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Vayikra – La conscience du Prince
Source : Likouté Si’hot volume 17, cinquième Si’ha sur Vayikra

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MEKOROT


1 – Dans notre Paracha : Les expiatoires du Cohen Gadol, du peuple et du Prince

Vayikra 4, 3-24 : Si c’est le Cohen-oint (Gadol) qui a péché, au détriment du peuple, il offrira à D.ieu, pour le péché qu’il a commis, un jeune taureau sans défaut, comme expiatoire.
…Si toute la communauté d’Israël commet une erreur : qu’un devoir se trouve méconnu par l’assemblée, que celle-ci transgresse un commandement négatif et se rende ainsi coupable – lorsqu’on aura connaissance du péché, l’assemblée offrira un jeune taureau comme expiatoire … c’est l’expiatoire de la communauté.
Quand (acher) un Prince péchera en faisant, par inadvertance, quelqu’une des choses que l’Eternel son D.ieu défend de faire, et se trouve ainsi en faute ; s’il vient à connaître le péché qu’il a commis, il apportera pour offrande un bouc mâle sans défaut … c’est un expiatoire.

Rachi : Quand (acher) un Prince péchera. Le mot acher (« quand ») est apparenté à achrei (« heureux ») : heureuse est la génération dont le Prince prend à cœur de présenter une kappara (une demande de pardon) pour ses fautes commises par mégarde, à plus forte raison [qu’une telle personne] regrette ses fautes délibérées !

2 – Analyse (a) : Qui doit s’estimer « heureux » : le Prince ou « sa génération » ?

Guemara Horayot 10b : « Quand (acher) un Prince péchera » : …heureuse (achrei) est la génération dont le Prince apporte un sacrifice pour ses fautes commises par mégarde ; si son chef apporte un sacrifice, combien en sera-t-il pour les hommes simples (si le roi qui n’a pas le cœur courbé, ressent sa faute et apporte un sacrifice, à plus forte raison que les hommes simples, au cœur courbé, en feront de même ! – Rachi).

Likouté Si’hot : (a) D’où voit-on que le « bonheur (achrei) » se réfère à la « génération » et pas au Prince même ? (b) Quel bonheur la génération tire-t-elle du fait que le Prince apporte une kappara ? (c) Pourquoi Rachi modifie-t-il les termes de la Guemara, en évoquant les notions de « prendre à cœur » et de « kappara » ?

3 – Analyse (b) : Le préfixe « Acher » : la prolongation d’un sujet en cours

Likouté Si’hot : Le sens simple du mot « Acher (quand) » signifie que nous sommes en plein milieu d’un sujet. La question se pose donc : quel est le lien entre les termes « c’est l’expiatoire de la communauté » et « quand un Prince péchera » ? Rachi en conclut donc que le « Achrei (bonheur) » du prince n’est pas lié à son sacrifice mais plutôt à sa faute, au fait que le Prince « prenne à cœur d’apporter une kappara etc. »

4 – Développement : Le peuple est-il responsable des erreurs de ses dirigeants ?

Rachi sur Vayikra 4, 13 : [Si toute] la communauté d’Israël [commet une erreur]. Il s’agit du Sanhedrin, qui autorisèrent par erreur une faute passible de retranchement, et que la communauté a suivi ses directives.

5 – Explication : La prise de conscience exceptionnelle d’un Prince d’Israël

Likouté Si’hot : Lorsqu’un Prince commet une faute par inadvertance : il ne se contente pas d’accomplir le commandement d’apporter un sacrifice pour expier son péché, mais il ressent également le défaut et la gravité de la faute même ! Il « prend à cœur de présenter une kappara pour ses fautes commises par mégarde, à plus forte raison qu’il regrette ses fautes délibérées ! ». La génération d’un tel Prince est heureuse, car ce dernier les éveille directement sur la gravité d’une faute et la vigilance à avoir pour ne pas transgresser involontairement.

 6 – Annexe : La différence entre l’expiatoire du Cohen Gadol et celui du Prince

Likouté Si’hot : Le rôle du Cohen Gadol est d’apporter des sacrifices pour expier l’ensemble du peuple juif. Lorsque les gens de sa génération le voient apporter un sacrifice pour une faute involontaire, cela leur fait ressentir qu’il n’y a pas de honte à apporter un sacrifice et à réparer ses fautes. Le rôle du Prince est de diriger la génération, le royaume et le pays etc. Lorsqu’un tel homme « prend à cœur d’apporter une kappara », il ressent et fait ressentir à tous la gravité d’une faute, au point de s’empêcher de fauter, d’emblée ; une telle génération est « heureuse » !

7 – Approfondissement : Le « Cohen Gadol » et le « Prince » dans le service divin

Michna Horayot 10a : Qui est le Prince ? C’est le roi, qui n’a que « l’Eternel son D.ieu » au-dessus de lui.

Likouté Si’hot : Le Cohen Gadol inspire aux enfants d’Israël l’amour divin – un amour puissant, alors que le Roi leur inspire la soumission et la crainte divine. L’amour est la base de toutes les 248 Mitsvot positives (y compris la Mitsva d’apporter un sacrifice), alors que la crainte est la base des 365 Mitsvot négatives, il s’agit bien de « la crainte de se rebeller contre le Roi des rois des rois, l’Eternel » (voir Tanya ch. 4).

8 – La conscience du « Prince » : La faute par inadvertance existe-t-elle vraiment ?

Igueret Hakodèch ch. 28 : Le fait même qu’un homme ait pu trébucher involontairement sur un péché est une preuve que sa situation n’est pas comme il faut, car cette faute provient du renforcement de l’âme animale issue [des forces du mal de] Noga, du renforcement de l’existence essentielle et de l’égo de l’homme.

9 – Enseignement : « Prendre à cœur » : le bonheur de ne pas fauter, d’emblée !

Likouté Si’hot : L’univers est appelé « un grand corps » et l’homme est comparé à « un petit monde ». De même que le monde possède un chef de la génération, un roi, aussi le corps humain possède son roi : l’intellect qui domine l’intégralité du corps. C’est cela l’enseignement : « Heureuse est la génération », l’homme est heureux lorsque « son chef prend à cœur », qu’il domine ses pulsions pour s’empêcher de fauter, d’emblée.
Lorsque l’homme comprend la gravité de faire un acte contre la Volonté Divine, cela soumet son cœur qui sera brisé. Ainsi, non seulement sa faute est pardonnée, mais aussi l’esprit du mal disparait et l’âme animale se brise et se soumet. C’est cela qui produira la venue de Machia’h, où la royauté divine se dévoilera !

Le Prince « prend à cœur » la gravité de la faute au point d’inspirer au peuple la « crainte de la faute ».

Le Cohen Gadol inspire l’envie de se faire pardonner ; le Prince inspire la gravité de la faute : « heureuse » est la génération qui ne faute pas !

Le Cohen Gadol : l’amour divin des Mitsvot positives.

Le Prince : la crainte divine des Mitsvot négatives.

L’inadvertance est liée à un problème profond.

Enseignement : « Heureux » est l’homme dont le cerveau (le chef) domine le cœur, pour réaliser d’emblée la gravité d’une faute et nous conduire vers le dévoilement messianique !