2 Nissan : Hilloula du Rabbi Rachab (1860-1920)

2 Nissan : Hilloula du Rabbi Rachab (1860-1920)

Le Rabbi Rachab quitta ce monde à l’issue du Chabbat Vaykra, veille du dimanche 2 Nissan 1920, à trois heures et demie du matin.
A l’inssue du Chabbat vers 22 heures, le Rabbi Rayats se tenait près du lit de son père, lorsque le Rabbi Rachab s’adressa à lui d’une voix très claire:
« Je pars pour le ciel, mais je vous laisse mes manuscrits. » Tous les Juifs de Rostov participèrent à l’enterrement, qui eut lieu dans le vieux cimetière de la ville. En 5700-1940, les autorités voulurent le détruire et son tombeau fut transféré dans le nouveau cimetière.

 

Rabbi Shalom Dov Ber Schneersohn naquit à Loubavitch, le 20 Mar ‘Hechvan, un lundi de la Parasha ‘Hayé Sarah 5621 (1860), à neuf heures du matin. Quelques mois plus tôt, sa naissance avait été annoncée en rêve, à sa mère, par l’Admour Haemtsahi et sa fille la Rabbanit Sarah, qui lui demandèrent de faire écrire pour l’occasion un Séfer Thora. Celui-ci fut achevé discrètement, après Yom Kippour et, quelques semaines plus tard, le Rabbi Rachab naquit. Sur l’ordre de son père, le Rabbi Maharach et sur le conseil du Mohel, sa circoncison fut repoussée jusqu’au troisième jour de ‘Hanouccah. Elle fut célébrée discrètement, tout comme la conclusion du Sefer Thora. (Lire la suite)

Dès son plus jeune âge, tous remarquèrent sa profonde crainte de D.ieu et sa grande ardeur à l’étude. Le décès de son grand-père, le Tséma’h Tsédek le choqua profondément et il demanda à son professeur l’autorisation d’assister à la prière de son père, pendant toute l’année de deuil. En 5634 (1874), il célébra sa Bar Mitsvah, qui fut particulièrement joyeuse. Il possédait alors de très profondes connaissances talmudiques et hala’hiques, ainsi que de bonnes notions de ‘Hassidout. Dès 5636 (1875), il répétait lui-même les commentaires publics de son père.

Il épousa la Rabbanit Shterna Sarah, la plus jeune fille de son oncle, Rabbi Yossef Its’hak, le samedi soir 11 Elloul 5635 (1875). Le mariage eut lieu à Avroutch, ville de son beau-père et il rentra à Loubavitch le dimanche 19 Elloul. Pendant cinq ans, il se consacra, de manière intensive, à l’étude de la Thora.

C’est en 5640 (1880) qu’il commença à prendre en charge les besoins communautaires et devint, dans ce domaine, le confident de son père. Son action fut intense et multiple. En 5625 (1892), il multiplia les démarches pour annuler l’expulsion des Juifs de Moscou. Il parvint à la retarder jusqu’à l’été et, pendant ce temps, collecta des fonds pour permettre aux expulsés de s’installer dans leurs nouvelles implantations. Dès 5653 (1893), il réinstalla le comité des responsables communautaires de Pétersbourg, qui avait créé par son père. En 5662 (1902), il obtint le concours des frères Yaakov et Eliezer Poliakov, philantropes bien connus à l’époque et l’aide matériel de l’I.C.A pour fonder une usine de tissage et de filage de la laine dans la ville de Doubrovna, près de Mogilev. Deux milles Juifs y travaillèrent, gagnant largement leur vie. Son action pour faire cesser les pogroms fut couronnée de succès et, en 5666 (1906), il parvint à calmer les persécutions.

Comme son père, il multiplia les voyages pour résoudre les problèmes des Juifs. C’est ainsi qu’il se rendit en 5654 (1894) dans la région de ‘Herson, en 5658 (1898) à Kiev et à Odessa. Dépassant même les frontières de la Russie, il visita, en 5661 (1901), l’Allemagne, la France et la Hollande. Il participa, en 5668 (1908), à la réunion des responsables communautaires, qui eut lieu à Berlin, en Allemagne.

