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Chemot – « Fils aîné » ou « petit enfant » de D.ieu ?
Source : Likouté Si’hot volume 21, troisième Si’ha sur Chemot

 

 

MEKOROT

1 – Sommes-nous comparés au « fils aîné » ou au « jeune enfant » de D.ieu ?
Chemot 4, 22 : …Ainsi parle D.ieu : « Israël est le premier-né de Mes fils » (Dans le sens de « grandeur » – Rachi).
…A quoi cela ressemble-t-il ? A un roi qui avait plusieurs enfants et qui aimait le plus petit, plus que tous ; …ainsi, D.ieu affirme : « De toutes les Nations que J’ai créé, Je n’aime qu’Israël », ainsi qu’il est dit : « Car Israël est jeune et Je le prends en affection » (Osée 11, 1). Midrach Devarim Rabba 5, 7 

2 – L’amour intrinsèque est plus ressenti envers un enfant en bas âge, avant le développement de ses qualités.
L’amour qu’un père porte pour son fils adulte, développé intellectuellement et émotionnellement, ne sera pas toujours lié au fait qu’il est son fils ; il peut aussi l’aimer du fait de ses qualités. Par contre, l’amour qu’un père porte envers son fils en bas âge est un amour intrinsèque, car le fils n’a pas la maturité intellectuelle ou émotionnelle. Bien plus, le fait que cet enfant écoute son père et le respecte n’est pas lié à une qualité du fils, mais plutôt à son essence : car il ressent que c’est son père, et son père l’aimera donc tout autant. Ma’amar Ki Na’ar Israël 5666 

3 – Deux types d’amour que D.ieu porte à Israël : l’amour rationnel d’un enfant mûr et l’amour irrationnel porté à un bébé.
L’amour intrinsèque que les parents portent à leurs enfants découle de l’amour intrinsèque que D.ieu porte à Israël, comportant aussi deux niveaux : Lorsque le peuple d’Israël sert D.ieu, et que leur qualité envers les autres nations est apparente, l’amour que D.ieu leur porte est rationnel, à l’image de l’amour d’un père envers son fils adulte. Cependant, il y a également l’amour intrinsèque que D.ieu porte aux enfants d’Israël, qui sont « une partie de Lui, littéralement » (Tanya ch. 2), à l’image de l’amour qu’un père porte à son petit enfant.

De même qu’un père ne [punit] pas son bébé qui a fauté, parce qu’il est petit, …aussi, quand le peuple d’Israël faute [même] par inadvertance, D.ieu les considère comme un « bébé », ainsi qu’il est dit : « Car Israël est jeune et Je le prends en affection etc. » (Osée 11, 1). Agadat Berechit ch. 5 

4 – En servant D.ieu par soumission, comme un enfant, on éveille l’amour intrinsèque de D.ieu envers Israël.
Lorsque l’homme ressent ses qualités : celles de ressentir le divin, d’aimer D.ieu et de Le craindre etc., et que ce ressenti s’exprime clairement chez l’homme – l’amour que D.ieu portera à cet ce dernier sera également rationnel, un amour qui occultera l’amour intrinsèque que D.ieu lui porte. Par contre, lorsque le Juif se ressent comme un « petit », qu’il ne prend pas en compte ses nombreuses qualités et qu’il se considère comme un « bébé » qui n’a aucune qualité exprimée – un tel homme aura un service divin irrationnel, qui se pratiquera par la soumission, exactement comme l’enfant en bas âge qui est soumis par nature, et cela éveillera l’expression de l’amour intrinsèque que D.ieu porte au peuple d’Israël.

5 – La progression spirituelle d’un Juif doit le conduire à introduire la soumission dans tous les aspects de son être.
Le service divin rationnel et émotionnel d’un Juif n’est pas à l’opposé de sa soumission envers D.ieu, que D.ieu nous en préserve ; au contraire : ce service divin est le résultat et la continuité de la soumission ! Le fait même qu’un Juif se fatigue pour que son intellect comprenne la Sagesse divine, qu’il ait par ses émotions une vitalité et un plaisir dans la Torah et dans les Mitsvot – tout cela provient du fait qu’il s’agit de la Volonté divine et que l’homme se soumet à cette Volonté dans tous les domaines ! La soumission intègre tout son être, toutes ses facultés – ainsi, ses qualités « accentuent » l’expression de son amour intrinsèque.

6 – L’exemple du traité « Bera’hot » : Pour être qualifié de « bâtisseur de D.ieu », il faut d’abord être Son « fils », soumis.
« Le début de la sagesse, c’est la crainte de D.ieu » (Psaumes 111, 10) : c’est pourquoi nos saints maîtres ont commencé les ordres de la Michna par ce qui évoqué l’unicité de D.ieu, l’acceptation de Sa souveraineté, du joug de la Torah et des Mitsvot [par la lecture du « Chema »]. Piské Riaz Bera’hot ch. 1 (Rabbi Yecha’ya Ditrani) 

Les Sages ne connaissaient aucun répit, dans ce monde-ci et dans le monde à venir, ainsi qu’il est dit : « Ils avancent de puissance en puissance, pour paraître devant D.ieu à Sion » (Psaumes 84, 8). …Les Sages intensifient la paix dans le monde, ainsi qu’il est dit: « Tous tes enfants seront les apprentis de D.ieu ; grande sera la concorde de tes enfants » : ne lis pas « tes enfants (Banaï’h) » mais lis plutôt « tes bâtisseurs (Bonaï’h) ». Guemara Bera’hot 64a 

Les Sages ne peuvent être « bâtisseurs » et intensificateurs de paix dans le monde que lorsqu’ils étudient comme des « enfants »; or, la qualité d’un enfant est surtout celle d’un petit enfant, ce qui signifie que l’étude doit être dans un esprit de « petitesse » et de soumission : tout doit être unifié avec la divinité.

7 – Le lien naturel et profond et « l’enfance », « l’apprentissage » et l’absence de répit : « de puissance en puissance » !
Un enfant s’interroge et s’intéresse sur tout ce qui l’entoure – il veut toujours savoir le « quoi » et le « pourquoi ». Bien plus, la qualité des Sages « qui n’ont pas de répit, de puissance en puissance » est clairement apparente chez les enfants en bas âge. Un enfant en bonne santé ne se repose pas et ne reste pas longtemps au même endroit, il bouge constamment et cherche diverses occupations : ceci est naturel chez lui. L’explication profonde de ce phénomène est la suivante : puisque la qualité « d’enfant » conduit à celle d’être « apprenti de D.ieu », les facultés « d’apprentissage » sont présentes chez les « enfants » au sens littéral. Ainsi, « l’enfance » est plus développée chez les enfants en bas âge, l’« apprentissage » est aussi plus apparent chez eux.

8 – Enseignement : La perfection des qualités humaines s’opère lorsque celles-ci expriment la soumission à D.ieu, dans tous les domaines !
Lorsqu’on souhaite exprimer l’amour intrinsèque, en tant que tel, que D.ieu porte à Israël, on emploie la parabole de l’amour d’un père à son enfant en bas âge, car cet amour est naturellement plus ressenti chez un tel enfant. Par contre, lorsque souhaite exprimer l’essence du peuple juif, on emploie l’appellation « Mon fils aîné » qui, à l’image du verset « tes enfants seront les apprentis de D.ieu », indique la qualité « d’enfant » qui intègre entièrement le peuple d’Israël, dans tous les détails : la perfection de leur qualité intrinsèque !