‘Le Rabbi Rayats ne redescendit pas immédiatement de la montagne… ‘

Une certaine année, pendant les jours qui suivirent le Jour de Chavouot, le Rabbi Rayats s’isola et ne reçut personne comme il en avait l’habitude. Certains s’interrogeaient sur le comportement du Rabbi mais après quelques jours le Rabbi précédent repris ses anciennes habitudes. A une personne qui interrogea le Rabbi en lui demandant la raison de cet isolement soudain, le Rabbi répondit que depuis le jour de Chavouot il se trouvait sur la montagne et venait seulement de redescendre…

L’attachement du Rabbi a la Torah de D.ieu s’exprime dans ses pensées ses paroles et ses actes, et à l’évidence dans ses écrits. Le Rabbi Rayats a de qui tenir, son père, le Rabbi Rachab, lui écrivit pour le jour de sa Bar-Mitsvah un discours ‘Hassidique qu’il appela un ‘baiser ‘Hassidique’. En fait, le Rabbi Rachab a décrit ce Discours comme un ‘baiser’ car son intention fut de faire pénétrer dans les mots matériels et limites de son Discours une Sagesse et des sentiments qui sont abstraits et illimités. L’Admour Hazaken a écrit qu’un Tsaddik ‘unit les mondes entre-eux’, et cela s’accorde à l’attitude du Rabbi Rachab, celle de son fils ou encore celle de tous les Maîtres de la ‘Hassidout ‘Habad, d’unir un texte fait de mots avec la lumiere d’Or-ein-sof, l’aptitude d’introduire dans leurs Maamarim (Discours ‘Hassidiques) la lumière de la Sagesse divine et des sentiments divins.

Un ‘baiser ‘Hassidique’ ne s’exprime pas seulement au moyen des mots d’un Discours ‘Hassidique. Il peut s’exprimer par tous les moyens. Chaque pensée chaque parole chaque action peut devenir un ‘baiser ‘Hassidique’ à partir du moment où notre intention est de provoquer la Délivrance et que pour cela nous dévoilons la force du plus haut niveau de notre âme. Le Rabbi a expliqué que dans les temps futurs D.ieu ne nous ordonneras pas, comme c’est le cas aujourd’hui d’accomplir Ses Commandements. Le terme de ‘Mitsvah’ signifie ‘ordre’, mais pendant la Délivrance nous n’aurons plus besoin d’être ordonnés. Nous accomplirons alors la Volonté de D.ieu naturellement car à ce moment-là nous ne ferons plus qu’Un avec D.ieu et n’aurons plus besoin de recevoir d’ordres de Lui du fait que notre volonté sera fondue dans la Sienne.

Ainsi, chaque situation de notre vie est l’occasion de donner un ‘baiser ‘Hassidique’, par la pensée, comme le fait de méditer à un Discours ‘Hassidique du Rabbi, par la parole et par l’action qui naissent de cette pensée, on parvient à faire don de nous-mêmes c’est à dire à donner un ‘baiser ‘Hassidique’ dont la force est d’éveiller l’amour de celui qui le reçoit et l’amour de notre Père qui est dans le ciel.

Lorsque le Rabbi nous incite à demander le dévoilement du Machia’h en criant du plus profond de nous-mêmes ‘jusqu’à-quand ?’, nous devons forcément nous demander de quelle manière crier car en réalité même ce cri doit être tel un ‘baiser Hassidique’. C’est à dire qu’il doit provenir de la profondeur de notre cœur. Sommes-nous parvenus à l’exemple du Rabbi à introduire dans notre service divin cette lumière infinie qui a le pouvoir de donner à nos pensées nos paroles et nos actions la dimension d’un ‘baiser ‘Hassidique’ ?

Il est écrit (Béréchit, 1, 1, 2) : ‘Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme et l’Esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux’.

