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Emor – Le pouvoir d’une bonne parole
Source : Likouté Si’hot volume 27, première Si’ha sur Emor

 

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MEKOROT


1 – Le nom de la Paracha : « Emor (parle) ! » : quelle « parole » encourage-t-on ?

Gour Arié (Maharal) Berechit 1, 1 (au nom du Radak) : Étymologiquement, « Torah » signifie : « enseignement ».

Maïmonide sur Pirké Avot 1, 16 : D’après la Torah, la parole se divise en cinq catégories : « Mitsva » – lire la Torah, l’étudier et l’approfondir. « Interdit » – comme le faux témoignage, le colportage et maudire autrui. « Dédaigné » – les paroles qui ne sont d’aucune utilité pour l’âme. « Apprécié » – les paroles qui font l’éloge des qualités intellectuelles et sentimentales et le blâme des défauts dans ces deux domaines. « Autorisé » – les paroles sur les affaires de l’homme, sur sa nourriture, sa boisson, ses vêtements et tout ce qui lui est nécessaire.

2 – Analyse : La définition de la Parole divine, comparée à la parole humaine

Midrach Vayikra Rabba Emor 26, 1 : « Parle aux Cohanim » : … « Les paroles de D.ieu sont des paroles pures » (Psaumes 12, 7) – car les paroles des hommes ne sont pas pures. En effet, l’habitude établie veut que lorsqu’un roi humain entre dans un pays, tous les citoyens du pays font l’éloge du roi et cela lui procure du plaisir ; alors, il leur annonce : « demain, je vous construis ceci et cela… ». Mais le roi s’endort et ne fait rien : où est-il et où sont ses promesses ? D.ieu n’est pas comme ça, car « D.ieu, l’Eternel est authentique » (Jérémie 10, 10), et pourquoi est-Il « authentique » ? Car Il est « un D.ieu vivant et un Roi éternel » (ibid.). …Pourquoi surnommait-on la médisance « le troisième », car elle tue trois personnes : celle qui parle, celle qui l’écoute et celle dont on parle.

3 – Développement : Maïmonide sur l’importance de la bonne parole sur autrui

Maïmonide, lois des comportements 5, 7 : L’érudit .. parlera doucement avec toutes les créatures ; il devancera les autres dans les salutations, afin d’être apprécié par les autres ; il jugera tout un chacun favorablement, il fera l’éloge de son prochain et ne le blâmera pas du tout.

Maïmonide, lois des comportements 6, 3 : Il incombe à chacun d’aimer tout autre Juif comme soi-même, ainsi qu’il est dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Kedochim 19, 18). Il faut donc parler favorablement d’autrui et se soucier de son argent comme on se soucie de son argent personnel et de son propre honneur.

4 – « Et ne le blâmera pas du tout » : quel est le sens de cette précision ?

Likouté Si’hot : Maïmonide indique que l’érudit « fait l’éloge de son prochain » après avoir indiqué que l’érudit « juge tout un chacun favorablement » ; cela suppose donc qu’il y a un élément condamnable dans la conduite de ce « prochain ». Et pourtant, Maïmonide précise que l’érudit ne fera que « l’éloge » de cet homme, alors que le « blâme » est apparent ! Bien plus, l’éloge de cet homme sera fait au point que le blâme est absolument écarté !

5 – Deux types de réactions au comportement problématique observé chez autrui

Likouté Si’hot : Celui qui n’est pas érudit, réprimandera son prochain pour sa faute (selon les règles de la Torah). En revanche, l’érudit qui doit « parler doucement avec toutes les créatures », annulera le « blâme » de son prochain de façon « douce » et paisible : le fait même de faire des louanges sur son prochain dévoilera l’éloge et les qualités de ce dernier, pour atténuer ainsi son « blâme » jusqu’à arriver à l’effacer entièrement.

6 – C’est pourquoi la médisance nuit également à la personne dont on parle

Likouté Si’hot : La définition de la parole est d’exprimer clairement un sujet qui était caché (dans la pensée). C’est pourquoi, lorsqu’on parle mal sur son prochain, on « dévoile » ce mal et cela peut donc causer du tort à cet homme. Si personne n’en avait parlé, ce mal aurait pu rester caché et n’aurait pas produit des conséquences néfastes. Or, on sait bien que « la mesure du bien dépasse celle du malheur », il est donc évident que lorsqu’on évoque les qualités d’autrui, on dévoile concrètement le bien et les qualités présentes chez cette personne.

7 – Approfondissement : Comment peut-on « ne pas voir du tout » le mal d’autrui ?

Tanya ch. 30 : « Ne juge pas ton prochain tant que tu n’es pas à sa place » (Pirké Avot 2, 4), car c’est sa « place », qui le conduit à la faute : son gagne-pain l’amène à tourner au marché toute la journée, à être assis aux coins des rues : ses yeux voient toutes les tentations, « l’oeil voit et le coeur désire » et son mauvais penchant brûle !…

Likouté Si’hot : Lorsqu’on voit un Juif, devant lequel D.ieu place de grandes épreuves – cela prouve que des forces suprêmes furent donnés à cet homme, au préalable, afin de surmonter de rudes épreuves, car « D.ieu exige selon les capacités de chacun ». « Juger favorablement » (Ze’houte) son prochain n’est pas que pour le dédouaner, mais surtout pour dévoiler sa « pureté (Zakoute) » et sa qualité. Ainsi, selon Maïmonide, un véritable érudit observe les capacités spirituelles extraordinaires de son prochain, et de ce fait : « il fait son éloge et ne le blâme pas du tout ».

8 – Enseignement : « Parler ! » : faire constamment l’éloge de son prochain !

Likouté Si’hot : L’enseignement que l’on apprend du nom de la Paracha, « Emor (parle) » est qu’il faut s’habituer à faire abondamment l’éloge de chaque Juif, et ceci inclut la nécessité de le juger favorablement. Ainsi, à l’image de la Parole divine qui est créatrice et produit des résultats réels, la « bonne parole » d’un Juif sur un autre Juif aura également un impact réel : elle révèlera concrètement le bien qui est caché en ce Juif.
Cela correspond à l’explication des Sages sur le début de notre Paracha : « Les grands doivent mettre en garde (Lehazehir) les petits ». En effet, l’impact que les « grands » auront sur les « petits » (incluant les « grands » et « petits » dans le niveau du service divin) – dans le but de les éloigner des éléments indésirables, ne s’obtiendra pas en se préoccupant du mal, mais surtout par la méthode positive : en les « faisant briller » (Lehazehir) par « la droite qui rapproche », par le dévoilement du bien profond présent en eux, au point que ce bien éclaire et brille en eux !