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Ki-Tissa – Purification quotidienne
Source : Likouté Si’hot volume 31, première Si’ha sur Ki-Tissa

  • Maïmonide explique que le lavage des mains avant la prière du matin (Cha’harit) est une forme de purification, à l’image de celle du Cohen dans le Temple. Il inclut aussi le lavage du visage et des pieds.
  • Le Raavad questionne la nécessité de laver les pieds. D’autres commentateurs expliquent que Maïmonide voit cela comme une purification générale avant le service divin, et pas seulement en lien avec la prière.
  • D’après le Rachba, le lavage des mains le matin est lié au fait que l’homme devient comme une « nouvelle créature » et doit exprimer sa reconnaissance à Dieu.
  • L’Admour Hazaken comprend dans ce texte que le lavage matinal des mains relève de la « sainteté », à l’image de la sanctification des mains du Cohen pour le service du Temple toute la journée.
  • Pour la « pureté », mains et pieds sont au même niveau ; pour la « sainteté », seules les mains sont indispensables.
  • Maïmonide évoque aussi le visage, qui représente la faculté profonde de l’âme. En exil, même cela doit être « purifié » chez ceux qui s’investissent trop dans les affaires matérielles.
  • Mais le « Modé Ani » d’un Juif reste toujours parfait, reflétant sa volonté et son attachement à Dieu. Le matin, tout Juif est prêt à servir Dieu. Il s’agit juste de concrétiser cette prédisposition.


Mekorot

Maïmonide, lois de la Tefilah 4, 1-3 : La purification des mains [est obligatoire avant la Tefilah]. Dans quel cas seule la pureté des mains est-elle nécessaire ? Uniquement pour les autres Tefilot hormis celle de Cha’harit ; mais pour Cha’harit il faudra d’abord se laver le visage, les mains et les pieds – puis prier ensuite. Question du Ra’avad : Je ne sais pas pourquoi [Maïmonide évoque-t-il la purification des] pieds.

Migdal ‘Oz sur Maïmonide : Pourtant, étant son élève (du Ra’avad), j’ai trouvé cela mentionné dans la Guemara (Chabbat 50b) où il est stipulé que : « un homme lavera son visage, ses mains et ses pieds, chaque jour, pour son Créateur, car il est écrit : « L’Eternel a tout fait pour un but prédestiné » (Proverbes 16, 4) ».

Kessef Michné sur Maïmonide : Il me semble que le Ra’avad n’ignorait pas cette citation talmudique, mais il ne l’expliquait pas en relation avec la Tefilah, mais plutôt sur la question générale : est-ce qu’un [homme] a le droit de se laver son visage et ses pieds dans le [seul] but de s’embellir, comme Rachi l’a expliqué.

Responsa du Rachba, tome 1, ch. 191 : Puisque le matin nous devenons comme une nouvelle créature, il nous faut exprimer notre reconnaissance à D.ieu, béni soit-Il, Qui nous créa pour Son honneur, afin que nous Le servions et bénissions Son Nom. C’est pour cela que les Sages instaurèrent la récitation des bénédictions que nous récitons chaque matin, et c’est pourquoi nous devons nous sanctifier par Sa sainteté et laver nos mains avec un Kéli (récipient), tout comme le Cohen se sanctifiait les mains par le Kior (bassin), avant son service.

Responsa Vechav HaCohen ch. 1 : Le Cohen ne se lavait que le matin, c’est pourquoi le lavage des pieds n’est imposé que pour Cha’harit. Pour les autres Tefilot on ne lavera que les mains, car « elles touchent à tout ».

Choul’han Arou’h Admour Hazakène, Ora’h ‘Haïm 4, 1 : Tout homme qui se lève le matin, qu’il ait déjà fait ses besoins ou pas, doit se laver les mains avec un Kéli, même s’il ne compte prier qu’après plusieurs heures. Car tout homme, lorsque D.ieu lui rend son âme, devient comme une nouvelle créature : il dépose son âme fatiguée et D.ieu lui rend une âme « neuve » et reposée pour qu’on Le serve de toutes nos capacités, toute la journée, car nous avons été créés pour cela. C’est pourquoi, nous devons nous sanctifier par Sa sainteté et laver nos mains avec un Kéli, pour Le servir, tout comme le Cohen se sanctifiait les mains par le Kior, chaque jour, avant son service.

Na’hmanide sur Ki-Tissa ibid. : « Aharon et ses fils laveront etc. » – cette ablution est une forme d’honneur pour D.ieu ; en effet, tout celui qui s’approche de la table des rois, pour servir et toucher le pain du roi et son vin, doit se laver les mains car elles « touchent à tout ». [Cette ablution a donc aussi une définition de pureté].

Targoum Onkelos sur Ki-Tissa ibid. : Aharon et ses fils y sanctifieront leurs mains et leurs pieds.

Likouté Si’hot : La différence entre les deux approches : pour la « pureté » – les mains et les pieds ont la même loi, ils forment une seule entité, tout comme pour le Mikvé il faut tremper l’intégralité du corps, car la pureté ne peut être partielle. Pour la « sainteté », en revanche, la loi de la « sanctification des mains et des pieds » concerne principalement les mains, car ce sont elles qui effectuent concrètement le service du Temple.

Likouté Si’hot : D’après Maïmonide, le lavage des mains etc., de nos jours, est à l’image de la purification du Cohen avant le service. Or, étant donné que les Tefilot ont été instaurées en correspondance aux sacrifices (Guemara Bera’hot 26b), « l’homme » qui prie doit donc également se laver les mains et les pieds avant Cha’harit. En revanche, l’Admour Hazakène comprend dans l’avis du Rachba que le lavage des mains est lié à la sainteté, tout comme le Cohen « sanctifiait » ses mains et ses pieds en préparation à l’ensemble du service de la journée.

Les mains et les pieds font référence aux facultés « superficielles » de l’âme, habillées dans la matière ; en revanche, le visage fait référence aux facultés « profondes », n’étant pas (tellement) occupées par les affaires du monde, car les affaires doivent être effectuées ainsi : ce sont « tes mains se fatigueront pour ton gagne-pain » (Psaumes 128, 2), mais pas le labeur de l’intellect et du cœur. Ainsi, en exil, il faut apporter la pureté même au « visage », même pour ceux qui s’affairent dans la matière en y investissant leur « profondeur » aussi.

 Le programme du jour commence par le « Modé Ani », récité avant l’ablution des mains, même avec les mains impures (voir la raison Hala’hique dans Choul’han Arou’h Admour Hazakène, Ora’h ‘Haïm 1, 5) – car toutes les impuretés du monde ne peuvent souiller le « Modé Ani » d’un Juif, [l’aveu de son attachement indéfectible à D.ieu]. Le Juif pourrait avoir une lacune ici et là, mais le « Modé Ani » reste toujours parfait.

 Cet aveu provient de la simple volonté de chaque Juif. Cela est ressenti fortement dès le réveil : chaque Juif, dès qu’il se lève, est prêt à servir D.ieu de toutes ses capacités, toute la journée. De ce fait, dans ce sujet, la « purification des mains et des pieds » n’est pas nécessaire, il ne faut qu’une « sanctification » : la concrétisation de cette prédisposition de l’homme à servir D.ieu, pour « se sanctifier », effectivement.