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Pourim – Tetsavé – Za’hor – Du 11 au 15 Adar
Source : Likouté Si’hot volume 21, Si’ha sur Pourim-Tetsavé

 

 


MEKOROT


1 – La Michna traite divers scénarios concernant les jours de lecture de la Meguila 

Pour accommoder les « villageois », la Meguila pouvait être lue à partir du 11 Adar, voire même depuis le début du mois.

Michna Meguila 1, 1 : La Meguila est lue le 11, le 12, le 13, le 14 et le 15 [Adar], ni avant et ni après. Les forteresses entourées de murailles depuis l’époque de Yehochoua – liront le 15. Les villages et les grandes villes liront le 14, sauf que les villageois avanceront leur lecture aux jours de marché (les lundis et jeudis).

Guemara (4b) : Les Sages ont fait cette facilité aux villageois parce qu’ils fournissent l’eau et la nourriture à leurs frères des grandes villes (cet aménagement est un salaire aux villageois, pour leur approvisionnement – Rachi).

Talmud de Jérusalem, Meguila 1, 1 : On enseigna au nom de Rabbi Nathan : tout le mois d’Adar est apte à
la lecture de la Meguila, car il écrit : « le mois qui leur fut transformé de tristesse en joie etc. » (Esther 9, 22).

2 – Analyse Hala’hique : Peut-on, de nos jours, lire la Meguila avant Pourim ? 

La Hala’ha l’autorise aussi de nos jours, dans des cas particuliers.

Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm 688, 7 : Celui qui s’apprête à voyager en mer ou pour un long parcours et ne trouve pas de Meguila à emporter avec lui, il la lira le 13, le 12 ou le 11 Adar, sans Bera’ha. Et s’il ne peut attendre [jusqu’au 11 Adar], certains affirment qu’il pourra même lire dès le début du mois d’Adar. Note du Rama : La coutume est ainsi (d’autoriser dès le début du mois). Néanmoins, s’il trouve plus tard une Meguila, il la relira le 14 Adar.

3 – Développement : « La Meguila est lue » : lecture « classique » ou « prématurée » ? 

« La Meguila est lue » : la lecture à partir du 11 Adar n’est pas un « rattrapage » !

Une lecture atypique, à dates multiples, qui rappelle le caractère atypique de la Meguila et sa sainteté éternelle.

Likouté Si’hot : La Michna commence volontairement la série des jours par le 11ème jour (et non par les 14ème et 15ème) pour préciser que la lecture du Meguila du 11 au 13 Adar n’est pas qu’un aménagement pour que les villageois puissent accomplir la Mitsva qui leur incombe, mais c’est aussi une lecture valide, en tant que telle.
C’est là le sens de la formulation « la Meguila est lue » (et pas « on lira la Meguila ») pour indiquer que c’est le moment de la Meguila : ce n’est pas un jour de rattrapage, mais bien comme un jour de lecture « classique ».

Guemara Meguila 2a : D’où sait-on que la Meguila est lue dès le 11 Adar ? Car le verset dit : « pour accomplir
lesjours de Pourim en leur temps » (Esther 9, 31) – de nombreuses dates furent instaurées, d’emblée, par les Sages.

4 – Cette lecture à « dates multiples » correspond à l’aspect atypique de la Meguila

C’est le « temps » de la Meguila.

Likouté Si’hot : Le processus d’écriture de la Meguila ne ressemble pas aux autres livres de la bible : les Sages étaient partagés sur le sujet (Guemara Meguila 7a). Néanmoins, une fois écrite, la Meguila fait partie des Livres Saints, elle est aussi sainte que les autres hagiographes de la Bible, voire même plus ! Comme l’affirme Maïmonide (lois de la Meguila 2, 8) : « [La lecture] de tous les livres de prophètes et des hagiographes sera annulée lorsque Machia’h viendra, sauf la Meguila d’Esther [qui sera lue] comme les cinq livres de la Torah ».

5 – Un autre aspect atypique de la Meguila : le Nom de D.ieu n’y figure pas ! 

Si le Nom de D.ieu ne figure pas dans la Meguila, c’est pour évoquer son lien avec un niveau divin essentiel et « indéfinissable ».

