilleur blé et concernant la sélection du jour de la moisson.
Les conditions pour le jour de la moisson étaient : qu’il soit clair et lumineux, avec le soleil brillant à pleine force, et que pendant les trois jours précédents il ne pleuve pas. Les heures fixées pour la moisson étaient de douze heures à midi jusqu’à deux ou deux heures et demie.
Quand approchait le temps de la moisson, Reb Zalman venait à Loubavitch pour organiser la moisson. Comme on ne pouvait pas savoir à l’avance quand la moisson pourrait avoir lieu, car il fallait les conditions mentionnées ci-dessus, il amenait à Loubavitch plusieurs de ses charrettes pour transporter les personnes qui étaient habituées à moissonner le blé à Shatserbina, afin qu’elles soient prêtes et disponibles pour cela (bien que les principaux impliqués dans la moisson du blé étaient Reb Zalman, sa famille et les Juifs de l’établissement, un certain nombre de « résidents » de Loubavitch et des invités séjournant à Loubavitch à ce moment-là avaient l’habitude de se joindre).
Parfois, il fallait attendre une semaine pour le jour clair avec les conditions requises pour la moisson de la « Chemoura ».
C’était un travail de grande joie pour Reb Zalman, double et triple : d’abord la moisson du blé pour la « Chemoura » pour le Rebbe, en plus – accueillir des invités pendant plusieurs jours, ce qui était très cher à Reb Zalman qui était doté d’un sens spécial pour cela, et surtout – le fait que l’Admour Hazaken, et à mon époque – le Rabbi Maharach, venaient eux-mêmes en personne à la moisson, quelque chose qui lui donnait une « vitalité » pour de nombreuses années.
Du jour où Reb Zalman est parti avec les émissaires de la mitsva jusqu’au jour clair où la « Chemoura » a été moissonnée – la conversation quotidienne était dédiée à la météo, regardant le ciel pour voir si le vent est sec et s’il n’y a pas d’humidité dans l’air. Des dizaines de spéculations étaient émises chaque jour sur la météo à venir le lendemain. Chaque jour, ils attendaient l’arrivée du messager spécial de Shatserbina pour annoncer que la moisson aurait lieu ce jour-là.
Le voyage à Shatserbina, qui durait environ deux heures, et les choses autour de cela, m’ont beaucoup impressionné (en tant qu’enfant de mon âge à l’époque – j’ai trouvé dans ma pensée pour chaque événement – une histoire similaire dans la Bible ou dans les légendes des sages que je connaissais), et ils sont plus ou moins enregistrés dans mes souvenirs d’enfance.
La moisson et le battage étaient effectués avec une grande joie, avec tout le sérieux qui se déversait sur chaque visage. Tous étaient ceints de ceintures et coiffés de hauts chapeaux et kippas. La chaleur brûlait et le travail était fait si rapidement, comme s’ils étaient habitués depuis longtemps au travail des champs.
Le hassid Reb Zalman l’ancien, avec sa longue barbe magnifique, son visage rayonnant et joyeux, et la faucille à la main – était rapide et agile dans ses mouvements, comme un jeune homme très vif. On dirait que la joie le faisait bondir. Ses sandales et ses chaussettes blanches semblaient flotter spirituellement, comme les pieds de Naftali en mission divine, chose qui ne peut se produire que chez un homme servant Dieu, dont même les talons ressentent le grand plaisir dans l’esprit et le désir intérieur du cœur ardent dans ce travail.
Certains des hommes moissonnaient et d’autres faisaient la tonte. La tonte se répandait dans l’espace avec un charme particulier et résonnait au loin.
La sainteté rayonnait sur toute la surface, les femmes et les enfants des familles vivant à Shatserbina se tenaient à distance et observaient avec grande joie. Tous étaient vêtus de vêtements de Chabbat, et sur chaque visage, on pouvait lire qu’un événement extraordinaire se produisait aujourd’hui.
Immédiatement après avoir terminé le travail de moisson et de battage, une partie de l’assemblée, y compris Reb Zalman, alla se laver. En revenant du bain, Reb Zalman s’habillait en vêtements de Chabbat et commençait la prière de Min’ha. Le « shliach tsibbur » (celui qui dirige la prière) était Reb Zalman lui-même, et spécifiquement dans la mélodie de Sim’hat Torah. Ils ne disaient pas Tachanoun.
Reb Zalman chantait la prière « Aleïnou Léchabea’h » avec une mélodie joyeuse particulière, et pour « Oseh Chalom » du Kaddish, Reb Zalman finissait déjà par le faire rouler selon la coutume connue. S’ils refusaient de le faire, par respect pour lui, il exprimait des supplications « nu » et ralentissait les pas de « Oseh Chalom » jusqu’à ce qu’ils soient forcés de le faire rouler, et alors Reb Zalman sortait danser avec toute l’assemblée.
Pendant la danse, Reb Zalman chantait les versets dits après « Aleïnou », à haute voix et avec une mélodie attrayante au rythme de la mélodie, et lorsqu’il atteignait la fin du verset « Mais les justes… verront Ta face », il effectuait un saut et roulait trois fois d’avant en arrière. Ensuite, ils s’asseyaient au festin de joie, qui était préparé dans le jardin fruitier : une grande table pleine de toutes sortes de produits laitiers en abondance.
Pendant le repas, le Rabbi Maharach disait un discours de hassidisme et se réunissait pendant plusieurs heures avec l’assemblée. Ensuite, ils priaient la prière du soir. le Rabbi Maharach allait se reposer dans une chambre spéciale préparée pour lui, tandis que toute l’assemblée continuait à se réunir toute la nuit. Le lendemain, ils priaient en commun et à dix heures, ils retournaient à Loubavitch.
Reb Zalman et ses compagnons ne venaient que le soir et apportaient avec eux le sac de blé suspendu sur le piquet de la « Chemoura » dans une chambre spéciale.
Après la disparition du hassid Reb Zalman, ils ont commencé à prendre du blé pour la « Chemoura » dans différents endroits des colonies juives du district de Kherson, ainsi que chez le hassid et homme riche Reb Nachman Z »L Dolitski de sa ferme « Nikhaïevka » sous la supervision du hassid Reb Tzvi Z »L Sanin.
En 5647, la première année de la fondation de « Tom’hei Temimim » à Loubavitch, tout le travail de préparation de la Matsa Chemoura passait entre les mains des élèves de la Yéchiva.
Tout au long de l’année, le blé était moulu dans un moulin à eau, avec tous les embellissements, des pierres neuves, etc. Cette année-là, les propriétaires du moulin ont converti le moulin en un moulin fonctionnant avec des rouleaux, et pour cette raison, un moulin à main spécial a été organisé pour moudre le blé de la Chemoura.
Le travail de mouture du blé a commencé au début du mois d’Adar. D’abord, le blé était trié trois fois, puis la mouture était effectuée selon les ordres établis et les embellissements spéciaux. Chaque chose avait un ordre fixe. Un ordre spécial et un travail spécial étaient dans le pompage de notre eau la veille de la cuisson des matsot de mitsva, et dans les préparatifs pour la cuisson de la Chemoura la veille de Pessa’h. Dans ce travail, les anciens élèves de la Yéchiva étaient engagés, qui recevaient des avertissements et des instructions spéciales sur tout, à la fois en relation avec le pompage de notre eau, la préparation du four et les ordres de cuisson et de pétrissage et la supervision de chaque détail en particulier.
Une fois, un élève est arrivé à la Yéchiva, un érudit et doué, et le comité de direction de la Yéchiva l’a accueilli avec grand plaisir comme élève de la Yéchiva.
L’ordre d’admission des nouveaux élèves à la Yéchiva « Tom’hei Temimim » était que, après avoir terminé l’admission des élèves, ils préparaient une liste détaillée des élèves admis. En tant que « directeur actif » de la Yéchiva, j’introduisais la liste à le Rabbi Maharach avec un discours général et détaillé sur les opinions des membres du comité d’examen public et des membres du comité d’examen secret sur chaque élève en particulier.
le Rabbi Maharach s’intéressait à connaître tous les détails concernant chaque élève. Quand il est arrivé à l’élève mentionné, il s’y est intéressé de manière particulière, car le garçon avait de bons talents, cependant, selon le discours du comité examinateur secret, il a été noté que ce garçon avait des traits grossiers et son visage n’était pas très délicat.
le Rabbi Maharach a réfléchi longuement et s’est plongé dans la question, a passé en revue le discours plusieurs fois, et ensuite a dit qu’il devait être accepté comme élève mais qu’il faudrait le prendre fermement en main.
Immédiatement après avoir approuvé la liste des élèves, vers la moitié du mois de Heshvan environ, j’ai établi pour cet élève un ordre strict spécial, et j’ai instruit les instructeurs sur les ordres de Nigleh et de Hassidout de le surveiller spécialement. Cela a continué tout l’hiver.
