Depuis le jour où il a rencontré le Rabbi pour la première fois en 1959, Reb Zalman Jaffe ע »ה a consacré sa vie à saisir chaque opportunité de rendre le Rabbi heureux et à servir d’homme de relations publiques du Rabbi en Angleterre. Il encourageait toujours les gens à écrire au Rabbi, pas nécessairement quand ils avaient des problèmes, mais pour garder toujours le contact. Il ne voulait écrire que de bonnes nouvelles, pour « rendre le Rabbi heureux ». Il ne voulait pas être un « Tsoros-‘Hassid »  (un ‘Hassid qui n’écrit que lorsqu’il a des problèmes) et n’écrire que lorsqu’il avait un problème.

Il se délectait à raconter des histoires sur le Rabbi et sur les réalisations de ses Chlou’him (émissaires). C’est l’une des raisons pour lesquelles il a écrit son célèbre livre « Ma rencontre avec le Rebbe », pour aiguiser l’appétit des gens à visiter eux-mêmes le « 770 » (siège mondial du mouvement ‘Habad-Loubavitch à New York).

Reb Zalman Jaffe a toujours eu un don pour l’écriture et lorsqu’on lui a suggéré que quelqu’un devrait tenir un journal de ses expériences au « 770 », il a sauté sur l’occasion. Il a fini par publier vingt-six volumes de « Ma rencontre avec le Rabbi » !

Le Rabbi faisait des commentaires si nécessaire et l’encourageait toujours à augmenter le nombre de pages chaque année. Qu’il ait réussi à le faire était l’un des plus grands miracles du Rabbi ! La Rebbetzin Haya Mouchka était sa plus célèbre fan. Reb Zalman s’assurait toujours de présenter un exemplaire de son journal à la Rebbetzin dès son arrivée à New York. Lorsqu’ils se rencontraient à nouveau, il était évident d’après ses questions et ses commentaires qu’elle avait lu chaque page.

Reb Zalman avait un lectorat avide et ses Rencontres étaient connues pour être addictives. Après avoir commencé à lire l’un des livres, il était difficile de le poser avant d’avoir atteint la fin. Les livres comprenaient une synthèse d’humour et de sérieux, de Torah et d’anecdotes. Le fil conducteur qui traversait les « Rencontres » était le lien que notre famille entretenait avec le Rabbi. Cela donnait aux livres une touche personnelle charmante et chérie.

À l’insu de la plupart des lecteurs, en plus de ses livres, il entretenait une correspondance suivie avec le Rabbi. Pendant quarante ans, il a eu le privilège de recevoir les conseils inspirés du Rabbi sur pratiquement tous les sujets.

Le Rav Avremi Kievman, s’est proposé de mettre les lettres en ordre. Il a ensuite suggéré de les publier dans un livre pour mettre les conseils du Rabbi à la disposition de tous !

Ma rencontre avec le Rabbi (1969)

Cela fait maintenant onze ans que je rends personnellement visite au Rabbi Shlita, la plupart du temps avec Roselyn, mon épouse.

Je me souviens très bien de notre tout premier rendez-vous privé avec le Rabbi – notre première ‘Yé’hidout’. Nous avons demandé au Rav Chodakov, le secrétaire personnel du Rabbi, à quelle heure nous devions voir le Rabbi. Il répondit « Chatzos – minuit! » Pour un Anglais, huit ou même neuf heures du soir étaient très tard pour une conférence, mais minuit ?! Cela semblait tout à fait fou.

Aujourd’hui, lorsqu’on me propose un rendez-vous à 2h00 du matin, je réponds : « Pourquoi ai-je la chance d’avoir une Yé’hidout si tôt ? ».

C’était ma première visite au « 770 », j’avais donc beaucoup de conseillers sur le protocole. Notre cher ami, le Rav Shemtov, était notre principal parrain. J’ai pris bonne note de ses consignes telles que : « Ne serrez pas la main du Rabbi, ne vous asseyez pas », etc.

En entrant dans le sanctuaire du Rabbi, nous avons été étonnés de voir le Rabbi s’avancer pour nous accueillir, les mains tendues.

« Oh », dis-je. « Je suis désolé, mais le Rav Shemtov a dit que je ne devais pas serrer la main du Rabbi. »

« Peu importe », répondit le Rabbi en souriant et avec une belle étincelle dans les yeux, « nous ne le dirons pas au Rav Shemtov ! » Il me serra la main puis m’invita à m’asseoir.

« Oh non, surtout pas », dis-je, horrifié. « Le Rav Avraham Shemtov m’a dit qu’en aucun cas je ne devais m’asseoir. »

« Vous pouvez vous asseoir les trois premières fois », dit le Rabbi.

Ce que je fis – en me disant – il m’a fallu quarante ans pour arriver en Amérique, je ne pense pas que je reviendrai une deuxième fois, encore moins une troisième fois ! Eh bien maintenant, Boruch Hashem, j’ai déjà traversé l’Atlantique quinze fois et j’ai vu le Rabbi en privé plus de quarante fois. Donc – inutile de le dire – maintenant je me tiens debout en présence du Rabbi, et je ne serre pas la main.

Oh – je suis un vrai Hassid maintenant, et je suis bien chez moi au « 770 » où les gens me marchent sur les pieds avec plaisir, et me poussent avec leurs coudes durs. Remarquez, je deviens moi-même tout à fait expert en la matière. D’un autre côté, c’est un spectacle étonnant et incroyable de voir le hall bondé SERRÉ sans un pouce d’espace libre. Puis le guetteur donne le signal que le Rabbi est en route. Un silence soudain tombe sur l’assemblée et comme par magie, il se forme un grand espace à travers lequel le Rabbi passe lors d’un Farbrenguen ou pour rejoindre sa propre place lors d’un office à la synagogue.

