(Pour l’élévation de l’âme de ‘Hanannia ben Yaacov
et pour la guérison complète de Ma’hlouf (René) ben Esther et de Katie Sellem)
Dans le Dvar Malhout sur les Parachiot Matot-Masseï le Rabbi introduit un sujet qu’il va reprendre dans le Dvar Mal’hout de la période du mois d’Elloul, lequel précède ‘Les jours redoutables’. Ce sujet est celui de l’union entre le travail que l’homme accomplit ‘du bas vers le haut’, avec la lumière divine qu’il reçoit ‘ du haut vers le bas’. La liaison de la Paracha Matot avec la Paracha Masseï est aussi l’expression de cette union sacrée.
Par ailleurs, il est aussi question dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha de la Bénédiction des Cohanim et du jour ou Aaron Ha Cohen quitta ce monde (c’est d’ailleurs la seule fois qu’il est mentionné dans la Torah la date de la disparition d’une personne).
L’Admour Hazaken explique dans le Likouteï-Torah l’importance de la Bénédiction des Cohanim (Korah, page 110).
Les lettres du nom Aaron אהרן forment également le mot נראה lequel signifie : ‘visible’.
Le mot ‘visible’ exprime dans notre cas le dévoilement car ‘grâce à Aaron se produisent ‘tous les dévoilements du haut vers le bas’ avec une grande rapidité et sans aucuns empêchements’.
Pendant la période entre la fête de Roch-ha-Chana et le jour de Yom-Kippour L’Eternel juge chaque Juif et fixe pour lui tout le Bien qui lui sera dispensé pour l’année à venir. Cependant, ce Bien que D.ieu fixe pour chaque homme, reste encore en suspens dans le monde d’Atsilout, et plus précisément dans la Séfira de Mal’hout qui n’est autre que la ‘bouche’ de L’Eternel d’où provient le Souffle grâce auquel L’Eternel crée et maintient en vie les mondes et tous les êtres de la Création.
Ainsi nos bonnes actions tout au long de l’année ont pour effet de faire descendre le Bien qui est en suspens dans la Séfira de Mal’hout, de monde en monde, de niveau en niveau, de palais en palais, jusqu’à ce que ce Bien qui est au départ spirituel se révèle ici-bas en se transformant en un Bien matériel, qu’il s’agisse par exemple de la guérison d’une personne ou d’une Bénédiction pour une longue vie…
Ainsi, du fait que l’homme est jugé selon ses actes, et cela non pas seulement à Roch-ha-Chana mais aussi tous les jours de sa vie, la question se pose si ‘a-t-il le mérite que ce Bien qui a été fixé pour lui et qui se trouve encore dans le monde d’Atsilout descende pour se révéler enfin concrètement dans ce monde ? ‘.
Les actions de cet homme sont-elles dignes de provoquer que ce Bien passe de son état spirituel (puisqu’il se trouve dans le monde d’Atsilout) à un état matériel en devenant un Bien concret ? En effet, si les accusations portées contre cet homme durant son jugement, qui a lieu tous les jours de sa vie, l’emportent face à ses propres mérites, alors ce Bien reste bloqué en-haut et ne se révèle pas ici-bas. De fait, la descente de ce Bien dépend du jugement de cet homme.
Cependant, la Bénédiction d’Aaron (et des Cohanim) détient le pouvoir de faire descendre ce Bien ‘avec rapidité’ à travers les mondes, jusqu’à ce qu’il se révèle enfin pour cet homme, sans rencontrer le moindre obstacle.
La raison à cela est que la Bénédiction d’Aaron relève du niveau de ‘Rav ‘Hessed’, de ‘la Bonté infinie’, la naissance d’enfants, le fait de recevoir des biens matériels et d’être protégé de tout mal expriment cette Bonté qui ne connaît pas de limites. L’exemple donné par l’Admour Hazaken pour imager la descente à travers les mondes de ce flux de Bonté est celui d’un grand fleuve. La puissante force de son cours d’eau est si grande que rien ne peut empêcher sa course. L’eau emporte avec elle tous les obstacles qui se dressent devant elle. De la même façon, grâce à la Bénédiction des Cohanim rien ne peut empêcher le Bien qui se trouve dans le monde d’Atsilout de descendre avec rapidité à travers l’enchaînement des mondes pour se révéler dans la vie d’un Juif. Elle a le pouvoir de neutraliser toutes les accusations portées contre ce Juif.