Au début du mois de Tevet, le Rabbi Maharach est allé à l’étranger, à l’époque du début du mois d’Adar, quand ils devaient commencer à sélectionner le blé pour la Chemoura, le Rabbi Maharach m’a écrit dans l’une de ses lettres, de charger cet élève de tout le travail difficile lié aux préparatifs de la Chemoura et de lui écrire comment le travail était effectué, car cette année-là, le Rabbi Maharach devait arriver à Loubavitch seulement quelques jours avant Pessa’h.
J’ai exécuté toutes les instructions avec rigueur. Tous les travaux difficiles dans la sélection du blé, à la station du moulin à main et dans le broyage lui-même, j’ai chargé l’élève mentionné, de sorte que pendant deux semaines, il n’a pas eu un moment de repos, ni jour ni nuit, et tout était dans un ordre organisé, afin qu’il ne ressente pas qu’une instruction particulière était en cours ici.
Généralement, chez les élèves de « Tom’hei Temimim » à Loubavitch, la question « pourquoi » ou « pourquoi » n’existait pas, s’ils étaient commandés de faire – ils le faisaient.
La Yéchiva « Tom’hei Temimim » à Loubavitch a été fondée sur quatre fondements : vérité, amour, fidélité et dévouement. L’élève de la Yéchiva était considéré comme un fils, l’amour qui régnait entre les élèves était étonnant, la fidélité et le dévouement des directeurs envers les élèves étaient dans le plein sens du terme, et seule une telle conduite pouvait élever un tel type d’élèves que la Yéchiva « Tom’hei Temimim » a en effet élevé et éduqué – que Dieu les bénisse.
Quand ils devaient cuire la Matsa pour tous les gens de la maison, tout le travail était sur les épaules de cet élève, c’est-à-dire – tous les élèves travaillaient, mais je lui ai confié les travaux difficiles. Quand mon père est revenu à Loubavitch, en plus des informations que je lui avais écrites dans les lettres, il s’est particulièrement intéressé et en détail à cet élève.
Quand les préparatifs de la cuisson de la Matsa Chemoura de la veille de Pessa’h sont arrivés, en plus de tous les travaux, j’ai honoré le garçon en le chargeant de la vérification du ‘hamets dans le « minyan », dans le bureau de la Yéchiva, un travail qui a duré jusqu’à deux-trois heures après minuit, et à sept heures du matin la veille de Pessa’h, il devait être au lieu de cuisson pour préparer la boulangerie.
Quand ils ont terminé tous les travaux, je l’ai appelé vers moi à une heure précieuse le soir, et je lui ai ordonné d’apprendre bien le discours « Chachat Yamim » dans le « Sidour », et le lendemain – le premier jour de Pessa’h – il viendrait à moi à sept heures du matin et j’étudierais avec lui le discours. Je savais qu’il était l’un des responsables des tables dans le « Grand Hall », et jusqu’après le « Séder » qui se terminerait sûrement à deux heures après minuit, il n’aurait pas un moment de libre pour étudier. Tout l’objet était de voir à quel point l’étude du hassidisme lui importait.
À sept heures du matin, le discours était gravé dans son esprit, selon son niveau de connaissance du hassidisme à ce moment-là. J’ai étudié avec lui jusqu’à huit heures. Quand je suis entré ensuite chez le Rabbi Maharach et lui ai raconté tout ce qui a été dit, il était satisfait et m’a dit, nous avons planté avec l’aide de Dieu, nous récolterons maintenant les fruits, j’espère qu’il sera tapoteur afin de tapoter, et bien qu’il faille encore beaucoup de temps, finalement ses branches seront nombreuses avec de nombreux fruits et de grandes croissances.
Au dernier jour de Pessa’h, lors du repas de la fête à la Yéchiva dans le « Grand Hall », le Rabbi Maharach m’a dit :
Yossef Yits’hak ! Regarde l’effet de la sueur de la mitsva – en montrant le garçon mentionné sans qu’il s’en rende compte – il a reçu un visage complètement différent, la grossièreté a été enlevée et on voit le visage d’un homme.
par hassidout | 11 Avr, 2024 – 3 Nisan 5784 | MAGAZINE |
La parole est un don d’une puissance inouïe. Nos Sages nous enseignent que par elle, nous pouvons atteindre les plus hauts sommets spirituels ou nous complaire dans les plus creux abîmes. Loin d’être anodine, chaque parole que nous prononçons laisse une empreinte indélébile sur notre âme…
La maîtrise de la parole est au cœur des enseignements de la Torah et des Sages. Bien que bavarder puisse sembler inoffensif, nos sources mettent en garde contre les implications spirituelles profondes des paroles vaines et futiles. Car la faculté d’émettre des sons articulés n’est pas anodine – la parole recèle un pouvoir quasi mystique pour l’élévation comme pour la dégradation de l’âme.
Ce lien essentiel entre parole et spiritualité est souligné de manière récurrente dans le cycle annuel des lectures hebdomadaires et des fêtes. En particulier, la fête de Pessa’h est intimement liée à la sanctification du pouvoir de la parole, « libéré de son exil » antérieur à la sortie d’Égypte, comme l’illustre le fait que Moïse était alors « lourd de bouche ». Les mitsvot pascales comme raconter l’Exode ou consommer certains aliments par la bouche visent à sanctifier cette faculté retrouvée.
Pourtant, les conséquences tragiques d’un usage pernicieux de la parole sont exposées crûment dans les lois de la « Tsaraat », cette mystérieuse affection cutanée envoyée par D.ieu en punition notamment de la médisance et des ragots. L’obligation d’isoler et exclure le « metsora » atteint illustre l’impact dévastateur que peuvent avoir les paroles négatives sur la pureté de l’âme.
Mais il ne s’agit pas seulement de paroles malveillantes ou nuisibles envers autrui. Même les simples bavardages, aussi anodins soient-ils en apparence, laissent une empreinte indélébile sur notre être intérieur. Comme l’expliquent nos sources, de tels « discours futiles » imprègnent notre âme de vacuité et nous font insensiblement sombrer dans la trivialité. Le fait que la « Tsaraat » se manifeste d’abord sur la maison, puis les vêtements, avant d’atteindre le corps, symbolise métaphoriquement cette dégradation graduelle de l’individu par l’effet corrosif des paroles vaines.
Car lorsque nous prononçons des mots, notre âme s’en imbibe totalement. La parole a ce pouvoir unique d’attiser nos passions et nos ressentis les plus profonds, comme l’explique le Rabbi Rashab. C’est pourquoi l’aveu verbal et détaillé des fautes commises est une composante essentielle du processus de teshouva (repentir) à Yom Kippour – pour permettre cette intériorisation par la puissance de la parole.
Nos sources rapportent comment même Miryam la prophétesse fut punie de la manière la plus sévère pour ses simples ragots sans intention malveillante. Illustration frappante du pouvoir extraordinaire de la parole, qui transcende les notions conventionnelles de bien et de mal.
Mais ce pouvoir quasi-mystique peut aussi être utilisé pour nous élever aux plus hautes cimes spirituelles. En consacrant nos temps libres à l’étude de la Torah, à la prière ou à des discussionsédifiantes, nous permettons à la parole de sanctifier notre être dans sa totalité.
La Torah et ses commentateurs insistent ainsi sur la responsabilité immense qui accompagne ce don divin. Comme le montre la faute des explorateurs de Canaan rapportée peu après l’incident de Miryam, quelques paroles négatives et pleines d’amertume ont suffi à les faire basculer dans la rébellion ouverte contre D.ieu et Son dessein. Discipliner notre bouche, maîtriser notre langue et combler notre temps de paroles sacrées devient dès lors la clé pour accéder aux niveaux les plus sublimes de l’âme et de la Divinité.
Au-delà des mots, c’est l’essence même du pouvoir de la Parole créatrice qui est mise en lumière – celle qui insuffle la vie à l’univers entier. Un pouvoir immense à la portée de chacun, pour la construction ou la destruction. À nous d’en être les fidèles dépositaires en maîtrisant nos paroles vaines pour les consacrer à l’essentiel.
par hassidout | 11 Avr, 2024 – 3 Nisan 5784 | MAGAZINE |
Vidéo inédite du Rav Moché Feinstein (David Yarmesh)
Le Rav Moché Feinstein (hébreu : משה פיינשטיין), dit Harav Moché ou Reb Moïshe, est un Rav et Rosh Yechiva haredi lituanien du xxe siècle (3 mars 1895 – 23 mars 1986). Éminent talmudiste et décisionnaire en matière de Loi juive, son expertise en Halakha, mondialement reconnue, en a fait de facto l’autorité Ravique suprême pour les Juifs orthodoxes. il fut président de la Moetzes Gedolei HaTorah.
