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Chemot – Entre croyance et confiance en D.ieu
Source : Likouté Si’hot volume 36, première Si’ha sur Chemot

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Chemot – Entre « Emouna », croyance en D.ieu, et « Bita’hone », confiance en D.ieu
Source : Likouté Si’hot volume 36, première Si’ha sur Chemot

 Moché prend peur et s’enfuit suite à un avis de recherche du Pharaon
La réaction de Moché suite à la mort de l’Egyptien : avait-il réellement peur pour sa vie ou craignait-il pour le sort d’Israël ?

Chemot 2, 11 : Moché grandit et alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances. Il aperçut un Égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable. Étant sorti le jour suivant, il remarqua deux Hébreux qui se querellaient et il dit au coupable : « Pourquoi frappes-tu ton prochain ? » L’autre répondit : « Qui t’a fait notre seigneur et notre juge ? Voudrais-tu me tuer, comme tu as tué l’Égyptien ?! ». Moché prit peur et se dit : « En vérité, la chose est connue ! ». Pharaon fut instruit de ce fait et voulut tuer Moché. Celui-ci s’enfuit de devant Pharaon.

Rachi – [Moché] prit peur : Il faut le comprendre au sens littéral. Et selon le Midrash, Moché s’est inquiété de voir en Israël des mécréants délateurs, et il dit : « Peut-être que, dès lors, ne méritent-ils pas d’être délivrés ? ».

Analyse : La peur de Moché était-elle justifiée ou devait-il être confiant ?
Est-ce normal pour un Juste d’avoir peur même après une promesse de protection divine ?

Midrach Berechit Rabba 76, 1 : Rabbi Pin’has dit au nom de Rabbi Reouven : D.ieu promit à deux hommes Sa protection et ils prirent tout de même peur : l’élu des patriarches et l’élu des prophètes. L’élu des patriarches est Jacob, D.ieu lui dit « je serai avec toi » (Vayétsé 28, 15) et il eut pourtant peur (de Essav). L’élu des prophètes est Moché, D.ieu lui dit : « Je serai avec toi » (Chemot 3, 12), et il prit peur. D’ailleurs, D.ieu dut lui dire par la suite « ne le crains pas » (‘Houkat 21, 34) : on ne dit « ne crains pas » qu’à une personne qui a effectivement peur.

Yefé Toar sur Berechit Rabba : Il ne faut pas suivre leur exemple, ils ne devaient pas avoir peur !

Psaumes 112, 7 : Son cœur est ferme, plein de confiance en l’Eternel.

Ohr HaSe’hel sur Berechit Rabba : Ainsi est la conduite des Justes : même en ayant une promesse Divine, ils restent sur leurs gardes.

Guemara Bera’hot 4a : « Ya’akov eut très peur » (Vayichla’h 32, 8). Il dit : peut-être que la faute [que j’ai éventuellement commise] entraînera [la fin de la protection divine sur moi].

Développement : Est-il anormal de craindre l’arrêt de la protection divine ?
Peut-on être serein et confiant dans la protection divine, en ignorant l’impact éventuel de ses fautes ?

‘Hovote Halevavote, portique de la Confiance, ch. 1 : L’essence du Bita’hone (confiance en D.ieu) est la tranquillité d’esprit de l’homme confiant, son cœur s’en remettant entièrement à Celui en Qui il a confiance, en étant certain qu’Il fera ce qu’Il estimera être bon et juste dans le sujet sur lequel la confiance est portée.

Likouté Si’hot : La « confiance » (« Bita’hone ») n’est pas seulement la croyance (« Emounah ») que D.ieu a la possibilité de l’aider et de le libérer de son problème. En fait, il a confiance dans le fait que D.ieu agira effectivement [pour son bien]. Il en est persuadé, à tel point qu’il est parfaitement serein et ne se soucie aucunement ! Mais cela demande explication : quel est le fondement de cette certitude ?! Le risque que « peut être la faute entraine » l’arrêt de la protection existe pour chacun, à plus forte raison du fait que même Ya’akov en avait la crainte !

