‘Bati lé Gani’ : Hachem Se révèle dans les 53 chapitres du Livre du Tanya :
Le 10 Chevat est le Yahrzeit de la Rabbanite Rivkah qui est la grand-mère du Rabbi précèdent, Rabbi Yossef-Itz’hak,. En 5710-1950, le 10 Chevat tombait le jour du Chabbat de la Paracha Bo, et en l’honneur de cette occasion le Rabbi Rayats fit publier un discours intitulé ‘Bati lé Gani’, ‘Je suis venu dans mon jardin’. Le matin du jour du Chabbat, le Rabbi Yossef-Itzhak quittait ce monde à l’âge de 69 ans.
Un an plus tard, le 10 Chevat 5711-1951, le Rabbi reprit le thème du dernier Discours de son beau-père, en prononçant son premier discours ‘hassidique introduit par le verset ‘Je suis venu dans mon jardin’, à la fin duquel il définit la mission de notre génération, la septième. Il prononça ces mots en sanglotant.

Vers la fin de son discours, ‘Bati lé Gani’, le Rabbi Rayats cite le Midrache Rabba (Devarim, 9, 3) selon lequel ‘aucun homme ne peut connaître le moment où il devra quitter ce monde’. A travers cette citation le Rabbi précédent semble s’adresser au Rabbi afin de préparer son gendre au moment où il deviendrait à son tour le Rabbi de Loubavitch.

Au début de son discours, le Rabbi Rayats parle du fait que la Présence divine a quitté ce monde à cause des péchés de l’homme, et par la suite le Rabbi souligne que ce sont les actions des Tsaddikim qui ont fait redescendre la Présence divine sur terre. Peut-être que nous pouvons voir dans ces deux enseignements une allusion aux deux évènements du jour de Youd-Chevat : la disparition du Rabbi Rayats, et l’investiture du Rabbi.

De fait, la dissimulation de la Présence divine n’est pas sans évoquer la tragique disparition de Rabbi Yossef-Itz’hak. De même que l’âme du Rabbi quitte ce monde, la Présence divine quitte la terre. Par ailleurs, le fait que le Rabbi prenne ses fonctions le jour de la disparition du Rabbi précédent évoque la force des Tsaddikim d’attirer, à nouveau, la Présence Divine sur terre.
Tout le Discours du Rabbi Rayats semble contenir en lui un message qu’il adresse au futur Rabbi. Le contenu profond de son discours s’exprime aussi par le fait que le Rabbi Rayats reprend l’enseignement de son père, le Rabbi Rachab, dans son ouvrage ‘la Source’.

Dans cet ouvrage, le Rabbi Rachab explique que dans les temps futurs ‘une source sortira de la Maison de D.ieu et arrosera la vallée de Chittime’. ‘La maison de D.ieu’ c’est le Beïth-Ha-Mikdache, et le Rabbi Rayats y fait allusion dans le titre de son Discours ‘Bati lé Gani’ :

Le mot ‘Bati’ (‘Je suis venu’) contient les lettres du mot ‘Baït’ : la maison.

Par ailleurs ‘lé Gani’ (dans mon jardin) contient le mot ‘Gan’ (jardin) dont la valeur numérique est égale à 53, comme les 53 chapitres du Tanya.

Ainsi, l’expression ‘Bati lé Gani’ peut sous-entendre que le livre du Tanya est ‘la Maison de D.ieu’ dont ‘sortira la Source qui arrosera la vallée de Chittime’, c’est à dire qui effacera l’esprit d’impureté de la terre car ‘Chittime’ vient de ‘Chtout’ qui désigne l’esprit de folie du mauvais penchant : ‘Rouah chtout’.

Le Rabbi vit dans ‘la Maison de D.ieu’, il dispense à ses ‘hassidim les enseignements du Tanya par lesquels chacun peut soumettre l’obscurité du mal : ‘Itkafia’, et même parvenir à transformer cette obscurité en lumière : ‘Hithap’ha’.

