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Vaye’hi – Le serment de Yossef
Source : Likouté Si’hot volume 25, première Si’ha sur Vaye’hi

 

 


Mekorot

Les jours d’Israël approchant de leur terme, il appela son fils Yossef et lui dit : « Si tu m’estimes, mets, je te prie, ta main sous ma hanche, [et jure] que tu me feras bonté et fidélité, en ne m’enterrant point en Egypte. Quand je dormirai avec mes pères, tu me transporteras (m’élèveras) hors de l’Égypte et tu m’enseveliras dans leur sépulcre ». Yossef répondit : « Je ferai selon ta parole ». Ya’akov dit : « Jure-le-moi » et il le lui jura. (Vaye’hi 47, 29 )

Ya’akov ne soupçonnait pas son cher saint fils d’enfreindre la demande de son père ; Il le fit jurer pour lui donner plus de poids face à Pharaon, qui pourrait refuser que Yossef aille lui-même enterrer son père (au lieu d’envoyer ses frères et serviteurs) ; Pharaon pourrait aussi vouloir l’honneur et le mérite que Ya’akov soit enterré dans son pays. C’est pourquoi il le fit jurer, car cela ne serait pas correct de demander de transgresser un serment. (Na’hmanide )

[Pharaon dit à Yossef : Pars et ensevelis ton père] ainsi qu’il t’a adjuré. Si tu n’avais pas prêté ce serment, je ne t’y aurais pas autorisé. Mais Pharaon n’osait pas lui dire : « Passe outre à ton serment ! », car Yossef lui aurait rétorqué : « dans ce cas, je passerai également outre au serment que je t’ai prêté de ne pas révéler que je connais la langue sacrée en plus des soixante-dix langues, tandis que toi, tu ne la connais pas ! ». (Rachi sur Vaye’hi 50, 6)

Du fait que Rachi n’explique pas cela dans le verset évoquant le serment à Ya’akov, mais plutôt dans un verset ultérieur, cela prouve que, selon Rachi, Ya’akov ne fit pasjurer Yossef dans le but d’éviter Pharaon.
Lorsqu’un individu jure de faire quelque chose, il s’y soumet au point que la chose doit être réalisée, peu importe les circonstances et les obstacles ; tant que la chose ne sera pas réalisée, elle ne quittera pas son esprit. Alors que pour une (simple) promesse, il n’est pas sûr que l’individu y pensera à tout moment. (Likouté Si’hot)

Dans la Paracha de Noa’h, D.ieu  dit : « Je ne recommencerai plus à maudire la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance ; et Je ne recommencerai plus le fait de frapper tous les vivants, comme Je l’ai fait ». Rachi explique que le dédoublement de la phrase « Et Je ne recommencerai plus… » est un mode de «serment».  

Ya’akov voulait que Yossef se souvienne constamment qu’il doit réaliser cette tâche. On ne sait jamais les difficultés qu’il pourrait rencontrer à l’avenir, l’empêchant de réaliser sa promesse. C’est pourquoi il fallait trouver des idées et des stratagèmes, pour s’assurer, d’emblée, qu’aucun problème ne surviendra à l’avenir. (Likouté Si’hot)

D.ieu dit ainsi à Israël (Ya’akov) : « Moi-même, Je descendrai avec toi en Égypte ; Moi- même aussi Je t’en ferai remonter ». (Vayigach 46, 2)

Yossef fit jurer les enfants d’Israël, en disant : « Oui, D.ieu se souviendra de vous, alors vous emporterez (élèverez) mes ossements de ce pays ». (Vaye’hi 50, 25)

Ya’akov est au-delà de l’exil égyptien. D’ailleurs, même en Egypte, il séjourne à Gochène, détaché des égyptiens. Son corps ne pouvait donc aucunement rester en Egypte ! Bien plus, il sera « transporté (élevé) » de l’Egypte, [alors que Yossef ne sera que « emporté (monté) » d’Egypte). En fait, la fonction de Yossef est de travailler à l’intérieur de l’Egypte, c’est pourquoi sa sépulture doit y rester, tout au long de l’exil d’Egypte, afin que la présence [et le mérite] de Yossef reste avec les enfants d’Israël et les accompagne tout au long de leur exil dans ce pays. (Likouté Si’hot)

Le sens d’un « serment » : celui qui le prête, se soumet à réaliser la chose, au-delà de tout calcul logique, au point qu’aucune raison et aucune cause ne pourront l’en empêcher. (Likouté Torah Chemini Atseret 83b)

Ya’akov sait bien que selon la vision de Yossef, Ya’akov doit rester en Egypte afin que son mérite protège ses enfants. C’est pourquoi il le fait jurer, afin qu’il le fasse au-delà de toute raison ou logique. (Likouté Si’hot)

Un « prisonnier » ne peut se libérer seul de sa « prison », [sans une aide extérieure]. (Guemara Bera’hot 5b)

Afin que les enfants d’Israël puissent quitter l’Egypte, et même l’élever spirituellement, ils doivent être attachés à quelque chose au-delà de l’Egypte, leur « prison ». Il fallait donc que Ya’akov reste au- delà de l’Egypte. De plus, en faisait jurer à Yossef de le « transporter » d’Egypte, il « attacha » ainsi Yossef à cette élévation. C’est seulement ainsi que les enfants d’Israël purent finalement s’élever de l’exil égyptien. (Likouté Si’hot)