Pour l’élévation de l’âme de ‘Hananniah ben Yaacov

 

Le Rabbi sur la Paracha Balak délivre un enseignement sur le fait que Balak qui était le roi de Moav haïssait les Juifs : comment dans ce cas une Paracha de la Torah peut-elle être appelée par son nom ? La réponse à cette question est que Machia’h est de la descendance de Balak. Machia’h est un descendant du Roi David qui lui-même est de la descendance de Ruth la moabite, la petite fille de Balak. C’est pour cela que notre Paracha est appelée en son nom, afin de nous apprendre que le mal personnalisé par Balak, deviendra le plus grand bien : la royauté de Machia’h de la Maison de David.

Le proverbe du Roi Salomon (10, 7) selon lequel ‘le souvenir du Juste est une bénédiction, le nom des méchants pourrira’ s’applique à notre sujet car il est possible de dire (sous la forme d’un Hidouch) que de la même façon qu’une graine se putréfie dans la terre avant de donner naissance a un arbre, ‘le nom des méchants (Balak) pourrira’ et donnera naissance au Machia’h de la Maison de David.

Ainsi, le Rabbi nous donne à comprendre ici que la Paracha Balak est une allusion à la transformation du mal en bien. De fait, la mission de chaque juif est de faire de ce monde matériel une demeure spirituelle pour D.ieu. Transformer le mal, l’obscurité de ce monde, en bien, afin que ‘la nuit éclaire comme le jour’. Tout ce qu’un juif voit et entend vient de D.ieu, Quand un juif rencontre sur son chemin un homme qui agit mal, ou dont l’attitude est négative, même s’il rencontre cet homme par hasard, sans même avoir eu l’intention de l’entendre ou de le voir, doit comprendre que cela aussi vient de D.ieu.

L’Eternel lui montre cet homme afin de réparer en lui-même quelque chose. Quand il voit une attitude particulière chez une personne c’est comme s’il se regardait dans un miroir et qu’il y voyait ses propres défauts. Il sait alors ce qu’il doit rectifier. L’homme n’est pas objectif quand il s’agit de lui-même, il ne sait et il ne peut voir ses manques. C’est pour cela que du ciel on lui montre au moyen d’une autre personne ses propres défauts, ce afin de l’aider à se corriger. En donnant à une Paracha de la Torah le nom de Balak, l’occasion nous est donnée de regarder au fond de nous-même afin de déceler le moindre mal et de le transformer en bien.

Dans son ouvrage intitulé ‘Iniana chel Torat ha ‘Hassidout’ (‘le sujet profond de la ‘Hassidout’) le Rabbi nous donne plusieurs significations de la ‘Hassidout. Parmi elles le Rabbi rapporte la déclaration de l’Admour Hazaken selon laquelle ‘la ‘Hassidout transforme nos forces naturelles en forces divines’ :

Chaque Juif possède une âme animale qui le pousse à assouvir des plaisirs qui sont dénués de sainteté. A l’opposé ‘la deuxième âme d’un Juif est véritablement une parcelle de divinité d’en-haut’, et grâce à elle chaque Juif détient la capacité de soumettre son âme animale afin d’accomplir la Volonté de son Père qui est dans les cieux. Cependant, lorsqu’un Juif parvient à gagner le combat contre son mauvais penchant, c’est à dire lorsqu’il soumet son animale à son âme divine, cela ne signifie pas qu’il est parvenu à transformer la nature de son âme animale. Il est parvenu à la soumettre sans pour autant l’avoir transformée. C’est à ce sujet que l’Admour Hazaken nous enseigne que ‘la ‘Hassidout transforme nos forces naturelles en des forces divines’. Le simple fait que l’intellect, même l’intellect de l’âme divine, peut saisir des concepts divins est un ‘Hidouch. Le Saint béni soit-Il est au-delà de toutes définitions, au-delà de toutes limites, alors que l’intellect de par sa nature est limité, c’est pourquoi que le fait que les sujets divins puissent descendre et s’habiller dans l’intellect est en soi un ‘Hidouch.

Plus encore, la ‘Hassidout a pour effet de faire descendre les sujets divins jusqu’au niveau de l’intellect de l’âme intellectuelle (laquelle représente l’intermédiaire entre l’âme divine et l’âme animale). C’est le point qui nous intéresse tout particulièrement car le Rabbi Rachab nous enseigne dans son ouvrage intitulé ‘Torat Chalom’ qu’à partir des enseignements de la ‘Hassidout sur les forces de l’âme humaine nous parvenons à comprendre les sujets divins tels qu’ils sont dans les mondes supérieurs, ainsi qu’il est dit : ‘De ma chair je verrais D.ieu’ :

L’étude des enseignements de la Hassidout sur la force de ‘Ho’hmah de notre âme nous permet de comprendre la Séfira de ‘Ho’hmah telle qu’elle est dans les mondes supérieurs, de la même façon les enseignements de la ‘Hassidout sur la force de Binah de notre âme nous permet de comprendre la Séfira de Binah telle qu’elle est dans les mondes supérieurs, et à partir des enseignements de la ‘Hassidout sur nos propres Midoth nous pouvons comprendre les Midoth telles quelles sont dans les mondes supérieurs. C’est par ce moyen que nos propres forces naturelles, qui ont fait l’objet de notre étude, deviennent divines !

Dans ses explications sur ce sujet le Rav Yoel Kahn souligne que nous pouvons parvenir à cette transformation seulement dans le cas où nous nous impliquons véritablement dans notre étude.

Un Juif doit être capable de méditer aux sujets divins au point de parvenir à percevoir la profondeur de ces sujets : c’est la force de ‘Ho’hmah qui consiste à déshabiller les lettres et les mots de la Torah afin de découvrir et de saisir un tant soit peu ce qui est insaisissable : la profondeur divine illimitée du concept.

Cette force de ‘Ho’hmah s’accorde avec celui qui remet sans cesse en question les enseignements qu’il reçoit de son Maître dans le but de saisir et de comprendre le Divin abstrait qui est caché dans les mots de la Torah.

A l’opposé, la deuxième force de ‘Hohmah est celle d’habiller un concept divin très élevé en le faisant descendre dans un exemple, une histoire, une parabole, pour le mettre à la portée de l’élève. Cette force de ‘Ho’hmah s’accorde avec celui qui tire des conclusions de tous les enseignements qu’il reçoit de son Maître. Il n’a peut-être pas la capacité de saisir toute la profondeur d’un concept, mais en revanche il sait tirer profit de tout ce qu’il apprend.

Ces deux qualités de ‘Ho’hmah appartiennent au Rabbi, car d’un côté il perçoit le Divin caché dans la Torah et d’un autre côté il sait Le mettre à la portée de tous les enfants d’Israël.

A l’évidence, par notre attachement au Rabbi nous parviendrons à transformer le mal en bien, l’obscurité en lumière jusqu’à ‘faire de ce monde matériel une demeure pour l’Essence divine’, avec le dévoilement de notre Juste Machia’h, très bientôt, dès-a-présent, avec l’aide d’Hachem.