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Terouma – Les cèdres de notre ancêtre Ya’akov
Source : Likouté Si’hot volume 31, seconde Si’ha sur Terouma

 

 


MEKOROT

1 – Dans notre Paracha : Les matériaux sélectionnés par D.ieu pour le Tabernacle

Les cèdres utilisés pour le Tabernacle furent plantés par Ya’akov en Egypte et emportés à la sortie d’Egypte.

Terouma 25, 3 : Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux : Or, argent et cuivre ; étoffes d’azur, de pourpre, d’écarlate, de fin lin et de poil de chèvre ; peaux de bélier teintes en rouge, peaux de Ta’hach et bois de Chittim.

Rachi : Et des bois de Chittim. D’où en avaient-ils dans le désert ? Rabbi Tan’houma a expliqué : notre ancêtre Jacob avait prévu, par inspiration divine, que le peuple d’Israël construirait un jour un Tabernacle dans le désert. Il introduit des cèdres en Egypte, qu’il planta, puis il ordonna à ses enfants de les emporter en sortant d’Egypte.

2 – Analyse : Pourquoi fallait-il emporter tant de cèdres, depuis l’Egypte ?!

Ne pouvaient-ils pas obtenir ces cèdres d’une autre façon ?!

Divré David du Taz : Ne pouvaient-ils pas acheter les cèdres dans d’autres pays, comme les aliments complémentaires qu’ils achetaient chez les commerçants des nations (qui passaient par le désert) ?

Ibn Ezra : Logiquement, il aurait été plus simple d’expliquer qu’il y avait pas loin du Mont Sinaï une forêt de cèdres et qu’ils coupèrent tous les arbres de cette forêt [pour construire le Michkan].

3 – Développement : Analyse de l’injonction divine pour la collecte des matériaux

Le texte fait allusion au fait que les matériaux du Tabernacle étaient déjà en possession du peuple d’Israël.

Terouma 25, 1 : D.ieu parla à Moché en ces termes : « Invite les enfants d’Israël à prendre pour Moi un prélèvement (une offrande). De quiconque qui sera porté par son cœur, vous prendrez Mon prélèvement. Et voici le prélèvement que vous prendrez d’eux : Or, argent et cuivre etc. (suite de la liste dans la référence n° 1).

Likouté Si’hot : A priori, le texte aurait dû employer le terme « donner » (ou « emmener »), qui indique l’action du donateur. Pourtant, le texte emploie le terme « recevoir », qui indique l’action des percepteurs récupérant le don ? De là nous comprenons que les éléments cités dans le texte, pour l’offrande du Tabernacle, étaient déjà en possession des enfants d’Israël ; il ne manquait plus que l’action de leur « récupération ».

4 – Cela explique la précision d’un autre commentaire de Rachi dans notre Paracha

Rachi commente également les autres matériaux, la raison pour laquelle ils étaient en leur possession dans le désert.

Rachi Terouma 25, 4 : D’azur. De la laine teinte du sang du ‘Hilazon, de couleur verte. Et de pourpre. De la laine teinte d’une couleur appelée « Argamane ». Et du lin (« Shesh »). C’est du lin.

Likouté Si’hot : L’intention de Rachi n’est pas d’expliquer quels étaient ces matériaux, mais plutôt de répondre à la question générale « D’où avaient-ils dans le désert » ces matériaux ? Pourquoi auraient-ils emporté avec eux des pots de peinture ?! Voilà pourquoi Rachi explique : c’était « de la laine teinte » etc.

Bo 10, 9 : Moché dit : « …Nous irons avec nos brebis et nos boeufs »

Rachi Berechit 2, 11 : Pichone. C’est le Nil, le fleuve de l’Egypte… le Pichozne fait pousser le lin (Pichtan).

5 – Pourquoi Ya’akov dut planter des cèdres en Egypte, 200 ans auparavant ?!

En Egypte, ces cèdres furent une source de grande consolation pour le peuple d’Israël !

Likouté Si’hot : Rachi y répond par allusion, en indiquant le nom de l’auteur « Rabbi Tan’houma », qui signifie étymologiquement « le consolateur » : ainsi, lorsque les enfants d’Israël étaient durement asservis dans l’exil Egyptien, tout en se rappelant de la promesse divine qu’ils allaient s’en sortir, ils « puisaient » de la consolation, tout au long de l’exil, en voyant de leurs propres yeux, les cèdres que Ya’akov avait planté en Egypte, cèdres qu’il « ordonna à ses enfants (qui transmettront à leurs enfants), de les emporter avec eux en sortant d’Egypte ».

6 – Le sens de la précision de Rachi : « Ya’akov introduit des cèdres en Egypte »

La provenance de ces cèdres – la terre d’Israël – accentua la consolation !

Be’er Maïm ‘Haïm (frère du Maharal de Prague) : Ya’akov emmena les cèdres de la terre d’Israël.

Likouté Si’hot : Ce détail (« il introduit ») est important pour la consolation : le fait de voir physiquement des cèdres importés de la Terre d’Israël, rappelant la délivrance, souligne davantage le fait qu’ils ne sont pas entièrement sous l’emprise de l’Egypte, qu’ils finiront par y sortir pour se rendre (avec ces cèdres) en Israël.

7 – Approfondissement : Le message de « Rabbi Tan’houma » est d’actualité !

L’exil actuel a également pour but de « construire un Tabernacle dans le désert ».

Rabbenou Be’hayé sur Massé : L’histoire des [quarante-deux] « voyages » (étapes) fait aussi allusion au futur. Tout comme, lors de la première délivrance, les enfants d’Israël sortirent de l’Egypte vers le désert ; ainsi en sera-t-il pour la dernière délivrance : de nombreux Juifs sortiront vers le « désert ».

Likouté Si’hot : Le but de ce voyage est de « construire un Tabernacle dans le désert » : de faire du désert, un lieu négatif et vide de toute sainteté, un Sanctuaire pour D.ieu ! Puis, à l’issue de ce travail, on pourra construire, au sens littéral, le troisième Temple dans lequel se dévoilera également le Tabernacle de Moché.

8 – Enseignement : Où peut-on trouver les forces dans un exil aussi obscur ?!

Notre consolation passe par les « cèdres », les Tsadikim que Ya’akov planta au fil des générations pour nous conduire jusqu’à Machia’h

Kli Yakar sur Terouma 26, 15 : Ces « cèdres » font allusion au verset : « Le Juste fleurit comme le palmier ; comme le cèdre du Liban, il est élancé » (Psaume 92).

Megalé ‘Amoukote : Le mot « Nassi (chef) » constitue les initiales de : « l’étincelle de Ya’akov notre père ».

Tanya, Igueret Hakodèch 7 : « La beauté de Ya’akov évoque celle d’Adam, le premier homme » (Guemara Sanhedrin 84a), car c’est lui qui répara sa faute. Son âme portait donc également en elle toutes les âmes d’Israël, d’un monde à l’autre (du monde caché vers le monde révélé).

Likouté Si’hot : Ceci est la consolation d’Israël dans le « désert des nations » : ils ont avec eux les « cèdres », les Justes que Ya’akov notre ancêtre planta dans chaque génération, qui transcendent l’exil. Ils encouragent tout le peuple d’Israël à ne pas être impressionné par l’obscurité de l’exil, mais au contraire, à surmonter cet exil – allant même jusqu’à construire un « Tabernacle » dans le « désert » ! Ainsi, nous mériterons la consolation parfaite – l’unique consolation possible après ce dernier exil qui a tant duré : la délivrance réelle et parfaite !