Soit dit en passant, le Rabbi ne fait jamais attendre sa Congrégation au moment de la lecture du Shema ou de l’Amidah. Après les offices du Chabbat et de Yom Tov, le Rabbi souhaite à tous, très doucement, « Bon Chabbat » ou « Bon Yom Tov ». Un passage lui est à nouveau miraculeusement dégagé et normalement je démarre un Nigun pour que le Rabbi soit « joué » avec un air joyeux.

À mon éternelle surprise et stupéfaction, mais aussi à ma grande satisfaction, le Rabbi a continué à me combler de beaucoup d’honneur. Une fois, j’ai été tenté de lui demander pourquoi il me traitait de manière si remarquable, alors qu’en fait je n’avais pas fait grand-chose pour mériter de telles faveurs. Le Rabbi a répondu que ce n’était pas pour le travail que j’avais fait, mais pour ce que j’allais faire.

Bien des années plus tard, j’ai de nouveau demandé au Rabbi pourquoi j’étais si favorisé et j’ai rappelé ce qu’il m’avait dit lors d’une occasion précédente – que c’était pour le travail que j’allais faire et non pour ce que j’avais fait. Le Rabbi sourit et dit : « La même chose s’applique aujourd’hui. »

Cette année, nous sommes arrivés au « 770 » d’Angleterre vers 19 heures. Le Rav Chodakov m’a informé que le Rabbi s’adresserait à la Conférence annuelle des N’Shei Chabad (Femmes Loubavitch) dans environ une demi-heure dans la grande salle, après quoi il était prévu que seules les femmes et les filles de l’extérieur défilent devant le Rabbi, assis seul à la table sur l’estrade, flanqué du Rav Chodakov et du Rav Groner. Elles auraient droit à quelques instants pour parler au Rabbi.

Le Rav Chodakov a suggéré qu’après le défilé des femmes et des filles, nous pourrions alors nous « joindre » et dire Shalom Aleichem au Rabbi.

Nous nous sommes précipités « comme des fous » pour arriver dans la salle avant 20 heures. Il y avait environ 500 femmes et filles présentes et toutes étaient impatientes de parler au Rabbi. Donc, bien que seules les dames de l’extérieur étaient censées défiler, les 500 ont insisté pour faire la queue. Au lieu d’attendre une heure pour notre tour, nous avons attendu sept heures jusqu’à 3 heures du matin ! Nous avons vécu une expérience inoubliable.

Nous étions les derniers de la file. Il y avait maintenant trois filles devant nous. Chacune remettait au Rabbi une lettre de quatre ou cinq pages, qu’il lui fallait quatre ou cinq minutes pour lire. Puis, sans aucune hésitation, il répondait à la fille : « Tu dois continuer à faire ceci ou cela ». « Reste à l’université. » « Le Rav Chodakov te prêtera 250 $ pour finir le cours. » « Rembourse quand tu pourras. » « Va au camp cette année et prends ce groupe et ce cours. » Elle était extrêmement contente et réconfortée lorsqu’elle s’éloignait. La fille juste devant nous a fondu en larmes – de joie, dit-elle – en allant voir le Rabbi pour la première fois.

Puis ce fut notre tour. « Pourquoi n’êtes-vous pas venus la veille de Chabbat pour avoir un autre Farbrenguen ? » (J’ai ensuite dit à Berel Futerfas que le Rabbi avait fait une blague sur le fait de venir pour Chabbat Mevar’him. Il a dit que le Rabbi ne faisait pas de blagues et qu’il se préparait maintenant pour le vol de l’année prochaine afin d’arriver à temps pour ce Chabbat).

Le Rabbi m’a demandé si nous faisions des Farbrenguen à Manchester. « Oui, chaque Chabbat Mevar’him », ai-je répondu.
« Oh, vous allez devoir changer votre nom en Kfar Habad ! »

Nous logions dans l’appartement au-dessus du Kolel et jouxtant l’arrière du « 770 » dans Union Street. Il appartient au Rabbi. « Où logez-vous ? » nous a-t-il demandé.
« Union Street. »
« Ah bon – Shalom, Unité. »

Les repas des Yamim Tovim avec le Rabbi

Une fois de plus, j’ai été invité à me joindre au Rabbi pour les repas de Yamim Tovim en compagnie d’une douzaine d’autres hommes. Évidemment, c’est un très grand honneur. Agréable, digne, mais oh, tellement tendu ! Après tout, nous dînons avec notre propre royauté. Le Rabbi fait Kiddoush, doucement. Nous suivons tous, chacun d’une voix discrète. Puis nous nous lavons tous les mains. Le Rabbi est servi en premier, bien sûr, mais il ne commence pas à manger tant que tous ne sont pas assis et servis, même les Ba’hourim qui servent de serveurs. J’ai une fois demandé à un Ba’hour d’échanger la portion de langue qu’on m’avait donnée contre du poulet. Cela a pris environ sept minutes. Cela m’a semblé sept heures – tout le monde attendait que je sois servi.

Le Rabbi mange très lentement et veille à terminer le plat en dernier. Personne ne mangerait après que le Rabbi ait posé ses couverts. Par conséquent, il surveille toujours et s’assure que tous ont mangé avant de poser son couteau et sa fourchette. Il n’y a pas de conversation ni même de chuchotement pendant les plats, qui consistent en des mets traditionnels de Yom Tov – poisson, soupe, poulet ou viande, fruits, puis boissons.

