Il est un mouvement de l’âme du bas vers le haut, ‘Ratso‘, qui est un désir de l’âme de s’unir à D.ieu, au point même de quitter le corps. Il est un mouvement de l’âme du haut vers le bas, ‘Chov‘, de descendre, et de demeurer dans le corps afin d’y accomplir sa mission.

 

Le Rabbi enseigne que l’étude de la Torah permet d’accorder les deux mouvements de l’âme, son désir de s’unir à la lumière infinie de D.ieu, avec la Volonté de D.ieu de résider dans ce monde, qui implique que l’âme demeure et reste dans le corps.

 

Le Rabbi nous enseigne que c’est l’étude de la Torah qui possède la force d’unir les deux mouvements de l’âme. C’est pour cela qu’il est dit que le don de la Torah correspond à l’attribut de Tifereth.

 

L’attribut de Tifereth reçoit de la Sefira de Keter un reflet de la lumière infinie de D.ieu, qui lui donne la force d’unir deux contraires, l’eau et le feu, l’attribut de ‘Hessed et celui de Gvurah, le désir de l’âme de se fondre en D.ieu avec celui de se confronter à la matière physique de ce monde.

 

De fait, le service divin ne consiste pas seulement à ce que l’âme s’élève dans les mondes supérieurs afin d’y recevoir de très hautes lumières. En fait, la descente de l’âme dans un corps matériel a pour finalité une élévation considérable. C’est la raison pour laquelle dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Chemini le Rabbi met l’accent sur le fait que c’est en travaillant dans les limites de ce monde que l’on peut accéder ensuite au dévoilement du divin qui brise toutes les limites.

 

A l’époque du Temple l’âme Juive était le réceptacle de très hauts dévoilements divins. Cependant, à cette époque, les Juifs n’atteignirent pas le dévoilement de l’essence de l’âme. C’est quand, bien plus tard, les enfants d’Israël furent menacés par le décret d’Aman, qu’ils furent capables de faire don de leurs propres vies. A l’époque de Pourim les Juifs révélèrent la force de l’essence de l’âme, la soumission la plus totale vis-à-vis de l’Eternel.

 

Nous devons comprendre que c’est précisément l’exil qui fut à l’origine de ce dévoilement supérieur (par les limites on parvient à l’illimité).

 

La raison donnée par le Rabbi est que l’origine de l’obscurité est extrêmement élevée, elle n’est autre que l’essence divine.

 

Bien que la matière soit liée à l’obscurité de ce monde, du fait quelle cache la Parole divine qui crée le monde à chaque instant, il n’en demeure pas moins que son origine est l’essence divine.

 

Aussi, le dévoilement de l’essence divine dépend de notre service divin au moyen des Commandements divins (accomplis pour la plupart au moyen de ‘la poussière de la terre’, Rachi). L’importance du corps apparaît ici à l’évidence. De même que la matière cache la Parole divine, le corps cache l’âme, et son origine est encore plus élevée que celle de l’âme. C’est à ce sujet qu’il est dit ‘De ma chair (a partir des limites ) je verrais D.ieu (j’atteindrais l’illimité).

 

C’est par notre attachement au Rabbi, par son enseignement, que l’on parvient à unir le divin illimité, l’essence divine, à notre corps et aux forces limitées de notre âme.

 

Le Rabbi dévoile l’essence de notre âme, et dans ce cas notre amour pour D.ieu pour Israël et pour la Torah perd ses mesures et ses limites. C’est par les limites que l’on atteint l’illimité. C’est en agissant, l’âme dans le corps, dans ce monde inférieur, que l’on peut dévoiler le véritable niveau de l’obscurité du ‘corps’ de ce monde et du corps de l’homme.

 

C’est à ce sujet qu’il est dit que dans les temps messianiques ‘l’âme sera nourrie par le corps.

 

Très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu, il apparaîtra à nos yeux ‘la lumière qu’aucun œil n’a vue’, la Parole divine qui se cache dans le corps de chaque chose.

 

Peut-être que la beauté d’un paysage trahit un tant soi peu la présence de cette Parole qui se cache dans la nature, et nous donne un avant goût de la beauté infinie que l’Eternel délivrera lors de la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu

Rav Yaakov Abergel