Tous les matins pendant la prière de Cha’harith, juste avant de commencer à dire les versets de Louanges (‘Pessouké dé zimrah’) il est dès-lors interdit de prononcer la moindre parole, en-dehors de la prière, et ce jusqu’à la fin de la ‘Amidah’.

Aussi, juste avant de dire la prière de ‘Baroukh Ché amar’‘Béni soit celui dont la parole a fait exister le monde’, nous prenons dans notre mains deux desTsitsit de notre Talith, et les unissons ensemble avant de faire la déclaration suivante: ‘Au nom de l’union du Saint béni soit-Il et de Sa Ché’hinah, pour unifier le Nom de Youd-Ké avec Vav-Ké en une union parfaite, au nom de tout Israël’.

A la demande du Rabbi, qui répète très souvent dans ses enseignements l’importance pour chaque Juif de faire des ‘Hidouchim, peut-être nous est-il permis de faire le ‘Hidouch suivant:

Ces deux Tsitsit que nous unisons avant de les enrouler dans notre main pour symboliser ‘L’union du Saint beni soit-Il et de Sa Ché’hinah‘ ne sont pas sans nous rappeller ‘les deux bouts de bois’ que ‘L’Eternel ordonna à Yé’hèzkel d’unir ensemble.

En effet, dans le ‘Dvar Mal’hout’ sur la Paracha ‘Vayigach’, le Rabbi rapporte que dans la Haftarah que nous lirons, avec l’aide de D.ieu, ce Chabbat, il est raconté de quelle manière L’Eternel fit voir au prophète Yé’hèzkel, que lors de la Délivrance finale la Royauté de Yéhoudah s’unira à celle de Yossef, en une seule Royauté: la Royauté de David (qui est lui-même de la tribu de Yéhoudah). Ainsi, conformément à cette vision de la Guéoulah, L’Eternel ordonna  à Ye’hèzkel de se munir de deux bouts de bois, et d’écrire sur l’un des deux ‘Yéhoudah’, et sur l’autre ‘Yossef’, puis de les unir ensemble pour montrer ce qu’il se produira pendant la Délivrance finale.

L’image de ces deux bouts de bois unis l’un avec l’autre s’accorde donc à celle des deux Tsitsit que nous unissons chaque matin avant la prière de ‘Baroukh Ché amar’.

L’union entre la Royauté de Yéhoudah et la Royauté de Yossef s’accorde également à l‘union entre ‘le Nom de Youd-Ké avec Vav-Ké’, entre les mondes supérieurs et ce monde inférieur.

De fait, ces deux images évoquent toutes les deux la révélation de l’Essence divine en ce monde lors de la venue de notre Juste Machia’h. Aussi, le fait qu’il nous est interdit de prononcer la moindre parole (en-dehors de la prière, et ce jusqu’à la fin de la ‘Amidah’), dès que nous unissons les deux Tsitsit n’est pas sans évoquer la soumission la plus totale vis-à-vis de L’Eternel.

La ‘Hassidout explique en effet que le Silence de ‘la terre que l’on piétine et qui ne se plaint jamais’ représente les traits les plus caractéristiques des grands d’Israël, la soumission et l’humilité. A l’évidence c’est ce ‘Silence’, l’expression de notre soumission la plus totale aux enseignements du Rabbi, qui sera à l’origine de la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt de de nos jours, avec l’aide de D.ieu.