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Bo – Une Lumière dans les Ténèbres
Source : Likouté Si’hot volume 31, première Si’ha sur Bo

 


MEKOROT


1 – Dans notre Paracha : D.ieu envoie la neuvième plaie : une obscurité ténébreuse

Bo 10, 22-23 : Moché dirigea sa main vers le ciel et il y eut une obscurité ténébreuse sur tout le pays d’Égypte, durant trois jours. On ne se voyait pas l’un l’autre et nul ne se leva de sa place, durant trois jours ; et tous les enfants d’Israël jouissaient de la lumière dans leurs demeures.

Midrach Rabba Bo 14, 3 : Pendant les trois jours de ténèbres, les Juifs entraient dans les maisons des Egyptiens et y voyaient des ustensiles d’or et d’argent ainsi que de beaux vêtements. Par la suite, lorsque les Egyptiens déclarèrent : « nous n’avons rien à vous prêter », les Juifs rétorquèrent : « cela se trouve dans tel endroit » ; alors, ils acceptèrent de prêter. Ainsi fut mis en pratique le verset : « et après [l’esclavage], ils sortiront avec un grand butin » (Le’h Le’ha 15, 14). C’est pourquoi le texte précise que tous les Juifs « jouirent de la lumière » – non pas « en terre de Gochène », mais plutôt « dans leurs demeures (des Egyptiens) », car à chaque endroit où un Juif entrait, une lumière entrait et éclairait pour lui ce qui était dans les tonneaux, les boites et les cachettes [des Egyptiens].

Pendant la plaie des ténèbres, les Juifs furent éclairés par une Lumière, les aidant à repérer les trésors cachés des Egyptiens, qui seront récupérés à la sortie d’Egypte.

2 – Analyse : Le commentaire de Rachi sur l’utilité de cette plaie d’obscurité

Rachi : Il y eut obscurité ténébreuse… trois jours. …Et pourquoi D.ieu leur infligea-t-Il cette plaie ? En effet, au cours de cette plaie, les enfants d’Israël recherchèrent et virent les ustensiles des Egyptiens. Lorsque, au moment de sortir du pays, ils les leur ont demandés et que les Egyptiens répondaient : « nous n’en possédons pas ! », ils leur rétorquèrent : « J’en ai vu dans ta maison, et cela se trouve à tel endroit ! ».

Likouté Si’hot : D’après le Midrach, la lumière qui éclairait les Juifs faisait également partie de cette plaie, qui comportait deux aspects : (a) Une obscurité miraculeuse pour les Egyptiens ; (b) Une lumière miraculeuse pour les Juifs [pour leur montrer les objets cachés]. Par contre, selon Rachi, un seul miracle eut lieu : l’obscurité que D.ieu apporta sur l’Egypte, permit aux Juifs de chercher dans les maisons des Egyptiens. D’ailleurs, selon Rachi, il est probable que les Juifs ne trouvèrent pas tous les ustensiles que les Egyptiens avaient cachés.

Selon le Midrach, deux miracles eurent lieu : L’obscurité pour les Egyptiens et une Lumière miraculeuse pour les Juifs. Selon Rachi, le seul miracle fut l’obscurité pour les Egyptiens.

3 – Pourquoi Rachi n’accepte-t-il pas qu’il s’agissait d’une lumière miraculeuse ?

Keli ‘Hemda Vayakhel 35, 27 : Le principe est : D.ieu désire que l’homme vienne se purifier, puis Il l’aidera.

Likouté Si’hot : En accomplissant un ordre Divin, il faut s’efforcer de le faire naturellement sans passer par un miracle. L’objet avec lequel la Mitsva est accomplie ainsi que l’acte même de la Mitsva seront tous deux naturels, sans passer par un miracle. Bien plus que cela : même la préparation à une Mitsva doit être naturelle.

Likouté Dibourim vol. 4, 5752b (histoire de la barque) : L’Admour Hazakène demanda à nouveau au préposé d’arrêter la barque et il accepta ; alors seulement l’Admour Hazakène récita la bénédiction de la Lune… Car c’est ainsi que cela doit être : une Mitsva doit être accomplie en étant « habillée » dans les voies naturelles.

