(pour la guérison immédiate de Eliyahou Zabaly ben Suzanne)

A la lumière de l’enseignement du Rabbi du ‘Dvar Mal’hout’ sur notre Paracha, il nous est donné à comprendre que la lèpre, bien qu’elle soit fixée par la Torah comme un signe d’impureté, cache en réalité une très haute lumière.

De fait, les signes de la lèpre apparaissent sur la peau d’une personne qui n’a pas encore accompli un certain travail. Le Rabbi explique qu’à l’exception de ce manque particulier la situation spirituelle générale de cet homme ne manque pas d’intégrité, qu’il s’agisse de ses pensées, de ses paroles ou de ses actes.

La lumière spirituelle de la lèpre est tellement élevée qu’elle ne peut trouver ici-bas un réceptacle capable de la contenir. De ce fait, lorsque cette lumière s’échappe du réceptacle au moment où il se brise car il n’est pas assez solide pour supporter son intensité, la lumière est alors détournée vers l’autre côté de la Sainteté, et finalement utilisée par les forces du mal.

Ainsi, ce que l’on appelle ‘obscurité’, en l’occurence ici, la ‘lèpre’, résulte du fait qu’une lumière excessivement élevée n’a pas trouvé de réceptacle capable de la supporter, de la contenir et de la garder.

Le Rabbi nous donne un exemple concret.

Lorsqu’un Juif ressent durant sa prière un amour très fort pour D.ieu, et que son âme est alors attirée vers sa source (cette impulsion de l’âme vers sa source est appelée ‘Ratso’ ) au point qu’elle serait prête à quitter le corps, il est impératif après la prière que cet homme exprime cet amour intense de D.ieu qui est né dans son cœur pendant la prière, et qu’il le fasse descendre dans le réceptacle de l’étude de la Torah, ou dans celui de l’accomplissement des Commandements divins.

Ce retour de la lumière vers le bas est appelé ‘Chov’.

S’il n’agit pas ainsi, les signes de la lèpre apparaîtront alors sur sa peau. C’est-à-dire que si la lumière de cet amour pour D.ieu ne s’habille pas dans le réceptacle de l’étude ou dans celui de la Mitsvah, elle sera détournée vers l’autre côté de la Sainteté et finalement utilisée par les forces du mal, ce qu’à D.ieu ne plaise.

De fait, le Rabbi enseigne à ce sujet que ‘celui qui n’étudie pas, ou qui n’accomplit pas une Mitsva après sa prière, ressentira une vive intolérance vis-à-vis de son prochain, et tombera facilement dans la colère’.

D’après l’enseignement du Rabbi, ‘Chov’, le retour de l’âme dans le corps, représente la solution, le remède et la guérison de la lèpre. ‘Chov’ est lié à la faculté du ‘Bitoul’, c’est à dire à la soumission la plus totale vis à vis de D.ieu, et de Sa Volonté bénie. Par cette soumission, un Juif ajoutera dans son étude de la Torah, et dans son accomplissement des Commandements divins, et ‘son action aura finalement pour effet d’unir les lumières les plus élevées à des réceptacles capables de les contenir’.

L’étude du ‘Dvar Mal’hout’ nous permet de comprendre que le moyen d’unir l’Essence divine au corps, sans que cela ne provoque les signes de la lèpre (c’est à dire que l’homme soit capable de supporter et de garder en lui, sans se briser les lumières les plus élevées) consiste à nous soumettre à la Volonté divine en faisant totalement don de nous-même.

Le Rabbi rapporte aussi l’enseignement de son père, Rabbi Lévi-Itzhak, selon lequel, la valeur numérique de ‘Ha Metsorah’, ‘le lépreux’, est égale à 411, comme pour la valeur numérique de ‘Tohou’ qui est aussi égale à 411.

Aussi, selon la déclaration du Rabbi, d’après laquelle chaque Juif doit écrire ses propres ‘hdouchim, l’occasion nous est donnée de dire que 411 est également la valeur numérique de ‘Chakaï’ (שקאי), qui signifie ‘Porteur d’eau’.

Ainsi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, il apparaît que le Machia’h, que les Sages de la Torah appellent ‘le lépreux’, ‘Ha Metsorah’, est lié avec le Porteur d’eau. D’un côté, son âme est extrêmement élevée, tout comme le monde de ‘Tohou’ (dont la valeur numérique est aussi égale à 411), et d’un autre côté il est un homme dont la simplicité et l’humilité sont évidentes, à l’exemple du Porteur d’eau.

Il est d’ailleurs écrit que ‘Machia’h s’asseoit parmi les pauvres’. Or, cette déclaration des Sages n’exprime pas seulement le fait qu’il est capable de se mettre à la portée de chaque Juif, même du moins érudit, mais plus encore, cette déclaration reflète aussi l’enseignement du Rabbi du Dvar Mal’hout sur notre Paracha.

En effet, Machia’h représente la lumière de la Délivrance, laquelle ‘s’assoit’, c’est à dire ‘descend’ des cimes les plus élevées et s’habille de manière profonde en nous-même et dans ce monde matériel.

La Séfira de Mal’hout est définie par l’Admour Hazaken comme étant ‘la bouche de L’Eternel’, au moyen de laquelle Hachem insuffle la vitalité aux mondes et à tout ce qu’ils contiennent. Or, du fait que Mal’hout reçoit toute sa lumière des Séfiroth qui sont au-dessus d’elle et qu’elle-même ne possède pas sa propre lumière, elle est appelée ‘pauvre’.

‘Machia’h s’assoit parmi les pauvres’ signifie alors que la plus haute lumière, la lumière du Machia’h, descend de manière profonde, ‘s’asseoit’, dans la Séfira de Mal’hout, pour insuffler au monde la vitalité nouvelle de l’Essence divine, la vitalité de la Délivrance finale.

Par ailleurs, les Sages ont comparé Machia’h au léopard. La peau du léopard est recouverte de tâches, et la peau du Machia’h est aussi recouverte de tâches, des tâches de lèpre. Cette comparaison, physique, possède aussi un contenu spirituel qui est lié à leurs forces respectives.

En effet, il est dit que le léopard attaque sa proie de manière foudroyante et n’abandonne jamais. A l’évidence, chaque Juif qui possède une étincelle du Machia’h, a la capacité de poursuivre sa proie : la Délivrance finale sans jamais renoncer, et en investissant toujours ses forces les plus profondes.

A l’image du léopard qui mange sa proie, perché sur la branche d’un arbre pour ne rien laisser aux autres prédateurs, un Juif ‘mange sa proie’ sans rien laisser aux forces du mal, ainsi qu’il a été expliqué au nom du Rabbi. Il fait descendre les plus hautes lumières qu’il a obtenu pendant la prière dans le réceptacle de l’étude de la Torah. Dans ce cas, la lumière s’habille dans le réceptacle de manière profonde car l’homme et le monde deviennent des réceptacles capables de contenir les plus hautes lumières sans jamais rien laisser aux ‘prédateurs’. Des réceptacles capables de recevoir le dévoilement de l’Essence divine, lors de la venue du Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.