L’abondance de fêtes qui caractérise le mois de Tichri nous décrit en filigrane toute l’architecture de la nature humaine.

 

Globalement, l’homme s’exprime sur trois registres : la pensée, les sentiments et l’action. On retrouve ces trois modes d’expression avec les fêtes que nous vivons ces jours ci. Il y a d’abord, Roch Hachana et Yom Kippour qui invitent l’homme à la réflexion pour comprendre à la fois la grandeur de D.ieu et l’importance de la mission qui lui a été confiée sur terre.

C’est la tête qui est le siège de ce travail intellectuel. Mais l’homme ne doit pas seulement réfléchir. Son cœur exprime des sentiments qui doivent accompagner les idées : le cœur doit, en quelque sorte, enflammer la réflexion.

Nous avons ici la seconde étape des fêtes avec les végétaux de Souccoth (toit de la Soucca et les quatre espèces du Loulav) qui ressemblent aux sentiments.

Quel est le point commun entre les végétaux et les sentiments ? C’est le changement. Ainsi, les feuilles, les racines, les légumes et les fruits changent de couleur, de taille et de forme selon les saisons de l’année comme les sentiments qui peuvent varier, en un instant, en fonction des situations de la vie.

Puis quand se termine Souccoth, les pieds vont jouer un rôle déterminant parce qu’ils vont sauter dans tous les sens pour exprimer la joie d’être Juif, lors de Sim’hath Thora. C’est l’action, mais par n’importe quelle action puisqu’elle sera l’aboutissement d’une réflexion et d’un flot de sentiments travaillés et affinés.

La naissance de la délivrance est construite sur le même modèle. La première génération, qui suivit le don de la Thora, se distinguait par ses grandes connaissances en Thora. Jusqu’à l’époque de la Michna des Maîtres prestigieux éclairèrent le peuple juif (référence à la tête).

Puis l’exil commença, entraînant Israël dans le désert des nations (référence aux sentiments, variés et confus). C’est là que commença, à proprement parler, la sanctification de la matière par la présence du peuple juif sur des terres étrangères, bien souvent hostiles.

Aujourd’hui, comme le Rabbi l’a maintes fois expliqué, l’œuvre de purification de la matière est terminée. Notre génération est celle des pieds, comme ceux de Sim’hath Thora. Le Talmud lui donne le nom de l’époque « des talons de Machia’h » car son travail essentiel consiste à traduire concrètement toute la sagesse de la Thora accumulée depuis des dizaines de siècles.

Comme les pieds qui transportent un corps et une tête pour exporter la Tora vers d’autres lieux. En la diffusant autour de nous, on prépare le monde à accueillir le Libérateur, notre Juste Machia’h qui amènera le monde entier à la connaissance de D.ieu.