Lors de la Yé’hidout suivant le premier repas auquel j’ai assisté, j’ai dit au Rabbi que j’étais très déçu de l’ambiance au dîner. Si calme. Si immobile. Si tendu. J’ai dit : « Vous devriez dire aux Hassidim de rendre le Rabbi « Freile’h, joyeux ». »

Il a approuvé et a dit : « Oui – vous devez dire aux Hassidim de rendre le Rabbi Freile’h, joyeux. »

Maintenant, je me sens donc une responsabilité particulière d’essayer, entre les plats, d’animer les choses, en chantant des Nigunim et en racontant une ou deux blagues – tout cela avec la permission du Rabbi, bien sûr. C’est un peu gênant de devoir se forcer à rompre le silence étrange. Bien que le Rabbi me parle normalement en anglais parfait, il insiste pour que je parle en yiddish afin que tous comprennent.

On me fait toujours l’honneur de réciter le Birkat Hamazon à l’un des quatre repas. Cela signifie que je dois boire tout le gobelet de vin et faire une Bra’ha A’hrona pendant que tout le monde reste assis et silencieux.

Aux repas de cette année, B.H. l’ambiance était joyeuse – comme une fête de famille ! Le Rabbi m’a demandé de chanter un Nigun après le premier plat le premier soir de Yom Tov. Je l’ai fait, mais lorsque le Rabbi m’a demandé d’en chanter un autre, j’ai dû faire preuve de diplomatie. Fetter Hendel dirigeait normalement les Nigunim et je ne voulais pas blesser ses sentiments. L’année précédente, le Rabbi lui avait demandé de chanter un air, ce qu’il fit, mais sans les paroles. Le Rabbi dit « Pas de paroles ?! – Donnez-lui un Siddour ! » Fetter Hendel recommença donc, une fois de plus sans paroles, bien qu’il eût un Siddour dans les mains.

Pendant le repas, nous avons discuté des problèmes de Manchester et j’ai raconté ce que j’avais dit au Rav S. qui m’avait demandé quel était le problème pour construire un bâtiment. Tout ce dont on avait besoin, c’était d’argent.

« Oh », ai-je dit, « n’importe qui pourrait construire un bâtiment avec de l’argent. L’astuce est de le faire sans argent. »

« Alors, comment avez-vous fait ? » demanda le Rav R.

« Avec la Bra’ha du Rabbi » ai-je répondu.

Tous étaient ravis de cette réponse car, comme je l’ai fait remarquer au Rav R., il fallait faire ce que le Rabbi avait ordonné et cela serait couronné de succès. (Soit dit en passant, si j’avais toujours fait personnellement ce que le Rabbi me disait, j’aurais connu de nombreux grands succès – j’étais doué pour dire aux autres de tenir compte des conseils du Rabbi).

Le Rav R. a alors souligné que dans certains livres, nous pouvions apprendre que nous n’avions pas besoin d’un Farbrenguen à Chavouot. « Bien », a dit le Rabbi, « alors nous nous reposerons ».

« Oh non », dis-je. « Nous ne vous laisserons pas partir ! » Cela a provoqué beaucoup de rires et le Rav R. a dit : « Vous devez venir plus souvent. »

Le Rabbi est intervenu et a dit : « Chacun a son moment pour venir et comme vous priez Roch Hachanah au Amoud depuis tant d’années, vous ne pouvez pas venir à ce moment-là. » Le Rabbi m’a alors fait de très beaux compliments.

Le chant ‘Haaderet Vehaemouna’

Le premier jour de Yom Tov, j’ai été surpris que le chant ‘Haaderet Vehaemouna’ ne soit pas chanté. J’ai donc mentionné au Rabbi qu’à Manchester, nous chantions toujours ce Nigun à Cha’harit. « Chaque Chabbat ? » demanda le Rabbi. « Non », ai-je répondu, « seulement Yom Tov. »

« Pourquoi pas chaque Chabbat ? »

« Oh là là », ai-je dit, en m’essuyant le front et en pensant au nombre de membres que nous perdrions si nous ajoutions dix minutes à la prière. Le Rabbi est venu à mon secours en disant : « D’accord, seulement à Yom Tov ».

Le lendemain, nous avons effectivement chanté cela pendant Cha’harit – pour la première fois depuis quelques années. Au repas suivant, j’ai remercié le Rabbi, qui a dit que j’aurais dû le mentionner avant, et nous l’aurions chanté le premier jour aussi. Et je recevrai une commission pour cela (cela me servirait d’argument de négociation pour un Farbrenguen supplémentaire !)

Après le Tikoun Leil Chavouot, à 3 heures du matin la première nuit de Chavouot, le Rabbi a dit un Maamar – un discours profond et pénétrant de 45 minutes sur le ‘Hassidout, extrêmement difficile – pour moi du moins. Après le départ du Rabbi à 3h45 du matin, Reb Yoel Kahn répéta alors le Maamar de mémoire. C’est étrange – comme un magnétophone humain.

Après chaque Farbrenguen du Chabbat et de Yom Tov, il y a une « ‘Hazara » – une répétition. Je me suis égaré dans le Shoul à 1 heure du matin après la fin du Chabbat et j’ai trouvé une cinquantaine de Ba’hourim en train d’écouter Reb Yoel Kahn répéter toutes les Si’hot et le Maamer du Farbrenguen de la journée. Beaucoup le corrigent et l’aident. Un des Ba’hourim écrit en même temps le tout dans une sténographie spéciale qui lui est propre, et dès le lundi, tout le Farbrenguen est déjà imprimé.

Cela ne fait pas référence à un Farbrenguen en milieu de semaine comme Youd-Teth Kislev, où le Rabbi utilise un microphone et où toutes les interventions sont enregistrées sur bande.