Hypothèse : Le « Bita’hone » est la certitude que tout est déjà prévu par D.ieu !
La confiance se définit-elle par l’acceptation que tout ce que D.ieu fait est forcément pour le bien ?

Likouté Si’hot : La confiance (« Bita’hone ») en D.ieu est fondée sur la croyance (« Emounah ») que tout vient de Lui. L’homme est donc serein, en tout état de cause : soit il ne mérite aucun mal, et D.ieu le tirera certainement d’affaire ; soit il ne mérite pas l’aide divine, et ce mal le lavera de ses fautes passées, et il restera absolument serein.

‘Hovote Halevavote, portique de la Confiance, ch. 2 : Une des raisons de la faisabilité du « Bita’hone » est le fait de compter sur Celui qui est au summum de la générosité et de la bonté, Qui donne à celui qui mérite et à celui qui ne mérite pas (en l’occurence pour quelqu’un qui a commis des fautes), dont la générosité et la bonté sont constantes, elles ne s’arrêteront jamais !

Explication : Le « Bita’hone » est un niveau plus élevé que la « Emounah » !
« Pense bien, cela sera bien ! » : La confiance en D.ieu est le fait d’être persuadé que l’on ne recevra qu’un bien tangible !

Réponse du Rabbi Tsema’h Tsedek à une personne lui demandant de prier pour une personne gravement malade : « Pense bien, cela ira bien ! ». On comprend de ses propos que l’effort de penser bien et d’avoir confiance en D.ieu, cet effort produira  le bien tangible.

‘Hovote Halevavote ibid. : Le concept du « Bita’hone » en D.ieu est à l’image d’un serviteur emprisonné, étant dans un trou chez son maître, n’ayant confiance qu’en ce dernier, lui seul pouvant le blesser ou l’aider.

N’est-ce pas trop facile de compter sur D.ieu, sans forcément le mériter ?
Cette confiance exige de grands efforts, qui produisent des résultats surnaturels !

Likouté Si’hot : Le « Bita’hone » demande beaucoup d’efforts : l’homme doit décharger son fardeau sur D.ieu, en comptant qu’Il lui amènera un bien visible et évident. Ainsi, lorsque l’homme compte uniquement sur D.ieu, sans faire de calculs sur la faisabilité du sauvetage, alors D.ieu se conduira également « mesure pour mesure » avec cet homme, Il le protégera et aura pitié de lui, même si ce dernier ne le méritait pas.

Explication : Pourquoi le texte nous précise-t-il que Moché prit peur ?
Si Moché avait eu confiance que rien ne lui arriverait, rien ne le serait arrivé !

Likouté Si’hot : Cela nous enseigne que c’est le « Bita’hone » qui  provoque le salut Divin. De l’aspect positif nous déduisons l’aspect négatif : lorsqu’un homme n’est pas sauvé d’un malheur, cela est dû au fait qu’il manquait de « Bita’hone ». Ainsi, puisque Moché prit peur et n’eut la certitide qu’aucun mal n’arrivera de ses bonnes actions, cela même fit en sorte que Pharaon eut vent de l’affaire et voulut le tuer, et Moché dut s’enfuir.

Enseignement : La réaction aux obstacles à la réalisation de la volonté divine
La confiance absolue en l’aide de D.ieu fait disparaître les obstacles à la volonté divine !

Likouté Si’hot : Lorsqu’un homme rencontre des empêchements et des difficultés à pratiquer la Torah et les Mitsvot, il doit savoir que la victoire sur ces obstacles dépend de lui : s’il a une confiance absolue en l’aide que D.ieu procurera, au point d’être parfaitement serein, sans aucune inquiétude (tout en faisant son possible pour mettre fin à ces difficultés dans les voies naturelles) – alors se réalisera l’assurance : « pense bien, cela ira bien », tous les obstacles et les difficultés s’annuleront, et il verra le bien – très concrètement !