Cependant, la transformation de l’obscurité en lumière n’est possible que par le dévoilement de L’Essence divine, et c’est pour cela que l’un des fondements du discours de ‘Bati lé Gani’ se base sur le dévoilement de ‘la lumière qui brille de manière égale dans tous les mondes de la Création’ : la lumière d’Or Sovev.

Le Rabbi Rayats délivre donc ici deux enseignements essentiels au futur Rabbi.

Le premier enseignement est que la ‘lumière d’Or Sovev brille de manière égale dans tous les mondes’ et établit ici une comparaison avec le peuple d’Israël.

En effet, ‘l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine’, et il n’y a pas de différence entre un érudit et un Juif simple, car la lumière d’Or Sovev brille de manière égale dans l’âme de chaque Juif.

Le deuxième enseignement, est que l’esprit de folie du mauvais penchant consiste à nous faire croire que commettre une petite faute n’a pas pour effet de nous séparer de D.ieu et que malgré cette petite faute un Juif reste un Juif. Or, il n’en est pas véritablement ainsi. L’Admour Hazaken nous enseigne dans le Tanya que l’âme est telle une corde qui est composée de 613 fils et ces 613 fils correspondent aux 613 Commandements divins, et de fait chaque fil de cette corde a son importance. D’une certaine manière il est possible d’appliquer cet enseignement à l’Assemblée d’Israël car elle est elle-même semblable à cette corde de 613 fils du fait que chaque Juif, à l’exemple de chaque fil, a son importance.

Enfin, il convient ici de rapporter la définition que le Rabbi Rachab donne de la ‘Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes’ qui désigne le monde spirituel de Kéter. Tout comme le monde spirituel de Kéter constitue le lien qui unit le Saint beni soit-il avec la Création, le Rabbi unit le Saint béni soit-Il avec l’Assemblée d’Israël.

Dans son discours intitulé ‘Bé Chaa ché Hikdimou’, le Rabbi Rachab écrit que Kéter représente trois choses : le silence, l’attente et l’espoir.

Le silence du Rabbi exprime l’ampleur infinie de sa sagesse et de ses connaissances. L’attente du Rabbi, son espoir, c’est le fait que le Rabbi espère et attend de tous ses ‘hassidim. Il espère et il attend que chacun d’entre nous fasse tout ce qui lui est possible de faire pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h, dès à présent avec l’aide d’Hachem.

*

‘L’Eternel vous a donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir et des oreilles pour entendre’ :

La fusion avec l’Essence divine s’exprime vraiment dans la relation qui unit le Rabbi à son beau-père le Rabbi précédent. Le Rabbi lui-même nous enseigne que le Maître de ‘Habad dévoile l’Essence de l’âme de celui qui se trouve dans ses quatre coudées. Il suffit pour s’en rendre compte d’observer une photographie où le Rabbi se tient tout près de son beau-père. Il suffit d’admirer la douceur de leurs regards, l’expression véritable de la lumière divine qui brille dans leurs yeux.

Dans le Dvar Mal’hout de la Paracha Béchala’h, le Rabbi rapporte un Midrache selon lequel, seulement onze étapes séparaient l’Egypte de la Terre d’Israël, mais l’Eternel détourna Son peuple du chemin le plus direct, en les conduisant dans le désert où ils séjournèrent pendant quarante ans.

La présence des enfants d’Israël pendant une période aussi longue et dans un lieu aussi désolé avait pour but d’élever les étincelles divines, les lumières du monde de Tohou qui tombèrent dans le désert au moment de la ‘brisure des vases’ (Chvirat ha Kélim).