Le deuxième jour à 20 heures, nous avons eu le Farbrenguen de Chavouot. Il y a une longue estrade à une extrémité de la grande salle. Le Rabbi est assis seul à la table, entouré d’une centaine de Rabbanim. Dans la salle, les Baalei Batim sont assis à des tables entourées de gradins sur lesquels se tiennent les Ba’hourim, atteignant presque le toit. Quelque chose comme un grand auditorium. Environ 1000 personnes sont normalement présentes et, dans des occasions spéciales, même le double. Le Rabbi souhaite à chacun « Le’haïm » et au cours du Farbrenguen, on profite de l’occasion pour dire « Le’haïm » au Rabbi à de nombreuses reprises. Le Rabbi dit une Si’ha, un exposé de 20 à 30 minutes sur la Sidra, puis un Nigun et d’autres Si’hot. Normalement, un Maamer est également dit par le Rabbi où tout le monde se tient debout et écoute ravi et calme pendant les 40 minutes que dure le discours.

Le Rabbi a fait une Si’ha puissante sur l’éducation des enfants, qui sont nos garants de la Torah. Les parents n’ont pas été acceptés comme garants, seulement les enfants. La Torah est « Torat Emet » – la vérité – qui ne peut être changée ou altérée – c’est une vérité. Un parent utilise ses propres soi-disant « idées » et supprime une Mitsva. Des années plus tard, le fils en supprime deux de plus – et il utilise sa soi-disant « tête ».

Les parents doivent enseigner à leurs enfants dès l’âge de quelques semaines. Lorsque la mère chante une berceuse yiddish à un bébé, et même avant la conception de l’enfant – en observant la Taharat Hamichpa’ha. Alors ils savent que l’enfant sera parfait, et à son tour deviendra un père puis un grand-père parfait. C’est aux femmes de le faire !

Pendant le Farbrenguen, le Rabbi m’a demandé pourquoi j’étais « au chômage » ? Je n’avais en effet pas dit « Le’haïm » depuis un moment.

Une fois, le Rabbi m’a tendu une grande assiette de gâteau et une bouteille de vin. « Que dois-je faire avec? » ai-je demandé.

« Vous verrez bientôt… », a dit le Rabbi.

Un instant plus tard, j’étais pratiquement assailli et j’ai juste réussi à sauver quelques morceaux de gâteau pour ma femme.

Ce Farbrenguen a duré sept heures et demie et s’est terminé à 3h30 du matin lorsque le Rabbi a distribué le Kos-Shel-Bra’ha – le vin de la Havdala – à tous ceux qui passaient devant lui avec un verre. Cela a pris encore une heure ou plus. Pendant ce Farbrenguen, nous avons eu la visite du maire Lindsey, qui briguait sa réélection comme maire de New York, ainsi que de certains des autres candidats.

Le dimanche après Chavouot s’est tenu le Kinous Hatorah habituel de 16h à 22h, au cours duquel les Rashei Yechivot et d’autres orateurs importants nous ont donné des Pilpulim. Le Rabbi n’est pas présent à ces manifestations. On me demande généralement de parler – ce que j’ai fait pendant 10 minutes. Je me suis souvenu des Ba’hourim qui avaient l’habitude d’apprendre au « 770 » lorsque le Rabbi n’avait que le petit Beit Hamidrash à l’étage. Il était beaucoup trop petit. Et maintenant, 10 ans plus tard, l’immense synagogue était elle aussi beaucoup trop petite. Maintenant Avraham et Shmuel, Nachman Sudak et Faivish Vogel, parmi des centaines d’autres comme eux, répandaient les doctrines Lubavitch et œuvraient pour le judaïsme dans le monde entier. J’avais demandé au Rabbi une Bra’ha – pour ne pas être un « Tsarot ‘Hassid » et n’écrire que lorsque j’étais en difficulté – tout ce que je voulais, c’était écrire au Rabbi de bonnes nouvelles toutes les deux semaines.

J’ai ensuite raconté le Machal (parabole) des gens qui vivaient à la source d’un fleuve et ne se rendaient pas compte des bénédictions et des bienfaits que le fleuve procurait pendant les milliers de kilomètres de son cours jusqu’à la mer. Même chose avec le Rabbi. Ici à Brooklyn, les Ba’hourim ne réalisaient pas qu’à des milliers de kilomètres de là, le « fleuve » coulait plus fort et plus large que jamais, apportant à tant de milliers de personnes et de familles des bénédictions inestimables.

Ma Yé’hidout a eu lieu le lendemain soir, lundi à 20h30. Le Rabbi a dit que je ne devais le dire à personne pour cette Yé’hidout spéciale, sinon tout le monde en voudrait autant. Quand nous sommes « sortis » à 21h45 (Maariv aurait dû être à 21h30), seulement 150 Ba’hourim environ nous attendaient et étaient au courant de cette Yé’hidout !

Lorsque nous sommes entrés, le Rabbi s’est levé et a dit à ma femme Roselyn qu’il était agréable de lui dire Shalom Aleihem à nouveau, pour la deuxième fois, et lui a demandé de s’asseoir. Elle s’est assise, avec du papier et un crayon à la main, prête à noter les points essentiels qui seraient abordés.

J’espérais qu’elle ne referait pas la même chose que l’année précédente où, après une heure et demie de Yé’hidout, tout ce que Roselyn avait écrit sur le bloc était « le Rabbi a dit que le Farbrenguen était fait spécialement pour elle » – c’est tout ce qu’elle avait noté !