Il prit, en 5643 (1883), la tête des ‘Hassidim ‘Habad. Il fut très choqué par le décés du Rabbi Maharach et passa l’année de deuil dans la chambre de son père. Pendant tout ce temps, il ne reçut personne, ne répondit pas aux questions, se consacra à l’étude et à la prière. Par la suite, son état de santé l’obligea à vivre dans des pays plus chauds et au bord de la mer. Il passa quelques temps à Paris, à la Bourboule et plus tard à Menton, puis en Allemagne, en Bohême, en Autriche et en Italie. C’est à partir de 5654 (1894) qu’il succéda à son père et assuma pleinement ses fonctions. Il occupait désormais la place de son père, à la synagogue, recevait les ‘Hassidim, répondait à leurs questions, commentait publiquement la ‘Hassidout. En 5655 (1895), son fils, Rabbi Yossef Its’hak, devint son secrétaire particulier, pour tous les problèmes communautaires.

Il se préoccupa des soldats juifs qui combattaient en Extrême Orient et, en 5664-5665 (1904-1905), institua des comités chargés de leur envoyer des Matsot pour Pessa’h. Grâce à son intervention, 2382 responsables communautaires, Rabbanim, ‘Hazanim et Cho’hatim furent réformés en 5777 (1917).

Il fonda, le dimanche 15 Elloul 5657 (1897), la Yeshiva Tom’heï Temimim, afin que la Guemara et la ‘Hassidout puissent être étudiées en un seul et même endroit. Ce fut là la grande oeuvre de sa vie. Puis, en 5671 (1911), il fonda, dans le même esprit, la Yéshiva Torat Emet, dont il confia la direction à Rabbi Shlomo Leïb Eliezerov, à ‘Hevron, en Terre Sainte. Il délégua Rabbi Chnéor Zalman Havlin, qui se rendit, pour cela, en Erets Israël. Pendant l’été 5676 (1916), il fonda une extension de la Yeshiva, avec de nombreuses succursales, en Géorgie, puis dans le Caucase.

Son enseignement et particulurièrement important. Il développa les idées de la ‘Hassidout et les présenta de manière structurée. C’est à ce titre qu’il fut appelée le « Maïmonide de la ‘Hassidout ». Ses très nombreux discours sont désormais pour la plupart imprimés.

En 5659 (1899), il affirma sans ambiguïté son opposition au sionisme, dans une première lettre, qui fut alors diffusée. De même, il s’engagea dans la lutte contre la Haskala. Il coopéra avec des responsables d’autres communautés, notamment Rabbi Its’hak El’hanan Spector de Kovno et le baron Guinsbourg de Pétersbourg, le Rabbi de Tcherkov, le Rabbi de Bouyan, le Rabbi de Wholin, le Rabbi de Slonim, le Rabbi Elyahou ‘Haïm de Lodj, Rabbi David de Karlin, Rabbi ‘Haïm de Brisk, le docteur Tsadok Kahn, grand Rabbin de France et le Rav Ritter; grand Rabbin de Hollande. En 5667 (1907), il créa « l’union des Juifs observants », avec un programme d’action très détaillé, dont il confia l’exécution au Rav Breur et au Rav Yaakov Rosenheim. Toutefois, à la réunion de Katowitch, en 5669 (1909), il annonça officiellement qu’il se retirait d’Agoudat Israël. En effet, il expliqua que cette organisation, dont la finalité devait être l’union entre toutes les tendances du peuple juif, ‘Hassidim et Mitnagudim, afin de défendre les valeurs de la Thora et des Mitsvot, se détournait de sa vocation première et défendait des intérêts politiques, étrangers à ceux qui avaient la Thora pour seule préoccupation.

