Par la force d’un décret cruel du tyran, les bébés d’Israël sont condamnés à mort en étant jetés dans les eaux du Nil, « tout garçon qui naît, jetez-le dans le fleuve ». D’autre part, la mère de Moïse le dépose dans une arche qui flotte sur les eaux du large fleuve, et c’est là que la fille de Pharaon le trouve et sauve sa vie, lui donnant même son nom éternel grâce au miracle qui s’est produit dans les eaux du Nil : « Moïse – car des eaux je l’ai tiré ».
Le roi d’Égypte sort aussi chaque matin pour se délecter dans les eaux du Nil, mais c’est là que Moïse l’attend pour lui faire entendre les conversations fermes concernant la libération d’Égypte. Par la suite, les eaux deviennent la source de destruction de l’Égypte, lorsque les deux premières plaies, ‘le sang’ et ‘les grenouilles’, sont créées, physiquement, dans le fleuve.
Le « Yeorisme » contre le « Gashmisme » (culte du fleuve contre culte de la pluie) Le fleuve a joué un rôle central dans la grande bataille d’idées entre D.ieu et Pharaon, et les rabbins de Chabad à travers les générations y trouvent tout un monde.
Le Nil était la source de puissance de l’Égypte. Le fleuve puissant était le pilier de la confiance en soi de Pharaon – comme le pétrole pour les dirigeants arabes et comme ce que procure l’arme nucléaire au dirigeant de la Corée du Nord. À des périodes régulières de l’année, le Nil déborde de ses rives et irrigue de rivières d’eau les terres de l’immense pays, propulsant son énorme agriculture.
La sortie de Pharaon vers le fleuve visait à le remplir d’un sentiment de stabilité et de force, dans le sens où ‘le Nil nous protégera’. Ibn Ezra écrit (7/15) : « C’est la coutume du roi d’Égypte jusqu’à aujourd’hui de sortir en Tamouz et en Av, car c’est alors que monte le fleuve, pour voir combien de degrés il monte ». Plus le niveau de la crue est élevé, plus l’année agricole réussira et plus l’orgueil de l’Égypte grandira.
Le Nil n’était pas seulement une source de force, mais une source d’inspiration et un façonneur de conscience. Le Nil fonctionnait automatiquement, selon un calendrier connu d’avance. Il ne fallait pas de prières ni de supplications pour mériter les eaux du fleuve, mais elles montaient régulièrement pendant la saison des crues de l’année agricole. Le fleuve illustrait le principe que la nature fonctionne de manière autonome, selon des règles établies à l’avance.
En revanche, le peuple juif venait de la terre d’Israël où la nature nécessitait de lever les yeux vers le ciel. L’agriculteur termine la préparation de la terre pour la croissance puis regarde vers le haut et supplie pour la pluie. Tous ses efforts ne serviront à rien sans la bénédiction humide qui descend du D.ieu des cieux et de la terre.
C’est là que se déroula la confrontation entre Moïse et Pharaon. Alors que Moïse proclame « L’Éternel m’a envoyé », Pharaon se moque de lui : « Je ne connais pas l’Éternel » ; je me débrouille très bien sans la main de D.ieu, car la nature m’a béni de tout. Lorsque Moïse élève le niveau des menaces contre l’Égypte, Pharaon regarde vers le fleuve et puise sa force. Le fleuve sera toujours là pour nous, pour propulser la puissance invincible.
Pharaon approfondit la guerre contre la foi d’Israël, quand il cherche à noyer les bébés dans le fleuve, et en fait à noyer la perspective de foi dans les eaux magnifiques de la nature.
La seule qui crut En face, une femme sort pour briser la conception pharaonique. Yocheved place Moïse dans les eaux du fleuve précisément, pour enseigner que la nature n’est qu’un outil de travail dans les mains du Créateur. La nature ne crée rien, mais sert d’exécutant de ce que D.ieu a décrété pour elle. Donc si D.ieu le veut – le Nil sera l’espace de sauvetage du libérateur d’Israël.
C’est exactement à ce moment que la fille de Pharaon vient se baigner dans le fleuve et voit un miracle incroyable : les eaux sont semées de corps de malheureux bébés, et une seule arche flotte paisiblement avec un bébé hébreu vivant. Un enfant seul contre l’empire.
La femme sage comprend tout : l’enfant vaincra la puissance. Il révélera au monde entier l’essence de la nature, dans laquelle est ‘immergée’ et cachée la main de D.ieu.
Elle l’appelle ‘Moïse’, au nom verbal, et non ‘Mashoui’ ou ‘Nimshé’. Car Moïse ‘tirera’ le monde entier de l’exil du fleuve et prouvera que « Ce n’est ni par la force ni par la puissance, mais par Mon esprit, dit l’Éternel des armées ».