(Pour la réussite spirituelle et matérielle du Rav Gabriel Beckouche et de son épouse Ménouha-Ra’hel, ainsi que la réussite matérielle et spirituelle de Aziza bat Sultana)
‘L’huile ou ‘l’Essence de la force de Vie’ :
Conformément au principe selon lequel ‘la profondeur attire la profondeur’, c’est en dévoilant nos forces les plus profondes que nous dévoilons le désir de D.ieu d’être Roi, et ce désir atteindra la perfection au moment du dévoilement de notre Juste Machia’h.
Dévoiler nos forces les plus élevées et les plus cachées consiste à dévoiler la partie la plus profonde de notre âme : l’Essence de l’âme. Dans son discours intitulé ‘Vé Atah Tetsaveh’ le Rabbi explique que les enfants d’Israël devaient extraire de ‘l’huile pure d’olives concassées’ et ils devaient ensuite apporter cette huile pure à Moché pour allumer la Ménorah du Beït-ha-Mikdache. De manière profonde, l’action d’extraire l’huile cachée à l’intérieur de l’olive ressemble au dévoilement de forces dont on ne soupçonne pas l’existence avant même de les dévoiler. ‘L’huile’ fait donc allusion à la force de la lumière qui jaillit de l’Essence de l’âme et qui imprègne toutes les forces de l’âme et il en va de même pour la ‘Hassidout que l’on définit comme étant ‘l’huile de la Torah’ car elle imprègne et illumine tous les niveaux de la Torah.
Dans le Livre ‘Iniana chel Torat-Ha-‘Hassidout’ (chapitre 7) le Rabbi définit la ‘Hassidout comme ‘l’Essence de la force de Vie’ et c’est pour cela que la ‘Hassidout est comparée à l’huile qui représente ‘le Secret des Secrets’. Le Rabbi tient alors les propos suivants :
‘L’Huile symbolise l’Essence la plus affinée de chaque chose. Aussi possède-t-Elle les deux caractéristiques suivantes : d’un côté elle est distincte de toute chose (car si elle devait s’apparenter à un objet particulier, elle perdrait son caractère ‘d’Essence de chaque chose’), et du fait qu’elle est ‘Essence’, elle se doit de pénétrer, et d’être présente en chaque chose, parce que l’Essence est par définition omniprésente. D’un côté, l’huile ne se mélange à aucun liquide, et d’un autre, elle pénètre dans toutes les matières. C’est ainsi que la ‘Hassidout est comparée à l’huile car elle possède ces deux propriétés, par sa qualité d’Essence elle ne se confond avec rien d’autre, car elle constitue la teneur même de la force de Vie, par-delà tout rayonnement et toute émanation. D’un autre côté, Elle Se diffuse en chaque chose et imprègne tout’.
De même que la ‘Hassidout est ‘Essence’ et qu’Elle est comparée à l’huile, l’Essence de l’âme Juive est également comparée à l’huile. Dévoiler la lumière qui émane de l’Essence de l’âme dans notre intellect, nos sentiments et nos actions, consiste à appliquer les enseignements du Rabbi dans son discours intitulé ‘Vé Atah Tetsaveh’, selon lequel la lumière qui émane de l’Essence de l’âme est obtenue par l’action d’extraire de ‘l’huile pure d’olives concassées’, que l’on doit ensuite apporter à Moché, pour allumer la Ménorah du Beït-ha-Mikdache.
La tradition ancestrale pour fabriquer de l’huile d’olives est d’utiliser des meules en pierre qui permettent de broyer totalement les olives, mais on peut aussi utiliser un maillet pour écraser les olives jusqu’à ce qu’elles forment une pâte luisante. On ajoute peu à peu de l’eau à cette pâte, et tout en mélangeant on voit apparaitre en surface de petites perles d’huile (c’est ce que l’on appelle le pressurage). Puis on mélange à nouveau avec une cuillère afin de permettre aux petites perles de se détacher de la pâte et commencent à former les prémices de l’huile d’olives.
De manière profonde, l’action de broyer des olives pour en extraire l’huile reflète l’action ‘d’extraire’ la lumière qui émane de la partie la plus profonde de l’âme. En effet, au chapitre 9 de son discours ‘Ve Atah Tetsaveh’, le Rabbi écrit que ‘par le fait d’avoir le cœur brisé d’être en exil on dévoile le Luminaire de l’âme (l’Essence de l’âme)’. ‘Dévoiler le Luminaire de l’âme’ c’est dévoiler la force du lien qui unit l’âme Juive à Son Créateur. Le Rabbi explique que ‘l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’ et cela a pour effet que l’âme désire D.ieu continuellement. C’est pourquoi le Rabbi déclare dans son discours que ‘le désir caché au plus profond du cœur de chaque Juif est le dévoilement de D.ieu’, car l’âme désire sans cesse recevoir des dévoilements divins. Cependant, dévoiler la force du lien qui unit l’âme à D.ieu implique d’atteindre la profondeur du cœur. L’exemple matériel d’une olive que brise pour en extraire son huile s’applique à l’action de briser le cœur pour libérer la lumière de l’amour le plus profond de l’âme pour D.ieu.
