La Délivrance est au centre de l’enseignement du Rabbi, qu’il s’agisse de ses discours ‘hassidiques ou bien des nombreux écrits qu’il adresse à tous ceux qui sollicitent son conseil et sa bénédiction. Dans tous les cas la Délivrance transparaît dans les pensées les paroles et les actes du Rabbi.

Dans le Dvar Mal’hout sur les Parachiot A’hareï-Kédochim le Rabbi nous enseigne la signification profonde du mot ‘Guéoulah’.

Les mot Guéoulah : la Délivrance et le mot Gola : l’Exil, sont tous les deux constitués par les mêmes lettres, à l’exception de la lettre Aleph que possède le mot Guéoulah mais qui est absent du mot Gola. Aussi, le Rabbi nous enseigne que de même que le mot Gola constitue une partie du mot Guéoulah de même l’Exil constitue une partie de la Délivrance.

En effet, dans le Dvar Mal’hout (Tazria-Metsora) le Rabbi déclare que ‘la racine de l’obscurité est plus élevée que la lumière’. En d’autres termes, l’obscurité de l’exil peut devenir partie intégrante de la Délivrance et notre mission dans ce cas consiste simplement à lever le voile de l’obscurité de l’Exil afin de révéler le divin qu’il cache à nos yeux dans tous les sujets de cet Exil.

Le mot Délivrance désigne l’objectif de notre mission qui consiste à délivrer le divin qui se cache dans l’obscurité et c’est donc pour cela que le Rabbi souligne que le mot Gola fait partie du mot Guéoulah car finalement l’obscurité de ce monde ne contredit, ni ne s’oppose, à la Délivrance finale.
Le Rabbi nous explique donc que si l’on ajoute la lettre Aleph, la première lettre de Aloupho chel Olam : Maître du monde, au mot Gola (l’obscurité de l’exil) on obtient le mot Guéoulah.

Il est écrit dans la Paracha Kédochim (19, 17, 18) que nous lirons ce Chabbat : ‘Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur…Tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Hillel l’Ancien disait à propos de l’accomplissement de ce commandement divin : ‘Là est toute la Torah, le reste n’est que commentaire’ (Chabbat, 31a).

Tous les Maîtres de la ‘Hassidout depuis le Baal Chem Tov ont donné jusqu’à leur dernière goutte de sang’ (d’après l’expression du Rabbi Rayats) pour enseigner l’importance de ce Commandement. L’enseignement du Rabbi au sujet de ce Commandement s’inscrit dans cette lignée sacrée car le Rabbi nous enseigne le moyen d’atteindre les plus hauts niveaux de cette Mitsvah.

Dans le chapitre 32 du livre du Tanya (’32’ comme la valeur numérique du mot hébreu Lev : le Cœur) l’Admour Hazaken nous enseigne que le moyen d’accomplir la Mitsvah d’aimer son prochain consiste à réparer le regard que l’on porte sur lui de manière à faire abstraction du mal qui est en lui et de ne considérer que le bien de son âme divine. Aussi, l’Admour Hazaken écrit dans ce chapitre que ‘l’on doit éveiller de la compassion pour l’âme divine, car elle est captive du mal…La compassion détruit la haine et suscite l’amour’.

L’âme animale (le corps) nous pousse sans cesse à assouvir des désirs grossiers et dénués de divin et l’Admour Hazaken préconise de ‘regarder notre propre corps avec dédain et mépris, et ne trouver de satisfaction que dans la joie de l’âme’. ‘Regarder notre propre corps avec dédain et mépris’ implique de réaliser la bassesse de nos pensées de nos paroles et de nos actes lorsque ceux-ci ne fondent pas à la Volonté du Saint béni soit-Il et ‘ne trouver de satisfaction que dans la joie de l’âme’ signifie qu’un Juif ne connaît la joie véritable que lorsqu’il parvient à libérer son âme divine, laquelle désire D.ieu, de l’obscurité du corps et de l’âme animale.

L’Admour Hazaken enseigne alors que ‘regarder son corps avec mépris et ne trouver de satisfaction que dans la joie de l’âme’ est ‘un moyen direct et facile d’atteindre l’accomplissement du Commandement : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’.