Rav Moché Feinstein est né, selon le calendrier hébraïque, le 7e jour du mois de Adar 5655 à Uzda, près de Minsk, en Biélorussie, qui fait alors partie de l’Empire russe. Son père est le Rav David Feinstein, Rav de Uzdan. Son père est un descendant de Rabbi Yom Tov Lipman, Rav de Kapolye, dont les gloses sur le Talmud ont été publiées dans la Guemarah, et aussi l’auteur d’autres œuvres talmudiques.
Il étudie avec son père et aussi dans les Yechivot de Sloutsk, Shklov et Amstislav, avant d’être nommé Rav de Lubań où il sert pendant seize ans. Sous la pression croissante du régime soviétique, il déménage avec sa famille à New York en 1936 où il demeure le reste de sa vie.
À son arrivée dans le Lower East Side, il devient le Rosh Yechiva de la Yechiva Mesivtha Tifereth Yerushalaim. Plus tard, il établit une branche de la Yechiva à Staten Island à New York, maintenant dirigée par son fils, le Rav Reuven Feinstein. Son autre fils, le Rav David Feinstein, dirige celle de Manhattan.
Il préside l’Union des Rabbanim orthodoxes des États-Unis et du Canada et préside la Moatzath Gedolei HaTorah de la Agudath Israël de l’Amérique des années 1960 jusqu’à sa mort. Rabbi Feinstein a également tenu un rôle de leadership pour le « Israël Chinuch Atzmai ».
Rav Moché Feinstein est vénéré par beaucoup comme un Gadol Hador; littéralement « un Grand de la Génération », y compris par le Rav Yaakov Yisrael Kanievsky (le « Steipler »), le Rav Aharon Kotler, le Rav Yaakov Kamenetsky et le Rav Yosef Shalom Eliashiv, même si plusieurs d’entre eux sont bien plus âgés que lui. Il est universellement reconnu comme le principal Possek (décisionnaire) de sa génération, et les gens de partout dans le monde l’appelaient pour avoir réponse aux questions les plus compliquées de Halakha (loi juive).
Rav Moché Feinstein qui fut interrogé au sujet de la prière pour l’État d’Israël, a répondu qu’elle devrait être modifiée pour indiquer un point de vue sioniste d’espérance, au lieu d’une approche messianique sioniste. Le texte, selon sa recommandation, se présente comme suit: « Notre Père dans les cieux, le rocher d’Israël et son rédempteur, bénissez l’État d’Israël afin qu’il devienne Le début de la germination de notre Rédemption. »
Le Rav Moché Feinstein décède le 23 mars 1986 (13 Adar II 5746 sur le calendrier hébreu). Ses funérailles en Israël sont retardées d’une journée en raison de problèmes mécaniques de l’avion transportant le cercueil, qui a dû retourner à New York. On dit que ses funérailles en Israël furent les plus importantes depuis l’époque de la Mishna. On estime que 300 000 personnes ont participé à ses obsèques qui se sont tenues le jour de Chouchan Pourim 5746. Wikipedia
Son petit-fils, Rav Mordechaim Tendler, raconte la rencontre du Rav Feinstein avec le Rabbi de Loubavitch
La plupart des gens qui connaissaient mon grand-père, Rav Moché Feinstein, zt”l, ne l’ont jamais vu apprendre des sefarim habituels. Il écrivait toujours. Tout son apprentissage a eu lieu dans le passé, avant que quiconque ne le connaisse à New York.
C’était donc une énigme: quand a-t-il appris? Il étudiait le Daf Yomi pendant toute la semaine, la Paracha avec Onkelos et Rachi, et Midrash Rabba sur cette Paracha. Chaque matin, il apprenait deux chapitres de Tana’h, juste les mots. Il avait, en fait, une connaissance encyclopédique de Tana’h. Il n’a fait aucun autre apprentissage, certainement pas la Kabbale, ou les enseignements mystiques et ésotériques.
Je lui ai demandé une fois s’il avait déjà appris la Kabbale, et il m’a donné une réponse énigmatique: « Ceux qui parlent de la Kabbala ne la savent pas, et ceux qui la savent, n’en parlent pas. »
Il n’a jamais répondu clairement à ma question, mais un incident survenu en 1975 peut nous donner un indice. Avram Levine, qui était alors secrétaire de l’organisation de mon grand-père, Agudas Rabbanim, lui avait demandé d’être mesader kedushin lors de son mariage. Avram Levine, qui a ensuite déménagé en Israël, où il écrit pour la presse juive, est un Hassid Loubavitch, et le mariage devait avoir lieu au siège de Loubavitch à Crown Heights, Brooklyn.
Des dispositions ont été prises pour qu’après la ‘Houpa, mon grand-père, pour la première fois, rencontre le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Menahem Mendel Schneerson, qui, selon la coutume de ‘Habad, ne serait pas personnellement présent au mariage.
Après la ‘Houpa, mon grand-père et le Rabbi ont passé une heure seuls ensemble. Par la suite, mon grand-père m’a dit que les premières minutes étaient consacrées à des sujets familiaux, chacun s’interrogeant sur la santé et la famille de l’autre.
Ensuite, ils ont discuté des questions relatives au Klal Israel, y compris les récentes décisions politiques et d’autres sujets de préoccupation.
Enfin, le Rabbi a dit à mon grand-père qu’il avait une question concernant la Torah. Il a dit à mon grand-père que, pendant 50 ans, il avait été perplexe face à une énigme majeure dans le Zohar, l’oeuvre fondatrice de la Kabbale. Sa question portait sur le concept kabbalistique du Yanuka, un enfant merveilleux qui possède une sagesse surnaturelle.
Mon grand-père donna instantanément au Rabbi une explication extraordinairement brillante à la question qui avait été posée. Le Rabbi aurait été ravi de sa réponse. Leur rencontre a pris fin et mon grand-père est parti.
Plus tard, après qu’il m’ait dit ce qui s’était passé pendant sa rencontre avec le Rabbi, j’ai demandé à mon grand-père s’il avait appris cette explication plus tôt, mais mon grand-père a refusé de discuter de la question plus avant.
Lorsque j’ai discuté de cet anecdote avec mes oncles, les fils de mon grand-père, nous avons conclu qu’il aurait été impossible pour mon grand-père d’avoir répondu à la question du Rabbi aussi rapidement et avec une telle confiance, à moins que cela ne soit déjà clair dans son esprit lors d’une étude antérieure. Cela signifie qu’il devait effectivement avoir étudié la Kabbale de manière approfondie au cours de ses premières années.
Mon grand-père, bien sûr, a passé autant de temps à répondre aux questions des Juifs qui n’avaient pas la stature du Rabbi de Loubavitch. À une occasion, il a entendu un jeune homme qui vivait dans le Midwest qui venait, de perdre son père. Pour compliquer les choses, les funérailles ont eu lieu une semaine avant le mariage du jeune homme. Le Chabbat de son aufruf tomba au milieu de shiva.
Parce que sa famille était proche de Rav Moché, ils ont passé un appel longue distance à New York pour discuter de certains questions spécifiques concernant la situation du marié. Le jeune homme appréciait beaucoup l’aide de Rav Moché et ses paroles chaleureuses de chizouk.
Quelques minutes après avoir raccroché, le téléphone a sonné au domicile du jeune homme. Un opérateur longue distance a demandé au jeune homme surpris s’il accepterait un appel longue distance du Rav Moché Feinstein. Le Rav Feinstein a expliqué la raison de son appel.
«Après que nous ayons raccroché. J’ai compris que ce Chabbat était aussi le Chabbat Kallah de votre financée. La coutume veut que le Hatan envoie des fleurs à la Kallah pour sont Chabbat spécial. Si votre Kallah ne recevait pas de fleurs et que toutes ses amies qui viennent participer au Chabbat Kallah verraient que la Kalla n’a pas reçu de fleurs, elle se sentirait mal. Je voulais donc vous dire que vous devez vous assurer d’envoyer les fleurs, malgré votre situation.»
Rav Moché a ensuite poursuivi en disant que les Lois d’aveilout (lois de deuil) sont rabbinique, mais faire de la peine à son prochain est un interdit de la Torah.
par hassidout | 11 Avr, 2024 – 3 Nisan 5784 | MAGAZINE |
Depuis le jour où il a rencontré le Rabbi pour la première fois en 1959, Reb Zalman Jaffe ע »ה a consacré sa vie à saisir chaque opportunité de rendre le Rabbi heureux et à servir d’homme de relations publiques du Rabbi en Angleterre. Il encourageait toujours les gens à écrire au Rabbi, pas nécessairement quand ils avaient des problèmes, mais pour garder toujours le contact. Il ne voulait écrire que de bonnes nouvelles, pour « rendre le Rabbi heureux ». Il ne voulait pas être un « Tsoros-‘Hassid » (un ‘Hassid qui n’écrit que lorsqu’il a des problèmes) et n’écrire que lorsqu’il avait un problème.