Le travail de purification des étincelles divines permit aux enfants d’Israël de faire pénétrer dans ce monde, de manière profonde, une lumière qui est au-delà de ce monde. C’est à cela que se rapporte le verset (Ki Tavo, 29, 3) :

‘L’Eternel vous a donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir et des oreilles pour entendre’. Il ne s’agit pas en effet seulement de ressentir de voir et d’entendre de manière superficielle, mais bien au contraire d’accéder à une véritable et une profonde perception du divin. L’accession à ce niveau supérieur est symbolisée par le chiffre 11. Le chiffre 11, des onze étapes qui séparaient l’Egypte de la Terre Israël, est une allusion à ce qui dépasse la nature de ce monde.

D’une part, le chiffre 10 représente la Création du monde qui a été créé en 10 Paroles, et d’autre part, le chiffre 11 représente ce qui est au-delà de la Parole divine, et donc au-delà de ce monde. L’enseignement du Rabbi est alors le suivant. Les quarante années passées dans le désert, qui représentent le travail de purification de la matière, permirent d’attirer dans ce monde, et de manière profonde, ‘la lumière qui entoure les mondes’, symbolisée par le chiffre 11.

Les expressions ‘Or Makif’ ou ‘Or Sovev’ désignent ‘la lumière qui entoure les mondes’. La volonté, par exemple, est une force de l’âme ‘qui nous entoure’, du fait qu’elle n’est pas présente et révélée constamment en nous-même. Nous devons en effet la réveiller, puis l’attirer, la rapprocher de nous afin qu’elle se révèle profondément et anime nos pensées nos paroles et nos actes.

La ‘Hassidout explique qu’un chant, avec son refrain qui revient toujours sur lui-même, est à l’image de ‘la lumière qui entoure les mondes’, car il est comme un cercle qui revient toujours à son point de départ. De fait, le Chant, nous permet d’accéder à cette ‘lumière qui nous entoure’, ‘Or sovev’. Il nous fait remonter les niveaux de l’enchaînement des mondes.

C’est à ce sujet que le Rabbi nous enseigne que le Chant ‘Chirat Ha Yam’ inclut en lui les 42 élévations des voyages des enfants d’Israël dans le désert, et qu’il nous permet de ressentir le lien et la fusion de notre âme avec l’Essence divine (symbolisée par le chiffre 11).

Par ailleurs le Rabbi souligne que ‘Chirat Ha Yam’ est lié au chant du Roi Chlomoh, ‘Chir Ha Chirim’, ‘le Chant des Chants’, que l’on appelle aussi ‘le Saint des Saints’. Le Rabbi explique que ‘Chir Ha Chirim’ représente ‘l’élévation (à partir) de la Séfira de ‘Hokhmah vers la Séfira de Kéter’. Autrement dit, cela signifie que ce Chant nous permet d’accéder au dévoilement de l’Essence de la Torah (le chiffre 11). Plus encore que cela, le Rabbi nous enseigne que ‘Chirat Ha Yam’ nous relie directement avec le Chant de la Délivrance, ‘Chir ‘Hadach’. En effet, celui-ci représente l’élévation la plus considérable, ‘le passage de la Séfira de Kéter à l’Ein sof béni’, l’Essence divine’.

Par ailleurs, le mot ‘Chira’ (‘Chant’) de l’expression ‘Chirat Ha Yam’ est du genre féminin, alors que le mot ‘Chir’ (‘Chant’) de l’expression ‘Chir ‘Hadach’ est du genre masculin. La raison est simple, ‘Chirat Ha Yam’ est écrit au féminin car bien que ce chant nous relie à la Séfira de Kéter’, il reste lié à notre exil, contrairement au chant ‘Chir ‘Hadach’ qui est le Chant de la Délivrance finale, lequel exprime la révélation de l’Essence de D.ieu dans un monde qui ne connaîtra plus l’exil.

Puisse l’Eternel nous aider à nous attacher avec toujours plus de profondeur au Rabbi, et puisse-t-Il définitivement ‘effacer l’impureté de la terre’ et révéler Sa présence dans ce monde, avec le dévoilement de notre Juste Machia’h, dès-à-présent, avec l’aide d’Hachem.