Le Rabbi écrit dans le Dvar Mal’hout que le niveau de la Bénédiction des Cohanim dépasse celui de la prière et celui de la Bénédiction. En effet, le niveau de la Prière est lié au travail accompli par l’homme du bas vers le haut, et le niveau de la Bénédiction est le sujet du flux de la lumière divine qui descend du haut vers le bas. Or, le niveau de la Bénédiction d’Aaron est qu’elle inclut en elle ces deux niveaux et elle procède donc de l’Essence divine.
Dans notre étude du Dvar Mal’hout l’occasion nous est très souvent donnée de parler du sujet de l’Essence divine. La ‘Hassidout la définit comme étant ‘au-dela de toute division’ (hithalkout), et c’est précisément pour cela qu’elle seule détient ce pouvoir d’unir deux choses contraires (de révéler par exemple la lumière divine illimitée dans ce monde matériel limité).
Le Rabbi qui est lui-même l’Essence de l’âme du peuple d’Israël, détient le pouvoir d’unifier le peuple Juif en révélant dans le cœur de chaque enfant d’Israël l’amour du prochain. De la même façon, Aaron possède la capacité d’unir le niveau de la Prière avec celui de la Bénédiction, le pouvoir d’unir le flux de la Lumière divine qui descend du haut vers le bas avec le travail que l’homme accomplit du bas vers le haut.
Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi nous enseigne que la Paracha Matot correspond au dévoilement d’une lumière divine supérieure, dans ce monde inférieur. Un dévoilement du haut vers le bas, comme l’exprime le premier verset de la Paracha Matot : ‘Ceci est la chose que L’Eternel a ordonné’.
A l’opposé, dans la Paracha Masseï la Torah nous raconte les ‘voyages’ des enfants d’Israël dans le désert. Les juifs effectuèrent 42 étapes avant d’arriver sur la terre d’Israël. Leur premier voyage quand ils quittèrent l’Egypte fut celui de la délivrance de leur esclavage, mais la délivrance au-delà de toutes les limites n’était pas encore atteinte. D’autres voyages furent nécessaires avant de parvenir sur une terre « bonne et large ». Les juifs devaient avancer et s’élever encore et encore. D’une étape vers une autre ils dépassaient une limite pour en atteindre une deuxième jusqu’à parvenir en Erets Israël.
Ces étapes symbolisent donc le travail personnel de l’homme lui-même, afin de faire tout ce qui est en son pouvoir pour raffiner le mal, et même pour parvenir à le transformer en bien.
A l’exemple de la Bénédiction des Cohanim, l’union entre la Paracha Matot et la Paracha Masseï symbolise l’union entre le dévoilement de la lumière infinie de D.ieu (du haut vers le bas) avec le travail de l’homme (du bas vers le haut).
L’avantage d’un dévoilement ‘du haut vers le bas’ est qu’il s’agit du dévoilement d’une lumière illimitée, car celle-ci vient de D.ieu. Ce n’est pas le cas quand il s’agit du travail de l’homme qui est ‘du bas vers le haut’, car même si l’homme possède une âme divine, il demeure malgré tout soumis aux limites que lui imposent le corps et ce monde matériel.
Ainsi, l’union de ces deux Parachiot exprime le pouvoir de l’Essence divine d’unir le travail de l’homme avec la Lumière infinie de D.ieu. L’homme n’agit plus seulement au moyen de ses propres forces (Masseï) car L’Eternel participe à son action en lui donnant la possibilité d’agir au-delà de ses propres limites (Matot). Ce faisant Comme un Père et son fils, L’Eternel et le peuple d’Israël agissent alors ensemble afin de provoquer le dévoilement du Machia’h et de la Délivrance finale, dès-à-présent, avec l’aide d’Hachem.