Au sujet de la lecture de la Torah, de manière générale nous sortons un seul Séfer-Torah. Pendant les fêtes, et lorsque le Chabbat tombe le jour de Roch ‘Hodech, nous sortons deux Sifré-Torah. Rarement, nous sortons trois Sifré-Torah : tous les ans à Sim’ha-Torah, et aussi certaines années, lorsque Roch ‘Hodech Nissan, Tévet, ou Nissan, tombent le jour du Chabbat, alors nous sortons trois Sifré-Torah, comme ce fut le cas durant l’année 5751.

En effet, cette année-la, Roch ‘Hodech Nissan coïncidait avec le jour du Chabbat de la Paracha Vayikra, et l’occasion fut donc donnée au Rabbi de nous enseigner dans le Dvar Mal’hout, le sens profond de la lecture de la Torah dans trois Livres différents, que l’on sort à cette occasion.

Il existe une différence fondamentale entre la lecture des trois Livres que l’on sort à Sim’ha Torah, et celle des trois Livres que l’on sort le Chabbat Vayikra qui tombe le jour de Roch ‘Hodech.

A Sim’ha-Torah, nous lisons le début de la Torah, la Paracha Béréchit. A ce sujet le Rabbi explique que la fête de Simha-Torah symbolise une conduite naturelle, Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre, de même tout le mois de Tichri est lié à une conduite naturelle, la Création du monde, et à la fin des fêtes de Tichri, Simha-Torah, nous lisons dans la Torah le sujet de la Création du ciel et de la terre

Ainsi, d’après le principe divin selon lequel le chiffre ‘Trois’ indique la force, ‘Hazaka’, le Rabbi nous enseigne que le fait de sortir trois Sifré-Torah à Sim’ha Torah nous renforce dans notre service divin naturel.

Par ailleurs, les trois lectures, dans les trois Livres que l’on sort le Chabbat Vayikra qui tombe le jour de Roch ‘Hodech Nissan, sont toutes liées avec le jour de Roch ‘Hodech Nissan, lequel symbolise la Délivrance.

Cette lecture s’accorde donc au service divin que le Rabbi qualifie de miraculeux‘, car il est au-delà des conventions et des habitudes, de la nature et des normes. Le Rabbi nous enseigne alors que le fait de sortir trois Livres de la Torah, nous renforce dans ce service divin miraculeux, et il souligne l’importance d’adopter cette attitude de dépassement de soi, et des limites que nous impose ce monde, dans nos pensées, nos paroles, et surtout dans nos actions. 

Le Rabbi a maintes fois souligné que chaque Juif se doit d’écrire ses propres ‘hidouchim, il est donc possible d’approfondir cet enseignement du Rabbi de la manière suivante.

A celui qui fait Téchouva, on rapporte toujours la Parole que L’Eternel adresse à Ses enfants: ‘Ouvre-Moi le chas d’une aiguille et Je t’ouvrirai les portes dun palais’.

Du fait que l’aiguille fait référence à l’action de coudre, elle nous renvoie à la définition du Tsaddik donnée par l’Admour Hazaken, selon laquelle ‘le Juste est celui qui unit les mondes entre eux’. En effet, l’action de coudre nous permet d’unir entre eux différents morceaux de tissus, qui une fois assemblés constitueront un vêtement entier. Ainsi, ‘le Tsaddik unit les mondes entre eux’ signifie qu’il unit les différentes parties de notre âme.  Sa partie cachée avec sa partie révélée. En ce sens, le Rabbi est celui qui coud, qui assemble, car il unit l’essence de notre âme, la partie de notre âme qui ne s’habille pas dans notre corps, avec la partie de notre âme qui s’habille dans notre corps.

En d’autres termes, le Rabbi dévoile les forces les plus profondes de notre âme, qui découlent du lien de notre âme avec D.ieu (l’essence de l’âme), dans notre intellect et dans nos sentiments, de manière à ce que la force divine illimitée de l’essence de notre âme se révèle dans nos pensées, nos paroles et nos actes.

‘Le Rabbi unit les monde entre eux’, car il unit le monde caché de notre âme au monde révélé de notre existence, et ce faisant il nous libère de toutes les limites de ce monde ainsi qu’il est dit : ‘Je t’ouvrirais les portes d’un palais’.

Certes, ce Chabbat qui est celui de la Paracha Vayikra ne tombe pas le jour de Roch ‘Hodech Nissan (comme ce fut le cas en 5751), mais par un effet de la Providence divine le Dvar Mal’hout sur notre Paracha met en évidence cet enseignement du Rabbi selon lequel la lecture des trois Livres de la Torah renforce le service divin qui est au-delà de la nature. Aussi, et sans aucun doute, nous recevrons ce Chabbat, avec l’aide de D.ieu la force pour adopter cette attitude, qui est au-delà de nos habitudes, et de toutes les limites, pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour provoquer la venue du Machia’h.

Le Tsémah Tsédek a déclaré que ‘la profondeur attire la profondeur’‘en ouvrant le chas d’une aiguille’, c’est à dire, en nous attachant au Rabbi, le Rabbi dévoilera nos forces les plus profondes, et dans ce cas, ‘L’Eternel nous ouvrira les portes de Son Palais’. Il libèrera Son Essence, et Celle-ci Se dévoilera en nous-mêmes, et dans ce monde, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.

Rav Yaakov Abergel