Il faut s’efforcer d’accomplir toutes les étapes d’une Mitsva, y compris sa préparation, de manière naturelle.

4 – Quelle Mitsva les Juifs devaient-ils accomplir durant la plaie des ténèbres ?

Bo 11, 2 : D.ieu dit à Moché : « …Fais donc entendre au peuple [juif], que chacun demande à son voisin et chacune à sa voisine des ustensiles d’argent et d’or ».

Likouté Si’hot : C’est la raison pour laquelle Rachi explique différemment : les Juifs ne trouvèrent pas les ustensiles des Egyptiens grâce à une lumière miraculeuse – ils les trouvèrent en les cherchant avec une lumière naturelle, afin que même la préparation à la Mitsva [qui sera pratiquée à la sortie d’Egypte] soit naturelle.

Les Juifs avaient la Mitsva de « dépouiller l’Egypte ». Selon Rachi, le repérage en préparation à cette Mitsva, devait aussi être naturel.

5 – Pourquoi le Midrach explique-t-il qu’il s’agissait d’une lumière miraculeuse ?

Likouté Si’hot : Le Midrach considère que : (a) La condition qu’une Mitsva doit être accomplie naturellement s’applique surtout aux Mitsvot données après le Don de la Torah. (b) Le fait d’aller chercher des ustensiles chez les Egyptiens n’est pas vraiment une obligation incombant aux Juifs, mais plutôt une façon « naturelle » de recevoir un salaire promis par D.ieu. Cela ne dérange pas si la préparation à cela passe par le biais d’un miracle.

Selon le Midrach, la règle des autres Mitsvot (devant être naturelles) ne s’applique pas dans ce cas.

6 – Approfondissement : Le sens profond de la Mitsva de « récupérer le butin »

Torah Ohr Bo 60c : En faisant sortir les ustensiles d’argent etc. de l’Egypte, les Juifs libérèrent ainsi les étincelles de Sainteté du Mal de l’Egypte, pour les ramener ainsi vers le domaine de la Sainteté.

Likouté Si’hot : Le « raffinement des étincelles » est un élément fondamental du service divin de chaque Juif : en plus de son obligation d’étudier la Torah et de prier, ce qui concerne l’homme même, sa spiritualité – l’homme doit aussi accomplir des Mitsvot (qui sont majoritairement matérielles) et accomplir ses activités quotidiennes dans le but de servir D.ieu. Ainsi, l’homme apportera la Sainteté dans la matière de ce monde et élèvera les Etincelles de Sainteté, se trouvant dans les choses matérielles, vers le domaine de la Sainteté.

Le but de cette Mitsva : libérer les Etincelles de Sainteté de l’Egypte. Chacun doit « raffiner ses étincelles », par son étude et sa prière (intérieur) ainsi que par les autres Mitsvot (extérieur).

7 – Eclairer son âme pour éclairer le monde : Deux buts distincts ou un seul but ?

Likouté Si’hot : Selon le sens littéral, il s’agit de deux buts distincts, voire contradictoires. Cependant, selon le Midrach (dans lequel « la majorité des secrets de la Torah sont cachés »), ces deux éléments sont profondément liés, car l’objectif de l’étude et de la prière (« leurs habitations ») est de raffiner le monde (« les maisons Egyptiennes »).

Selon Rachi : deux buts distincts. Selon le Midrach : un seul objectif.

8 – Enseignement : Un encouragement important pour notre génération

Likouté Si’hot : Bien que nous sommes dans l’époque particulièrement obscure de « la fin des temps », D.ieu fait en sorte que les Juifs puissent accomplir leur travail sans encombre. D.ieu accomplit même des miracles dévoilés pour donner la possibilité aux Juifs de faire leur travail naturellement. Ainsi, à la fin de l’exil, « les enfants d’Israël jouissent de la lumière » et se préparent joyeusement et agréablement à accueillir Machia’h !

Enseignement : Dans l’obscurité actuelle, D.ieu produit des miracles, afin qu’on Le serve naturellement, et surtout – lumineusement !