‘Le niveau de ‘Ye’hida de l’univers entier’ :
Dans son ouvrage intitulé ‘Iniana chel Torat-ha-‘Hassidout’ le Rabbi établit le rapport qui existe entre les différents niveaux de l’âme et les différents niveaux de la Torah. Ainsi, l’Essence de l’âme est définie comme étant un ‘Luminaire’ et les forces de l’âme des différents niveaux de l’âme (Néfech, Rouah, Néchamah, ‘Haya et Yé’hida) sont comme des ‘reflets de lumière’ qui émanent de ce ‘Luminaire’. De façon similaire, l’Essence de la Torah est définie comme étant un ‘Luminaire’, et les quatre degrés du ‘PaRDeS’ (le Pchat, le Rémez, le Drach et le Sod) qui correspondent aux quatre paliers d’interprétation de la Torah sont comme des reflets de lumière qui émanent de ce ‘Luminaire’.
De même que l’âme vitale de l’homme vivifie le corps, le souffle de D.ieu est ‘l’âme vitale’ qui vivifie l’univers tout entier.
L’âme vitale de l’univers est ‘le souffle de Sa bouche’ qui émane de la Séfira de Mal’hout et vivifie l’univers et tout ce qu’il contient. Cependant, l’âme vitale n’est qu’une émanation de l’Essence de l’âme de l’univers. Cela signifie que le monde ne perçoit à présent qu’un reflet de l’Essence de l’âme de l’univers. En effet, le niveau de Yé’hida de chaque âme constitue son point quintessentiel, et de la même façon Yé’hida constitue également la quintessence de tout le processus de création.
Au cinquième chapitre de ‘Iniana chel Torat ha ‘Hassidout’, le Rabbi définit ‘le niveau de ‘Ye’hida de l’univers entier’ comme la force de Vie qui transcende toutes les limites :
‘Cette force de Vie est illimitée au sens où elle est éternelle et n’est pas sujette aux mutations liées au temps, mais elle est également illimitée dans la teneur qu’elle véhicule. Elle n’est que perfection et absolu. Au temps présent, du fait que le monde ne perçoit qu’une émanation de l’Essence de Vie, la mort est présente car ce qui procède d’une émanation (contrairement à l’Essence) peut être sujet au changement jusqu’à cesser d’être ou être détruit. Aux temps futurs en revanche, c’est l’Essence de la Vie qui prévaudra, et l’Essence est immuable’.
Ainsi, le corps de l’homme reçoit sa vitalité de l’âme vitale qui n’est qu’un reflet de l’Essence de l’âme qui est enracinée dans l’Essence divine et de ce fait, comme l’explique le Rabbi, le corps ‘est sujet au changement (au vieillissement) jusqu’à cesser d’être ou être détruit’. Il en va de même pour le ‘corps’ de l’univers qui reçoit sa vitalité de l’âme vitale de l’univers (la Séfira de Mal’hout du monde d’Atsilout), et du fait que le monde ne perçoit qu’une émanation de l’Essence de Vie, la mort est présente car ce qui procède d’une émanation (contrairement à l’Essence) peut être sujet au changement jusqu’à cesser d’être ou être détruit.
Ce qui est vrai pour l’homme et pour l’univers est aussi vrai pour la Torah car les Sages ont déclaré que la Torah que nous possédons aujourd’hui est ‘bien peu de chose’ en comparaison à la Torah du Machia’h. Le mot hébreu que les Sages ont employé est celui de ‘Hével’. Ce mot revêt de nombreuses significations. Il peut désigner une ‘chose vaine’ ou ‘vide’, et peut aussi designer ‘le souffle de la bouche’.
‘Tu veux du feu ? Cherche le dans la cendre !’ :
L’Admour Hazaken écrit au début du chapitre 2 du Tanya que ‘la deuxième âme du Juif est véritablement une parcelle de D.ieu en haut, ainsi qu’il est écrit : ‘Et Il souffla dans ses narines un souffle de vie’, et ‘Tu as soufflé l’âme en moi’. Et il est écrit dans le Zohar : ‘Celui qui souffle, le fait du dedans de lui-même, c’est-à-dire du plus profond de lui-même, car c’est une part de sa vitalité la plus interne et la plus profonde que l’homme émet en soufflant avec force’.
