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Le’h Le’ha – Propriété éternelle de la Terre d’Israël
Source : Likouté Si’hot volume 15, cinquième Si’ha sur Le’h Le’ha

 


 

Le’h Le’ha 12, 7 : D.ieu apparut à Avram et dit : « C’est à ta postérité que Je donnerai cette Terre ». Il bâtit en ce lieu un autel au D.ieu qui lui était apparu.

Ibid. 13, 14 : D.ieu dit à Avram, après que Loth se fut séparé de lui : « Lève les yeux et regarde .. au nord, au midi, à l’orient et à l’occident : toute la Terre que tu aperçois, Je te la donnerai, ainsi qu’à ta descendance, à perpétuité. … Lève-toi ! parcours cette Terre en long et en large, car c’est à toi que Je la donnerai ».

Ibid. 15, 7-21 (l’alliance entre les parts) : Et Il lui dit : « Je suis l’Éternel, qui t’ai tiré d’Our-Kasdim, pour te donner ce pays en héritage ». [Avram] dit : « D.ieu-Éternel, comment saurai-je que je l’hériterai ? » …Ce jour-là, l’Éternel conclut avec Avram un pacte, en disant : « J’ai donné à ta descendance cette Terre, depuis le torrent d’Egypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate… ».

Tsafnat Panéa’h sur Le’h Le’ha : Dans la troisième promesse, D.ieu parle « d’héritage » de la Terre d’Israël, alors que les versets précédents évoquent un « don (cadeau) ». Il y a donc bien ici deux manières, de la part de D.ieu, de donner la Terre d’Israël aux Enfants d’Israël : le « don » et « l’héritage ».
C’est, globalement, la différence qui peut être faite entre la première conquête du pays [à l’époque de Josué], qui fut un don (de l’intégralité de la Terre), alors que la seconde conquête fut un héritage (pouvant être partiel).

Maïmonide, lois de la Maison d’Election 6, 16 : La première sanctification [de la Terre d’Israël]… ne tient qu’à sa conquête par une collectivité, et puisque la Terre leur a été ôtée, la conquête est annulée et la Terre est donc dispensée par la Torah de l’obligation de dîmes et de jachère, car elle ne [fait plus partie] de la « Terre d’Israël ».
Par la suite, lorsque Ezra vint et sanctifia la Terre, il ne le fit pas par le biais d’une conquête, mais plutôt par une prise de possession. C’est pourquoi, tout lieu dont les exilés au retour de Babel ont repris possession, et qui a reçu cette seconde sanctification à l’époque d’Ezra, est aujourd’hui encore sanctifié, même si la Terre nous a été reprise, et ce lieu est donc assujetti aux lois de jachères et des dîmes.

Kessef Michné sur Maïmonide, ibid. :
(a) Je ne sais pas pourquoi la prise de possession serait-elle plus forte que la conquête. Pourquoi ne pas dire également que, quand le pays nous fut repris, la prise de possession fut, elle aussi, supprimée ?
(b) En outre, lorsque le pays fut sanctifié la première fois par la conquête, n’y eut-il pas, à l’époque, une prise de possession ? Cela signifierait donc qu’une simple prise de possession sans conquête aurait plus de poids qu’une prise de possession associée à une conquête ?

Radbaz, lois des Prélèvements 1, 5 : A l’époque de Yehochoua, la sanctification de la Terre n’était pas orale, alors qu’à l’époque d’Ezra, la Terre fut sanctifiée verbalement.

Tossefot Yom Tov, Edouyot 8, 6 : La conquête par les non-Juifs supprime celle des enfants d’Israël, ce qui n’est pas le cas pour une prise de possession des mains du roi de Perse, qui les avait autorisés à la conserver. Une conquête ne peut supprimer une telle prise de possession, faite du plein gré de celui qui l’a accordée.
On ne peut répondre qu’il s’agit d’un cadeau de D.ieu à Israël, car on pourrait alors objecter que, tout comme D.ieu donna cette Terre à Israël, Ses prophètes annoncèrent aussi que des destructeurs allaient venir la reprendre. Ils prophétisèrent aussi que Korèch, le roi de Perse, la rendrait. Mais, on ne trouve pas de prophétie claire sur le fait que la Terre nous soit reprise, elle nous fut donc reprise indûment. Et un terrain ne peut pas être volé.

