Pour l’élévation de l’âme de Tsiporah bat Esther

 

Il est possible d’établir un lien entre l’enseignement du Rabbi sur la Paracha Ki Tètsé qui est basé sur le verset ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’ et l’enseignement de l’Admour Hazaken sur le fait que ‘dans les temps futurs L’Eternel fera sortir le soleil de son étui’.

‘Le soleil sortira de son étui’ est une allusion au fait que dans les temps messianiques, l’Eternel dévoilera Son Essence, symbolisée par la lumière du ‘soleil’ : ‘Havayeh’, qui pour l’instant est cachée par un ‘étui’ : ‘Elokim’, lequel masque l’Essence divine et ne laisse pour lumière à la Création qu’un mince reflet, au moyen duquel l’homme ne peut absolument pas ressentir la Présence divine.

Aussi, la déclaration du Tanya selon laquelle ‘Havayeh Elokim est un soleil et un bouclier’ exprime la dissimulation (le Tsimtsoum) : ‘Elokim’, ‘le bouclier’, de la lumière infinie de D.ieu : ‘Havayeh’.

Ce principe s’applique également à notre âme, car ce n’est que dans les temps futurs que l’Essence de l’âme ‘sortira de son étui’ ; c’est à dire que la force de l’Essence de l’âme Juive illuminera notre être tout entier.

Dans le Dvar Ma’hout sur la Paracha ‘Ki Tetsé’, le Rabbi rapporte le récit du Midrache dans lequel il est rapporté que L’Eternel s’adressa aux âmes des Justes d’Israël et leur demanda s’il fallait oui ou non créer le monde.

A travers ce Midrache, le Rabbi met en valeur le fait que l’âme d’Israël est ‘une parcelle véritable de divinité d’En-haut’ qui est au-delà de ce monde.
De ce fait, notre âme est une arme redoutable dans le combat de D.ieu que nous menons car elle précède toute la Création. Dans ce cas et sans aucun doute tout au long de notre mission dans ce monde, c’est la Création elle-même qui doit être impressionnée par nous-mêmes, mais jamais le contraire.

Aussi, lorsque ‘nous sortons en guerre contre notre ennemi’ comme il est mentionné dans notre Paracha, c’est-à-dire lorsque nous devons affronter toutes sortes de difficultés dans notre mission de faire de ce monde matériel une demeure pour D.ieu, nous devons avoir conscience du fait que nous possédons les moyens de soumettre ce monde à notre volonté qui se fond en celle de D.ieu.

En effet, il est dit (Tanya) : ‘D.ieu se trouve à la droite du pauvre’, c’est-à-dire qu’Il a donné à notre âme divine (‘le pauvre’), tous les pouvoirs pour vaincre le mal qui se trouve de ‘l’autre côté de la Sainteté’ dans ce monde et en nous-mêmes.

En fait, le Rabbi nous enseigne ici qu’un Juif détient le moyen de dominer ce monde, et de dominer sa nature qui le pousse vers le mal, en éveillant la force de l’Essence divine afin que celle-ci se révèle dans les forces de son âme, et en particulier dans ses actes. De fait, comme le Rabbi l’a enseigné, à de nombreuses reprises ‘l’Essence de l’âme d’un Juif est enracinée dans l’Essence divine’ et dans ce cas, si ce Juif parvient à dévoiler ce niveau supérieur, rien ne pourra alors s’opposer à lui, de la même façon que rien ne peut s’opposer à D.ieu.

L’Essence de l’âme Juive est au centre des discours du Rabbi car c’est en la dévoilant dans nos actes que l’on parvient à susciter le désir divin de provoquer la venue de notre Juste Machia’h. Il est donc essentiel de s’attacher à tous les enseignements que le Rabbi délivre au sujet de l’Essence de l’âme, et de manière plus générale aux sujets du Machia’h et de la Guéoula.