*

La ‘Hassidout nous insuffle une vitalité nouvelle :
Le Rabbi, dans son ouvrage intitulé ‘Iniana chel Torat-ha-Hassidout’ déclare que les enseignements de la ‘Hassidout nous insufflent une vitalité nouvelle. Or, comme nous pouvons nous en rendre compte à travers les écrits du Rabbi Rayats, le Rabbi insuffle cette vitalité nouvelle jusque dans les mots qu’il prononce et qu’il écrit lorsqu’il délivre ses Enseignements. En effet, plusieurs récits témoignent de la capacité du Rabbi de dévoiler le Divin dans ce monde matériel et limitée. La force du Rabbi est telle que même les mots qu’il écrit avec de l’encre sur du papier deviennent des réceptacles de dévoilements divins. Par exemple, nous pouvons nous rapporter ici à ces lignes que le Rabbi Rayats a écrit du Rabbi Rayats au sujet de son père le Rabbi Rabbi Rachab :

‘A l’heure actuelle, les mots du Rabbi ont été écrits, imprimés sur du papier, mais ces mots écrits et imprimés vivent, d’une vitalité profonde. Ces mots eux-mêmes poussent un cri. Ces saintes paroles, qui sont issues d’un cœur brûlant, brûlent encore actuellement, D.ieu merci, d’une sainte flamme, comme lorsqu’ils émanaient de leur source et de leur origine. Ces mots poussent un cri, demandent, ordonnent. Quand on étudie quelques lignes d’une lettre du Rabbi, imprimée ou manuscrite, quand on assimile ses mots, ceux-ci mettent en éveil et ils exercent une influence, sur la tête comme sur le cœur’.

De fait, les écrits de Rabbi Yossef-Itz’hak contiennent en eux-mêmes l’Essence de la ‘Hassidouth qui est elle-même l’Essence de la Torah. Ce ne sont pas de simples récits. L’écriture de Rabbi Yossef-Itz’hak grave dans le cœur du lecteur les valeurs profondes de la Torah. Au début de son livre intitulé : ‘Le livre des mémoires’, le Rabbi précédent nous raconte l’histoire d’un des premiers ‘hassidim nommé ‘Benjamin’ :

Loubavitch était née depuis peu et le Rabbi la décrit comme ‘un lieu qui convenait aux esprits élevés. Là ils pouvaient se retirer du monde et se consacrer entièrement à l’étude de la Torah et au service de D.ieu, ou commencer une vie nouvelle basée sur les principles moraux les plus nobles et les plus purs de la Torah. Un jour, Un évènement terrible se produisit à Loubavitch. Un immense incendie se déclara dans la ville et détruisit toutes les maisons et les bâtiments. Tous les habitants durent se mettre au travail pour reconstruire leurs maisons. Chacun partit dans les bois, couper des arbres et ramener les troncs et bientôt des maisons s’élevèrent de nouveau dans les rues de Loubavitch. Parmi tous les habitants vivait un homme du nom de Benjamin. Il était un vieil homme qui n’avait pas d’enfants pour l’aider, aussi engagea-t-il des ouvriers. Tandis que tout le monde était occupé à élever des maisons, on remarqua que Benjamin semblait construire un édifice de vastes proportions. Qu’est-ce que cela signifie ? Se demandait-on. Est-ce que Benjamin avait l’intention de remplacer sa petite maison incendiée par une demeure aussi imposante ? On haussait les épaules. On n’osait pas poser de questions à Benjamin, et lui-même ne disait rien. Mais quand le bâtiment fut presque terminé on commença à se demander si Benjamin construisait bien une maison pour lui-même. Le mystère fut bientôt éclairci. Après tout, ce n’était pas une maison pour lui mais une maison de D.ieu ! Benjamin avait construit un Beith-Hamidrache (une maison d’étude).

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