Il se délectait à raconter des histoires sur le Rabbi et sur les réalisations de ses Chlou’him (émissaires). C’est l’une des raisons pour lesquelles il a écrit son célèbre livre « Ma rencontre avec le Rebbe », pour aiguiser l’appétit des gens à visiter eux-mêmes le « 770 » (siège mondial du mouvement ‘Habad-Loubavitch à New York).
Reb Zalman Jaffe a toujours eu un don pour l’écriture et lorsqu’on lui a suggéré que quelqu’un devrait tenir un journal de ses expériences au « 770 », il a sauté sur l’occasion. Il a fini par publier vingt-six volumes de « Ma rencontre avec le Rabbi » !
Le Rabbi faisait des commentaires si nécessaire et l’encourageait toujours à augmenter le nombre de pages chaque année. Qu’il ait réussi à le faire était l’un des plus grands miracles du Rabbi ! La Rebbetzin Haya Mouchka était sa plus célèbre fan. Reb Zalman s’assurait toujours de présenter un exemplaire de son journal à la Rebbetzin dès son arrivée à New York. Lorsqu’ils se rencontraient à nouveau, il était évident d’après ses questions et ses commentaires qu’elle avait lu chaque page.
Reb Zalman avait un lectorat avide et ses Rencontres étaient connues pour être addictives. Après avoir commencé à lire l’un des livres, il était difficile de le poser avant d’avoir atteint la fin. Les livres comprenaient une synthèse d’humour et de sérieux, de Torah et d’anecdotes. Le fil conducteur qui traversait les « Rencontres » était le lien que notre famille entretenait avec le Rabbi. Cela donnait aux livres une touche personnelle charmante et chérie.
À l’insu de la plupart des lecteurs, en plus de ses livres, il entretenait une correspondance suivie avec le Rabbi. Pendant quarante ans, il a eu le privilège de recevoir les conseils inspirés du Rabbi sur pratiquement tous les sujets.
Le Rav Avremi Kievman, s’est proposé de mettre les lettres en ordre. Il a ensuite suggéré de les publier dans un livre pour mettre les conseils du Rabbi à la disposition de tous !
Ma rencontre avec le Rabbi (1969)
Cela fait maintenant onze ans que je rends personnellement visite au Rabbi Shlita, la plupart du temps avec Roselyn, mon épouse.
Je me souviens très bien de notre tout premier rendez-vous privé avec le Rabbi – notre première ‘Yé’hidout’. Nous avons demandé au Rav Chodakov, le secrétaire personnel du Rabbi, à quelle heure nous devions voir le Rabbi. Il répondit « Chatzos – minuit! » Pour un Anglais, huit ou même neuf heures du soir étaient très tard pour une conférence, mais minuit ?! Cela semblait tout à fait fou.
Aujourd’hui, lorsqu’on me propose un rendez-vous à 2h00 du matin, je réponds : « Pourquoi ai-je la chance d’avoir une Yé’hidout si tôt ? ».
C’était ma première visite au « 770 », j’avais donc beaucoup de conseillers sur le protocole. Notre cher ami, le Rav Shemtov, était notre principal parrain. J’ai pris bonne note de ses consignes telles que : « Ne serrez pas la main du Rabbi, ne vous asseyez pas », etc.
En entrant dans le sanctuaire du Rabbi, nous avons été étonnés de voir le Rabbi s’avancer pour nous accueillir, les mains tendues.
« Oh », dis-je. « Je suis désolé, mais le Rav Shemtov a dit que je ne devais pas serrer la main du Rabbi. »
« Peu importe », répondit le Rabbi en souriant et avec une belle étincelle dans les yeux, « nous ne le dirons pas au Rav Shemtov ! » Il me serra la main puis m’invita à m’asseoir.
« Oh non, surtout pas », dis-je, horrifié. « Le Rav Avraham Shemtov m’a dit qu’en aucun cas je ne devais m’asseoir. »
« Vous pouvez vous asseoir les trois premières fois », dit le Rabbi.
Ce que je fis – en me disant – il m’a fallu quarante ans pour arriver en Amérique, je ne pense pas que je reviendrai une deuxième fois, encore moins une troisième fois ! Eh bien maintenant, Boruch Hashem, j’ai déjà traversé l’Atlantique quinze fois et j’ai vu le Rabbi en privé plus de quarante fois. Donc – inutile de le dire – maintenant je me tiens debout en présence du Rabbi, et je ne serre pas la main.
Oh – je suis un vrai Hassid maintenant, et je suis bien chez moi au « 770 » où les gens me marchent sur les pieds avec plaisir, et me poussent avec leurs coudes durs. Remarquez, je deviens moi-même tout à fait expert en la matière. D’un autre côté, c’est un spectacle étonnant et incroyable de voir le hall bondé SERRÉ sans un pouce d’espace libre. Puis le guetteur donne le signal que le Rabbi est en route. Un silence soudain tombe sur l’assemblée et comme par magie, il se forme un grand espace à travers lequel le Rabbi passe lors d’un Farbrenguen ou pour rejoindre sa propre place lors d’un office à la synagogue.
Soit dit en passant, le Rabbi ne fait jamais attendre sa Congrégation au moment de la lecture du Shema ou de l’Amidah. Après les offices du Chabbat et de Yom Tov, le Rabbi souhaite à tous, très doucement, « Bon Chabbat » ou « Bon Yom Tov ». Un passage lui est à nouveau miraculeusement dégagé et normalement je démarre un Nigun pour que le Rabbi soit « joué » avec un air joyeux.
À mon éternelle surprise et stupéfaction, mais aussi à ma grande satisfaction, le Rabbi a continué à me combler de beaucoup d’honneur. Une fois, j’ai été tenté de lui demander pourquoi il me traitait de manière si remarquable, alors qu’en fait je n’avais pas fait grand-chose pour mériter de telles faveurs. Le Rabbi a répondu que ce n’était pas pour le travail que j’avais fait, mais pour ce que j’allais faire.
Bien des années plus tard, j’ai de nouveau demandé au Rabbi pourquoi j’étais si favorisé et j’ai rappelé ce qu’il m’avait dit lors d’une occasion précédente – que c’était pour le travail que j’allais faire et non pour ce que j’avais fait. Le Rabbi sourit et dit : « La même chose s’applique aujourd’hui. »
Cette année, nous sommes arrivés au « 770 » d’Angleterre vers 19 heures. Le Rav Chodakov m’a informé que le Rabbi s’adresserait à la Conférence annuelle des N’Shei Chabad (Femmes Loubavitch) dans environ une demi-heure dans la grande salle, après quoi il était prévu que seules les femmes et les filles de l’extérieur défilent devant le Rabbi, assis seul à la table sur l’estrade, flanqué du Rav Chodakov et du Rav Groner. Elles auraient droit à quelques instants pour parler au Rabbi.
Le Rav Chodakov a suggéré qu’après le défilé des femmes et des filles, nous pourrions alors nous « joindre » et dire Shalom Aleichem au Rabbi.
Nous nous sommes précipités « comme des fous » pour arriver dans la salle avant 20 heures. Il y avait environ 500 femmes et filles présentes et toutes étaient impatientes de parler au Rabbi. Donc, bien que seules les dames de l’extérieur étaient censées défiler, les 500 ont insisté pour faire la queue. Au lieu d’attendre une heure pour notre tour, nous avons attendu sept heures jusqu’à 3 heures du matin ! Nous avons vécu une expérience inoubliable.
Nous étions les derniers de la file. Il y avait maintenant trois filles devant nous. Chacune remettait au Rabbi une lettre de quatre ou cinq pages, qu’il lui fallait quatre ou cinq minutes pour lire. Puis, sans aucune hésitation, il répondait à la fille : « Tu dois continuer à faire ceci ou cela ». « Reste à l’université. » « Le Rav Chodakov te prêtera 250 $ pour finir le cours. » « Rembourse quand tu pourras. » « Va au camp cette année et prends ce groupe et ce cours. » Elle était extrêmement contente et réconfortée lorsqu’elle s’éloignait. La fille juste devant nous a fondu en larmes – de joie, dit-elle – en allant voir le Rabbi pour la première fois.
Puis ce fut notre tour. « Pourquoi n’êtes-vous pas venus la veille de Chabbat pour avoir un autre Farbrenguen ? » (J’ai ensuite dit à Berel Futerfas que le Rabbi avait fait une blague sur le fait de venir pour Chabbat Mevar’him. Il a dit que le Rabbi ne faisait pas de blagues et qu’il se préparait maintenant pour le vol de l’année prochaine afin d’arriver à temps pour ce Chabbat).
Le Rabbi m’a demandé si nous faisions des Farbrenguen à Manchester. « Oui, chaque Chabbat Mevar’him », ai-je répondu.