Il quitta Loubavitch, avec toute sa famille, le dimanche 16 Mar ‘Hechvan 5676 (1915) et s’installa à Rostov sur le Don. De 5678 à 5780 (1918 à 1920), la Russie connut la guerre civile. Le Rabbi se consacra alors à mettre en ordre les manuscrits des précédents Rebbeïm.

A l’issue du Shabbat Vayikra, veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920), à trois heures trente du matin, il quitta ce monde. Il est enterré à Rostov sur le Don. Dans les trente jours suivant son décés, un incendie détruisit la maison qu’il habitait à Loubavitch, avant de partir pour Rostov.

Il eut un fils unique, Rabbi Yossef Its’hak, le Rabbi Rayats, qui lui succéda.

 

Est-ce le portrait du Rabbi Rachab, Rabbi Chalom Dov Ber Schneerson, 5ème Rabbi de Loubavitch?

Est-ce le portrait du Rabbi Rachab, Rabbi Chalom Dov Ber Schneerson, 5ème Rabbi de Loubavitch?

Une photographie inconnue a été révélée et au dos se trouve la légende: « Rabbi Chalom Dov Ber Schneerson, 1908.

Comme vous le savez, une seule photographie du Rabbi Rachab est connue et publiée, et elle a été prise en 1920, pour son passeport avant son voyage en Turquie, alors qu’il avait 60 ans.

Au dos de l’image, des lettres minuscules en bas à gauche sont écrites en russe – « Maison d’impression et de développement de Moscou à Moscou à partir de 1850. Les films photo, les photos sont enregistrés pour de futures commandes et agrandissements. » Ce qui peut indiquer qu’il s’agit d’une photographie authentique. D’un autre côté, la légende peut avoir été écrite au dos de l’image plus tard.

En général, le Rabbi Rachab refusait avec véhémence d’être photographié. Le portrait bien connu a également été pris pour un passeport qui ne s’est finalement pas concrétisé.

Par conséquent, certains prétendent que ce portrait inconnu, par le simple fait d’être photographié sans raison importante, soulève un point d’interrogation.

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Le Nassi du jour : Mercredi 2 Nissan

Le Nassi du jour : Mercredi 2 Nissan

בַּיּוֹם הַשֵּׁנִי הִקְרִיב נְתַנְאֵל בֶּן צוּעָר נְשִׂיא יִשָּׂשכָר. הִקְרִב אֶת קָרְבָּנוֹ קַעֲרַת כֶּסֶף אַחַת שְׁלֹשִׁים וּמֵאָה מִשְׁקָלָהּ מִזְרָק אֶחָד כֶּסֶף שִׁבְעִים שֶׁקֶל בְּשֶׁקֶל הַקֹּדֶשׁ שְׁנֵיהֶם מְלֵאִים סֹלֶת בְּלוּלָה בַשֶּׁמֶן לְמִנְחָה. כַּף אַחַת עֲשָׂרָה זָהָב מְלֵאָה קְטֹרֶת. פַּר אֶחָד בֶּן בָּקָר אַיִל אֶחָד כֶּבֶשׂ אֶחָד בֶּן שְׁנָתוֹ לְעֹלָה. שְׂעִיר עִזִּים אֶחָד לְחַטָּאת. וּלְזֶבַח הַשְּׁלָמִים בָּקָר שְׁנַיִם אֵילִם חֲמִשָּׁה עַתּוּדִים חֲמִשָּׁה כְּבָשִׂים בְּנֵי שָׁנָה חֲמִשָּׁה זֶה קָרְבַּן נְתַנְאֵל בֶּן צוּעָר.

Le second jour, l’offrant fut Nethanel, fils de Tsouar, phylarque d’Issakhar, lequel présenta pour offrande : une écuelle d’argent, du poids de cent trente sicles ; un bassin d’argent de soixante-dix sicles, au poids du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie à l’huile, pour une oblation ; une coupe de dix sicles, en or, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d’un an, pour holocauste ; un jeune bouc, pour expiatoire ; et, pour le sacrifice de rémunération, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d’un an. Telle fut l’offrande de Nethanel, fils de Tsouar.