Likouté Si’hot :
(a) Si la conquête (militaire) des non-Juifs est effectivement un moyen d’acquisition supprimant la possession antérieure d’Israël, qu’importe alors le fait que la propriété précédente fut de plein gré de celui qui l’a accordée ?
(b) Une partie de la prise de possession, lors de la conquête de Josué, était aussi du plein gré des Guivonim (Josué 9) ; pourtant, Maïmonide ne donne pas un autre statut à ce terrain.
(c) Lorsqu’il y a une acquisition, qu’importe le fait qu’il y ait une prophétie, ou pas, à propos de cette conquête ?

Likouté Si’hot : Quand la Terre d’Israël fut donnée aux enfants d’Israël, il y eut deux éléments nouveaux :
(a) l’acquisition financière, la propriété de la Terre d’Israël, qui désormais leur appartenait. Ceci s’opéra avec Avraham, comme le déduit le Talmud de Jérusalem (‘Halla 2, 1) du verset : « J’ai donné », signifiant qu’Il a « déjà donné » : avant même la conquête effective de la Terre par les enfants d’Israël, celle-ci leur appartient, d’une manière définitive.
(b) La sainteté de la Terre, qui ne s’opéra que lorsque les Enfants d’Israël entrèrent en Israël.

Devarim 3, 18 : L’Éternel, votre D.ieu, vous accorde cette Terre pour l’hériter ; [mais] vous marcherez en armes à la tête de vos frères, les enfants d’Israël, vous tous, hommes vaillants.

Jérémie 29, 10 : Voici ce que dit D.ieu : « Quand Babylone sera au terme de soixante-dix ans révolus, Je prendrai soin de vous et J’accomplirai, pour vous, Ma bienveillante promesse de vous ramener en ce lieu ».

Likouté Si’hot : Lors de la première entrée en Israël, l’Injonction divine imposait que cela se fasse par une conquête militaire, précisément. La sainteté de la Terre ne pouvait s’opérer que par cette conquête militaire et pas par une « prise de possession ».
En revanche, pour l’entrée à l’époque d’Ezra, la Volonté de D.ieu et Son Injonction furent, non pas de conquérir la Terre d’Israël, mais bien de se rendre dans ce pays et de s’y installer. La sanctification fut alors obtenue directement par la prise de possession effective du pays.

Likouté Si’hot : Etant donné que la sanctification, à l’époque de Josué, fut réalisée par l’entrée dans la Terre de la manière prescrite, c’est-à-dire par la conquête, et qu’une conquête consiste à s’approprier ce qui appartient à l’autre, contre son gré – cela signifie que, dans un premier temps, la Terre appartenait aux autres nations et que la sanctification fut obtenue par la victoire contre ces nations.
C’est la raison pour laquelle, dès que cette victoire fut annulée, la sanctification qui en résultait disparut donc également.
En revanche, la seconde entrée s’opéra par une prise de possession. Or, la définition d’une prise de possession est d’indiquer l’appartenance intégrale d’une chose à son propriétaire : la chose lui appartient par lui-même, sans avoir besoin de retirer la possession d’une autre personne.
Il en fut donc de même pour la sanctification qui résulta de cette prise de possession : elle dépendait, en l’occurrence, de leur retour dans le pays qui leur appartenait avant même la conquête de Josué. De ce fait, cette sainteté ne peut donc pas disparaître.

Likouté Si’hot : Lors de la première sanctification, les Enfants d’Israël étaient des Justes, alors qu’à la seconde sanctification, ils étaient parvenus au niveau de Ba’al Techouva.
Le service divin des Justes est essentiellement orienté « du haut vers le bas ». Un tel accomplissement est d’une nature céleste et il n’est donc pas clairement attaché au monde, ici-bas ; de ce fait, il peut cesser, être interrompu.
Le Ba’al Techouva, par contre, son service divin est « du bas vers le haut », il raffine la matière pour faire un « réceptacle » à la divinité, sans interruption.

Likouté Si’hot : Si le service divin d’un Juif est sans relation avec le monde, s’il n’a pas été mis à l’épreuve en se confrontant à « l’autre côté », il n’est pas certain qu’il sera en mesure de surmonter une épreuve qui surviendrait par la suite.
En revanche, celui qui a déjà été en contact avec le monde, qui a même trébuché, malheureusement, en allant à l’encontre de la Volonté de D.ieu, puis qui s’en retourne vers D.ieu, Sa Torah et Ses Mitsvot, fait ainsi la preuve qu’il s’est pénétré de cette Torah et de ces Mitsvot, au point que même une telle chute ne pourrait l’éloigner et le détacher de D.ieu. Son attachement est permanent et n’est pas limité.
Cela est comparé à la seconde sanctification, qui fut le résultat d’une prise de possession. Ainsi, même après que : « du fait de nos fautes, nous avons été exilés de notre terre », les Juifs retournèrent en Terre d’Israël, non pas comme dans un pays qu’il faut conquérir (car il ne leur appartient pas encore), ils y reviennent plutôt comme sur leur Terre : un lieu qui leur appartient de façon permanente, [sans avoir recours à une conquête].