« Oh, vous allez devoir changer votre nom en Kfar Habad ! »
Nous logions dans l’appartement au-dessus du Kolel et jouxtant l’arrière du « 770 » dans Union Street. Il appartient au Rabbi. « Où logez-vous ? » nous a-t-il demandé.
« Union Street. »
« Ah bon – Shalom, Unité. »
Les repas des Yamim Tovim avec le Rabbi
Une fois de plus, j’ai été invité à me joindre au Rabbi pour les repas de Yamim Tovim en compagnie d’une douzaine d’autres hommes. Évidemment, c’est un très grand honneur. Agréable, digne, mais oh, tellement tendu ! Après tout, nous dînons avec notre propre royauté. Le Rabbi fait Kiddoush, doucement. Nous suivons tous, chacun d’une voix discrète. Puis nous nous lavons tous les mains. Le Rabbi est servi en premier, bien sûr, mais il ne commence pas à manger tant que tous ne sont pas assis et servis, même les Ba’hourim qui servent de serveurs. J’ai une fois demandé à un Ba’hour d’échanger la portion de langue qu’on m’avait donnée contre du poulet. Cela a pris environ sept minutes. Cela m’a semblé sept heures – tout le monde attendait que je sois servi.
Le Rabbi mange très lentement et veille à terminer le plat en dernier. Personne ne mangerait après que le Rabbi ait posé ses couverts. Par conséquent, il surveille toujours et s’assure que tous ont mangé avant de poser son couteau et sa fourchette. Il n’y a pas de conversation ni même de chuchotement pendant les plats, qui consistent en des mets traditionnels de Yom Tov – poisson, soupe, poulet ou viande, fruits, puis boissons.
Lors de la Yé’hidout suivant le premier repas auquel j’ai assisté, j’ai dit au Rabbi que j’étais très déçu de l’ambiance au dîner. Si calme. Si immobile. Si tendu. J’ai dit : « Vous devriez dire aux Hassidim de rendre le Rabbi « Freile’h, joyeux ». »
Il a approuvé et a dit : « Oui – vous devez dire aux Hassidim de rendre le Rabbi Freile’h, joyeux. »
Maintenant, je me sens donc une responsabilité particulière d’essayer, entre les plats, d’animer les choses, en chantant des Nigunim et en racontant une ou deux blagues – tout cela avec la permission du Rabbi, bien sûr. C’est un peu gênant de devoir se forcer à rompre le silence étrange. Bien que le Rabbi me parle normalement en anglais parfait, il insiste pour que je parle en yiddish afin que tous comprennent.
On me fait toujours l’honneur de réciter le Birkat Hamazon à l’un des quatre repas. Cela signifie que je dois boire tout le gobelet de vin et faire une Bra’ha A’hrona pendant que tout le monde reste assis et silencieux.
Aux repas de cette année, B.H. l’ambiance était joyeuse – comme une fête de famille ! Le Rabbi m’a demandé de chanter un Nigun après le premier plat le premier soir de Yom Tov. Je l’ai fait, mais lorsque le Rabbi m’a demandé d’en chanter un autre, j’ai dû faire preuve de diplomatie. Fetter Hendel dirigeait normalement les Nigunim et je ne voulais pas blesser ses sentiments. L’année précédente, le Rabbi lui avait demandé de chanter un air, ce qu’il fit, mais sans les paroles. Le Rabbi dit « Pas de paroles ?! – Donnez-lui un Siddour ! » Fetter Hendel recommença donc, une fois de plus sans paroles, bien qu’il eût un Siddour dans les mains.
Pendant le repas, nous avons discuté des problèmes de Manchester et j’ai raconté ce que j’avais dit au Rav S. qui m’avait demandé quel était le problème pour construire un bâtiment. Tout ce dont on avait besoin, c’était d’argent.
« Oh », ai-je dit, « n’importe qui pourrait construire un bâtiment avec de l’argent. L’astuce est de le faire sans argent. »
« Alors, comment avez-vous fait ? » demanda le Rav R.
« Avec la Bra’ha du Rabbi » ai-je répondu.
Tous étaient ravis de cette réponse car, comme je l’ai fait remarquer au Rav R., il fallait faire ce que le Rabbi avait ordonné et cela serait couronné de succès. (Soit dit en passant, si j’avais toujours fait personnellement ce que le Rabbi me disait, j’aurais connu de nombreux grands succès – j’étais doué pour dire aux autres de tenir compte des conseils du Rabbi).
Le Rav R. a alors souligné que dans certains livres, nous pouvions apprendre que nous n’avions pas besoin d’un Farbrenguen à Chavouot. « Bien », a dit le Rabbi, « alors nous nous reposerons ».
« Oh non », dis-je. « Nous ne vous laisserons pas partir ! » Cela a provoqué beaucoup de rires et le Rav R. a dit : « Vous devez venir plus souvent. »
Le Rabbi est intervenu et a dit : « Chacun a son moment pour venir et comme vous priez Roch Hachanah au Amoud depuis tant d’années, vous ne pouvez pas venir à ce moment-là. » Le Rabbi m’a alors fait de très beaux compliments.
Le chant ‘Haaderet Vehaemouna’
Le premier jour de Yom Tov, j’ai été surpris que le chant ‘Haaderet Vehaemouna’ ne soit pas chanté. J’ai donc mentionné au Rabbi qu’à Manchester, nous chantions toujours ce Nigun à Cha’harit. « Chaque Chabbat ? » demanda le Rabbi. « Non », ai-je répondu, « seulement Yom Tov. »
« Pourquoi pas chaque Chabbat ? »
« Oh là là », ai-je dit, en m’essuyant le front et en pensant au nombre de membres que nous perdrions si nous ajoutions dix minutes à la prière. Le Rabbi est venu à mon secours en disant : « D’accord, seulement à Yom Tov ».
Le lendemain, nous avons effectivement chanté cela pendant Cha’harit – pour la première fois depuis quelques années. Au repas suivant, j’ai remercié le Rabbi, qui a dit que j’aurais dû le mentionner avant, et nous l’aurions chanté le premier jour aussi. Et je recevrai une commission pour cela (cela me servirait d’argument de négociation pour un Farbrenguen supplémentaire !)
Après le Tikoun Leil Chavouot, à 3 heures du matin la première nuit de Chavouot, le Rabbi a dit un Maamar – un discours profond et pénétrant de 45 minutes sur le ‘Hassidout, extrêmement difficile – pour moi du moins. Après le départ du Rabbi à 3h45 du matin, Reb Yoel Kahn répéta alors le Maamar de mémoire. C’est étrange – comme un magnétophone humain.
Après chaque Farbrenguen du Chabbat et de Yom Tov, il y a une « ‘Hazara » – une répétition. Je me suis égaré dans le Shoul à 1 heure du matin après la fin du Chabbat et j’ai trouvé une cinquantaine de Ba’hourim en train d’écouter Reb Yoel Kahn répéter toutes les Si’hot et le Maamer du Farbrenguen de la journée. Beaucoup le corrigent et l’aident. Un des Ba’hourim écrit en même temps le tout dans une sténographie spéciale qui lui est propre, et dès le lundi, tout le Farbrenguen est déjà imprimé.
Cela ne fait pas référence à un Farbrenguen en milieu de semaine comme Youd-Teth Kislev, où le Rabbi utilise un microphone et où toutes les interventions sont enregistrées sur bande.
Le deuxième jour à 20 heures, nous avons eu le Farbrenguen de Chavouot. Il y a une longue estrade à une extrémité de la grande salle. Le Rabbi est assis seul à la table, entouré d’une centaine de Rabbanim. Dans la salle, les Baalei Batim sont assis à des tables entourées de gradins sur lesquels se tiennent les Ba’hourim, atteignant presque le toit. Quelque chose comme un grand auditorium. Environ 1000 personnes sont normalement présentes et, dans des occasions spéciales, même le double. Le Rabbi souhaite à chacun « Le’haïm » et au cours du Farbrenguen, on profite de l’occasion pour dire « Le’haïm » au Rabbi à de nombreuses reprises. Le Rabbi dit une Si’ha, un exposé de 20 à 30 minutes sur la Sidra, puis un Nigun et d’autres Si’hot. Normalement, un Maamer est également dit par le Rabbi où tout le monde se tient debout et écoute ravi et calme pendant les 40 minutes que dure le discours.
Le Rabbi a fait une Si’ha puissante sur l’éducation des enfants, qui sont nos garants de la Torah. Les parents n’ont pas été acceptés comme garants, seulement les enfants. La Torah est « Torat Emet » – la vérité – qui ne peut être changée ou altérée – c’est une vérité. Un parent utilise ses propres soi-disant « idées » et supprime une Mitsva. Des années plus tard, le fils en supprime deux de plus – et il utilise sa soi-disant « tête ».