J’ai dit au Rabbi que jusqu’à présent, j’avais passé un moment merveilleux sur le plan social, et qu’il était maintenant temps d’avoir une discussion d’affaires. Le Rabbi a demandé à Roselyn si elle m’avait donné la permission de la quitter et de manger à Yom Tov avec le Rabbi. Lorsque Roselyn a répondu par l’affirmative, le Rabbi a dit qu’il espérait qu’elle ne le prenait pas mal. Roselyn a répondu que comme la Rebbetzin avait fait ce sacrifice, elle pouvait le faire aussi et était heureuse de le faire.

Le Rabbi a dit que sa Rebbetzin avait fait ce sacrifice pendant 40 ans et Roselyn a répondu « jusqu’à 120 ! » Le Rabbi a souri avec reconnaissance. En fait, pendant toute l’heure et quart, le Rabbi riait et souriait.

J’ai parlé au Rabbi de mon discours au Kinus haTorah de la veille, sur le fait de ne pas vouloir être un « Tsarot ‘Hassid ».

« N’avez-vous pas donné un Machal comme d’habitude ? », a demandé le Rabbi.

J’étais surpris car je ne me souviens pas d’avoir jamais donné de Machal auparavant. Le Rabbi est au courant de tout ! J’ai donc raconté ce que j’avais dit sur les gens qui vivaient à la source du fleuve et qui ne pouvaient pas apprécier ce qui se passait à des centaines de kilomètres de là. Le Rabbi a apprécié.

J’ai fait état des nombreuses plaintes que je recevais de personnes qui n’avaient pas de réponse du Rabbi à leurs lettres. J’ai dit, Lehavdil la reine d’Angleterre a un secrétaire particulière qui accuse réception de ses lettres. Le Rabbi a dit que ce n’était pas pour un ‘Hassid ! Mais il cherchait tout de même un Nousa’h qui satisferait non seulement ses correspondants, mais aussi lui-même. Nous avons discuté des affaires et de la famille, des problèmes de Loubavitch et de la communauté. Je me suis rendu compte qu’il était maintenant 21h30 et j’ai dit : « Le Rabbi voudra prier Maariv. »

Il a répondu : « Eh bien, ess shteit in Shoulhan Oruch ! ».

« Oui », ai-je fait remarquer, « mais pas pour prier à 21h30 – ça pourrait être 3h30 du matin comme l’autre soir. »

« Oui », a dit le Rabbi, « c’est vrai, mais ça devenait un peu « serré » pour la Sefirah ». Il m’a conseillé de venir pour ma prochaine Yé’hidout à mon heure habituelle, aux petites heures du matin, afin que personne ne soit jaloux.

Le Rabbi a dit qu’il avait reçu une lettre anonyme de Detroit, avec B.H. en haut, disant au Rabbi de retourner à Loubavitch et de ne pas se mêler des gens en Amérique et les harceler pour qu’ils fassent des Mitsvot. J’ai fait remarquer que c’était bon signe de recevoir une telle lettre. Le Rabbi était d’accord.

J’ai parlé au Rabbi du Loubavitcher qui a téléphoné à Bernard Perrin à Manchester à 2 heures du matin et à moi à 7 heures du matin avec un grus du Rabbi. « Ah », dit le Rabbi, « il s’alignait aux horaires du « 770 ». »

Lorsque nous avons mentionné Avraham, le Rabbi a dit qu’il s’adressait toujours à lui en l’appelant HaRav Avraham dans ses lettres.

Le Rabbi m’a demandé si j’aimais l’appartement d’Union Street. J’ai répondu qu’il était idéal, d’autant plus qu’il n’était qu’à quelques secondes du « 770 » et que je le voulais pour chaque Chavouot.

Après cette Yé’hidout, j’ai réalisé que je n’avais pas demandé au Rabbi un Farbrenguen pour le Chabbat suivant. Et il y avait encore un Chabbat après celui-là aussi.

Barou’h Hachem, depuis que je viens au « 770 », il y a toujours eu un Farbrenguen à chaque Chabbat où j’ai été présent. J’espère que cela continuera. Mais, si l’on veut quelque chose, il faut le demander. J’ai demandé une fois au Rabbi, l’année dernière, et il a répondu qu’il n’était « pas prêt ». J’ai dit que le Rabbi devrait juste s’asseoir à la table du haut et que nous chanterions tous des Nigunim et rendrions le Rabbi Freile’h, joyeux.

« Comment puis-je m’asseoir en haut sans rien dire ? »

« D’accord », ai-je dit, « vous arriverez peut-être à sortir quelques Si’hot. » En fin de compte, il a parlé pendant cinq heures au Farbrenguen.

L’année dernière aussi, ma femme et moi avons rencontré le Rabbi devant le « 770 », il a touché son chapeau pour Roselyn et lui a demandé si elle appréciait Yom Tov malgré le fait que je la quittais pour la table du Rabbi. Je l’ai remercié pour le Farbrenguen précédent que j’ai dit avoir été très agréable. Le Rabbi a répondu : « C’était mon plaisir ! »

Notre Rabbi est toujours le gentleman parfait ! J’ai demandé un autre Farbrenguen et le Rabbi m’a dit de bien me reposer le Chabbat, car il avait entendu dire que certaines épouses se plaignaient effectivement que nous avions trop de Farbrenguen qui gâchaient leurs dîners de Chabbat, etc. Compte tenu de ces remarques, il n’y aurait pas de Farbrenguen le Chabbat.

S’en est suivie une longue correspondance (pas par la poste) dans laquelle j’ai souligné que je me reposais tous les jours et que le Farbrenguen était le seul moment où je pouvais entendre le Rabbi dire un mot de Torah. En outre, toutes ces personnes étaient venues en avion d’Angleterre spécialement pour entendre le Rabbi. Un Farbrenguen à Chavouot n’était définitivement pas suffisant.

