En direct, chaque vendredi, étude du Likoutei Si’hot
avec le Rav Levi Azimov de 10h30 – 11h30
Tél.: +33159423068 – code: 33 41 593#
ET SUR RADIO HASSIDOUT
RADIO HASSIDOUT
Bamidbar – L’impact du voisinage
Source : Likouté Si’hot volume 33, deuxième Si’ha sur Bamidbar
La disposition précise des campements des tribus d’Israël dans le désert, détaillée dans la Torah, révèle l’impact majeur du voisinage, tant négatif que positif. Rachi enseigne que la proximité avec les méchants comme Kora’h a eu une influence néfaste sur une partie de la tribu de Ruben, tandis que le voisinage des justes, Moïse et Aaron, a permis aux tribus de Juda, Issachar et Zevouloun de s’élever dans l’étude de la Torah.
Les Midrashim nuancent cet impact, le Tan’houma le voyant comme externe, Rachi comme transformateur de l’essence, et le Midrash Rabba comme le révélateur d’une nature déjà existante. Rachi limite l’impact négatif au minimum.
Cependant, l’influence positive du bon voisinage est bien plus puissante et étendue que la négative. S’entourer de personnes vertueuses et s’éloigner de la discorde par l’étude de la Torah représente donc la meilleure protection spirituelle. C’est aussi la clé pour recevoir pleinement la Torah, comme ce fut le cas à Chavouot, et mériter la vraie paix et l’unité, qui seront dévoilées à l’ère messianique.
L’impact du voisinage des tribus dans le désert
Introduction : Le positionnement des campements des tribus d’Israël
La Torah détaille précisément l’emplacement des campements des tribus d’Israël autour du Tabernacle dans le désert. À l’est se trouvait la bannière de Juda, accompagnée des tribus d’Issachar et Zevouloun. Au sud était positionnée la bannière de Ruben, avec les tribus de Shimon et Gad à ses côtés (Bamidbar 2, 2). Parmi les Lévites, les familles des enfants de Kehat campaient au sud du Tabernacle, tandis que Moïse, Aaron et ses fils étaient à l’est, devant la Tente d’Assignation (Bamidbar 3, 29).
L’impact produit par le voisinage des tribus, négativement et positivement
Rachi commente : « Les familles de Kehat camperont au Sud. Près d’eux se trouvait le drapeau de Reouven qui campait au sud : « Malheur au méchant, malheur à son voisin ! ». C’est pourquoi ont été frappés parmi eux Dathan, Aviram et 250 hommes avec Kora’h et son assemblée, car ils ont été attirés avec eux dans leur discorde. Moché, Aharon et ses fils. Près d’eux se trouvait le drapeau du camp de Yehouda, près duquel campaient Yissa’har et Zevouloun : « Bonheur au Juste, bonheur à son voisin ! ». Du fait qu’ils étaient les voisins de Moché qui étudiait la Torah, ils sont devenus grands en Torah : [les tribus de] Yehouda, Yissa’har et Zevouloun. »
Rachi enseigne donc que le voisinage a un impact majeur, négatif pour les méchants mais positif pour les justes. La proximité avec Moïse et Aaron a permis aux tribus voisines de s’élever dans l’étude de la Torah.
Les divergences entre l’approche de Rachi et celle des Midrachim
Cependant, les Midrashim rapportent cet impact du voisinage avec plusieurs nuances. Le Midrash Tan’houma (Bamidbar 12) affirme que les 3 tribus voisines de Kora’h « périrent avec lui dans sa discorde », tandis que celles proches de Moïse « devinrent tous des grands en Torah, du fait de leur voisinage ». Le Midrash Rabba (3, 12) va plus loin en disant que Ruben, Shimon et Gad « étaient tous des hommes de discorde » comme Kora’h.
Le Likouté Si’hot explique : pour le Tan’houma, l’impact est externe (punition, entraînement). Selon Rachi, le voisinage modifie le comportement et l’essence même du voisin. Et pour le Midrash Rabba, le voisinage révèle une ressemblance déjà existante dans l’essence des voisins.
Rachi limite au minimum l’impact négatif sur la tribu de Ruben
Notablement, Rachi ne mentionne que Ruben et pas Shimon et Gad. Le Likouté Si’hot explique que pour Rachi, l’impact dépend de chacun. Seule une infime partie de Ruben fut influencée négativement : « Dathan, Aviram et 250 hommes ». On ne peut généraliser aux autres tribus.
L’impact positif transforme plus fortement et plus loin que le négatif
La Guemara (Sota 11a) enseigne : « Toujours, la mesure du bien sera plus importante que celle du malheur. » Selon le Tan’houma, le mauvais voisinage n’a qu’un impact externe, alors que le bon transforme l’essence du voisin en bien. Pour Rachi aussi, l’influence vertueuse de la bannière de Juda avec Moïse et Aaron s’étendit jusqu’à Issachar et Zevouloun.
Enseignement : Le bon voisinage nous protège de l’impact du mauvais
Le Likouté Si’hot conclut : « La façon d’être préservé de l’entraînement dans la discorde est d’être occupé par la Torah. Cela est aussi vrai dans l’autre sens : pour que l’étude soit parfaite et que l’homme devienne un « grand de la Torah », totalement uni avec elle, il faut s’éloigner complètement de la discorde, jusqu’au bout. »
Annexe : Le lien avec la fête de Chavouot, célébrée juste après Bamidbar
Maïmonide (‘Hanouka 4, 14) écrit : « Grande est la Paix : toute la Torah fut donnée pour la pratiquer dans le monde. » Le Midrash (Derekh Eretz, Paix) enseigne : « Lorsque les enfants d’Israël arrivèrent au Sinaï, ils campèrent d’un seul campement. Dieu dit alors : puisqu’ils haïssent la discorde et aiment la paix, l’heure est venue que Je leur donne Ma Torah ! »
L’annulation de la discorde et la grandeur dans la Torah s’obtiennent donc par le voisinage vertueux, l’étude avec un Juste. Sa Torah est dans la paix, unie à Dieu. Ainsi, nous mériterons la vraie paix messianique, quand Machia’h enseignera la Torah au monde entier d’une façon unificatrice.
En conclusion, la disposition des campements dans le désert nous dévoile l’immense pouvoir du voisinage et de l’entourage. S’éloigner de l’influence négative en cultivant la proximité avec les justes et leur Torah représente la meilleure protection, permettant de s’élever spirituellement et de mériter les plus hautes révélations divines dans l’unité et la paix.