Les parents doivent enseigner à leurs enfants dès l’âge de quelques semaines. Lorsque la mère chante une berceuse yiddish à un bébé, et même avant la conception de l’enfant – en observant la Taharat Hamichpa’ha. Alors ils savent que l’enfant sera parfait, et à son tour deviendra un père puis un grand-père parfait. C’est aux femmes de le faire !
Pendant le Farbrenguen, le Rabbi m’a demandé pourquoi j’étais « au chômage » ? Je n’avais en effet pas dit « Le’haïm » depuis un moment.
Une fois, le Rabbi m’a tendu une grande assiette de gâteau et une bouteille de vin. « Que dois-je faire avec? » ai-je demandé.
« Vous verrez bientôt… », a dit le Rabbi.
Un instant plus tard, j’étais pratiquement assailli et j’ai juste réussi à sauver quelques morceaux de gâteau pour ma femme.
Ce Farbrenguen a duré sept heures et demie et s’est terminé à 3h30 du matin lorsque le Rabbi a distribué le Kos-Shel-Bra’ha – le vin de la Havdala – à tous ceux qui passaient devant lui avec un verre. Cela a pris encore une heure ou plus. Pendant ce Farbrenguen, nous avons eu la visite du maire Lindsey, qui briguait sa réélection comme maire de New York, ainsi que de certains des autres candidats.
Le dimanche après Chavouot s’est tenu le Kinous Hatorah habituel de 16h à 22h, au cours duquel les Rashei Yechivot et d’autres orateurs importants nous ont donné des Pilpulim. Le Rabbi n’est pas présent à ces manifestations. On me demande généralement de parler – ce que j’ai fait pendant 10 minutes. Je me suis souvenu des Ba’hourim qui avaient l’habitude d’apprendre au « 770 » lorsque le Rabbi n’avait que le petit Beit Hamidrash à l’étage. Il était beaucoup trop petit. Et maintenant, 10 ans plus tard, l’immense synagogue était elle aussi beaucoup trop petite. Maintenant Avraham et Shmuel, Nachman Sudak et Faivish Vogel, parmi des centaines d’autres comme eux, répandaient les doctrines Lubavitch et œuvraient pour le judaïsme dans le monde entier. J’avais demandé au Rabbi une Bra’ha – pour ne pas être un « Tsarot ‘Hassid » et n’écrire que lorsque j’étais en difficulté – tout ce que je voulais, c’était écrire au Rabbi de bonnes nouvelles toutes les deux semaines.
J’ai ensuite raconté le Machal (parabole) des gens qui vivaient à la source d’un fleuve et ne se rendaient pas compte des bénédictions et des bienfaits que le fleuve procurait pendant les milliers de kilomètres de son cours jusqu’à la mer. Même chose avec le Rabbi. Ici à Brooklyn, les Ba’hourim ne réalisaient pas qu’à des milliers de kilomètres de là, le « fleuve » coulait plus fort et plus large que jamais, apportant à tant de milliers de personnes et de familles des bénédictions inestimables.
Ma Yé’hidout a eu lieu le lendemain soir, lundi à 20h30. Le Rabbi a dit que je ne devais le dire à personne pour cette Yé’hidout spéciale, sinon tout le monde en voudrait autant. Quand nous sommes « sortis » à 21h45 (Maariv aurait dû être à 21h30), seulement 150 Ba’hourim environ nous attendaient et étaient au courant de cette Yé’hidout !
Lorsque nous sommes entrés, le Rabbi s’est levé et a dit à ma femme Roselyn qu’il était agréable de lui dire Shalom Aleihem à nouveau, pour la deuxième fois, et lui a demandé de s’asseoir. Elle s’est assise, avec du papier et un crayon à la main, prête à noter les points essentiels qui seraient abordés.
J’espérais qu’elle ne referait pas la même chose que l’année précédente où, après une heure et demie de Yé’hidout, tout ce que Roselyn avait écrit sur le bloc était « le Rabbi a dit que le Farbrenguen était fait spécialement pour elle » – c’est tout ce qu’elle avait noté !
J’ai dit au Rabbi que jusqu’à présent, j’avais passé un moment merveilleux sur le plan social, et qu’il était maintenant temps d’avoir une discussion d’affaires. Le Rabbi a demandé à Roselyn si elle m’avait donné la permission de la quitter et de manger à Yom Tov avec le Rabbi. Lorsque Roselyn a répondu par l’affirmative, le Rabbi a dit qu’il espérait qu’elle ne le prenait pas mal. Roselyn a répondu que comme la Rebbetzin avait fait ce sacrifice, elle pouvait le faire aussi et était heureuse de le faire.
Le Rabbi a dit que sa Rebbetzin avait fait ce sacrifice pendant 40 ans et Roselyn a répondu « jusqu’à 120 ! » Le Rabbi a souri avec reconnaissance. En fait, pendant toute l’heure et quart, le Rabbi riait et souriait.
J’ai parlé au Rabbi de mon discours au Kinus haTorah de la veille, sur le fait de ne pas vouloir être un « Tsarot ‘Hassid ».
« N’avez-vous pas donné un Machal comme d’habitude ? », a demandé le Rabbi.
J’étais surpris car je ne me souviens pas d’avoir jamais donné de Machal auparavant. Le Rabbi est au courant de tout ! J’ai donc raconté ce que j’avais dit sur les gens qui vivaient à la source du fleuve et qui ne pouvaient pas apprécier ce qui se passait à des centaines de kilomètres de là. Le Rabbi a apprécié.
J’ai fait état des nombreuses plaintes que je recevais de personnes qui n’avaient pas de réponse du Rabbi à leurs lettres. J’ai dit, Lehavdil la reine d’Angleterre a un secrétaire particulière qui accuse réception de ses lettres. Le Rabbi a dit que ce n’était pas pour un ‘Hassid ! Mais il cherchait tout de même un Nousa’h qui satisferait non seulement ses correspondants, mais aussi lui-même. Nous avons discuté des affaires et de la famille, des problèmes de Loubavitch et de la communauté. Je me suis rendu compte qu’il était maintenant 21h30 et j’ai dit : « Le Rabbi voudra prier Maariv. »
Il a répondu : « Eh bien, ess shteit in Shoulhan Oruch ! ».
« Oui », ai-je fait remarquer, « mais pas pour prier à 21h30 – ça pourrait être 3h30 du matin comme l’autre soir. »
« Oui », a dit le Rabbi, « c’est vrai, mais ça devenait un peu « serré » pour la Sefirah ». Il m’a conseillé de venir pour ma prochaine Yé’hidout à mon heure habituelle, aux petites heures du matin, afin que personne ne soit jaloux.
Le Rabbi a dit qu’il avait reçu une lettre anonyme de Detroit, avec B.H. en haut, disant au Rabbi de retourner à Loubavitch et de ne pas se mêler des gens en Amérique et les harceler pour qu’ils fassent des Mitsvot. J’ai fait remarquer que c’était bon signe de recevoir une telle lettre. Le Rabbi était d’accord.
J’ai parlé au Rabbi du Loubavitcher qui a téléphoné à Bernard Perrin à Manchester à 2 heures du matin et à moi à 7 heures du matin avec un grus du Rabbi. « Ah », dit le Rabbi, « il s’alignait aux horaires du « 770 ». »
Lorsque nous avons mentionné Avraham, le Rabbi a dit qu’il s’adressait toujours à lui en l’appelant HaRav Avraham dans ses lettres.
Le Rabbi m’a demandé si j’aimais l’appartement d’Union Street. J’ai répondu qu’il était idéal, d’autant plus qu’il n’était qu’à quelques secondes du « 770 » et que je le voulais pour chaque Chavouot.
Après cette Yé’hidout, j’ai réalisé que je n’avais pas demandé au Rabbi un Farbrenguen pour le Chabbat suivant. Et il y avait encore un Chabbat après celui-là aussi.
Barou’h Hachem, depuis que je viens au « 770 », il y a toujours eu un Farbrenguen à chaque Chabbat où j’ai été présent. J’espère que cela continuera. Mais, si l’on veut quelque chose, il faut le demander. J’ai demandé une fois au Rabbi, l’année dernière, et il a répondu qu’il n’était « pas prêt ». J’ai dit que le Rabbi devrait juste s’asseoir à la table du haut et que nous chanterions tous des Nigunim et rendrions le Rabbi Freile’h, joyeux.
« Comment puis-je m’asseoir en haut sans rien dire ? »
« D’accord », ai-je dit, « vous arriverez peut-être à sortir quelques Si’hot. » En fin de compte, il a parlé pendant cinq heures au Farbrenguen.
