(Pour la santé, la réussite spirituelle et matérielle de Liba Bat Esther, à l’occasion de son anniversaire le 48ème jour de l’Omer)

 

Dans son commentaire du verset ‘D.ieu acheva le septième jour…’ (Béréchit, 2, 2) Rachi écrit que ‘le sixième jour de la Création ‘toutes les œuvres sont en suspend et se tiennent jusqu’au sixième jour du mois de Sivan : le don de la Torah’.

Cette image d’un monde ‘suspendu’ exprime l’idée que la Création n’aboutit véritablement à sa perfection que le jour ou la Torah fut donnée à Israël. Cela s’accorde d’ailleurs à cette autre explication que nous donne Rachi dans la suite de son commentaire : ‘lorsqu’Israël accepta la Torah toutes les œuvres de la Création furent consolidées et l’on considéra que le monde avait été créé à ce moment-la’.

Le Rabbi, dans le ‘Dvar Mal’hout’ sur la Paracha ‘Bamidbar’, rapporte ce commentaire de Rachi afin d’expliquer que le Chabbat, qui fut créé le septième jour, et le don de la Torah ont ceci en commun qu’ils apportèrent le repos et la paix dans le monde. Plus précisément, le Rabbi nous enseigne que la perfection du repos fut atteinte véritablement le jour du don de la Torah.

Ce ‘monde en suspend’ qui dut attendre le jour du don de la Torah, pour connaître enfin un repos véritable, est par ailleurs évoqué au tout début de la Torah (Béréchit, 2, 2) : ‘Or, la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme et l’Esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux’.

Le ‘Midrache Rabba’ déclare que ‘l’Esprit de D.ieu’ désigne ici le Machia’h. De ce fait, il apparaît avec clarté que ‘la terre était informe et vide et les ténèbres étaient sur la surface des eaux’ car ‘l’esprit du Machia’h ne faisait que planer sur la surface des eaux’.

C’est donc la même idée que Rachi exprime, lorsqu’il explique que le sixième jour toute la Création fut ‘en suspend’ jusqu’au jour du don de la Torah.

Le Rabbi donne dans le ‘Dvar Malhout’ la signification du ‘repos’. Le repos est lié à la connaissance de D.ieu, ainsi que dit le Rabbi : le repos n’est apparu que lorsque D.ieu a dévoilé à toute la Création la raison de son existence. Cela se produisit le septième jour, le jour du Chabbat, et ce dévoilement atteignit sa perfection le jour du don de la Torah.

Par le don de la Torah, L’Eternel dévoila Sa Volonté profonde, et tous les êtres de la Création connurent enfin un repos véritable. Car le repos vient de la connaissance de D.ieu, de Sa Volonté. Lorsque L’Eternel dévoila la Torah, tous les êtres connurent et ressentirent, le but pour lequel ils furent créés.

C’est cela la signification profonde du Chabbat et du don de la Torah. Le dévoilement de la Volonté de D.ieu, laquelle, lorsqu’elle est ressentie profondément, apporte le repos véritable de l’âme et du corps.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous comprenons que la perfection du repos ne sera atteinte que lors du don de la Torah nouvelle par l’intermediaire du Machia’h. En effet, la Torah qui fut donnée à Moché sur le Mont Sinaï représente la Volonté de D.ieu, dans sa dimension matérielle (la connaissance des Commandements divins dont la majorité est accomplie au moyen de la matière), alors que la Torah que nous enseignera le Machia’h représente la Volonté profonde de D.ieu.

Dès-lors, il est facile de concevoir que lors de la Délivrance finale, le peuple Juif et les peuples du monde, en découvrant la partie la plus intérieure de la Torah, la profondeur de la Volonté divine, connaîtront alors la perfection du repos.

Cependant, chaque Juif peut déjà goûter à la Volonté profonde de D.ieu. Chaque Chabbat il reçoit une âme supplémentaire, laquelle désigne ‘l’essence de l’âme Juive’ qui est ‘enracinée dans l’Essence divine’.

Ce don de D.ieu détient le pouvoir d’affiner les sens. Il donne à chaque Juif la possibilité de percevoir le divin qui se cache dans ce monde matériel.

Les Sages ont déclaré que ‘L’Eternel regarda dans la Torah avant de créer le monde’, et il nous est permis de dire que ‘L’Eternel regarda dans la ‘Hassidout avant de nous dévoiler Sa pensée.

Le Rabbi Rayats a écrit ‘qu’en révélant la profondeur, l’interiorité de la Torah et des Commandements, la ‘Hassidout met en éveil un sentiment divin dans le cœur fidèle du peuple d’Israël’.

A l’évidence nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éveiller ce ‘sentiment divin’ dans nos cœurs. Cependant, il ne suffit pas que ce sentiment ‘plane au-dessus des eaux’. C’est précisément par notre attachement au Rabbi, à ses enseignements, que nous pouvons parvenir à faire descendre ce ‘sentiment divin’ dans un acte tout aussi divin.

C’est en agissant en ce sens, que nous détenons la force d’éveiller le Désir de D.ieu de nous donner la Délivrance finale, et de nous dévoiler Sa pensée.

Le Rabbi Rayats a écrit que ‘L’Eternel étendit Sa sainte main et nous apporta la clarté par l’intermédiaire de notre Maître, le Baal Chem Tov et ses saints disciples, nos ancêtres et Maîtres. Ceux-ci révélèrent l’enseignement de la ‘Hassidout qui, au moyen de différentes explications, établit un lien entre la dimension cachée et la partie révélée de la Torah’.

A nouveau, ces paroles du Rabbi nous donnent l’occasion de réaliser l’importance de l’étude de la ‘Hassidout. Elle nous permet d’unir le monde caché avec ce monde matériel, d’unir la force infinie de la partie la plus profonde de notre âme, l’essence de l’âme, avec notre intellect, nos sentiments, et nos actions.

Enfin, le Rabbi Rayats écrit aussi : ‘La ‘Hassidout introduit lumière et clarté en toute chose. Elle souligne que toute créature, qu’elle soit végétale ou minérale, animale ou humaine, doit être considérée à travers la Parole de D.ieu qui l’anime, la conduit à l’existence, la fait vivre et se perpétuer’.

A la lumière de ces paroles du Rabbi Rayats, il nous est donné à comprendre qu’a l’exemple du Chabbat et du don de la Torah, la ‘Hassidout introduit la lumière et la clarté en toutes choses’. Le Rabbi, dans son ouvrage ‘Iniana chel Torat Ha Hassidout’ déclare que la ‘Hassidout insuffle à la Création ‘une vitalité nouvelle’. De fait, c’est par elle que nous aurons le mérite de voir enfin ‘un ciel nouveau, une terre nouvelle, et une Torah nouvelle’, lors de la Délivrance finale, très bientôt et de nos jours, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu.