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Pourim – Festin royal, à volonté !
Source : Likouté Si’hot volume 36, première Si’ha sur Pourim

 

  • Le refus de la reine Vachti de se présenter au festin du roi Ahashverosh plongea ce dernier dans un dilemme, car il avait instauré ce festin pour qu’il soit « sans contrainte », à la volonté des convives. Cela s’explique par le fait que certains repas visent à magnifier l’honneur de l’hôte, tandis que d’autres cherchent à satisfaire les souhaits des invités.
  • Ce festin représente allégoriquement l’invitation divine faite au peuple juif de se joindre au « repas » de l’étude de la Torah et de l’accomplissement des Mitsvot. Contrairement au don de la Torah au Mont Sinaï, qui fut imposé, à Pourim, les Juifs l’acceptèrent de leur plein gré, dans un élan de don de soi authentique.
  • Ainsi, le « bon vin » de la sainteté de Pourim remplace le « vin abondant » néfaste du festin d’Ahashverosh, engendrant une joie illimitée et éternelle qui perdurera même à l’ère messianique, transcendant toutes les autres fêtes.

 

Pourim – Festin royal, à volonté !

Dans la Meguila : Vachti refuse de répondre à l’invitation d’A’hachvéroch

Meguilat Esther 1, 10 :  Le septième jour [du festin], comme le cœur du roi était mis en liesse par le vin, il ordonna .. d’amener devant lui la reine Vachti .. pour faire voir sa beauté au peuple et aux grands. …Mais la reine Vachti refusa de venir .. et le roi en fut très irrité (car elle lui fit transmettre des paroles honteuses – Rachi). Le roi demanda aux Sages quel traitement méritait la reine Vachti, pour avoir désobéi à l’ordre du roi A’hachvéroch ? Memou’han dit alors devant le roi et les ministres : « ce n’est pas qu’envers le roi que la reine Vachti s’est rendue coupable, mais encore contre tous les ministres et toutes les nations, .. car l’incident de la reine, venant à la connaissance de toutes les femmes, aura pour effet de déconsidérer leurs maris à leurs yeux. …Si donc tel est la volonté du roi, qu’un rescrit royal dispose que Vachti ne paraîtra plus devant le roi A’hachvéroch (et qu’elle soit donc tuée – Rachi), et que sa dignité royale sera conférée par le roi à une autre femme valant mieux qu’elle ».

Analyse : A’hachvéroch ignorait-il la sanction pour le non-respect d’un roi ?

Maïmonide, lois des Rois 3, 8 : Tout celui qui se révolte contre un roi d’Israël, le roi a le droit de le mettre à mort. Même si le roi décréta qu’un de ses sujets doit aller quelque part et qu’il ne s’y rend pas, ou qu’il ne peut pas quitter son domicile et qu’il le quitte – ce sujet est passible de mort.

Meguilat Esther 4, 11 : Toute personne, homme ou femme, qui pénètre chez le roi, dans la cour intérieure, sans avoir été convoquée – une loi égale pour tous la rend passible de la peine de mort…

Développement : Les directives d’A’hachvéroch pour le festin destiné au peuple

Meguilat Esther 1, 5 :  Le roi donna à toute la population de Suse, .. un festin de sept jours dans les dépendances du palais royal. …Le vin royal était abondant, digne de la munificence du roi. On buvait conformément à la loi, sans aucune contrainte ; car le roi avait fondé à tous les chefs de sa maison de se conformer au désir de chacun.

Rachi : Conformément à la loi. Car il y a des repas où l’on contraint les convives à boire une grande coupe, et certains n’y parviennent que difficilement ; dans ce festin, il n’y avait aucune contrainte. Fondé. C’est ainsi que le roi instaura et ordonna. A tous les chefs de sa maison. A tous les chefs du repas : le maître panetier, le maître boucher et le maître échanson. De se conformer au désir de chacun. [De faire] à chacun selon sa volonté.

Explication : Fallait-il raconter, avec autant de détails, les directives du festin ?