Le Midrache déclare que ‘l’Esprit de D.ieu’ désigne l’esprit du Machia’h. Ainsi, la lecture de ce premier verset de la Torah nous permet de comprendre que le monde est ‘informe et vide’ car l’Esprit du Machia’h ne fait que ‘planer au-dessus du monde’. En d’autres termes, la terre est ‘informe et vide’ car ‘l’autorisation ne nous a pas été donnée de voir la Parole divine qui anime chaque être et chaque créature’ (Livre du Tanya).

‘Vide’ signifie ici ‘vide de sens’. Tant que l’esprit du Machia’h ne fait que planer au-dessus de la terre tout est vide de sens. Ce n’est qu’avec le dévoilement du Machia’h et de la Torah ‘Hadacha que la terre ne sera plus ‘vide’ car ‘l’Esprit de D.ieu’ ne planera plus au-dessus de nous-mêmes mais au contraire, Il Se dévoilera dans la Création tout entière. C’est pourquoi nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour attirer et dévoiler ici-même l’Esprit du Machia’h.

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Béar-Be’houkotai, le Rabbi explique les raisons pour lesquelles la Torah a été donnée dans un désert. Parmi ces raisons le Rabbi explique que le désert est un endroit qui n’a rien à voir avec l’homme. Personne n’habite dans le désert, c’est un endroit isolé, ‘en-dehors’ du monde. De la même façon, la Torah vient de la pensée du Saint béni soit-Il, elle est au-delà du monde, ‘en dehors du monde’.

Le Zohar déclare cependant que ‘l’Eternel Israël et la Torah ne font qu’Un’, aussi, bien que ‘la Torah fait Un avec D.ieu’, elle ‘fait aussi Un avec Israël’. Depuis le don de la Torah la possibilité est donnée à chaque Juif de faire de lui-même et de ce monde une demeure pour D.ieu. Depuis le don de la Torah, ‘l’Esprit de D.ieu’ ne fait plus que ‘planer plus au-dessus de ce monde’ car la possibilité nous a été donnée de L’attirer dans tous les sujets de notre existence.

Le Rabbi souligne dans le Dvar Mal’hout que ‘le désert que tout le monde piétine et qui ne se plaint jamais’ exprime l’humilité et la soumission, qui sont des qualités essentielles pour recevoir la Torah de manière profonde.

L’intention du don de la Torah fut d’unir les mondes supérieurs à ce monde inférieur, ‘les mondes supérieurs descendirent dans les mondes inférieurs, et les mondes inférieurs s’élevèrent vers les mondes supérieurs’.

Le Rabbi explique que le lien entre les mondes supérieurs et les mondes inférieurs n’est véritable, non pas lorsque le niveau supérieur ‘descend de sa supériorité’ pour s’unir au niveau inférieur mais ‘lorsque le niveau supérieur tel qu’il est dans toute sa supériorité s’unit au niveau inférieur tel que celui-ci se trouve dans toute son infériorité’.

Aussi, le Rabbi nous enseigne que ce lien, entre le supérieur et l’inférieur, est réalisé au moyen du compte de l’Omer. Bien que l’Eternel Se soit révélé aux enfants d’Israël lors de la sortie d’Egypte ce n’est qu’au lendemain de Pessa’h que commença le travail d’attirer et de dévoiler de manière profonde l’Essence divine dans ce monde matériel.

Tous les contenus de tous les enseignements du Dvar Mal’hout ont pour unique but de nous donner les moyens de dévoiler l’Essence divine. En ce sens, l’enseignement du Rabbi ne doit plus ‘planer au-dessus de nous’ mais pénétrer au plus profond de toutes nos pensées de toutes nos paroles et de tous nos actes.

Le Rabbi met toujours en évidence la comparaison de la ‘Hassidout avec l’huile dont le pouvoir est de pénétrer dans toutes les matières, même les plus résistantes. De fait, la ‘Hassidout est l’Essence de la Torah et elle possède la force d’imprégner nos pensées nos paroles et nos actes de manière profonde, et dans ce cas de réveiller le désir de D.ieu de résider dans ce monde, avec le dévoilement du Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.