יְהִי רָצוֹן מִלְפָנֶיךָ יְיָ אֳלֹהַי וֵאלהֵי אֲבוֹתַי שֶׁתָּאִיר הָיוֹם בְּחַסְדְּךָ הַגָּדוֹל עַל נִשְׁמַתִין קָדִּישִׁין דְּמִתְחַדְשִׁין כְּצִפָּרִים וּמְצַפְצְפִין וּמְשַׁבְּחִין וּמְצַלְּאִין עַל עַמָּא קַדִּישָׁא יִשְׂרָאֵל. רִבּוֹנוֹ שֶל עוֹלָם תַּכְנִיס וּתְעַיֵיל הַנַּךְ צִיפָרֵי קַדִּישֵׁי לַאֲתַר קַדִּישָׁא דְּאִיתְמַר עֲלֵייה עַיִן לֹא רָאֲתָה אֳלֹהִים זוּלָתֶךָ. יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ יְיָ אֱלֹהַי וֵאלֹהֵי אֲבוֹתַי שֶׁבְּאִם אֲנִי עַבְדְּךָ מִשֵּׁבֶט יִשָּׂשכָר שֶׁקָּרָאתִי בְּתוֹרָתֶךָ פַּרְשָׁה שֶׁל הַנָּשִׁיא הַיוֹם אֲזַי יָאִירוּ נָא עָלַי כָּל נִיצוֹצִין קַדִּישִׁין וְכָל הָאוֹרוֹת הַקְּדוֹשׁוֹת הַכְּלוּלוֹת בִּקְדוּשַׁת זֶה הַשֵּׁבֶט לְהָבִין וּלְהַשְׂכִּיל בְּתוֹרָתֶךָ וּבְיִרְאָתֶךָ לַעַשׂוֹת רֱצוֹנְךָ כָּל יְמֵי חַיַי אֲנִי וְזַרְעִי וְזֶרַע זַרְעִי מֵעַתָּה וְעַד עוֹלָם אָמֵן:

Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que dans Ta grande bonté Tu éclaires les âmes saintes qui se renouvellent comme des « oiseaux » et chantent et disent des louanges et prient au nom du peuple saint d’Israël. Maître du monde, recueille et fait entrer ces « oiseaux » sacrés dans le lieu saint dont il est dit : « Aucun œil ne l’a vu, sauf toi, ô Dieu. » Puisse être Ta volonté, Éternel mon D.ieu et D.ieu de mes pères, que si moi, Ton serviteur, je suis de la tribu d’Issa’har dont j’ai lu aujourd’hui dans Ta Torah la section du Nassi, que toutes les « étincelles » saintes et toutes les illuminations saintes qui sont incluses dans la sainteté de cette tribu brillent sur moi, pour me donner la compréhension et l’intelligence dans Ta Torah et la crainte de Toi, pour accomplir Ta volonté tous les jours de ma vie, moi et mes enfants et les enfants de mes enfants, de maintenant à jamais. Amen.

 

 

Hayom Yom du 2 Nissan :  Le Rabbi Rachab quitta ce monde la veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920) à Rostov

Hayom Yom du 2 Nissan : Le Rabbi Rachab quitta ce monde la veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920) à Rostov

הילולא של כ’ק אאמו’ר [הרש’ב] נסתלק אור ליום א. ב ניסן שנת תר’ף בראסטאב. ושם מנוחתו כבוד [=קבורתו].
מאמר הראשון אשר אמרו ברבים, אחרי הסתלקות אביו: ביום השני של חג הסוכות תרמ’ג, ומתחיל ‘כתר יתנו לך כו ». מאמר – ברבים – האחרון בהיותו בעלמא דין [עולם הזה]: בסעודת פורים תר’ף, ומתחיל ‘ראשית גוים עמלק גו’ קץ שם לחושך’.