‘Mépriser le corps’ d’un autre Juif signifie que l’on méprise le mauvais penchant de l’autre, c’est-à-dire que l’on ne porte pas attention à son mauvais penchant et que l’on porte toute notre attention et notre regard sur le fait que ce Juif possède une âme divine.

C’est ce regard qui va éveiller notre amour pour ce Juif. C’est grâce à ce regard que l’on va ‘trouver de la satisfaction et de l’amour dans la joie de l’âme’.

Cet enseignement de l’Admour Hazaken est essentiel car il nous fait réaliser que les Juifs ont Le même Père, et c’est pourquoi ‘ils sont appelés de vrais frères en vertu du fait que leurs âmes ont la même source, en un D.ieu unique’.

Cependant même si les Juifs sont unis par leurs âmes, il n’en demeure pas moins qu’ils sont ‘séparés par leur corps’. Nous ne sommes appelés frères que par notre âme mais non pas par notre corps, ainsi qu’il est écrit : ‘séparés par leur corps’.

Le Rabbi décrit alors un niveau encore plus élevé car selon l’enseignement du Rabbi il est également possible d’aimer le ‘corps’ de l’autre, c’est à dire d’aimer ce qui nous sépare de lui (l’âme animale et le mauvais penchant).

Dans son discours intitulé Vé Ata Tetsavé le Rabbi explique que le niveau de Yé’hida désigne l’âme telle que celle-ci est dans ‘le cerveau de son Père’ Yé’hida est l’essence de l’âme et elle fait Un avec l’essence divine.

Lorsque la lumière divine de l’essence de l’âme se révèle dans le corps elle s’unit avec toutes les forces de l’âme qui s’habillent dans le corps (l’intellect et les sentiments) et cela a pour effet d’élever ces forces : de transformer l’obscurité du corps et de l’âme animale. Dans ce cas, il devient possible d’aimer un juif sans que ‘le corps nous sépare’.

Lorsque nous dévoilons en nous-même la force de Yé’hida, nous voyons chaque chose telle quelle est à sa racine. Nous ne voyons plus le mauvais penchant un instrument du mal mais nous le voyons tel qu’il est à sa racine, c’est à dire comme un serviteur du Saint béni soit-il : capable lui-aussi d’accomplir Sa Volonté. De la même façon nous porterons un regard nouveau sur l’âme animale. Cet œil nouveau c’est le regard du Tsaddik. C’est le regard du Rabbi face à toutes les âmes d’Israël.

La force du Rabbi est de voir le corps de l’autre, non plus ‘avec dédain et mépris’, mais de le voir et de le considérer tel qu’il est à sa racine dans la Pensée de D.ieu : l’écrin, un réceptacle qui contient une perle : l’âme.

Ce niveau de l’amour du prochain peut être atteint par chaque Juif, quand le Rabbi révèle la lumière de l’essence de son âme et que celle-ci s’unit à son regard et à sa perception. Dans ce cas la force de l’essence de l’âme représente la lettre Aleph qui comme il a été expliqué est la première lettre de Aloupho chel Olam : Maître du monde, que l’on ajoute au mot Gola lequel représente dans ce cas l’obscurité du corps et de l’âme animale, pour obtenir enfin le mot Guéoulah : la Délivrance du corps de tout ce qui l’empêche ‘d’aimer son prochain comme soi-même’.

Ce juif parvient alors à l’Essence des choses, il ne voit plus de différences entre le corps et l’âme car ceux-ci sont égaux dans ‘le cerveau du Père’. Ainsi, l’amour du prochain tel qu’il est défini par le Rabbi a ceci d’exceptionnel, que nous pouvons parvenir à être encore plus que des frères. En effet, frères désigne les âmes qui ont déjà été créées :’la goutte qui provient du cerveau du Père’, mais quand ces âmes sont encore dans le cerveau du Père, conformément à l’expression du Rabbi : ‘l’essence de l’âme est enracinée dans l’Essence divine’ il s’agit du niveau de l’Essence laquelle est indivisible.

Ainsi, c’est par notre attachement au Rabbi que nous parviendrons à ne plus être divisés les uns les autres par le corps et à aimer chacun comme nous-mêmes et à provoquer ainsi notre propre Délivrance et la Délivrance finale de tout le peuple d’Israël, avec le dévoilement de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide d’Hachem.