Il existe une très belle image du Tséma’h Tsédek au sujet de l’âme (Séfer ha Likoutim, lettre Youde, ‘Yonah’). Le Tséma’h Tsédek citant le verset du ‘Cantique des Cantiques’ (2, 14) : ‘Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher’.

Le Tséma’h Tsédek explique que le nom du prophète Yona, qui fut jeté à la mer et englouti par un énorme poisson, est une allusion à l’âme divine. La signification de l’image de Yona, qui adressa à l’Eternel une prière du fond des entrailles de cet énorme poisson (comparable à un ‘étui’) évoque donc l’âme divine prisonnière du corps et de l’âme animale, contre lesquels elle doit mener un combat incessant pour imposer sa volonté.

Par ailleurs, la Paracha ‘Ki Tètsé’ fait aussi allusion à la descente de l’âme dans le corps, et le verset ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’ met l’accent sur le fait qu’un juif doit mener une véritable guerre face au mauvais penchant.

Cependant le Rabbi donne une explication beaucoup plus profonde de ce verset : ‘Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi’ :
Les termes ‘tu sortiras’ évoquent l’endroit d’où provient l’âme, sa source première. Cet ‘endroit’ désigne en fait l’Essence divine qui ne fait qu’Un avec l’Ame, ainsi qu’il est dit dans le saint Zohar : ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’un’.

Comme il a été dit précédemment, l’âme d’Israël précède toute la Création (puisqu’avant la Création du monde, D.ieu demanda aux âmes des Justes d’Israël si oui ou non Il devait créer le monde).

Le Rabbi nous enseigne donc que du fait que l’âme Juive a précédé le monde, un Juif ne doit jamais être impressionné par le monde. Bien au contraire sa mission consiste à mener le combat de D.ieu en faisant apparaître aux yeux de l’Ennemi la Lumière de l’Endroit divin d’où provient son Ame.
En d’autres termes, sa mission consiste à dévoiler l’Essence de D.ieu, et peu importe l’endroit où la situation dans lesquels il se trouve car c’est précisément dans les profondeurs de l’abîme de ce monde, qu’un Juif doit faire une demeure pour l’Essence divine. De fait, même l’âme animale doit devenir une demeure pour l’Essence divine, pas moins que cela.

Dans les temps futurs l’âme, qui est pour l’instant comme une colombe ‘nichée dans les fentes du rocher’ sortira finalement de son étui, de son exil. C’est peut-être pour cela qu’il est dit que ‘le Machia’h voit entre les fentes des murs’. Le Roi Machia’h est l’Essence de l’âme d’Israël, laquelle est à présent ‘cachée entre les fentes’, confinée dans un ‘étui’. Ainsi, ‘Machia’h voit entre les fentes des murs’ signifie peut-être aussi qu’il observe la profondeur de l’âme de chaque enfant d’Israël et il s’attache à la dévoiler.

Aussi, c’est par notre attachement au Rabbi que l’on peut dévoiler l’Essence de notre âme afin que celle-ci ‘sorte en guerre contre l’ennemi’, c’est à dire afin que celle-ci transforme l’âme animale et illumine le corps (comme pour les Tsadikim), c’est à dire tout ce qui s’oppose à la révélation de l’Essence divine et au dévoilement du Machia’h.

Par ailleurs il est intéressant de remarquer que juste après le verset ‘Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher’, il est écrit (verset 16) : ‘Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi’.

Ce verset contient en effet les initiales du mot : ‘Elloul’ qui est le mois de la Téchouva et du retour vers D.ieu. De fait, l’âme est comparable au vol de cet oiseau au départ ‘niché dans les fentes du rocher’ et qui finit par s’élever dans le ciel, comme l’âme qui désire retourner vers sa source divine, ou comme le son du Choffar qui crie de toutes ses forces le désir d’Israël du dévoilement de D.ieu, du Machiah et du troisième Temple, dès-a-présent avec l’aide de D.ieu. Machia’h maintenant !