L’année dernière aussi, ma femme et moi avons rencontré le Rabbi devant le « 770 », il a touché son chapeau pour Roselyn et lui a demandé si elle appréciait Yom Tov malgré le fait que je la quittais pour la table du Rabbi. Je l’ai remercié pour le Farbrenguen précédent que j’ai dit avoir été très agréable. Le Rabbi a répondu : « C’était mon plaisir ! »
Notre Rabbi est toujours le gentleman parfait ! J’ai demandé un autre Farbrenguen et le Rabbi m’a dit de bien me reposer le Chabbat, car il avait entendu dire que certaines épouses se plaignaient effectivement que nous avions trop de Farbrenguen qui gâchaient leurs dîners de Chabbat, etc. Compte tenu de ces remarques, il n’y aurait pas de Farbrenguen le Chabbat.
S’en est suivie une longue correspondance (pas par la poste) dans laquelle j’ai souligné que je me reposais tous les jours et que le Farbrenguen était le seul moment où je pouvais entendre le Rabbi dire un mot de Torah. En outre, toutes ces personnes étaient venues en avion d’Angleterre spécialement pour entendre le Rabbi. Un Farbrenguen à Chavouot n’était définitivement pas suffisant.
J’aurais vraiment dû avoir pitié du Rabbi et lui donner du repos, mais un ‘Hassid ne doit pas avoir de ra’hmanout quand il s’agit d’un mot de Torah du Rabbi.
Quoi qu’il en soit, j’ai eu de la chance et j’ai eu gain de cause – au grand désarroi des 40 Ba’houré Yéchiva de Newark, et de Moishe Feller de Minneapolis, à qui le bureau du « 770 » avait dit de ne pas venir car il n’y aurait pas de Farbrenguen ce Chabbat et sont donc restés chez eux.
Maintenant, ici encore une fois cette année, j’ai eu le même problème. En plus, tous les Ba’hourim du « 770 » me rendaient fou pour demander au Rabbi un Farbrenguen. Ils ne le demanderaient en aucun cas eux-mêmes, bien qu’ils le veuillent tellement, et certains Ba’hourim ont même marché les six km depuis Boro Park spécialement pour être présents. Ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas avoir le culot – mais moi, pauvre de moi, je devais être leur bouc émissaire. Eh bien, comme je voulais aussi le Farbrenguen, je n’avais pas d’autre choix que le demander.
J’ai donc écrit au Rabbi pour demander deux Farbrenguen. (Par cette méthode, qui consiste à écrire et à laisser la lettre dans la boîte du Rabbi au bureau, je reçois normalement une réponse le jour même). Le Rabbi a répondu qu’il devait lui-même ouvrir et lire toutes les lettres qui lui étaient adressées et qui étaient très confidentielles. Tout cela prenait beaucoup de temps. Il n’avait donc pas le temps de préparer un Farbrenguen.
J’ai répondu qu’étant donné l’énorme quantité de courrier que le Rabbi recevait, ne lui rendrais-je pas service en n’écrivant pas si souvent (toutes les deux semaines environ) et en lui donnant moins de travail. (Une fois, je m’étais plaint au Rabbi qu’il ne répondait pas à mes lettres (de Manchester) et que je devais écrire à nouveau. « Oh », a dit le Rabbi, « ça valait la peine car j’ai pu recevoir une autre belle lettre de vous grâce à cela »).
J’ai souligné que le Rabbi avait dit que mon Zman (temps) pour venir était Chavouot. Sur le plan social et professionnel, je m’en sortais très bien, extrêmement bien même. Je m’attends pleinement à la même chose dans le département « apprentissage » – « talmud Torah Keneged Koulam ». Je pense que le Rabbi sera d’accord pour dire qu’un seul Farbrenguen n’est pas vraiment une injection suffisante pour 12 mois. Comme les Bra’hot vont normalement par trois (birkat Kohanim), il en va de même pour les Farbrenguen. J’en voulais deux de plus. J’ai écrit l’histoire de Winston Churchill à qui l’on a demandé combien de temps de préparation il avait besoin pour un exposé d’une heure et qui a répondu : « Je peux commencer tout de suite ! ». Pour un exposé de 20 minutes ? – « J’ai besoin d’une heure ! ». Pour un discours de trois minutes ? – « J’ai besoin d’une semaine de préparation. »
Donc, Lehavdiln notre Rabbi n’a besoin d’aucune préparation pour un Farbrenguen de cinq heures. B.H. il y a eu un Farbrenguen ce Chabbat-là.
C’était un Farbrenguen joueux et tous les Ba’hourim m’ont félicité – et ont immédiatement commencé à me harceler pour en avoir un autre le Chabbat suivant. Pendant le Farbrenguen, le Rabbi m’a souhaité Mazal Tov pour les anniversaires de mes petits-enfants Yossi et Yente ‘Haya et m’a dit de prendre une bouteille de vodka et de faire un Farbrenguen à Londres, pas à Loubavitch House, mais chez Shmuel. Les enfants devaient être les ikur or’him. Une fois qu’ils auraient fini leur part de vodka, tout le monde pourrait alors boire. (Cela a ensuite eu lieu – les enfants étaient « au top », environ 40/50 personnes étaient présentes, et j’ai raconté des histoires sur le Rabbi).
une Si’ha intéressante était celle sur les Bikourim. Le Rabbi a dit que cela faisait référence à une affaire inhabituelle et inattendue et que la Maasser devait être payée immédiatement.
Après la Havdala, j’étais à la porte du « 770 » lorsque le Rabbi partait – j’étais seul – tout le monde s’était enfui à l’approche du Rabbi. J’ai tenu la porte ouverte pour lui et lui ai souhaité « Gutte Voch ». Le Rabbi a souri, m’a souhaité la même chose et m’a demandé si « j’étais Tsoufrieden (heureux) ?! » « Oui », ai-je dit, et (en pensant au Chabbat suivant) « jusqu’à présent, tout va bien !! » Après avoir dit cela, j’ai eu terriblement honte de ma grossièreté et de mon culot. Le lendemain, j’ai décidé que je devais m’excuser pour mon manque de bonnes manières et j’ai envoyé au Rabbi une lettre d’excuses sincères et contrites, en espérant un autre Farbrenguen…
On nous a montré la nouvelle bibliothèque et les somptueux bureaux d’à côté dont nous espérons que le Rabbi fera usage – et bientôt. Bien que nous nous référions toujours à Loubavitch House comme au « 770 », ce bâtiment ne représente aujourd’hui qu’une petite partie des cinq ou six immenses bâtiments d’Eastern Parkway, propriété de Loubavitch. Je ne parle pas de nos nombreuses écoles et yeshivot à New York. Une nouvelle Yéchiva coûte 3 millions de dollars.
Le lendemain, j’ai vu le Rav ‘Hodakov dans son propre bureau privé et je n’ai pas pu placer un mot. Le téléphone sonnait sans arrêt – d’Israël, d’Angleterre, d’Australie, sans compter les appels « locaux » du Canada et des États-Unis. Le bureau général est encore pire – il y a trois téléphones. Un jeune homme voulait voir le Rabbi – « au plus tôt dans quatre mois, mais pouvait-il écrire ? ». Un homme était arrivé d’Uruguay avec son fils. Il voulait juste regarder le Rabbi. « Son souhait pourrait être exaucé à Min’ha ».
Un garçon de Yéchiva a fait entrer un vieil homme à 7h45 et lui a montré une paire de Tefillines en disant « ce sont des Tefillines ». Il a aidé le vieil homme à les mettre. L’homme a récité la bénédiction et le Chema. Le garçon a remercié l’homme, l’homme, les larmes aux yeux, a remercié le garçon.
Nous avons été ravis de recevoir un coup de téléphone de la Rebbetzin nous invitant à venir la voir. C’était un grand honneur que nous avons accepté avec empressement.
Roselyn et moi sommes arrivés à 20 heures et avons passé deux heures extrêmement agréables avec la Rebbetzin Schneerson. Du thé et un délicieux gâteau ont été servis. La Rebbetzin a convenu qu’il était 1) très important de rendre le Rabbi Freile’h, joyeux, surtout au « tisch » de Yom Tov. 2) Si l’on veut vraiment quelque chose, comme un Farbrenguen, il faut le demander. C’est tellement évident – elle a laissé entendre qu’il y aurait aussi un Farbrenguen le Chabbat suivant ! Elle a également dit qu’elle était dans la pièce voisine pendant le repas de Yom Tov, et qu’elle avait entendu comme nous nous amusions.
Elle a dit à Roselyn de faire attention en marchant la nuit et « n’a-t-elle pas peur des Noirs ? ». J’ai fait une blague sur le fait qu’ils ne nous touchaient pas parce que nous ne sommes pas Américains – comme le Maggid qui prêchait un jour dans une Shoul et toute la congrégation était en larmes d’émotion. Seul un homme était resté imperturbable. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, il a répondu : « Eh bien, je ne suis pas de cette Shoul ! »
Avant de partir, nous avons parlé de la famille et de divers autres sujets – et avons également raconté quelques autres blagues. Une soirée très agréable en effet. J’espère que la Rebbetzin s’est autant amusée que nous.