Likouté Si’hot : Un héritage n’a pas d’interruption, à l’inverse d’un cadeau, qui peut être interrompu car il est lié principalement à celui qui le donne, qui pourrait « l’interrompre », même après l’avoir donné.
Aussi, le concept du « cadeau » de la Terre d’Israël est essentiellement lié à la première entrée dans le pays. Il était alors question d’une conquête, orientée « du haut vers le bas » : il s’agissait d’un cadeau, qui est à l’initiative de Celui Qui le donne (« haut »), et non pas pour faire suite à la demande de ceux qui le reçoivent (« bas »).
Dans un héritage, à l’inverse, l’héritier est un proche parent de celui qui le lui lègue. Il est donc en droit de demander, d’exiger cet héritage. Il est l’essence même de celui de qui il hérite !
Aussi, lors de la seconde sanctification, le cadeau prend la forme d’un « héritage » : l’entrée des Enfants d’Israël dans le pays, au sens le plus simple comme dans son application au service divin, fut une « prise de possession », signifiant que les enfants d’Israël étaient d’ores et déjà liés à la Terre d’Israël, car ils sont les propriétaires de la Terre, à jamais.

Likouté Si’hot : La différence entre le « don » et « l’héritage », s’agissant de la Terre d’Israël, ne concerne que la sainteté acquise par l’entrée des Enfants d’Israël dans cette Terre.
En revanche, la propriété des Enfants d’Israël sur la Terre d’Israël reste toujours entière et elle conserve l’intégrité la plus totale, depuis que D.ieu a donné le pays à notre père Avraham, lors de « l’alliance entre les parts », en tant qu’« héritage éternel », car une alliance ne peut être ni altérée ni interrompue.
Peu importe donc dans quelle situation les Juifs se trouvent. Même si : « du fait de nos fautes, nous avons été exilés de notre pays et éloignés de notre terre », la Terre d’Israël n’en demeure pas moins « notre pays » et « notre terre ».

Guemara Baba Batra 119a : La propriété de la Terre d’Israël est établie [à jamais], …« Je vous la donnerai en héritage, Je suis l’Eternel » (Chemot 6, 8), cette Terre vous est léguée en héritage, depuis vos ancêtres.

Likouté Si’hot : On en déduit qu’il s’agit d’un sujet sur lequel il ne peut y avoir aucune négociation ou « marchandage » etc. Tout d’abord, l’ensemble de la Terre d’Israël, en toutes ses frontières, « depuis le torrent d’Egypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate », est l’héritage du Peuple Juif et de chaque Juif, et nul n’est donc habilité à renoncer à une partie de la Terre d’Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise.
De plus, le simple fait de vouloir rendre ses territoires va à l’encontre de la Volonté de D.ieu, Qui : « Par Sa Volonté, nous l’a donnée » en tant qu’héritage éternel.
Ainsi, lorsque les Juifs feront preuve, en la matière, de la détermination qui convient, sans mettre en avant : « ma force et la puissance de ma main », mais uniquement parce que la Terre d’Israël est « l’héritage éternel » du D.ieu éternel, transmis au peuple éternel, ils connaîtront le succès, en la matière.
Alors, s’accomplira la promesse selon laquelle : « les rois seront tes serviteurs et les princesses, tes nourrices » (Isaïe 49, 23). Les nations du monde viendront en aide aux Juifs pour qu’ils puissent mettre en pratique la Volonté de D.ieu, en général et dans ce domaine, en particulier, encore pendant le temps de l’exil.
Et, ceci hâtera la venue de notre juste Machia’h, lorsque l’integralité de la Terre d’Israël sera en possession des Juifs, y compris les territoires des Kini, Knizi et Kadmoni.
Puis, « Je transformerai les nations en un langage clair, pour qu’elles invoquent toutes le Nom de l’Eternel et Le servent à l’unisson », très bientôt et véritablement de nos jours.