 

. Hilloula de mon père (le Rabbi Rachab), qui quitta ce monde à la veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920), à Rostov. C’est là qu’il repose.
. Le premier discours ‘hassidique qu’il prononça, après le décès de son père (le Rabbi Maharach), fut dit le second jour de Soukkot 5643 (1882). Il commençait par ‘Keter Itenou Le’ha’, ‘ils Te donneront une couronne’.
. Le dernier discours ‘hassidique qu’il prononça de son vivant fut récité pendant le repas de Pourim 5680 (1920). Il commençait par ‘Rechit Goyim Amalek, Kets Sam La ‘Hoche’h’, ‘la première des nations est Amalek. Il fixa une limite à l’obscurité’.

La sortie de Khan Younès : le Rav ‘Habad de la brigade accompagne ses frères d’armes

La sortie de Khan Younès : le Rav ‘Habad de la brigade accompagne ses frères d’armes

 

Après des mois de présence continue et de combats prolongés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, les soldats de la brigade 7 ont quitté la zone. Le rabbin de la brigade, le lieutenant Moché Haïm Makmel, un ‘hassid de ‘Habad qui était resté à Gaza pendant toute cette période, les a accompagnés en prononçant une prière.

 

Pendant une longue période, le lieutenant-rabbin Moché Haïm Makmel, rabbin de la brigade 7, est resté avec ses frères d’armes à Khan Younès. Au cours de cette période, qui incluait également la fête de Pourim, il a veillé à répondre à tous les besoins des soldats dans les endroits les plus dangereux de la bande de Gaza. À Pourim, il a lu avec eux la Meguila d’Esther et bien plus encore.

Cette semaine, après de longs mois de guerre, la brigade a quitté Gaza. Le Rav Makmel a prononcé une prière avec eux. Un moment de gratitude pour le passé et d’engagement pour l’avenir.

Tout au long de cette période difficile, le Rav Makmel n’a jamais quitté ses soldats. Il a été à leurs côtés dans les moments les plus sombres et les plus périlleux, leur apportant un soutien spirituel et moral indéfectible. Sa présence a été un réconfort et une source de force pour ces hommes confrontés quotidiennement à l’horreur de la guerre.

En ce moment chargé d’émotion où la brigade quittait Gaza, la prière du rabbin a pris une dimension toute particulière. C’était à la fois un cri du cœur, un remerciement pour avoir survécu à l’enfer des combats, et une supplication pour l’avenir, pour que tous les otages puissent être libérés et que les soldats puissent retrouver la paix et la sérénité après tant d’épreuves.

Le dévouement sans faille du Rav Makmel, son courage et sa compassion, resteront à jamais gravés dans la mémoire de ces hommes. Il a été pour eux bien plus qu’un guide spirituel : un frère, un confident, une lumière dans les ténèbres. Son exemple restera comme un symbole de l’engagement des ‘hassidim ‘Habad auprès de leur prochain, jusque dans les situations les plus extrêmes.

Alors que la brigade 7 retrouve enfin la quiétude de ses bases, le souvenir du Rav Makmel continuera de les accompagner. Sa prière résonnera longtemps dans leurs cœurs, comme un écho de ces mois intenses où, face à l’adversité, ils ont pu compter sur la présence bienveillante et rassurante de leur rabbin, ce ‘hassid au grand cœur qui a fait sienne leur souffrance et leur espoir.

 

Le voyage des Temimim de la Yéchiva de Netanya se poursuit avec une visite de Menton et une croisière vers le Portugal

Le voyage des Temimim de la Yéchiva de Netanya se poursuit avec une visite de Menton et une croisière vers le Portugal

 

La prochaine étape du pèlerinage des Temimim de la Yeshiva Tomchei Temimim de Netanya, sur les traces des pas du Rabbi et de la Rabbanit, les conduisit à Menton, joyau de la Côte d’Azur dans le sud de la France. Cette ville baignée de soleil, lovée entre mer et montagnes, avait été pendant de longues périodes le lieu de séjour privilégié du Rabbi Rashab et du Rabbi Rayatz.