Les semaines passaient vite et il était maintenant temps pour notre deuxième Yé’hidout. Elle devait avoir lieu vers 2 heures du matin, mais nous ne sommes entrés dans la chambre du Rabbi qu’à 5h45. Le temps passé en Yé’hidout varie d’une minute à trois heures, il est donc difficile de déterminer l’heure exacte à laquelle on doit entrer.
Pendant que nous attendions, nous avons rencontré M. Yehouda Paldry, un journaliste israélien, qui s’était cassé la jambe 20 ans auparavant. Après trois opérations, il avait été décidé qu’on ne pouvait plus rien faire pour lui et il « marchait » en s’appuyant lourdement sur un très gros et épais bâton. Il venait voir le Rabbi depuis trois ans maintenant. Le soir de Chavouot, alors qu’il recevait son Koss Chel Bra’ha, plié en deux sur son bâton, le Rabbi lui a demandé pourquoi il marchait encore avec un bâton. Il devrait maintenant le laisser. M. Paldry a souri et le Rabbi a dit que ce n’était pas une blague. « Vous n’avez pas besoin de bâton. » Alors, maintenant il marche bien et sans bâton. Les hommes et les Ba’hourim qui l’avaient vu auparavant marcher laborieusement avec un bâton n’en reviennent toujours pas. C’est la propre histoire de M. Paldry et il garde le bâton comme pièce à conviction pour un rappel constant.
Un garçon entrant avant nous était autrefois un hippie de première classe et un toxicomane. Il est maintenant à la Yéchiva de Kfar ‘Habad depuis 12 mois !
En entrant dans la pièce du Rabbi, j’ai dit que depuis le dernier Farbrenguen, j’avais reçu une aubaine – Bikourim. Je suis allé payer l’agent de notre propriétaire (de l’appartement d’Union Street) et il a refusé de prendre mon argent. J’apporte donc tout l’argent du loyer au Rabbi comme Bikourim.
Le Rabbi a confirmé que la Si’ha du Chabbat précédent, le jour de l’anniversaire de Yossi, était pour Yossi (« qui porte le nom de mon beau-père », a dit le Rabbi) car il était un « ben ‘Hamech leMikra » – ce qui signifie, a poursuivi le Rabbi, qu’il aurait six ans l’année prochaine. Donc – nous devons l’amener avec nous le prochain Chavouot et rester à nouveau dans l’appartement d’Union Street.
Le Rabbi a dit qu’il voulait maintenant me poser une question. Pourquoi – après 800 ans – tout ce temps, personne n’a posé de questions sur Rashi jusqu’en 1966/7/8. J’ai dit au Rabbi que nous n’avions jamais eu un tel Gadol Hador qui pouvait répondre à de telles questions sur Rashi. De plus, jamais personne qui pouvait poser de telles questions sur Rashi. Je lui ai rappelé sa promesse de faire imprimer ces Si’hot sur Rashi pour la postérité. J’ai glissé un mot sur un Farbrenguen le Chabbat.
« Ah », dit le Rabbi, « vous faites passer en douce un Farbrenguen ! » – « Mais si vous posez une question sur Rashi, alors j’y répondrai le Chabbat. »
Nous avons discuté des problèmes restants de la Yé’hidout précédente. Loubavitch, le Conseil de la she’hita, la synagogue, etc. Beaucoup d’humour aussi. Je me souviens qu’il y a quelques années, le Rav Avraham Shemtov est venu à Brooklyn dans notre avion de Manchester sans demander la permission au Rabbi. Le Rav Avraham Shemtov s’est tenu à l’écart du Rabbi. Il avait peur. J’ai demandé au Rabbi « de ne pas être en colère contre lui car c’était de ma faute ».
« Ah », dit le Rabbi, « alors j’ai maintenant deux personnes sur qui crier ! »
Je me souviens aussi que lorsque Avraham, il y a de nombreuses années, a voulu se laisser pousser la barbe, il a demandé au Rabbi s’il pouvait le faire. Depuis, j’ai demandé à de nombreuses personnes de deviner ce que le Rabbi a répondu et personne n’a jamais trouvé la bonne réponse. Il a répondu : « Tu dois demander à ta mère. »
Nous avons quitté la chambre du Rabbi à 6h30 et nous n’étions pas les derniers. J’ai ramené Roselyn à la maison, suis revenu et ai prié. À 9h40, j’ai vu le Rabbi partir pour rentrer chez lui – il était en Yé’hidout depuis 20h la veille au soir !! Pas de nourriture, pas de boisson, pas de pause. Et aussi frais maintenant qu’à 20h la veille.
Un autre exemple de l’attitude du Rabbi est lorsque je me suis plaint au Rabbi de la femme qui interrompait son travail le vendredi soir pour allumer les bougies de Chabbat. Le Rabbi a répondu : « Au moins, elle avait accompli une Mitsva. »
Après la prière, j’ai commencé les questions sur Rashi. Maintenant, au lieu de « y a-t-il un Farbrenguen demain, Chabbat » (50 Ba’hourim sont déjà arrivés de Newark), tout le monde me demandait « Quelle est votre Kashi Rashi ? ». J’étais très ennuyé par eux tous. Ils s’agitaient et me félicitaient, mais quand je leur ai fait remarquer que tout le monde devrait envoyer une question sur Rashi – tous ont eu peur à nouveau. Ils étaient doués pour me donner des conseils, que j’ai ignorés.
J’ai pris un indice du cours de Zalman Shimon, auquel j’avais assisté pendant la semaine. Dans la Sidra de cette semaine, Behaalote’ha – troisième Passouk, il est dit qu’Aaron a fait ce que D.ieu lui a ordonné. Et alors ? Vous vous attendez à ce qu’il ne le fasse pas ? Pourquoi Rashi dit-il « shelo shina » ? Zalman Shimon a expliqué qu’Aaron, qui a été le Grand Prêtre pendant 39 ans, allumait les bougies avec la même ferveur la trente-neuvième année que la première. Je n’ai pas aimé cette explication. Lors du Farbrenguen suivant, le Rabbi a dit qu’il en avait parlé précédemment pendant environ 2 heures et que je devrais demander aux « Ba’hourim ».
Its’hak Soufrine, qui nous avait si bien parlé pendant 20 minutes dans l’avion, et qui avait aidé au Birkat Hamazone et à la Tefilat Hadera’h, m’a suggéré de demander au Rabbi son avis sur « Mesanerkha » Chapitre 11, verset 36.
Au Farbrenguen, le Rabbi a parlé pendant une heure et demie à ce sujet, en relation avec Israël également. D.ieu n’a pas besoin de « Koumou » – « se lever » et se battre. Il confond leurs délibérations. Ils finiront par se détruire eux-mêmes. Nous ne devons pas donner un pouce d’Eretz Israël aux Arabes.
Il y avait aussi une Si’ha spécial pour moi. « Tset’hem Léchalom », « pars en paix et reviens en paix ». (L’année prochaine) Ce n’est pas non plus la peine de venir voir le Rabbi une fois par an et c’est tout. Nous avions beaucoup à faire quand nous étions loin du Rabbi. Il m’a adressé un merveilleux sourire et a dit : « Maintenant, cela dépend de vous. »
Le Farbrenguen commençait toujours à l’heure – normalement à 13h30. La prière se termine à midi (à partir de 10h). Une fois, je suis arrivé à 13h33 et le Rabbi était déjà assis sur l’estrade ; il m’a fait signe comme pour dire pourquoi j’étais arrivé si tard.
Après la Havdala, j’ai de nouveau tenu la porte du « 770 » ouverte pour le Rabbi et j’ai dit « Hagutte Voch, tout est maintenant parfait, sauf une chose. »
Le Rabbi était content et a dit que c’était une meilleure réponse que la semaine précédente. Et quelle était cette « sauf une chose » ? J’ai répondu que c’était parce que nous rentrions chez nous le lendemain et que nous quittions le Rabbi.
« Demain ! C’est un autre jour et je vous reverrai. De toute façon, Machia’h peut venir et tout sera changé. »
Nos bus sont partis le lendemain du « 770 » et le Rabbi est venu dehors pour nous voir partir. Quelqu’un m’a demandé pourquoi le Rabbi me donnait tant de koved (honneur) ? Est-ce que je donnais beaucoup d’argent ? Travaillais-je dur pour Loubavitch ? Quel était le secret ?
J’ai répondu : « Men darf makhen dem Rabbi Shlita freile’h. » – C’est tout – « de toutes les manières possibles rendez le Rabbi heureux ! »
Essayez juste une fois!
R’ SHNEUR ZALMAN