A la lumière de cet extrait du Tanya nous pouvons expliquer la parole des Sages selon laquelle ‘la Torah que nous possédons aujourd’hui n’est que Hével (un léger souffle) en comparaison à la Torah du Machia’h’ de la manière suivante :
Il existe deux manières de souffler. Lorsque l’on parle il émane un souffle de la bouche, mais ce souffle est léger c’est à dire qu’il ne vient pas ‘du plus profond de nous-même’ et ne nous coûte aucun effort véritable. A l’opposé, lorsque l’on souffle dans un ballon, notre souffle vient ‘du dedans de nous-même’, du plus profond de nous-même’, et cela nous coûte un véritable effort. Ces exemples nous aident a comprendre la différence entre la Torah que nous étudions à présent et la Torah du Machia’h, La Torah d’aujourd’hui est telle le souffle qui sort de la bouche lorsque nous parlons, c’est à dire que Elle ne révèle pas toute sa profondeur. A l’opposé, la Torah du Machia’h est telle le souffle qui vient du plus profond du Divin, et insufflera aux enfants d’Israël ‘la vitalité la plus interne et la plus profonde’.
De la même façon, l’âme telle qu’elle se révèle dans le corps n’est qu’un léger souffle en comparaison à l’Essence de l’âme que le Rabbi nous enseigne à dévoiler. L’Essence de l’âme est telle ce souffle qui provient du plus profond de nous-même, et lorsqu’Elle Se dévoile, Elle insuffle à nos pensées, nos paroles et nos actes, ‘la vitalité la plus interne et la plus profonde’.
Certes, l’Admour Hazaken écrit que D.ieu ‘a soufflé l’âme en nous-mêmes du plus profond de lui-même, mais cela ne signifie pas que nous n’avons rien à faire pour dévoiler ce niveau supérieur.
Rabbi Moshé-Leïb de Sassov a un jour déclaré : ‘Tu veux du feu ? Cherche le dans la cendre !’
La Torah nous enseigne que les paroles que Moché adressa aux enfants d’Israël juste avant qu’ils n’entrent en Erets Israël sont inscrites dans le livre de Dévarim. Le Rabbi explique que ce Livre (le dernier des 5 livres de la Torah) prépare spirituellement le peuple Juif à l’action concrète de faire de la Terre d’Israël une demeure pour D.ieu.
Un parallèle peut être établi entre la génération de Moshé et notre génération attendu que nous nous apprêtons à entrer en Erets Israël avec le Machia’h.
Pendant le jour du Chabbat ‘Hazon, Hachem nous donne à voir ‘de loin’ le troisième Temple ; cependant c’est d’une vision ‘superficielle’ dont il s’agit, et pour comprendre ce que signifie ‘une vision superficielle’ il convient auparavant de comprendre la différence établie par le Rabbi entre les deux niveaux de l’âme divine : ‘Haya et Yé’hida.
Dans son discours intitulé : ‘Et tu ordonneras aux enfants d’Israël’, le Rabbi explique que ‘Haya est la partie de l’âme ‘qui est en-haut’, c’est-à-dire la partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps. Un juif croit en D.ieu car son âme ‘qui est en-haut’ voit le divin et ‘transmet’ sa vision à ‘l’âme qui est en bas’ (l’âme qui s’habille dans le corps), mais du fait que ‘Haya est la partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps, la vision du divin qu’elle nous transmet reste extérieure à nous-mêmes et ne nous touche que superficiellement, en conséquence notre foi en D.ieu qui en dépend ne peut être profonde.
Le second niveau, plus élevé, est Yé’hida, c’est ‘le ‘point’ de l’âme’ qui est enracinée véritablement dans l’Essence divine. ‘Yé’hida’, l’Essence de l’âme, possède la qualité de l’huile d’imbiber chaque chose, et elle détient donc le pouvoir d’éclairer profondément les forces de l’âme qui s’habillent dans le corps (l’intellect et les sentiments). Lorsque Yé’hida se révèle dans le corps notre foi en D.ieu devient alors intérieure et profonde.
A la lumière de ces enseignements du Rabbi nous comprenons que la vision du troisième Temple que nous recevons pendant le Chabbat ‘Hazon est superficielle, à l’exemple du niveau de ‘Haya, et que notre travail consiste à ce qu’elle nous imprègne de manière profonde, a l’exemple du dévoilement de Yé’hida.