 

Menton, joyau de la Côte d’Azur, est un lieu dont la beauté naturelle est, selon les mots mêmes du Rabbi Rayatz, « inégalée dans le monde ». Cette charmante station balnéaire du sud de la France se niche dans la région frontalière franco-italienne, au cœur de ce qu’on appelle la « Riviera française ». Avec son doux climat méditerranéen, ses paisibles rues bordées de bâtiments colorés, ses jardins luxuriants et son atmosphère sereine, Menton semble avoir été touchée par une grâce particulière. Le Rabbi Rayatz, dans ses écrits, évoque avec une grande sensibilité la splendeur de ce lieu, son harmonie et sa tranquillité, qui en font un endroit idéal pour se ressourcer physiquement et spirituellement. Il n’est pas étonnant que les Rabbis de la dynastie ‘Habad aient été attirés par ce petit paradis et y aient séjourné à plusieurs reprises, puisant dans sa beauté une inspiration pour leur enseignement et leur service divin.

Lors du Chabbat où l’on lisait la Paracha Vayeshev en 5752 (1991), le Rabbi évoqua avec émotion la maison de Menton, lieu hautement significatif dans l’histoire de la ‘Hassidout ‘Habad. C’est en effet dans cette demeure que le Rabbi Rashab, durant l’hiver 1911, commença à rédiger le monumental Hemshekh (suite de discours hassidiques) intitulé « BeShaa SheHikdimu 5672 » (connu aussi sous le nom de « Hemshekh Ayin Beit »). Le Rabbi souligna le caractère providentiel de cet endroit, qui avait été comme choisi par la Providence divine pour voir naître l’une des œuvres maîtresses de la pensée ‘Habad, appelée à illuminer les générations futures. La maison de Menton, imprégnée de la sainteté et de l’inspiration qui y régnaient alors, semblait avoir conservé quelque chose de cette atmosphère si particulière.

« BeShaa SheHikdimu 5672 (1912) », plus connu sous le nom de « Hemshekh Ayin Beit », est une série magistrale de cent quarante-quatre discours ‘hassidiques (Maamarim), que le Rabbi Rashab prononça ou rédigea au cours des années 1911-1916 (5672-5676 dans le calendrier hébraïque). Cette œuvre monumentale est considérée comme l’une des plus fondamentales et des plus conceptuelles dans tout le corpus des écrits de la ‘Hassidout ‘Habad. Elle explore avec une profondeur et une sophistication remarquables les thèmes spirituels et philosophiques les plus abstraits, tout en les reliant à la pratique concrète du service divin. L’Hemshekh Ayin Beit est ainsi devenu un pilier de l’étude et de la méditation pour les ‘Hassidim, une source intarissable d’inspiration et d’élévation.

Par un miracle, cette maison où résida le Rabbi Rashab est la seule de toute la région à avoir échappé aux ravages du temps et des guerres. Elle n’a été ni détruite, ni même modifiée. Le balcon, dont le Rabbi Rayatz fait une description si vivante dans ses mémoires, est toujours là, comme suspendu hors du temps.

Le propriétaire actuel, un non-juif, s’était obstinément refusé à toute visite des lieux pendant plus de trente ans. Mais face à la ferveur et la sincérité des Temimim, même lui ne put finalement pas résister. C’est comme si la force de leur dévotion avait fini par atteindre son cœur et adoucir sa position. La maison semblait les avoir attendus…

L’émotion était à son comble. Le Rabbi Rashab et le Rabbi Rayatz avaient séjourné ici pendant de longues périodes, sur plusieurs années. Les deux premières pages du début du Maamar (discours ‘hassidique) furent distribuées à tous les élèves, et le Rosh Yeshiva, le Rav Moshe Orenstein, en approfondit l’enseignement. Tous prirent alors la ferme résolution de l’étudier chaque jour, même lorsqu’ils ne seraient plus dans l’enceinte de la Yeshiva. Ce moment d’étude collective, en un lieu chargé d’une telle histoire, scella leur engagement de toujours rester connectés à cet héritage spirituel, où qu’ils se trouvent.