Likouté Si’hot : Rachi en déduit que si la boisson était « sans contrainte », ce n’était pas une injonction spécifique concernant la boisson, il s’agissait plutôt d’un dérivé du fait que le roi « instaura » ce repas de façon particulière : tous les « chefs du repas » reçurent l’injonction de se « conformer aux désirs de chacun », de faire en sorte que, dans ce festin, chaque convive mange et boit selon ses propres souhaits.

Pourquoi A’hachvéroch n’imposa-t-il pas le protocole des « grandes coupes » ?

Likouté Si’hot : Certains repas ont pour objectif d’augmenter l’honneur de celui qui convie au repas, à l’image du premier festin qu’A’hachvéroch donna « à l’ensemble de ses ministres et de ses serviteurs, .. étalant la richesse de son faste royal et la rare magnificence de sa grandeur ». Dans un tel repas, le respect de la royauté impose de suivre le protocole de « boire de grandes coupes », précisément. En revanche, le second festin qu’A’hachvéroch donna pour le peuple avait d’emblée un autre objectif : d’être « conforme à la volonté du peuple », précisément.

Explication : Cela explique le dilemme d’A’hachvéroch pour la reine Vachti

Likouté Si’hot : Puisque le roi instaura que l’objectif de ce repas était de se conformer aux désirs de chacun, qui plus est : « sans contrainte » – Vachti ne pouvait donc être contrainte à venir « devant le roi pour montrer sa beauté à tous ». On pourrait néanmoins penser le contraire. A’hachvéroch exposa donc son dilemme aux Sages.

Approfondissement : L’acceptation de la Torah était-elle forcée ou « à volonté » ?

Zohar tome 3 109a : Dans la Meguilat Esther, chaque mention du terme « Roi » fait allusion à D.ieu.

Guemara Chabbat 88a : D.ieu renversa la montagne sur [Israël], comme une coupole, et leur dit : « si vous acceptez la Torah – tant mieux, sinon – votre sépulture sera ici ». Rav A’ha bar Ya’akov dit : c’est une annonce majeure pour la Torah (Si D.ieu invite Israël en justice et dit : pourquoi n’avez-vous pas réalisé ce que vous avez accepté ? Ils ont une réponse : ils l’acceptèrent sous la contrainte – Rachi). Rava dit : et pourtant, ils acceptèrent la Torah [de plein gré] à l’époque d’A’hachvéroch, ainsi qu’il est écrit : « les Juifs réalisèrent [ce qu’ils avaient] accepté » (Meguilat Esther 9, 27).

D.ieu « invite » les enfants d’Israël au « festin » de la Torah et des Mitsvot !

Likouté Si’hot : Le festin qu’A’hachvéroch donna « à toute la population de Suse » fait allusion à l’invitation que D.ieu fait aux enfants d’Israël, Son « peuple rapproché » : D.ieu les invite au repas, à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot qui sont le « repas » et le plaisir d’un Juif ! Et D.ieu donne le libre arbitre, « sans contrainte », bien plus : « [Il] se conforme aux désirs de chacun ». C’est bien là l’élévation de Pourim !

Enseignement : La « joie illimitée » de Pourim et le rapport avec le « vin » !

Guemara Meguila 7b : Un homme a l’obligation de s’enivrer à Pourim (avec du vin – Rachi), au point de ne plus distinguer entre « Haman est maudit » et « Morde’haï est béni ».

Likouté Si’hot : C’est pourquoi la joie de Pourim dépasse toutes les limites, car c’est un véritable sujet de « Venahafo’h (transformation) » : à la place du « vin » qu’A’hachvéroch servit à son festin, un « vin royal abondant » qui n’était pas positif – vint le « vin abondant » de la sainteté, la joie de Pourim qui transcende toutes les limites au point que même lorsque les autres fêtes seront annulées du fait de la joie illimitée et éternelle de l’ère messianique (Isaïe 35, 10), la joie de Pourim ne sera pas annulée [et restera à jamais] ! (Midrach sur Michlé, 9)