J’aurais vraiment dû avoir pitié du Rabbi et lui donner du repos, mais un ‘Hassid ne doit pas avoir de ra’hmanout quand il s’agit d’un mot de Torah du Rabbi.

Quoi qu’il en soit, j’ai eu de la chance et j’ai eu gain de cause – au grand désarroi des 40 Ba’houré Yéchiva de Newark, et de Moishe Feller de Minneapolis, à qui le bureau du « 770 » avait dit de ne pas venir car il n’y aurait pas de Farbrenguen ce Chabbat et sont donc restés chez eux.

Maintenant, ici encore une fois cette année, j’ai eu le même problème. En plus, tous les Ba’hourim du « 770 » me rendaient fou pour demander au Rabbi un Farbrenguen. Ils ne le demanderaient en aucun cas eux-mêmes, bien qu’ils le veuillent tellement, et certains Ba’hourim ont même marché les six km depuis Boro Park spécialement pour être présents. Ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas avoir le culot – mais moi, pauvre de moi, je devais être leur bouc émissaire. Eh bien, comme je voulais aussi le Farbrenguen, je n’avais pas d’autre choix que le demander.

J’ai donc écrit au Rabbi pour demander deux Farbrenguen. (Par cette méthode, qui consiste à écrire et à laisser la lettre dans la boîte du Rabbi au bureau, je reçois normalement une réponse le jour même). Le Rabbi a répondu qu’il devait lui-même ouvrir et lire toutes les lettres qui lui étaient adressées et qui étaient très confidentielles. Tout cela prenait beaucoup de temps. Il n’avait donc pas le temps de préparer un Farbrenguen.

J’ai répondu qu’étant donné l’énorme quantité de courrier que le Rabbi recevait, ne lui rendrais-je pas service en n’écrivant pas si souvent (toutes les deux semaines environ) et en lui donnant moins de travail. (Une fois, je m’étais plaint au Rabbi qu’il ne répondait pas à mes lettres (de Manchester) et que je devais écrire à nouveau. « Oh », a dit le Rabbi, « ça valait la peine car j’ai pu recevoir une autre belle lettre de vous grâce à cela »).

J’ai souligné que le Rabbi avait dit que mon Zman (temps) pour venir était Chavouot. Sur le plan social et professionnel, je m’en sortais très bien, extrêmement bien même. Je m’attends pleinement à la même chose dans le département « apprentissage » – « talmud Torah Keneged Koulam ». Je pense que le Rabbi sera d’accord pour dire qu’un seul Farbrenguen n’est pas vraiment une injection suffisante pour 12 mois. Comme les Bra’hot vont normalement par trois (birkat Kohanim), il en va de même pour les Farbrenguen. J’en voulais deux de plus. J’ai écrit l’histoire de Winston Churchill à qui l’on a demandé combien de temps de préparation il avait besoin pour un exposé d’une heure et qui a répondu : « Je peux commencer tout de suite ! ». Pour un exposé de 20 minutes ? – « J’ai besoin d’une heure ! ». Pour un discours de trois minutes ? – « J’ai besoin d’une semaine de préparation. »

Donc, Lehavdiln notre Rabbi n’a besoin d’aucune préparation pour un Farbrenguen de cinq heures. B.H. il y a eu un Farbrenguen ce Chabbat-là.

C’était un Farbrenguen joueux et tous les Ba’hourim m’ont félicité – et ont immédiatement commencé à me harceler pour en avoir un autre le Chabbat suivant. Pendant le Farbrenguen, le Rabbi m’a souhaité Mazal Tov pour les anniversaires de mes petits-enfants Yossi et Yente ‘Haya et m’a dit de prendre une bouteille de vodka et de faire un Farbrenguen à Londres, pas à Loubavitch House, mais chez Shmuel. Les enfants devaient être les ikur or’him. Une fois qu’ils auraient fini leur part de vodka, tout le monde pourrait alors boire. (Cela a ensuite eu lieu – les enfants étaient « au top », environ 40/50 personnes étaient présentes, et j’ai raconté des histoires sur le Rabbi).

une Si’ha intéressante était celle sur les Bikourim. Le Rabbi a dit que cela faisait référence à une affaire inhabituelle et inattendue et que la Maasser devait être payée immédiatement.

Après la Havdala, j’étais à la porte du « 770 » lorsque le Rabbi partait – j’étais seul – tout le monde s’était enfui à l’approche du Rabbi. J’ai tenu la porte ouverte pour lui et lui ai souhaité « Gutte Voch ». Le Rabbi a souri, m’a souhaité la même chose et m’a demandé si « j’étais Tsoufrieden (heureux) ?! » « Oui », ai-je dit, et (en pensant au Chabbat suivant) « jusqu’à présent, tout va bien !! » Après avoir dit cela, j’ai eu terriblement honte de ma grossièreté et de mon culot. Le lendemain, j’ai décidé que je devais m’excuser pour mon manque de bonnes manières et j’ai envoyé au Rabbi une lettre d’excuses sincères et contrites, en espérant un autre Farbrenguen…

On nous a montré la nouvelle bibliothèque et les somptueux bureaux d’à côté dont nous espérons que le Rabbi fera usage – et bientôt. Bien que nous nous référions toujours à Loubavitch House comme au « 770 », ce bâtiment ne représente aujourd’hui qu’une petite partie des cinq ou six immenses bâtiments d’Eastern Parkway, propriété de Loubavitch. Je ne parle pas de nos nombreuses écoles et yeshivot à New York. Une nouvelle Yéchiva coûte 3 millions de dollars.

