Le Rabbi mentionne souvent dans le ‘Dvar Mal’hout’ l’importance pour chaque Juif  d’écrire ses propres ‘hidouchim sur la Torah. Ainsi, l’occasion nous est donnée ici de le faire, à propos de la Bénédiction que notre père Yaakov adressa à son fils Acher:

‘D’Acher, son pain sera gras et il donnera des mets de roi’.

Le ‘pain’ dans la partie profonde de la Torah désigne la Torah elle-même. La raison en est simple car de même que le corps a besoin de de nourriture, de ‘pain’, pour vivre, l’âme a besoin de ‘pain spirituel’ pour exister, lequel n’est autre que la Torah.

Aussi, à la lumière de cette définition des Sages nous pouvons expliquer le sens les mots ‘pain gras’ extraits de la Bénédiction de Yaakov.

En effet, la Torah possède deux aspects. Le premier correspond au ‘pain’, car il nourrit l’homme de la partie révélée de la Torah (la ‘Guémara’, le ‘Choulhan Aroukh’) sans lui dévoiler son aspect profond: ‘l’huile de la Torah’ (la ‘Hassidout’). Ainsi, le ‘pain gras’ designe le pain que l’on a trempé dans l’huile, c’est à dire l’Essence de la Torah, la profondeur de la Torah, et la suite de la Bénédiction de Yaakov: ‘et il donnera des mets de roi’ exprime le fait que la ‘Hassidout, ‘l’Essence de la Torah’, ne fait qu’Un avec le Roi des roi, le Saint béni soit.

Or, cette idée est également exprimée dans la Bénédiction que Moché adressa à Acher (fin du livre de Dévarim, dernier livre de la Torah):

‘Et d’Acher il dit: Béni parmi les fils est Acher, qu’il soit agrée par ses frères et il trempera dans l’huile son pied’.

Au sujet de ce verset Rachi écrit qu’Acher était aimé de ses frères grâce à l’huile appelée ‘huile d’Anpikinoun’ qu’il leur fournissait.

Or, la valeur numérique du nom ‘Anpikinoun’אנפיקינון  est égale à: 1(Aleph)+50 (Noun)+80(Pe)+10(Youd)+100(Kouf)+10(Youd)+50(Noun)+6(Vav)+50(Noun)= 357.

Les lettres du mot ‘Anpikinoun’ additionnées font donc un total de 357, et si le mot ‘Anpikinoun’ en entier est compté pour 1 de plus, cela fait 358. ‘Nous comptons en plus le mot en tant qu’ensemble, car dans certains concepts le tout est plus grand que la somme de ses parties. Se concentrer sur tous les détails ne permettraient pas de le saisir. Dans un tel cas le calcul réclame qu’on compte aussi le mot comme un tout pour montrer qu’il y a un but plus haut qui donne du sens à tous les détails (Paroles du Chomer Emounim rapportées par le Rabbi dans sa Si’ha intitulée: ‘Larmes’ du 20 Mena’hem Av 5742 (9 Août 1982)   

Ainsi, les lettres du mot ‘Anpikinoun’ additionnées font un total de 357, et le mot ‘Anpikinoun’ en entier est compté pour 1 de plus, ce qui fait 358 qui est la valeur numérique de Machia’h.

De fait, l’huile n’a pas de vrai but par elle-même et on doit regarder le but plus large auquel elle sert. Quel est le but plus large de l’huile? Le but de l’huile est d’éclairer.

Or, il s’agit d’une lumière exceptionnelle. ‘Anpikinoun’ a la même valeur numérique que ‘Machia’h’, et il apparaît à l’évidence que la Bénédiction que notre père Yaakov adressa à Acher, son pain sera gras et il donnera des mets de roi’ est une allusion à la venue de notre Roi Machia’h, et au dévoilement de l’Essence de la Torah, ‘l’huile de la Torah’, qui jaillira sur la terre, à l’image de la terre d’Acher dont il est dit ‘qu’elle attirait de l’huile comme une source’(Rachi sur le verset ‘Et il trempera dans l’huile son pied’, Bérakha, 33, 25), très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.

Rav Yaakov Abergel