Le Rabbi nous enseigne que Moché nourrit de émouna les enfants d’Israël. Le terme ‘nourrit’ est employé ici afin que nous comprenions que notre émouna doit devenir profonde et que c’est précisément par l’action de Moché que cela devient possible. De même que l’aliment que nous mangeons est assimilé par le corps, s’intègre au corps et devient une partie de lui. De la même façon, notre émouna doit être intérieure et profonde et non pas demeurer extérieure à nous-mêmes.
Le dévoilement de Yé’hida implique donc un travail de notre part. A ce sujet, l’Admour Haemtseï (Amreï Binah, 148) parle de l’importance de purifier notre corps et de faire totalement abstraction de toutes nos volontés afin de n’accomplir que la seule volonté de D.ieu. Il est évidemment essentiel de réaliser aussi à quel point notre attachement au Rabbi est important. De fait, la mission du Rabbi consiste à révéler l’Essence de l’âme de chaque Juif et grâce à l’influence que le Rabbi sur ceux qui sont profondément attachés à lui la vision que l’on reçoit ‘d’en-haut’ apparait toujours avec plus de clarté ; comme l’huile qui imbibe toutes choses, grâce au Rabbi cette vision imbibe nos pensées nos parole et nos actes avec toujours plus de force.
Du fait que nous ne voyons que l’aspect superficiel de la réalité, il est essentiel d’étudier la Torah du Rabbi afin de découvrir, ‘Voir’, la profondeur de l’existence, l’Essence de la Torah. Le Rabbi explique par exemple que le jour du 9 Av n’est pas, comme tout nous porte à le croire, le jour où le Temple a été détruit. L’apparente destruction du Temple cache en réalité quelque chose de bien plus élevé. En effet, Hachem n’a détruit le Temple que dans le but de le reconstruire, et contre toute attente le jour du 9 Av cache une lumière infinie.
L’anniversaire du Machiah :
Le Rabbi révèle cette lumière à travers une histoire qui est mentionnée dans le Talmud Yérouchalmi (2a, 5a), dans laquelle il est dit que le Machia’h est né le jour de la destruction (physique) du Temple de Jérusalem :
‘A son voisin qui l’interrogeait sur le fait qu’une vache meugla à deux reprises, un Juif répondit que le premier meuglement était dû à la destruction du Temple, et le second à la naissance du Machia’h’.
Le Machia’h est né le jour où le Temple fut détruit, et du fait que le Mazal d’une personne domine le jour de son anniversaire, le Rabbi nous enseigne que le jour du 9 Av est particulièrement propice à la venue du Machia’h. Aussi, du fait que la venue du Machia’h correspond au dévoilement de l’Essence divine, le Rabbi établit ici le rapport qui existe entre le jour du 9 Av qui tombe le jour du Chabbat, et le jour de Kippour.
Ces deux jours sont tous les deux liés au dévoilement de l’Essence divine et à celui de l’Essence de l’âme Juive, le niveau de ‘Yé’hida’. La ‘Hassidout nous enseigne que la prière de la ‘Neïla’ qui est la cinquième prière du jour de Kippour, entre la prière de Min’ha et la prière d’Arvith, correspond au dévoilement de l’Essence de l’âme, Yé’hida. Or, le Rabbi enseigne que le moment le plus propice à la venue du Machia’h, dans la journée du 9 Av qui tombe le Chabbat, se situe aussi entre la prière de Min’ha et celle d’Arvith (Ce moment correspond au commencement du Jeûne).
Notre service divin pendant le jour de Kippour s’accorde au dévoilement du plus haut niveau de l’âme : l’Essence de l’âme-Yé’hida. Il apparaît clairement en ce jour ‘qu’un Juif fait Un avec le Saint béni soit-Il, chaque jour, tout au long de l’année, à chaque instant, et dans chaque endroit’.
D’après l’enseignement du Rabbi le dévoilement de Yé’hida correspond au travail de ‘la Téchouva supérieure’ laquelle doit être réalisée ‘dans une grande et profonde joie’. C’est pourquoi ‘la Téchouva supérieure’ est liée aux secondes Tables qui furent données par Moché le jour de Kippour.
A la lumière de ce qui vient d’être dit, nous pouvons comprendre la déclaration des Sages selon laquelle ‘Il n’y a pas eu de meilleurs jours pour Israël, que le 15 du mois de Av et le jour de Kippour’, et entrevoir un tant soit peu de la lumière cachée de la destruction du Temple. Nous pouvons comprendre que les cendres du Temple cachent en réalité le feu de la Délivrance finale. We want Machia’h now !