Les Temimim ont également recherché l’endroit bucolique où le Rav Shlomo Shneur Zalman Zlatopolsky, éminent ‘hassid des Rabbis Maharash et Rashab, avait l’habitude de s’asseoir parmi les pins bordant la plage. Là, il fredonnait pendant des heures sa propre mélodie, tout en étant plongé dans la contemplation d’un Maamar (discours ‘hassidique) qu’il avait entendu du Rabbi Maharash. Cette mélodie exprime toute la nostalgie et l’aspiration profonde qui habitent le cœur d’un ‘hassid pour son Rabbi. Le Rabbi Rashab entendit un jour Reb Zalman chanter cette mélodie, et fut impressionné par la ferveur et la durée de son chant méditatif.

Non loin de Menton se trouve la frontière entre la France et l’Italie, une ligne invisible chargée d’un sens tout particulier dans l’histoire du mouvement ‘Habad. C’est en effet cette frontière que le Rabbi franchit un jour avec une grande abnégation, mu par le désir ardent d’obtenir un etrog (cédrat) provenant de la région de Calabre, en Italie. Cet acte, qui peut sembler anodin, révèle en réalité toute la profondeur de l’engagement du Rabbi dans l’accomplissement des mitsvot (commandements divins). Obtenir un etrog de Calabre, réputé pour sa beauté et sa perfection, était pour lui d’une importance suprême, au point de braver les difficultés et les dangers d’un passage de frontière. Ce geste est resté gravé dans la mémoire des ‘Hassidim comme un exemple lumineux de dévouement et d’amour inconditionnel pour les mitsvot. En contemplant cette frontière, les Temimim pouvaient presque ressentir l’écho de la détermination du Rabbi, et puiser dans ce souvenir une inspiration pour leur propre service divin.

Poursuivant leur périple sur les traces du Rabbi et de la Rabbanit, les élèves s’embarquèrent à leur tour sur un bateau. Avec une grande attention aux détails historiques, un panneau « Serpa Pinto » avait été placé sur le navire, rappelant le nom de celui qui avait conduit le couple en Amérique tant d’années auparavant. Les Temimim montèrent à bord, le cœur battant, s’imaginant les pensées et les émotions qui avaient dû habiter le Rabbi et la Rabbanit au moment de quitter l’Europe. Soudain, une annonce surprenante retentit : ils allaient devoir changer de navire ! Stupéfaits, ils réalisèrent que cet imprévu faisait en réalité partie intégrante de l’expérience : le même changement de navire avait eu lieu lors du voyage originel. Ainsi, jusque dans ses péripéties, ce périple se muait en une véritable reconstitution, une plongée au cœur de l’histoire et de ses détails les plus inattendus. Changeant de navire dans un joyeux tumulte, les élèves mesurèrent combien chaque instant de la vie des leaders de ‘Habad recélait un enseignement, une leçon de confiance et de foi jusque dans l’imprévisible.

Le navire des Temimim s’élança vers l’horizon, cap sur Lisbonne. Mais après une heure de navigation , baignée dans les embruns et les souvenirs ils retournèrent à Menton. C’est là, dans cette ville chargée de sens, qu’ils passeraient leur dernière nuit sur le sol européen. Au matin, c’est de l’aéroport de Nice qu’ils s’envoleraient vers New York, dernière étape de leur pèlerinage sur les traces du Rabbi et de la Rabbanit. Cette ultime escale à Menton semblait revêtir une signification toute particulière, comme si les lieux mêmes tenaient à leur faire un dernier adieu, à leur transmettre une dernière bénédiction avant le grand voyage. C’est le cœur empli d’émotions et de réflexions profondes qu’ils contemplèrent une dernière fois la douceur de la Riviera, conscients de la richesse spirituelle dont ils s’étaient imprégnés. Et c’est avec une ferveur renouvelée qu’ils s’apprêtèrent à rejoindre New York, terre d’accueil du Rabbi et de la Rabbanit, pour y puiser de nouvelles lumières et diffuser autour d’eux l’héritage éternel de la ‘Hassidout.