Le lendemain, j’ai vu le Rav ‘Hodakov dans son propre bureau privé et je n’ai pas pu placer un mot. Le téléphone sonnait sans arrêt – d’Israël, d’Angleterre, d’Australie, sans compter les appels « locaux » du Canada et des États-Unis. Le bureau général est encore pire – il y a trois téléphones. Un jeune homme voulait voir le Rabbi – « au plus tôt dans quatre mois, mais pouvait-il écrire ? ». Un homme était arrivé d’Uruguay avec son fils. Il voulait juste regarder le Rabbi. « Son souhait pourrait être exaucé à Min’ha ».

Un garçon de Yéchiva a fait entrer un vieil homme à 7h45 et lui a montré une paire de Tefillines en disant « ce sont des Tefillines ». Il a aidé le vieil homme à les mettre. L’homme a récité la bénédiction et le Chema. Le garçon a remercié l’homme, l’homme, les larmes aux yeux, a remercié le garçon.

Nous avons été ravis de recevoir un coup de téléphone de la Rebbetzin nous invitant à venir la voir. C’était un grand honneur que nous avons accepté avec empressement.

Roselyn et moi sommes arrivés à 20 heures et avons passé deux heures extrêmement agréables avec la Rebbetzin Schneerson. Du thé et un délicieux gâteau ont été servis. La Rebbetzin a convenu qu’il était 1) très important de rendre le Rabbi Freile’h, joyeux, surtout au « tisch » de Yom Tov. 2) Si l’on veut vraiment quelque chose, comme un Farbrenguen, il faut le demander. C’est tellement évident – elle a laissé entendre qu’il y aurait aussi un Farbrenguen le Chabbat suivant ! Elle a également dit qu’elle était dans la pièce voisine pendant le repas de Yom Tov, et qu’elle avait entendu comme nous nous amusions.

Elle a dit à Roselyn de faire attention en marchant la nuit et « n’a-t-elle pas peur des Noirs ? ». J’ai fait une blague sur le fait qu’ils ne nous touchaient pas parce que nous ne sommes pas Américains – comme le Maggid qui prêchait un jour dans une Shoul et toute la congrégation était en larmes d’émotion. Seul un homme était resté imperturbable. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, il a répondu : « Eh bien, je ne suis pas de cette Shoul ! »

Avant de partir, nous avons parlé de la famille et de divers autres sujets – et avons également raconté quelques autres blagues. Une soirée très agréable en effet. J’espère que la Rebbetzin s’est autant amusée que nous.

Les semaines passaient vite et il était maintenant temps pour notre deuxième Yé’hidout. Elle devait avoir lieu vers 2 heures du matin, mais nous ne sommes entrés dans la chambre du Rabbi qu’à 5h45. Le temps passé en Yé’hidout varie d’une minute à trois heures, il est donc difficile de déterminer l’heure exacte à laquelle on doit entrer.

Pendant que nous attendions, nous avons rencontré M. Yehouda Paldry, un journaliste israélien, qui s’était cassé la jambe 20 ans auparavant. Après trois opérations, il avait été décidé qu’on ne pouvait plus rien faire pour lui et il « marchait » en s’appuyant lourdement sur un très gros et épais bâton. Il venait voir le Rabbi depuis trois ans maintenant. Le soir de Chavouot, alors qu’il recevait son Koss Chel Bra’ha, plié en deux sur son bâton, le Rabbi lui a demandé pourquoi il marchait encore avec un bâton. Il devrait maintenant le laisser. M. Paldry a souri et le Rabbi a dit que ce n’était pas une blague. « Vous n’avez pas besoin de bâton. » Alors, maintenant il marche bien et sans bâton. Les hommes et les Ba’hourim qui l’avaient vu auparavant marcher laborieusement avec un bâton n’en reviennent toujours pas. C’est la propre histoire de M. Paldry et il garde le bâton comme pièce à conviction pour un rappel constant.

Un garçon entrant avant nous était autrefois un hippie de première classe et un toxicomane. Il est maintenant à la Yéchiva de Kfar ‘Habad depuis 12 mois !

En entrant dans la pièce du Rabbi, j’ai dit que depuis le dernier Farbrenguen, j’avais reçu une aubaine – Bikourim. Je suis allé payer l’agent de notre propriétaire (de l’appartement d’Union Street) et il a refusé de prendre mon argent. J’apporte donc tout l’argent du loyer au Rabbi comme Bikourim.

Le Rabbi a confirmé que la Si’ha du Chabbat précédent, le jour de l’anniversaire de Yossi, était pour Yossi (« qui porte le nom de mon beau-père », a dit le Rabbi) car il était un « ben ‘Hamech leMikra » – ce qui signifie, a poursuivi le Rabbi, qu’il aurait six ans l’année prochaine. Donc – nous devons l’amener avec nous le prochain Chavouot et rester à nouveau dans l’appartement d’Union Street.

Le Rabbi a dit qu’il voulait maintenant me poser une question. Pourquoi – après 800 ans – tout ce temps, personne n’a posé de questions sur Rashi jusqu’en 1966/7/8. J’ai dit au Rabbi que nous n’avions jamais eu un tel Gadol Hador qui pouvait répondre à de telles questions sur Rashi. De plus, jamais personne qui pouvait poser de telles questions sur Rashi. Je lui ai rappelé sa promesse de faire imprimer ces Si’hot sur Rashi pour la postérité. J’ai glissé un mot sur un Farbrenguen le Chabbat.