Likouté Si’hot : Selon le sens simple, l’absence du Nom de D.ieu indique un niveau de sainteté plus bas, d’un livre qui ne possèderait pas en lui la sainteté du Nom de D.ieu. Et pourtant, en approfondissant le sujet, cette « absence divine » fait allusion au fait que la Meguila est liée à un niveau de Divinité ne pouvant être « saisi » ou défini par un nom, un niveau essentiel transcendant les Saints Noms : « Je suis Celui que Je suis ».

Guemara ‘Houline 139b : Esther est allusionnée dans le verset : « Moi, Je Me cacherai (Astir) » (Vayélè’h 31, 18).

6 – Approfondissement : La Forteresse, la Cité et le Village dans la service divin

La « Forteresse » : un service divin intellectuel et impénétrable. La « Cité » : un service divin avec les sentiments innés. Le « Village » : la soumission à D.ieu pour « labourer » ce monde et le faire « pousser » !

Likouté Si’hot : La « Forteresse » : L’homme au service divin « protégé », qui ne laisse entrer aucun ennemi. Cela fait référence à un service divin intellectuel, lié au plaisir de la réflexion et de la compréhension du divin.
La « Cité » : L’homme qui, comme l’habitant d’une cité, ne « laboure » pas et ne travaille pas les matières premières, il utilise des éléments préexistants pour construire une Cité divine, installer la divinité dans le monde. Cela fait référence à un service divin émotionnel, lié à l’amour et à la crainte de D.ieu [préexistants chez le Juif].
Le « Village » : L’homme qui doit « labourer » le sol inculte, l’occultation de ce monde, pour y rendre possible la « plantation » productive. Cela fait référence au service divin dans ce monde, avec la soumission profonde liée à la « reconnaissance ». La Michna commence par la lecture du 11ème jour, celle des villageois, liée à l’Essence divine.

7 – Le lien avec la Paracha Tetsavé : la présence « essentielle » de Moché 

Le lien avec la Paracha Tetsavé : l’absence du nom de Moché qui indique en fait une présence essentielle
et hors-normes…

Ba’al Hatourim, Tetsavé 27, 20 : Le nom de Moché n’est pas cité dans cette Paracha, alors qu’il est cité dans chaque Paracha du reste de la Torah (depuis sa naissance). En effet, Moché affirma : « [Et sinon], efface-moi de Ton Livre » (Ki-Tissa 32, 32) ; or, la malédiction d’un Sage, même conditionnée, doit se réaliser d’une certaine façon.

Likouté Si’hot : Superficiellement, cela n’a pas l’air positif. Cependant, puisqu’on sait que « même un animal impur, la Torah ne blâme pas » (Guemara Baba Batra 123a), il est clair que cette absence du nom de Moché est liée à une qualité, à la perfection. En effet : la Paracha entière est appelée « Tetsavé (tu ordonneras) » faisant référence à l’essence même de Moché, transcendant son prénom et tous les surnoms de l’âme. Et c’est justement cette essence qui attacha (« Tsavta ») tous les enfants d’Israël, même ceux qui firent le veau d’or, avec l’Essence divine.

8 – Le lien avec la Paracha Za’hor : Comment éradiquer notre propre « Amalek » ? 

Enseignement : Amalek cherche à « détacher » les acquis intellectuels et émotionnels du comportement de l’homme. La seule solution : la soumission absolue à D.ieu ! 

Chné Lou’hot Habrit, Tetsavé : Le chiffre « 11 » à la même valeur numérique que les deux dernières lettres du tétragramme, le chiffre « 15 » – celle des deux premières lettres ; et c’est Amalek qui les sépare.

Likouté Si’hot : L’objectif d’Amalek est de faire en sorte que la connaissance de l’intellect et l’émotion du cœur (le « 15 ») n’impactent pas sur les pensées, paroles et actions de l’homme, dans la Torah et les Mitsvot (le « 11 »). Il faut donc introduire la soumission dans le service divin, comme les « Villageois », pour arriver à la qualité intellectuelle de la « Cité », alors le Nom de D.ieu sera entier, très rapidement et de nos jours !