« Ah », dit le Rabbi, « vous faites passer en douce un Farbrenguen ! » – « Mais si vous posez une question sur Rashi, alors j’y répondrai le Chabbat. »

Nous avons discuté des problèmes restants de la Yé’hidout précédente. Loubavitch, le Conseil de la she’hita, la synagogue, etc. Beaucoup d’humour aussi. Je me souviens qu’il y a quelques années, le Rav Avraham Shemtov est venu à Brooklyn dans notre avion de Manchester sans demander la permission au Rabbi. Le Rav Avraham Shemtov s’est tenu à l’écart du Rabbi. Il avait peur. J’ai demandé au Rabbi « de ne pas être en colère contre lui car c’était de ma faute ».

« Ah », dit le Rabbi, « alors j’ai maintenant deux personnes sur qui crier ! »

Je me souviens aussi que lorsque Avraham, il y a de nombreuses années, a voulu se laisser pousser la barbe, il a demandé au Rabbi s’il pouvait le faire. Depuis, j’ai demandé à de nombreuses personnes de deviner ce que le Rabbi a répondu et personne n’a jamais trouvé la bonne réponse. Il a répondu : « Tu dois demander à ta mère. »

Nous avons quitté la chambre du Rabbi à 6h30 et nous n’étions pas les derniers. J’ai ramené Roselyn à la maison, suis revenu et ai prié. À 9h40, j’ai vu le Rabbi partir pour rentrer chez lui – il était en Yé’hidout depuis 20h la veille au soir !! Pas de nourriture, pas de boisson, pas de pause. Et aussi frais maintenant qu’à 20h la veille.

Un autre exemple de l’attitude du Rabbi est lorsque je me suis plaint au Rabbi de la femme qui interrompait son travail le vendredi soir pour allumer les bougies de Chabbat. Le Rabbi a répondu : « Au moins, elle avait accompli une Mitsva. »

Après la prière, j’ai commencé les questions sur Rashi. Maintenant, au lieu de « y a-t-il un Farbrenguen demain, Chabbat » (50 Ba’hourim sont déjà arrivés de Newark), tout le monde me demandait « Quelle est votre Kashi Rashi ? ». J’étais très ennuyé par eux tous. Ils s’agitaient et me félicitaient, mais quand je leur ai fait remarquer que tout le monde devrait envoyer une question sur Rashi – tous ont eu peur à nouveau. Ils étaient doués pour me donner des conseils, que j’ai ignorés.

J’ai pris un indice du cours de Zalman Shimon, auquel j’avais assisté pendant la semaine. Dans la Sidra de cette semaine, Behaalote’ha – troisième Passouk, il est dit qu’Aaron a fait ce que D.ieu lui a ordonné. Et alors ? Vous vous attendez à ce qu’il ne le fasse pas ? Pourquoi Rashi dit-il « shelo shina » ? Zalman Shimon a expliqué qu’Aaron, qui a été le Grand Prêtre pendant 39 ans, allumait les bougies avec la même ferveur la trente-neuvième année que la première. Je n’ai pas aimé cette explication. Lors du Farbrenguen suivant, le Rabbi a dit qu’il en avait parlé précédemment pendant environ 2 heures et que je devrais demander aux « Ba’hourim ».

Its’hak Soufrine, qui nous avait si bien parlé pendant 20 minutes dans l’avion, et qui avait aidé au Birkat Hamazone et à la Tefilat Hadera’h, m’a suggéré de demander au Rabbi son avis sur « Mesanerkha » Chapitre 11, verset 36.

Au Farbrenguen, le Rabbi a parlé pendant une heure et demie à ce sujet, en relation avec Israël également. D.ieu n’a pas besoin de « Koumou » – « se lever » et se battre. Il confond leurs délibérations. Ils finiront par se détruire eux-mêmes. Nous ne devons pas donner un pouce d’Eretz Israël aux Arabes.

Il y avait aussi une Si’ha spécial pour moi. « Tset’hem Léchalom », « pars en paix et reviens en paix ». (L’année prochaine) Ce n’est pas non plus la peine de venir voir le Rabbi une fois par an et c’est tout. Nous avions beaucoup à faire quand nous étions loin du Rabbi. Il m’a adressé un merveilleux sourire et a dit : « Maintenant, cela dépend de vous. »

Le Farbrenguen commençait toujours à l’heure – normalement à 13h30. La prière se termine à midi (à partir de 10h). Une fois, je suis arrivé à 13h33 et le Rabbi était déjà assis sur l’estrade ; il m’a fait signe comme pour dire pourquoi j’étais arrivé si tard.

Après la Havdala, j’ai de nouveau tenu la porte du « 770 » ouverte pour le Rabbi et j’ai dit « Hagutte Voch, tout est maintenant parfait, sauf une chose. »

Le Rabbi était content et a dit que c’était une meilleure réponse que la semaine précédente. Et quelle était cette « sauf une chose » ? J’ai répondu que c’était parce que nous rentrions chez nous le lendemain et que nous quittions le Rabbi.

« Demain ! C’est un autre jour et je vous reverrai. De toute façon, Machia’h peut venir et tout sera changé. »

Nos bus sont partis le lendemain du « 770 » et le Rabbi est venu dehors pour nous voir partir. Quelqu’un m’a demandé pourquoi le Rabbi me donnait tant de koved (honneur) ? Est-ce que je donnais beaucoup d’argent ? Travaillais-je dur pour Loubavitch ? Quel était le secret ?

J’ai répondu : « Men darf makhen dem Rabbi Shlita freile’h. » – C’est tout – « de toutes les manières possibles rendez le Rabbi heureux ! »
Essayez juste une fois!

R’ SHNEUR ZALMAN